Le bracketing est un réglage assez curieux. Il semble comme « diviser » notre posemètre en 3 quand on l’essaie. Si vous vous êtes déjà amusé à le tester, il va vous prendre 3 photos différentes. Mais à quoi ça sert d’avoir autant de photo ?
Cet article s’adresse à ceux qui sont curieux de découvrir ce qu’est bracketing, qui sont frustrés de la qualité de leur exposition lors de conditions d’éclairages contrastés, ou encore pour ceux qui souhaitent se lancer dans le HDR pour produire une photo avec des détails qu’une seule prise de vue ne peut réaliser et de créer l’image exacte que vous aviez en tête. On verra aussi que le bracketing est un excellent moyen de s’assurer que vous rentrez chez vous avec la photo que vous voulez, en plus des options créatives qu’elle vous offre au post-traitement.
Après avoir lu cet article vous saurez ce qu’est le bracketing, à quoi ça sert, quand l’utiliser et surtout comment l’utiliser ! On verra aussi le « après » avec la fusion HDR. Je vous montrerai également comment bracketer même si votre appareil n’a pas cette fonction. Vous allez découvrir une nouvelle manière de gérer votre exposition, et notamment pour les scènes aux conditions lumineuses difficiles. Enfin, on verra aussi ce qu’est le bracketing de mise au point.
Allez en avant Guingamp !
Version vidéo :
- Qu'est-ce que le bracketing en photographie ?
- Qu'est-ce que l'étendue dynamique du capteur ?
- Pourquoi utiliser le bracketing ?
- Qu'est-ce que le HDR en photo ? Et quelle est la différence avec le bracketing ?
- Matériel et prérequis pour le bracketing
- Les différents types de bracketing
- Comment régler le bracketing sur un appareil photo ? Manuel VS automatique
- Quel mode de prise de vue choisir pour effectuer un bracketing ?
- Comment réaliser une prise de vue complète en utilisant le bracketing ?
- 3 conseil pour réussir son bracketing d'exposition
- Bracketing photo Canon, Nikon, Sony
- Comment post-traiter un bracketing ?
- Comment procéder au bracketing de la mise au point
- Comment fusionner vos photos de mise au point bracketées ?
- Conclusion
Qu’est-ce que le bracketing en photographie ?
« Avant de commencer, comment on traduit « bracketing » en bon français ?«
Moi-même, j’essaie de limiter l’utilisation des mots anglais dans mes contenus. Mais en même temps, je dois aussi penser au référencement de mes articles (et oui, à quoi ça sert d’écrire si on ne me trouve pas ?). Et dans ce cas, « bracketing » est le mot utilisé en français.
D’après mes recherches, il n’existe pas réellement de mot équivalent en français, mais plutôt des expressions, comme : « fourchette d’exposition », « prise en fourchette » ou encore « prise multiple à exposition variable ». Comme ces termes sont un peu lourds et non référencés, j’utiliserai donc le terme « bracketing ».
« Mhm, bon ok, mais c’est quoi alors le bracketing ?«
Le bracketing consiste
- à prendre plusieurs photos de la même scène (ou du même sujet),
- souvent sur un trépied (afin d’éviter tout mouvement de l’appareil entre les images, mais certains photographes pratiquent également le bracketing à main levée),
- et à apporter de légères modifications de réglages (très souvent l’exposition ou la mise au point) entre chaque photos.
En pratique, couramment, nous faisons du « bracketing d’expositon« . Concrètement, on va capturer différentes photos avec différentes expositions. En général, on va prendre 3 photos : une photo sous-exposée (-1 IL), une photo « normale » (0), et une photo surexposée (+1 IL). Je reviendrai sur l’abréviation « IL » plus après.
Cependant, en terme de nombres de photos, rien n’est gravé dans le marbre. Certaines situations ne nécessitent que 2 photos, tandis que d’autres requièrent 5, 7, 9, ou plus de photo . Le nombre de photos prises dépend de la scène elle-même, de votre niveau de maîtrise du bracketing et de la raison pour laquelle vous l’utilisez.
Bien souvent, nous prendrons 3 photos que nous fusionnerons au post-traitement pour obtenir artificiellement une étendue dynamique plus large du capteur. C’est la méthode dite du HDR : High Dynamic Range en anglais, « plage dynamique élevée » en traduisant mot à mot en français.
« Étendue dynamique ? Qu’est-ce que c’est ?«
Je reviendrai juste après sur cette notion en détail. Le suspens est à son comble !
« Ok mais alors en attendant ça sert à quoi le bracketing ?«
Pour résumer, le bracketing (une fois les expositions fusionnées pour faire du HDR) permet de retranscrire toute la gamme des ombres et des lumières que présente une scène. C’est-à-dire qu’on pourra en même temps voir du détails dans les ombres (les pixels sombres mais pas noirs) et les hautes lumières (les pixels clairs mais pas blancs).
Crédit : Pixabay
« Mais je ne comprends pas, c’est déjà ce que permet de faire un appareil photo non ?«
Oui et non.
Chaque appareil photo est limité dans sa capacité à retranscrire l’écart des luminances (« luminosité » dans le langage courant) d’une scène. Et cette limite est définie par cette fameuse étendue dynamique dont on reparlera.
En effet, dans des conditions d’éclairage difficiles avec une lumière très contrastée (typiquement la lumière d’un coucher de soleil à contre-jour ) présente un contraste de luminance trop important par rapport à l’étendu dynamique de la majorité des appareils photos, entraînant ainsi une perte de détails dans les ombres et/ou les hautes lumières.
Par ailleurs, ce type de scène est aussi difficile à exposer correctement, ce qui accentue le phénomène de perte de détails. En effet, une exposition réussie permet d’utiliser l’étendue dynamique de son capteur de manière optimale par rapport à une scène (et ainsi de capturer un maximum de détails).
Le bracketing d’exposition combiné au HDR est très utilisé en photographie de paysages naturels ou urbains et d’intérieurs (d’immobilier notamment).
On peut aussi faire du bracketing de mise au point sur les appareils photo modernes. C’est-à-dire qu’on va prendre plusieurs photos avec des mises au points faîtes à divers endroits de la scène, pour les fusionner par la suite et créer artificiellement une plus grande profondeur de champ sur la photo composite.
Crédit : Pixabay
On appelle cette technique le « focus stacking », ou « empilement de mise au point » en bon français.
« Ouf il y a un équivalent français cette fois !«
C’est une technique très utilisée en macrophotographie par exemple, où la profondeur de champ est très faible à cause de la faible distance appareil photo-sujet.
Ici un exemple de photo macro sans utilisation du focus stacking, on voit bien que le sujet « tombe » plus rapidement dans le flou dû à la faible profondeur de champ :
Qu’est-ce que l’étendue dynamique du capteur ?
On y vient enfin. C’est la partie technique de l’article qui vient approfondir la partie précédente. Je vous rassure, ce n’est pas obligatoire de comprendre en profondeur ce qu’est l’étendue dynamique, vous pouvez donc passer à la suite sans problème.
Pour les plus curieux…
L’étendue dynamique (ou plage dynamique dans le langage courant) d’un capteur d’appareil photo fait référence à sa capacité à capturer les écarts de luminances d’une scène.
Qu’est-ce que la luminance ?
La luminance, c’est l’éclairement d’une surface par une source de lumière moins la partie absorbée par cette surface. Donc ce sont les rayons lumineux qui rebondissent sur une surface et parviennent jusqu’à nos yeux (ou notre capteur). C’est la lumière réfléchie qui nous permet de voir les éléments du quotidien qui nous entourent.
Par abus de langage on parle de « luminosité », mais on devrait plutôt utiliser le terme de luminance.
Crédit : Alexander Andrews
Cette capacité se traduit sur une photo par la retranscription des détails dans les ombres les plus sombres (se différenciant du noir pur sans détails) aux détails dans hautes lumières les plus vives (se différenciant du blanc pur sans détails).
Une photographie numérique est composée de pixels, et chaque pixel peut avoir une valeur de luminance allant de 0 (noir pur sans détails) à 255 (blanc pur sans détails), entre ses valeurs nous retrouvons différentes gradations de gris. Voici un graphique pour mieux vous aider à visualiser à quoi correspond chaque lumière :
L’étendue dynamique concerne le capteur, mais pour une photo, on parle plutôt de contraste (ou entend aussi parlé de plage tonale) :
- plus une photo a un contraste élevé plus elle présente de forts écarts de valeurs de luminance, donc des pixels très sombres et des pixels très clairs (avec du détail retranscrits grâce à un capteur disposant d’une grande étendue dynamique) ;
- plus une photo a un contraste faible plus elle présente de faibles écarts de valeurs de luminance, donc peu d’écart entre ses pixels les plus sombres et ses pixels les plus clairs (le capteur n’a alors pas besoin de disposer d’une grande étendue dynamique pour retranscrire du détail).
