7 juillet 2023

Le guide complet pour prendre des photos infrarouge de qualité professionnelle

Par Gaëtan Berthouly

7 juillet 2023


La photographie de paysage est cruelle. Vous pouvez trouver une scène superbe dans le réelle, mais beaucoup moins convaincante sur une photo. C’est souvent dû au fait que sur le terrain nous voyons bien la scène en relief, les séparations et la profondeur, mais sur une photo tout ça n’est pas aussi bien retranscrit.

Autre situation courante : vous prenez une photo d’un paysage sympa, et la photo est… sympa, mais sans plus. La photo est un peu décevante, bien mais pas extraordinaire.

Alors j’ai une solution pour