Le contraste d’une photo (avec du détail visible dans les valeurs tonales extrêmes) va donc dépendre de 2 facteurs :
- le contraste de luminance de la scène (donc ses écarts de « luminosité » par exemple un mur gris éclairé normalement présente peu de contraste, un coucher de soleil avec un ciel lumineux et un premier plan sombre présente beaucoup de contraste) ;
- l’étendue dynamique de l’appareil photo (capable « d’encaisser » plus ou moins le contraste de luminance d’une scène tout en retranscrivant du détail dans les valeurs tonales extrêmes).
Dans la littérature commerciale, l’étendue dynamique d’un capteur est le plus souvent exprimée en « stops » (un terme plus adapté à la photographie argentique), en numérique on devrait plutôt parler d’indices de lumination (IL) ou d’Exposure Value (EV) en anglais. Les fabricants d’appareils photo précisent souvent l’étendue dynamique de leurs capteurs dans leurs spécifications techniques.
Et quand on veut vendre un boîtier, c’est un petit peu la course aux IL…
En effet, l’étendue dynamique est un facteur essentiel pour juger de la qualité d’un boîtier (en particulier dans les scènes très contrastées), une étendue dynamique plus large permet :
- d’obtenir plus de détails et de subtilité dans l’image capturée (donc une meilleur « qualité d’image ») ;
- d’être plus polyvalent en capturant plus efficacement des scènes très contrastées et des conditions d’éclairage difficiles ;
- une plus grande marge de manœuvre pour les ajustements au post-traitement (sans sacrifier la qualité).
« Mais comment l’étendue dynamique impact concrètement la qualité d’une photo ? Je ne visualise pas bien.«
Pour mieux comprendre l’impact de l’étendue dynamique d’un capteur sur la qualité d’une photo (en gardant en tête notre graphique des niveaux de luminance ci-dessus) comparons maintenant 4 appareils différents :
- un ancien compact avec une étendue dynamique de 5,5 IL pourrait retranscrire du détail de 30 (en-dessous ce serait des pixels noirs bouchés) à 75 (au-dessus ce serait des pixels blancs cramés) ;
- un smartphone avec une étendue dynamique de 8 IL pourrait retranscrire du détail de 20 à 160 ;
- un reflex APS-C de 2010 avec une étendue dynamique de 11 IL pourrait retranscrire du détail de 10 à 230 ;
- et un 24×36 récent avec une étendue dynamique de 14 IL pourrait retranscrire du détail de 1 à 254.
Il s’agit uniquement de simulations mais cela permet de vous donner une idée.
En pratique, face à un coucher de soleil, l’ancien compact et le smartphone auront de grande difficulté à retranscrire la scène (qui dispose d’un fort contraste de luminance) : concrètement les zones sombres seront remplies de pixels noirs et les zones claires seront remplies de pixels blancs. L’image aura moins de détails, elle sera « moins qualitative« .
Tandis que l’APS-C de 2010, et surtout le 24×36 récent retranscriront bien plus de détails dans les zones claires et sombres. L’image aura plus de détails, elle sera « plus qualitative« .
« Les performances des composants électroniques doublent tous les 18 mois«
Alors, ce n’est pas exact dans notre cas, mais la tendance est bien là. Les progrès réalisés dans la conception et la technologie des capteurs contribuent à l’amélioration permanente de l’étendue dynamique des capteurs depuis ces 30 dernières années :
- en 2000 les appareils photo (exemple : Canon D30, le Nikon D1) disposaient d’une étendue dynamique de 6–8 IL ;
- en 2010 de 10–12 IL (exemple : Nikon D7000, Canon 7D) ;
- en 2020 de 13–14,5 IL (exemple : Sony A7R IV, Nikon Z6) ;
- et en 2025 de 14–15 IL (exemple : Nikon Z9, Fuji GFX100 II).
Comme la voiture est plus rapide que l’Homme, on pourrait se dire que l’appareil photo « voit » mieux que l’œil humain. Et bien figurez-vous que pendant de nombreuses années, l’œil humain était bien supérieur aux appareils photos dans ce domaine. Il n’y a que depuis peu que les capteurs disposent d’une étendue dynamique équivalente (en théorie) à notre système visuel qui a la capacité d’analyser 15 IL d’étendue de luminances d’une scène.
Pourquoi utiliser le bracketing ?
Le bracketing prend un peu plus d’espace sur votre carte SD et votre disque dur, mais c’est un excellent moyen de vous donner plus d’options par la suite.
Pour résumer, utilisez le bracketing d’exposition :
- par sécurité, si vous avez un doute sur vos réglages, il vaut mieux avoir trop de données que pas assez ;
- lorsque les conditions d’éclairages sont trop compliquées pour le posemètre, fort contraste (l’histogramme ressemble à une demi-lune, avec des pics de chaque côté), très lumineux ou très sombre ;
- lorsque l’étendue dynamique de votre appareil photo est trop réduite par rapport au contraste de luminance de la scène, ce qui est sans doute le cas si vous avez un appareil photo ancien et/ou que votre appareil photo n’est pas haut de gamme ;
- lorsque vous ne savez pas comment exposer la scène qui se trouve devant vous ;
- lorsque le sujet est fixe et que vous souhaitez faire du HDR (comme en photographie d’architecture, photographie de paysage, photographie de studio, etc).
Le bracketing d’exposition est inutile :
- lorsque vous êtes sûr de vous, et que vous savez déjà exactement quelle exposition vous souhaitez obtenir (il ne fera que remplir plus rapidement votre carte mémoire) ;
- les conditions lumineuses sont homogène, le posemètre interne gère bien ce type de situation (l’histogramme ressemble plus à une colline sans pics sur les bords) ;
- lorsque vous souhaitez faire du HDR mais que votre sujet est rapide, le bracketing est long, vous risquez de rater des occasions importantes, ou alors activez le bracketing après avoir pris ce que vous pensez être la bonne photo.
Bracketer pour dépasser les limites de l’étendue dynamique de son appareil photo (avec le HDR)
Je vous disais que les appareils photos étaient de plus en plus performants en terme d’étendue dynamique. Et c’est vrai : les boitiers récents sont de plus en plus capables de retranscrire une scène avec de grands écarts de luminance (de grands écarts de « luminosité/lumière » en langage courant) en photo.
« Alors pourquoi bracketer ses photos ?«
Car en pratique :
- peu de gens ont les moyens de s’offrir des boîtiers haut de gamme disposant d’une large étendue dynamique,
- l‘exposition joue aussi sur l’utilisation de notre étendue dynamique, comme l’exposition d’une scène contrastée est difficile, on a du mal à utiliser l’étendue dynamique à son plein potentiel, et ainsi on peut tout de même perdre des détails,
- le format du fichier photo joue sur la plage tonale (contraste) affiché, par exemple, même un capteur avec une étendue dynamique de 14 IL n’en montrera que l’équivalent de 8 ou 9 IL dans l’image finale en JPEG.
Ainsi, en pratique, les capteurs de la plupart appareils photo ont du mal à capturer l’ensemble des écarts de luminances d’une scène contrastée, ce qui nous oblige à faire des choix à la prise de vue. Par exemple, lorsque vous photographiez un coucher de soleil, vous avez 3 possibilités :
1 – mesurer votre exposition pour les tons moyens, mais dans ce cas vous obtenez des ombres au premier plan et des hautes lumières dans le ciel sans détails ;
2 – mesurer votre exposition pour les ombres, mais dans ce cas vous perdez des détails dans les hautes lumières qui se transformeront en aplats de pixels blancs ;
3 – mesurer votre exposition pour les hautes lumières (ce qu’il faut faire en numérique), mais dans ce cas vous perdez des détails dans les ombres, qui se débouchent bien au post-traitement en RAW, mais vous aurez tout de même du bruit dans ces zones.
Les scènes comportant des zones très claires et des zones très sombres (typiquement, un paysage avec un ciel lumineux et un premier plan ombragé) demandent toujours des compromis. Nous sacrifions forcément une partie des détails de la photo ce qui peut être un peu frustrant, car la photo ne correspond pas à ce que nos yeux voyaient en vrai.
Le bracketing (d’exposition) sert résoudre ce problème : au lieu de capturer une seule photo de la scène, vous en prenez plusieurs avec différentes exposition. Ensuite, vous fusionnez toutes les images dans un logiciel (c’est le HDR). De cette manière, vous allez compiler en une seule photo composite :
- les hautes lumières détaillées de la photo sous-exposée,
- les tons moyens détaillés de la photo exposée « normalement »,
- les ombres détaillées de la photo surexposée.
Ainsi la maîtrise de l’art du bracketing permet de dépasser les limites de l’étendue dynamique de son appareil photo, et de se rapprocher des détails qu’un être humain pourrait percevoir d’une scène.
Bracketer pour augmenter ses chances de réussir une photo difficile et assurer
Le bracketing permet aussi de jouer la carte de la sécurité et d’augmenter vos chances de réussir une exposition autrement difficile.
En effet, il existe plusieurs raisons qui rendent l’exposition d’une photo aléatoire :
- On peut se tromper dans ses réglages, ou ne pas être sûr parce qu’on est fatigué ou que la lumière change rapidement. Imaginez, vous avez marché pendant des heures, vous vous retrouvez face à un magnifique coucher de soleil. Vous êtes épuisez, vous avez peu de temps. Et une fois de retour chez vous, vous découvrez sur votre ordinateur que vos photos sont inexploitables car le ciel est totalement blanc (et est impossible récupérer les détails ! La surexposition ne pardonne pas).
- La mesure au posemètre interne n’est pas la méthode la plus fiable pour les scènes contrastées, ni pour les scènes exceptionnellement sombre ou claire. En effet, sur les appareils photo, la mesure de l’exposition est réalisée en lumière réfléchie grâce au posemètre interne de notre boîtier. Le posemètre va faire une moyenne de la luminance (« luminosité ») de la scène dans le viseur et indiquer des réglages en conséquence. Les moyennes sont efficaces face à une lumière homogène, mais pas pour les lumières hétérogène (contrastée) . Par exemple, si votre sujet est dans une zone claire mais que le reste est sombre, le sujet sera surexposé (et inversement). Par ailleurs, le posemètre considère aussi que ce qui est blanc est forcément lumineux (c’est pour cette raison qu’un paysage enneigé est sous-exposé par notre appareil photo), et que ce qui est noir est forcément sombre.
Le bracketing est donc un moyen de prendre ses précautions. Après tout vous êtes en numérique, prendre plusieurs photos ne va pas vous coûter de la pellicule il s’agit d’une technique peu risquée et très rentable (dans le sens où elle augmente votre taux de succès.
Le bracketing vaut en particulier le coup pour les images importantes, quand vous vous retrouver face à une scène qui ne se présente qu’une fois dans la vie !
Vous avez 2 solutions pour « assurer le coup » :
- soit vous bracketez par exemple 5 ou 7 photos, pour avoir 5 ou 7 expositions différentes, et espérez avoir une photo exposée correctement dans le tas ;
- soit vous bracketez, et vous réaliser par la suite une fusion HDR au post-traitement pour récupérer un maximum de détails dans tous les coins de la photo.
En capturant plusieurs images, vous pouvez décider plus tard d’utiliser ou non la technique HDR.
Remarque
Dans le cas où le but n’est pas de faire du HDR vous pouvez photographier à main levée sans trépied. Si votre sujet est en mouvement, c’est souvent la meilleure solution. Vous pouvez par exemple cadrer des photos d’un oiseau en train de chercher sa nourriture, et même si la série cadrée ne sera pas identique, vous obtiendrez au moins une photo utilisable.
Bracketer pour des raisons créatives
Le bracketing est parfois le seul moyen de capturer la photo que vous avez en tête, il vous donne la possibilité de manipuler les photos une fois de retour sur votre ordinateur afin de créer quelque chose d’impossible autrement.
Le bracketing vous offre davantage de possibilités créatives pour créer :
- une profondeur de champ infinie, par exemple, si vous photographiez un insecte très proche, une seule photo ne suffira pas. Une seule prise de vue donnera une profondeur très faible, noyant la majorité des détails dans le flou. Le bracketing d’exposition et le HDR sont très populaires en photographie de paysages naturels ou urbains.
- un contraste impossibles à capturer en une photo, par exemple, si vous photographiez un coucher de soleil, et que vous souhaitez avoir un maximum de détail des ombres aux hautes lumières, une seule photo ne suffira pas. Comme on l’a vu une seule exposition « normale » entraînera des hautes lumières trop claires, ainsi que des ombres sombres et bruitées. Il est parfois possible de contourner ce problème à l’aide d’un filtre ND gradué (en positionnant la partie filtrée sur le ciel lumineux). Le bracketing de mise au point et l’empilement de mises au point sont très populaire en macrophotographie, en photographie d’intérieur et en photographie de paysage.
Qu’est-ce que le HDR en photo ? Et quelle est la différence avec le bracketing ?
Il s’agit de 2 processus différents mais possiblement liés,
- le bracketing (d’exposition) est une technique utilisée à la prise de vue grâce à l’appareil photo, et qui rend possible (si on le souhaite)…
- …le HDR (high dynamic range/plage dynamique élevée) qui est une technique de post-traitement qui consiste à empiler différentes photos prises avec différentes expositions.
On peut faire du bracketing sans faire du HDR par la suite (simplement pour avoir différentes expositions par sécurité comme on l’a déjà vu), en revanche pour faire du HDR on est obligé de faire du bracketing d’exposition au préalanle.
Matériel et prérequis pour le bracketing
Un boîtier qui permet de faire du bracketing
Il vous faut un appareil photo équipé de la fonction de bracketing (de préférence, c’est plus simple). Si vous avez un appareils photo récent (réflex ou hybride), cette fonctionnalité devrait être intégrée à son boîtier.
Vous pouvez aussi vous débrouiller avec un appareil photo disposant de la compensation d’exposition, d’un mode Manuel (M).
Les possibilités du bracketing d’exposition peuvent varier en fonction du modèle d’appareil photo, il est donc conseillé de consulter le manuel de l’appareil photo pour obtenir des informations détaillées sur son fonctionnement. Vous avez perdu votre manuel ? Lisez mon article sur les modes d’emplois des appareils photo.
Un trépied
Vous aurez aussi besoin d’un trépied dans le cas de la fusion HDR. En effet, pour empiler les photos les unes sur les autres un cadrage identique facilitera l’étape de l’édition et donnera de meilleurs résultats. En effet, le moindre changement peut rendre très difficile l’alignement des images une fois de retour à l’ordinateur.
Un trépied réduit aussi les risques de flou de bougé, ce qui facilite aussi la fusion des images au post-traitement.
Prendre des photos à main levée est possible si vous êtes suffisamment stable, que votre temps de pose est assez court et que vous avez confiance dans vos compétences d’édition.
Mais la façon la plus simple, fiable et rapide pour obtenir une fusion HDR réussie est de prendre des photos sur trépied.
Un déclencheur à distance
L’utilisation d’un déclencheur à distance (ou du retardateur de l’appareil photo faute de mieux) réduira encore le risque de bougé de l’appareil lors de la capture de la série bracketée. En déclenchant à distance on ne touche pas l’appareil photo pendant la prise de vue.
Une filtre ND gradué ?
« Et au lieu d’utiliser le bracketing, pourquoi ne pas utiliser un filtre ND gradué ?«
Utiliser un filtre ND gradué permet de réduire par exemple la luminosité du ciel, la luminance de la scène devient ainsi plus homogène, et le HDR inutile.
C’est vrai, c’est une bonne idée sur le papier.
Mais le filtre ND gradué montre ses limites,
- si l’horizon n’est pas droit, le filtre gradué ne filtrera pas tout le « surplus » de lumière de la scène,
- si vous photographiez des biens immobiliers depuis l’intérieur, le filtre ND gradué ne va pas s’adapter aux fenêtres (voir l’exemple ci-dessous).
Vous n’obtiendrez pas les meilleurs résultats, et c’est la raison pour laquelle le bracketing est si utile. Quelle que soit la complexité de la ligne d’horizon, elle vous donnera des détails dans toutes les parties de votre cadre.
Crédit : Alex Cooper
Les différents types de bracketing
En théorie, le bracketing peut se référer à pratiquement tous les réglages. Vous pouvez bracketer : la balance des blancs, le format de fichier, la réduction du bruit en cas de longue exposition, les réglages du flash, la distance focale…
Par exemple, si vous ne savez pas exactement quelle profondeur de champ vous souhaitez obtenir, il peut être intéressant de bracketer l’ouverture. Ou autre exemple, pour la photographie de la Voie lactée, vous pouvez prendre des photos avec différents réglages ISO et de temps de pose pour obtenir la meilleure combinaison de bruit et de traînées d’étoiles minimales.
Par extension on peut même considérer que la composition ou encore le moment de la journée où vous prenez la photo font partie du bracketing. Parfois, vous prendrez deux ou trois photos avec le même cadrage mais à trente minutes d’intervalle (par exemple une de nuit, une à l’heure bleue et une au lever du soleil).
Certains photographes ne considèrent peut-être pas qu’il s’agit de « bracketing » au sens propre, mais peu importe le nom qu’on donne à ce concept, l’objectif est de couvrir vos risques et d’améliorer les chances d’obtenir une photo réussie « dans le tas ».
Bref, trève de philosophie, en pratique les deux bracketing les plus courants sont :
- le bracketing d’exposition,
- le bracketing de mise au point.
Le bracketing d’exposition
Comme on l’a déjà vu, les capteurs des appareils photo ne peuvent pas toujours capturer toutes les luminances d’une scène à cause de leur étendue dynamique limitée. Ainsi, les appareils photo peuvent avoir des difficultés avec les scènes à fort contraste : sur la photo, les zones sombres seront remplies de pixels noirs sans détails et les zones claires seront remplies de pixels blancs sans détails.
Nous pouvons contourner ce problème en utilisant le bracketing d’exposition pour produire deux ou trois versions exposées différemment (parfois plus) de la même scène, puis par la suite pour fusionner ces images (HDR) pour créer quelque chose qui est plus proche de ce que notre vision d’humain perçoit.
D’ailleurs, la photographie HDR a parfois mauvaise réputation. En effet, poussé à l’extrême, les couleurs sont exagérées et les ombres inexistantes. Rappelez-vous : si la première chose que l’on voit en regardant une photo est la retouche, c’est qu’elle a sans doute été trop retouchée !
Crédit : Pixabay
Bracketing de mise au point
Le bracketing de mise au point est similaire au bracketing d’exposition : nous modifions nos paramètres entre chaque prise de vue de la même scène, sauf qu’ici nous modifions la mise au point au lieu de l’exposition.
Cela peut s’avérer utile lorsqu’une scène présente de l’intérêt sur toute sa profondeur et que vous souhaitez donc montrer de la netteté sur toute la profondeur. De nombreux photographes de paysages et de macro utilisent cette technique pour augmenter artificiellement la profondeur de champ.
Par exemple, si vous photographiez un cactus au premier plan, à quelques mètres de votre objectif, et une montagne à l’arrière-plan, à quelques kilomètres de là, il sera sans doute impossible d’avoir les 2 éléments nets à f/16. C’est là que le bracketing de la mise au point s’avère utile. Vous prenez une série de photos, en faisant la mise au point sur différents points entre chaque prise de vue que vous souhaitez voir nette sur la photo finale.
Et enfin, comme pour le HDR, on va utiliser un logiciel pour « empiler les mises au point » de toutes ces images, en gardant uniquement les parties les plus nettes. C’est ce qu’on appelle le « focus stacking » ou l’empilement des mises au point.
Comment régler le bracketing sur un appareil photo ? Manuel VS automatique
Il existe 2 méthodes pour effectuer du bracketing d’exposition :
- le bracketing d’exposition manuel,
- le bracketing d’exposition automatique.
Ces 2 méthodes différentes vous donneront le même résultat, le bracketing d’exposition automatique est juste un moyen automatisé et plus facile d’y parvenir rapidement.
1ère méthode : le bracketing d’exposition manuel
En manuel, on modifie nous-même les paramètres d’exposition entre chaque prise de vue. Bien que cette méthode offre un contrôle total, elle est aussi plus lente, ainsi la moindre variation de lumière ou de mouvement risque d’apparaître sur les différentes photos, ce qui compromettra la fusion HDR au post-traitement.
Pour réaliser un bracketing manuel on a 2 possibilités :
- utiliser la correction/compensation d’exposition,
- utiliser le mode manuel (M).
Le bracketing d’exposition manuel avec la correction/compensation d’exposition
La compensation d’exposition permet de surexposer ou de sous-exposer l’exposition de départ déterminée par le posemètre de l’appareil photo. On peut la régler par incréments de 1/3 de stop ou de stop entier.
Cette fonction est à la base utilisée lorsque le posemètre ne parvient pas à analyser la scène correctement (scènes très sombres ou très claires) et pour rétablir une exposition cohérente. Par exemple, pour le posemètre le blanc est forcément lumineux, il va donc sous exposer la photo, il est donc utile de « forcer » l’exposition en réglant la compensation sur +2 ou +3 stops pour obtenir une exposition correcte.
Pour forcer l’appareil photo à bracketer sur l’ouverture ou le temps de pose il faudra régler les ISO manuellement sur une valeur fixe. Le but est toujours d’avoir une valeur ISO la plus basse possible
- ainsi si vous prenez des photos en plein jour, réglez-les sur 100 ;
- mais il ne faut pas pour autant se limiter, vous pouvez facilement augmentez vos ISO jusqu’à 1600 sur APS-C voir 3200 sur 24×36 récents.
Au niveau du mode prise de vue, la priorité à l’ouverture est conseillée pour faire de la fusion HDR, en effet, en mode priorité à la vitesse, c’est l’ouverture qui change, et donc la profondeur de champ aussi, ce qui peut donner un mauvais rendu lors de l’empilement au post-traitement. Réglez-vous par exemple entre f/8 et f/11. Une petite ouverture permet d’obtenir une grande profondeur de champ, ce qui est idéal pour les paysages et la photographie d’intérieur. Dans ce mode votre appareil photo choisira automatiquement le temps de pose.
Accédez au réglage de la correction d’exposition de l’appareil photo, généralement indiqué par un symbole « +/- » ou un bouton AV.
En priorité à l’ouverture (le mode de prise de vue conseillé en bracketing automatique, je vous en reparlerai en détail plus tard), réglez-vous par exemple à f/9 et ISO 200 :
1 – exposez correctement la photo (comme vous feriez normalement), prenez une photo, c’est votre photo exposée « normalement », imaginons que le temps de pose soit de 1/200 s ;
2 – sans déplacer l’appareil, utilisez la molette pour régler la correction d’exposition sur +1, prenez une deuxième photo photo, une valeur positive augmente l’exposition, le temps de pose passe à 1/100 s (ce qui permet de capturer certaines des ombres manquant à l’exposition normale) ;
3 – sans déplacer l’appareil (toujours), utilisez la molette pour régler la correction d’exposition sur -1, prenez troisième photo, une valeur négative réduit l’exposition, le temps de pose passe à 1/400 s (ce qui permet capturer certaines des hautes lumières manquantes dans l’exposition normale) .
Vous obtiendrez ainsi 3 photos bracketées avec une différence d’1 IL (indice de lumination) entre chaque photo :
- f/9, 200 ISO, 1/200 s (0), photo exposée « normalement » ;
- f/9, 200 ISO, 1/100 s (+1), photo surexposée ;
- f/9, 200 ISO, 1/400 s (-1), photo sous-exposée.
Si la scène présente un contraste incroyablement élevé (par exemple, si votre scène comprend le soleil) vous pouvez également ajouter des expositions -2/+2, voir -3/+3 (j’en reparlerai plus après dans l’article dans la partie « Comment régler le bracketing sur un appareil photo ?« ) .
Les étapes spécifiques du réglage de la correction d’exposition varient selon le modèle de l’appareil photo, consultez le manuel de l’appareil photo pour plus d’information.
Le bracketing d’exposition manuel avec le mode manuel (M)
Sélectionnez la lettre « M » sur votre sélecteur de mode de prise de vue pour passer l’appareil photo en mode manuel (M).
Ensuite, le principe est le même que juste avant. Vous allez prendre une série de photos, sur chaque photo vous allez légèrement modifier un des paramètres d’exposition (le temps de pose, l’ouverture ou les ISO). On peut aussi modifier plusieurs paramètres mais c’est plus difficile à calculer, si vous débutez ne changez qu’un paramètre.
Si on reprend l’exemple d’avant, on imagine qu’on mesure l’exposition comme à notre habitue et qu’on arrive à un réglage de f/9 – 200 ISO – 1/200 s pour que l’exposition soit correcte. Je prends une photo.
À partir de là je peux décider de bracketer sur le temps de pose (conseillé). Je le sélectionne, et je tourne la roue de 3 cran dans un sens, je prends une photo, je reviens à la position de départ, et je tourne la roue de 3 crans dans l’autre sens, je prends une photo. De cette manière j’ai +1 et -1 IL j’obtiens ainsi comme avant :
- f/9, 200 ISO, 1/200 s (0), photo exposée « normalement » ;
- f/9, 200 ISO, 1/100 s (+1), photo surexposée ;
- f/9, 200 ISO, 1/400 s (-1), photo sous-exposée.
Je peux aussi décider de bracketer l’ouverture (déconseillé à cause du changement de profondeur de champ), je sélectionne l’ouverture, et je fais mon décalage de 3 crans comme avant, j’obtiens cette fois :
- f/9, 200 ISO, 1/200 s (0), photo exposée « normalement » ;
- f/6.3, 200 ISO, 1/200 s (+1), photo surexposée ;
- f/13, 200 ISO, 1/200 s (-1), photo sous-exposée.
Je peux aussi décider de bracketer les ISO (déconseillé à cause de la variation du bruit numérique), je sélectionne les ISO, et je fais mon décalage de 3 crans comme avant, j’obtiens cette fois :
- f/9, 200 ISO, 1/200 s (0), photo exposée « normalement » ;
- f/9, 400 ISO, 1/200 s (+1), photo surexposée ;
- f/9, 100 ISO, 1/200 s (-1), photo sous-exposée.
2ème méthode : le bracketing d’exposition automatique
En automatique, l’appareil photo modifie automatiquement les paramètres d’exposition pour chaque image de la séquence. C’est la méthode la plus simple et la plus rapide (et donc préférable dans la plupart des situations).
Certains appareils photo ne permettent que le bracketing d’exposition, tandis que d’autres proposent des options de bracketing pour les paramètres JPEG, la balance des blancs et d’autres paramètres de l’appareil photo.
La plupart des appareils photo reflex modernes permettent d’effectuer au minimum 3 photos bracketées pouvant aller jusqu’à +3/-3 IL. Les appareils plus sophistiqués permettent de prendre plus de 3 photos, chacune avec un plus grand nombre d’IL si nécessaire.
Certains appareils photo exigent également que vous passiez en mode rafale afin de garantir que, lorsque vous appuyez sur le déclencheur et le maintenez enfoncé, toutes les expositions se déclenchent automatiquement dans une succession rapide et séquentielle.
Cette fonction est particulièrement utile pour capturer des scènes dont les conditions d’éclairage changent rapidement ou des sujets en mouvement. En effet, si votre appareil photo est réglé en mode rafale (comme je vous le disais), vous pouvez capturer cinq photos bracketées en moins de 3 secondes. Ainsi si l’un des éléments de votre photo est en mouvement, il y a beaucoup plus de chances que votre mélange soit réussi par la suite.
La plupart des appareils photo modernes sont dotés d’une fonction de bracketing d’exposition automatique qui peut être facilement activée dans le menu de l’appareil photo. Mais sur certains appareils vous pouvez lui attribuer un bouton personnalisé pour y accéder plus rapidement. Certains appareils photo disposent même d’un bouton de bracketing spécifique (comme sur le Nikon D7000).
Le réglage de bracketing d’exposition automatique est souvent noté « AEB ». Il vous suffit de composer le nombre de photos bracketées dont vous avez besoin, d’indiquer un incrément (par exemple, 2 IL), puis de déclencher plusieurs images. Votre appareil photo ajustera automatiquement les paramètres d’exposition afin d’obtenir une série de fichiers photos bracketés. Je reviendrai plus en détail sur le processus dans la partie « Comment régler le bracketing sur un appareil photo ?« .
Lors du déclenchement vous pouvez prendre les photos une à une, mais si vous êtes en mode rafale, vous pouvez maintenir le doigt sur le bouton de l’obturateur pour enchaîner les prises de vue bracketées.
Le bracketing d’exposition automatique ne fonctionne pas en mode manuel, vous devrez donc utiliser la priorité à l’ouverture, toujours en bloquant les ISO, pour que seul le temps de pose change, mais je vous en reparlerai plus après aussi dans la partie « Comment régler le bracketing sur un appareil photo ? » toujours.
Quel mode de prise de vue choisir pour effectuer un bracketing ?
Attention, en fonction du mode de prise de vue sélectionné, le bracketing ne fera pas varier le même paramètre d’exposition. Et pour rappel, chaque paramètre d’exposition a aussi un impact sur le rendu visuel de votre photo :
- l’ouverture affecte la profondeur de champ et donc la sensation de netteté globale avant et après l’endroit mis au point (plus l’ouverture est petite, plus on a une sensation de netteté globale avant et après la mise au point ; plus l’ouverture est grande, plus on aura du flou dans la photo avant et après la mise au point) ;
- le temps de pose affecte la netteté des objets en mouvement (plus le temps de pose est long, plus l’objet en mouvement apparaîtra flou, c’est le flou de mouvement, plus le temps de pose est court, plus l’objet en mouvement apparaîtra net), une longue pose peut aussi enregistrer du flou de bougé (mais sur trépied et avec un déclencheur à distance, ça limite ce risque comme on l’a vu dans la partie matériel) ;
- les ISO impactent le bruit numérique (plus les ISO sont élevés, plus le bruit est présent et la photo a un aspect granuleux, plus les ISO sont bas, moins le bruit est présent et moins la photo a un aspect granuleux).
« Ok, alors quel mode prise de vue conseilles-tu de sélectionner pour faire du bracketing ?«
Le mode de prise de vue automatique (P) : je vous le déconseille très fortement, car le bracketing fera varier les paramètres d’exposition d’une photo à l’autre de façon aléatoire.
Faire du brackting en faisant varier les ISO : je vous le déconseille aussi très fortement. En changeant les ISO sur chaque prise de vue vous aurez une variabilité du bruit sur chaque photo, ce qui peut donner une photo composite avec de grandes disparités de bruit. Par ailleurs, les ISO ne permettent pas d’engranger réellement plus de lumières, car il s’agit juste d’une amplification du signal (ça reviendrait en gros à dupliquer la même prise de vue et à modifier le curseur « exposition » dans Lightroom). Qui plus est, l’augmentation du bruit diminue l’étendue dynamique du capteur, ce qui limite l’intérêt du bracketing (qui était pour rappel d’étendre artificiellement l’étendue dynamique du capteur). Le bracketing avec les ISO peut être une bonne idée si vous faîtes du bracketing pour tester différents réglages ou par sécurité (mais pas pour du HDR).
Bloquer les ISO
Très important, que vous choisissiez la priorité à la vitesse ou la priorité à l’ouverture, sélectionnez une valeur ISO fixe, sinon l’appareil photo pourrait faire varier ce paramètre en plus de l’autre.
Le mode priorité à la vitesse (T/Tv) : en le sélectionnant (et en sélectionnant une valeur ISO fixe) c’est l’ouverture que l’appareil photo ajustera sur chaque prise de vue bracketée. Changer l’ouverture et donc la profondeur de champ (et donc la netteté globale) est rarement l’idéal pour la fusion HDR (on peut se trouver avec des transitions peu naturelles entre les zones floues et les zones nettes et plus il y aurait de photos bracketées, pire ce serait), ce mode de prise de vue est donc plutôt déconseillé pour le HDR. Par ailleurs, imaginons qu’on sélectionne un court temps de pose pour bracketer un sujet en mouvement rapide, il sera net sur chaque photo mais à des positions différentes, ce qui compliquera la fusion au post-trairement, et rend la pertinence de ce mode prise de vue limitée. Le bracketing avec l’ouverture peut être une bonne idée si vous faîtes du bracketing pour tester différents réglages ou par sécurité (mais pas pour du HDR).
Le mode priorité à l’ouverture (A/Av) : en le sélectionnant (et en sélectionnant une valeur ISO fixe) c’est le temps de pose que l’appareil photo ajustera sur chaque prise de vue bracketée. Si la scène ne présente pas de sujet trop rapide et que l’appareil photo est bien stable sur un trépied c’est le meilleur mode de prise de vue pour le bracketing d’exposition en vue de faire du HDR. Si un temps de pose particulier est nécessaire pour éviter l’apparition de flou de mouvement (rendant le traitement HDR difficile, car les photos risquent de ne pas correspondre), dans ce cas on se rabattera sur du bracketing d’ISO. Ça donnera toujours de meilleurs résultats à la fusion que de faire varier la profondeur de champ, évitez simplement les gros écarts de valeur (pour limiter les écarts de bruit).
Le mode manuel (M) : en le sélectionnant, vous pouvez régler individuellement l’ouverture, le temps de pose et la sensibilité ISO pour un contrôle total. Si vous avez une fonction de bracketing dédiée je ne vois pas trop l’intérêt car c’est plus lent. Pour le bracketing manuel, à vous de voir si vous êtes plus à l’aise en mode manuel ou avec la correction d’exposition.
Comment réaliser une prise de vue complète en utilisant le bracketing ?
Étape 1 : Évaluez les conditions d’éclairage de la scène
Et oui, il est inutile de faire du bracketing si vous n’en n’avez pas besoin.
Par exemple, un histogramme avec un pic aux deux extrémités du graphique indique que les ombres sont devenues noires et que les hautes lumières sont devenues blanches, et que vous devriez procéder à un bracketing de l’exposition.
Envie d’en apprendre à lire et à analyser un histogramme ? Découvrez mon guide complet
Vous pouvez aussi tout simplement voir de vos propres yeux que la lumière est très contrastée si vous voyez en même temps des zones d’ombres et des zones très lumineuses comme lors d’un coucher de soleil par exemple.
Si vous le pouvez, mesurez la différence entre les points les plus clairs et les plus sombres de la scène. Pour se faire :
- passez votre mode de mesure de l’exposition en mode spot, mettez vous en mode priorité à l’ouverture, choisissez une ouverture (par exemple f/9), et sélectionnez une valeur ISO (par exemple 200) ;
- visez l’endroit le plus sombre, faîtes la mesure de l’exposition (avec une demi-pression sur l’obturateur), notez les paramètres d’exposition (exemple : 1/15 s – f/9 – 200 ISO) ;
- visez l’endroit le plus clair, faîtes la mesure de l’exposition à nouveau, notez les paramètres d’exposition (exemple : 1/250 s – f/9 – 200 ISO) ;
- calculez la différence d’IL entre les deux mesures pour déterminer l’étendue dynamique requise, pour se faire, mettez vous en mode priorité à la vitesse puis calculez le nombre de cran de décalage entre les 2 temps de pose, (par exemple, je pars de 1/15 s pour arriver à 1/250 s, dans mon cas12 crans de décalages avec la molette, donc 12 1/3 IL, donc 4 IL d’écart, c’est l’étendue dynamique donc j’ai besoin pour capturer ma scène.
Comme il vaut mieux prendre des photos d’1 IL d’écart (certains se limitent même à 2/3 IL) pour avoir des transitions plus douces et moins granuleuses entre les zones claires et sombres sur la photo composite finale, je sais que je devrais prendre 5 photos : -2, -1, 0, +1, +2. Mon étendue dynamique est bien réparties sur 4 IL (-2 dans un sens et +2 dans l’autre).
Étape 2 : réunir le matériel
Pour plus de détails, vous pouvez vous référer à la section matériel. Mais pour faire simple, vous avez besoin :
- d’un boîtier qui dispose de la fonctionnalité de bracketing (ou de la correction d’exposition ou d’un mode Manuel faute de mieux).
dans le cas de la fusion HDR, il est fortement conseillé d’avoir :
- d’un trépied (pour avoir un cadre identique sur chaque prise de vue et limiter le flou de bougé) ;
- d’un déclencheur à distance (pour limiter le flou de bougé).
Ces 2 accessoires supplémentaires faciliteront la fusion HDR au post-traitement.
Étape 3 : effectuez quelques réglages au préalable
- Sélectionnez le format de fichier photo RAW : ce format vous donnera plus de souplesse lors du post-traitement, en vous permettant de récupérer des détails dans les hautes lumières et les ombres, c’est le format qui compresse le moins les données enregistrées.
- Sélectionnez une balance des blancs : sélectionnez un préréglage (comme lumière du jour par exemple), ou faite la balance des blanc manuellement. Le but de la manœuvre est de s’assurer que la balance des blancs ne changera pas entre les prises de vue. Une séquence cohérente vous facilitera les choses lors de la fusion HDR.
- Sélectionez le mode d’acquisition rafale : de cette manière les photo s’enchaîneront plus rapidement lors de la prise de vue.
Étape 4 : choisissez votre bracketing
Vous pouvez vous référer à la section où je parle des différentes méthodes. En résumé vous avez la possibilité entre
- Automatique (avec la fonction de bracketing dédiée), qui est la solution la plus simple et rapide ;
- Manuel (avec le mode Manuel M) ;
- Manuel (avec la compensation d’exposition).
Étape 5 : choisissez le mode de prise de vue
Comment on l’a vu dans la partie « Quel mode de prise de vue choisir pour effectuer un bracketing ?« , que ça soit en mode bracketing automatique ou en mode manuel avec la compensation d’exposition, il est conseillé de sélectionner le mode priorité à l’ouverture. Dans ce mode c’est le temps de pose qui varie.
Pensez à bien bloquer les ISO en sélectionnant une valeur précise, pour bien forcer l’appareil photo à faire varier le temps de pose.
Le mode manuel M, plus lent, est réservé dans le cas où vous n’auriez pas de fonction de bracketing dédiée, et dans le cas où vous n’auriez pas de compensation d’exposition (ou que vous préférez le mode Manuel à la compensation d’exposition. Ou encore dans le cas où vous préférez avoir un contrôle total et que vous n’êtes pas limité par le temps.
Étape 6 : faites la mise au point et composez votre photo
Essayer différentes compositions et perspectives. Vous disposerez ainsi de plus d’options créatives lors de la sélection de la photo finale.
D’ailleurs, vous pouvez parfois éviter les problèmes de limitation de l’étendue dynamique en éliminant la cause : en recadrant la photo sans les zones les plus claires ou les plus sombres du cadre.
Étape 7 : régler vos paramètre d’exposition et bracketez
- En mode priorité à l’ouverture (conseillé en mode bracketing automatique) : réglez l’ouverture et la sensibilité ISO de votre choix, puis laissez votre appareil photo sélectionner le temps de pose.
- En mode manuel : réglez vos trois variables d’exposition de manière à ce que la barre d’exposition s’aligne sur le repère zéro dans le viseur.
« Et maintenant, comment je règle mon bracketing concrètement ?«
Si vous effectuez un bracketing « d’assurance » ou « de doute », +1, 0, -1 est souvent suffisant. Vous pouvez rajouter -2/+2 pour « bétonner » éventuellement.
En revanche, si vous avez affaire à des scènes à plage dynamique élevée, deux IL peuvent s’avérer une meilleure option (comme dans notre exemple).
Encore mieux, réglez le bracketing en fonction de l’étendue dynamique que vous avez mesure (comme nous avions fait à l’étape 1). Nous avions déterminée que 5 photos étaient nécessaires : -2, -1, 0, +1, +2. Si votre appareil photo ne peut prendre que 3 photos en bracketing automatique, vous devrez faire 2 prises de vue :
- -1, 0, +1
- -2, 0, +2
Vous aurez 2 fois l’exposition initiale, mais peu importe vous aurez surtout 5 expositions utilisables en tout ( -2, -1, 0, +1, +2).
Pour optimiser votre bracketing, vous pouvez décaler l’exposition initiale au besoin. Par exemple :
- si vous savez que votre appareil photo risque de sous-exposer (une scène de neige par exemple), vous pouvez allonger légèrement le temps de pose (en mode manuel, tourner la molette du temps de pose ; en mode priorité à l’ouverture, appliquer une compensation d’exposition positive), dans notre exemple ça pourrait donner ce décalage -1, 0, +1, +2, +3 , si vous essayez de récupérer du détail particulièrement dans les ombres, décalez de +2, par exemple 0, +1, +2, +3, +4 ;
- si vous savez que votre appareil photo risque de surexposer, vous pouvez raccourcir légèrement le temps de pose (en mode manuel, tourner la molette du temps de pose ; en mode priorité à l’ouverture, appliquer une compensation d’exposition négative), dans notre exemple ça pourrait donner ce décalage -3, -2, -1, 0, +1, si vous essayez de récupérer du détail particulièrement les hautes lumières, décalez de -2, par exemple -4, -3, -2, -1, 0.
Étape 8 : prenez vos photos (enfin)
Déclenchez en appuyant sur le bouton de l’obturateur. Vous devrez sans doute le maintenir enfoncé pour prendre la série de photos bracketées (d’où l’intérêt du trépied et du déclenchement à distance pour minimiser le flou de bougé).
Étape 9 : examinez l’histogramme
Une fois la prise de vue réalisée, examinez l’histogramme
- de la photo la plus sombre pour vous assurer que les hautes lumières (partie la plus claire) de l’image ne sont pas surexposées (écrêtage des hautes lumières) ;
- de la photo la plus claire pour vous assurer que les basses lumières (partie la plus sombre) n’est pas sous-exposée (écrêtage des ombres).
Si votre scène présente une étendue dynamique importante qui n’a pas été entièrement capturée par votre série de prises de vue bracketées, prenez des photos bracketées supplémentaires à +3/-3 IL, +4/-4 IL (toujours par rapport à notre exemple qui s’arrêtait à +2/-2 IL) etc, jusqu’à ce que vous soyez satisfait.
Si c’est un succès, félicitation ! Votre bracketing est terminé, vous pouvez passer au sujet suivant ! Et oui, on y prend vite goût.
3 conseil pour réussir son bracketing d’exposition
Veillez à ce qu’il y ait une différence d’exposition d’au moins 1 IL entre chaque photo de la série bracketée. En effet, le but du bracketing d’exposition est d’augmenter artificiellement l’étendue dynamique du capteur. Ainsi des écarts d’exposition trop réduits entre chaque exposition limite l’efficacité du bracketing d’exposition.
Il n’est pas utile de procéder à de petits incréments comme -0,3, 0 et +0,3, car cette petite étendue dynamique est généralement facilement conservée dans un fichier RAW et dans le logiciel de retouche photo.
Effectuez votre bracketing d’exposition avec des sujets immobiles. Si votre sujet est en mouvement, votre photo composite finale peut montrer des bouts d’images fantômes sur les sujets en mouvement. La plupart des logiciels permettent tout de même de supprimer les images fantômes et d’aligner automatiquement les images, mais le taux de succès n’est pas de 100%.
Alors, dans le cas où votre sujet est rapide, utiliser un temps de pose plus court pour figer le mouvement ou utilisez une autre technique, comme le réglage automatique de la photographie HDR (High Dynamic Range) sur l’appareil photo.
Pour obtenir le résultat final souhaité, un post-traitement est nécessaire (le bracketing n’est qu’une étape). Prenez le temps de fusionner et d’éditer soigneusement les images bracketées pour faire ressortir le meilleur de chaque cliché. Post-traitez aussi la photo finale comme vous le feriez pour une photo unique, vous pouvez aussi faire des retouches locales pour améliorer les zones de transitions et obtenir un rendu plus naturel.
Par ailleurs, n’abusez pas sur le post-traitement, la technique du HDR peut rapidement donner un rendu artificiel.
Crédit : Pixabay
Bracketing photo Canon, Nikon, Sony
Dans cette partie on va voir où trouver les options de bracketing et de correction d’exposition sur les appareils photos des marques les plus courantes.
Astuce
La plupart des appareils photo permettent de modifier l’ordre de présentation des photos. Prendre les photos les plus sombres en premier et les plus claires en dernier, de cette manière les séquences de bracketing sont plus faciles à repérer dans vos photos.
Bracketing photo Canon
Cherchez : « AEB » (Auto Exposure Bracketing) ou » Bracketing expo auto «
- Via le menu principal (bouton « Menu ») dans les onglet de prise de vue rouge.
- Sur certains modèles, via le « Quick Menu » (« Q »), il s’agit de la sorte d’échelle graduée.
Bracketing photo Nikon
Cherchez « Bracketing auto » / « BKT »
- Sur les boîtiers experts et pros : via le bouton « BKT » dédié, généralement sur le côté gauche du boîtier (près du flash ou du déclencheur).
- Sinon, via le Menu « Prise de vue photo » > « Réglage bracketing auto ».
Remarque : vous pouvez parfois choisir le type de bracketing (exposition (bracketing AE), flash, balance des blancs…)
Bracketing photo Sony
Cherchez « Bracketing d’exposition »
- Via le Menu > onglet « Drive Mode » (Mode prise de vue) > « Continuous Bracket » (« BRK C ») ou « Single Bracket » (« BRK S »).
- Ou via le bouton « Fn » > « Mode de prise de vue » > « Bracketing ».
Remarques diverses :
- Le bracketing est souvent limité à 3 ou 5 images, sauf sur les modèles récents (A7R IV et suivants) qui vont jusqu’à 9 vues.
- Désactivez les profils d’image si l’option est grisée.
- BRK C correspond à une prise de vue en continu, vous pouvez soit maintenir votre doigt appuyé pour déclencher rapidement chaque prise de vue, soit active le retardateur dans les réglages de bracketing, cela les déclenchera tous automatiquement d’une seule pression. En mode continu, la profondeur de bits passe de 13 bits à 12 bits, toutefois, cette perte est largement compensée lorsque vous fusionnez les images.
- BRK S correspond à une prise de vue unique, vous devez déclencher pour chaque prise de vue bracketée.
Bracketing photo Fujigilm
Cherchez : « AE Bracketing » (bracketing auto expo), « DR Bracketing » (bracketing dynamique)
- Via le « Drive Mode » (touche « Drive » ou via le menu rapide). Choisissez ensuite « BKT » > puis entrez dans les paramètres via « Menu » > « Shooting Settings » > « BKT Settings ».
Remarques : vous pouvez parfois choisir le type de bracketing (exposion, ISO, DR, balance des blancs…).
Bracketing photo Olympus / OM System
Cherchez « Bracketing » (Exposure, ISO, WB, Art Filter…)
- Via le Menu principal > « Camera 2 » > « Bracketing ».
Remarque : il faut activer la fonction, puis régler les paramètres. C’est très complet mais souvent long à configurer.
Bracketing Panasonic (Lumix)
Cherchez « Bracketing » (Exposure Bracket, Focus Bracket…)
- Via le Menu de « prise de vue » > « Bracketing ».
- Ou via le bouton « Q.Menu » selon les modèles.
Remarques : vous pouvez parfois choisir le type de bracketing (expositon, balance des blancs, mise au point, etc.) .
Bracketing Pentax
Cherchez « Bracketing automatique »
- Via le Menu « Camera » > « Mode Bracketing ».
- ou via les raccourcis personnalisés sur certains modèles.
Remarques : Moins intuitif, mais généralement complet.
Comment post-traiter un bracketing ?
La plupart des outils de retouche d’image vous permettent de fusionner les résultats de votre bracketing d’exposition en une seule image HDR. Les trois meilleures options sont Photoshop, Lightroom et Luminar Neo (ce dernier étant mon premier choix pour sa simplicité, sa rapidité et ses fonctions puissantes et ses résultats réalistes).
Globalement peu importe le logiciel, les étapes sont toujours les mêmes :
- Importez les photos bracketées dans votre logiciel ;
- activez la fonctionnalité de fusion HDR du logiciel ;
- utilisez la fonction d’alignement du logiciel pour aligner correctement les images si nécessaire, et d’autres options;
- fusionnez les photos bracketées, l’algorithme créera des masques basés sur les valeurs d’exposition et créera un mélange transparent entre les expositions ;
- utilisez les réglages de tonalité du logiciel, tels que l’exposition, les hautes lumières, les ombres et le contraste, pour affiner la gamme de tons de l’image fusionnée.
Lorsque vous modifiez ces photos mélangées, il est facile d’aller un peu trop loin et de donner une impression de manque de naturel, alors soyez prudent avec ces curseurs. N’oubliez pas que la subtilité est la clé de l’édition.
Fusionner le bracketing d’exposition dans Luminar Neo (HDR)
L’extension « Fusion HDR » de Luminar Neo est conçue spécifiquement pour combiner des images afin de créer une photographie HDR. C’est pourquoi elle est très facile à utiliser. Luminar Neo peut également être installé comme plugin de Lightroom ou Photoshop.
1 – Ouvrez le logiciel et importez vos photos bracketées.
2 – Dans catalogue, cliquez à droite sur « Fusion HDR » pour ouvrir l’extension.
3 – Sélectionnez vos photos en maintenant la touche « ctrl » enfoncée, puis en cliquant sur les photos, ou en cliquant sur la première photo de la série, en appuyant sur la touche shift (flèche vers le haut), puis en cliquant sur la dernière photo de la série.
4 – Glissez les photos dans la boîte « Fusion HDR ».
5 – Cliquez sur les 3 petits points en haut à droite de « Fusion HDR »
- Si vous n’êtes pas sûr de votre alignement cochez la case « Alignement automatique ».
- Si la photo présente une distorsion (donc une déformation des perspectives) importantes, cochez « Correction de la distorsion » (souvent utilisé en photographie immobilière).
- Si votre objectif est de mauvaise qualité et présente des liserées colorés sur les bords des éléments contrastés, cochez « réduction de l’aberration chromatique ».
- S’il y a des éléments qui sont en mouvement dans votre photo (comme des feuilles qui s’envolent ou de l’eau qui coule) cochez « Atténuation de l’image fantôme », puis sélectionnez l’image de référence.
6 – Cliquez sur « Fusionner » pour lancer l’empilement des expositions bracketées.
Votre ordinateur va maintenant passer un certain temps à combiner les photos ensemble, et la vitesse de traitement dépendra du nombre de photos à empiler, de la la résolution de votre appareil photo, et de la rapidité de votre ordinateur.
Une fois l’opération terminée, vous disposez d’une image HDR que vous pouvez modifier dans le logiciel comme une photo « normale »et exporter.
Pour en savoir plus sur Luminar Neo vous pouvez lire mon guide complet.
Fusionner le bracketing d’exposition dans Lightroom (HDR)
1 – Importez toutes vos images bracketées dans Adobe Lightroom ;
2 – Dans le module « bibliothèque » ou « développement » (peu importe), sélectionnez l’ensemble des photos bracketées en cliquant sur la première, puis shift et cliquez sur la dernière. ;
3 – Faire clic droit sur une photo sélectionnée > Fusion de photos > HDR.
Dans la fenêtre contextuelle, vous avez quelques options :
- « Réglages automatiques » pour qu’Adobe Lightroom appliquer des réglages à votre photo (plutôt déocher);
- « Alignement automatique » pour aligner automatiquement les photos (toujours utile de le cocher) ;
- « Niveau de correction des décalages » pour se débarrasser des images fantômes (ce sont les parties floues dûes au déplacement d’un objet dans scène qui se déplacent d’une photo à l’autre de la série), vous pouvez choisir différent niveaux de correction (à tester si il y a des objets en mouvement dans vos photos) .Si vous choisissez un niveau de correction vous pouvez cocher « Afficher l’incrustation de la correction des décalages » pour que vous puissiez voir ce qui est modifié.
- « Créer une pile » pour regrouper les photos sélectionnées ainsi que la photo HDR finale.
4. Cliquez sur « Fusionner ».
Lightroom effectuera tous les mélanges et vous obtiendrez une magnifique image HDR !
Pour plus de contrôle, vous pouvez également fusionner vos images manuellement dans Photoshop à l’aide de masques de luminosité ; il s’agit d’un processus très complexe, mais privilégié par certains photographes paysagistes.
Fusionner le bracketing d’exposition dans Photoshop (HDR)
1- Importez vos photos dans Photoshop
2 – Cliquez en haut à gauche dans le menu sur « fichier » > « automatisation » > « Fusion HDR Pro ».
3 – Cliquer sur « Ajouter les fichiers ouverts »
4 – Cochez « Tenter d’aligner automatiquement les images source » et cliquez sur « Ok ».
5 – Vous pouvez ensuite effectuer quelques derniers réglages, comme enlever certaines photos de la fusion, choisir le nombre de bits, ou encore ajuster la lueur du contour, les gammas, l’exposition, les détails, les tons foncés, les tons clairs, la vibrance, la saturation, le contraste etc. Puis cliquez sur « Ok ».
Photoshop effectuera tous les mélanges et vous obtiendrez une magnifique image HDR !
Comment procéder au bracketing de la mise au point
Le bracketing de la mise au point suit le même processus que le bracketing d’exposition, mais cette fois-ci en changeant la mise au point entre les prises de vue.. Là aussi, pour éviter les flous de bougé, il est préférable d’utiliser un déclencheur et un trépied
Selon vos préférences, vous pouvez choisir de faire la mise au point manuellement, en utilisant éventuellement le zoom de l’écran LCD appareil photo pour vous assurer de la précision de la mise au point.
- Définissez votre cadre, en utilisant idéalement une ouverture où votre objectif est le plus net – généralement autour de f/5,6 ou f/8.
- Faites la mise au point sur l’intérêt du premier plan et prenez votre première photo.
- Faites la mise au point sur un objet au milieu de l’image et prenez votre deuxième photo.
- Faites la mise au point sur l’arrière-plan (comme une montagne à l’horizon), et prenez votre troisième photo.
3 photos suffisent généralement pour le bracketing de mise au point si vous utilisez un objectif grand angle. Utilisez plus de 3 photos avec des mises au point différentes :
- si vous faites de la macrophotographie, de la proxy ou que vous photographiez une scène où le sujet est très proche (moins d’un mètre) de votre objectif ;
- si vous utilisez une grande ouverture (avez ainsi une profondeur de champ restreinte à chaque prise de vue),
- si vous utilisez un objectif d’une longueur supérieure à 35 mm,
- si vous avez un doute.
Comme pour le bracketing d’exposition le bracketing de mise au point peut aussi être utilisé en cas de doute, comme par exemple quand on ne sait pas où faire la mise au point pour que tout soit net sur une photo de groupe.
Le bracketing de la mise au point fonctionne mieux lorsque vous chevauchez la profondeur de champ d’une photo à l’autre, et donc que les mises au point on peut d’écart. Si il y a trop d’écart entre 2 mises au point, vous risquez d’obtenir une photo avec des zones floues et nettes par alternance. Prenez des photos avec des écarts de mise au point plus petits que ce à quoi vous vous attendez.
Si vous avez le temps, agrandissez la vue en direct et examinez ensuite chaque photo pour vérifier que les transitions sont fluides. Sachez toutefois que les aperçus sur l’écran LCD arrière de l’appareil photo sont très différents des images en taille réelle sur un grand moniteur haute résolution.
De nombreux appareils photo actuels sont dotés d’une fonction de bracketing de mise au point intégrée qui simplifie ce processus. Il suffit de faire la mise au point sur le sujet le plus proche, d’indiquer à l’appareil photo le nombre de photos à prendre et de sélectionner l’écart. Là encore, je vous recommande de sélectionner un nombre de photos supérieur à celui que vous estimez par mesure de sécurité. Il est également conseillé de tester cette fonction à l’avance afin de savoir comment l’utiliser correctement lorsque la photo est vraiment importante.
Comment fusionner vos photos de mise au point bracketées ?
Fusionner le bracketing de mise au point dans avec Lightroom et Photoshop (focus stacking)
Voici la méthode la plus rapide pour empiler les mises au point à l’aide d’Adobe Lightroom et de Photoshop
1 – Importez vos photos dans Adobe Lightroom ;
2 – Sélectionnez les photos, puis clic droit > » Modifier dans » > » Ouvrir en tant que calques dans Photoshop » ;
2 bis – si l’option est indisponible, ouvrez photoshop, cliquez en haut à gauche dans le menu sur « Fichier »> « Scripts » > « Chargement des fichiers dans une pile » ;
2 ter – cliquez sur « Parcourir », et sélectionnez les photos à importer ;
2 quater – cochez « Tenter d’aligner automatiquement les images source », puis cliquez sur « Ok »
3 – sélectionnez tous les calques ;
4 – en haut dans le menu cliquez sur » Édition » > » Fusion automatique des calques… » ;
5 – dans la boîte de dialogue,
- sélectionnez « Empiler les images »,
- cochez « Tons et couleurs continus »,
- il n’est pas nécessaire de cocher la case « Zones transparentes avec fond basé sur le contenu »),
- cliquez sur « Ok ».
6 – Une fois le processus terminé, vous remarquerez que Photoshop a ajouté des masques complexes à chacun des calques, en sélectionnant les zones nettes et en ne laissant apparaître que celles-ci dans l’image finale.
Maintenant vous pouvez poursuivre l’édition ou enregistrer simplement votre fichier.
Voici l’image finale :
Fusionner le bracketing de mise au point dans Luminar Neo (focus stacking)
L’extension « Empilement des mises au point » de Luminar Neo est conçue spécifiquement pour combiner des images afin de créer une photographie avec une plus grande netteté globale. C’est pourquoi elle est très facile à utiliser. Luminar Neo peut également être installé comme plugin de Lightroom ou Photoshop.
1 – Ouvrez le logiciel et importez vos photos bracketées.
2 – Dans catalogue, cliquez à droite sur « Empilement des mises au point » pour ouvrir l’extension.
3 – Sélectionnez vos photos en maintenant la touche « ctrl » enfoncée, puis en cliquant sur les photos, ou en cliquant sur la première photo de la série, en appuyant sur la touche shift (flèche vers le haut), puis en cliquant sur la dernière photo de la série.
4 – Glissez les photos dans la boîte « Empilement des mises au point ».
5 – Cliquez sur les 3 petits points en haut à droite de « Empilement des mises au point »
- Si vous n’êtes pas sûr de votre alignement cochez la case « Alignement automatique » puis sélectionner l’image de référence.
- Si votre objectif est de mauvaise qualité et présente des liserées colorés sur les bords des éléments contrastés, cochez « réduction de l’aberration chromatique ».
6 – Cliquez sur « Empilement » pour lancer l’empilement des mises au point bracketées.
Votre ordinateur va maintenant passer un certain temps à combiner les photos ensemble, et la vitesse de traitement dépendra du nombre de photos à empiler, de la la résolution de votre appareil photo, et de la rapidité de votre ordinateur.
Une fois l’opération terminée, vous disposez d’une photo que vous pouvez modifier dans le logiciel comme une photo « normale »et exporter.
Pour en savoir plus sur Luminar Neo vous pouvez lire mon guide complet.
Conclusion
Le bracketing d’exposition et l’empilement de mises au point peuvent tous deux constituer un moyen précieux de réaliser des photos qu’il n’est tout simplement pas possible d’obtenir en une seule prise de vue. Le bracketing peut s’avérer particulièrement utile pour les paysages, la macrophotographie ou les intérieurs.
Maintenant que vous avez terminé cet article, vous savez ce qu’est le bracketing , et vous savez comment et quand l’utiliser. Le bracketing d’exposition (combiné au HDR) est une technique qui permet aux photographes de surmonter les limites de l’étendue dynamique de leur appareil photo en garantissant la retranscription d’un maximum de détails même dans des conditions d’éclairage difficiles. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un outil à utiliser pour toutes les photos, le HDR peut améliorer de manière significative la qualité de vos images (si vous dosé subtilement le post-traitement).
Le bracketing peut aussi être utilisé pour des raisons de sécurité, ou pour tester rapidement d’autres réglages (d’exposition ou non !).
Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour réussir votre bracketing, alors prenez votre appareil photo, plongez dans les subtilités du bracketing d’exposition et donnez une nouvelle dimension à vos photos.
Le bracketing ne remplace pas l’apprentissage d’une bonne photographie dès la première fois. Mais personne n’obtient une exposition parfaite à chaque fois, et cela vaut la peine de faire un petit effort pour améliorer ses chances d’obtenir un bon résultat.
Moi je vous laisse ici à votre bracketing et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !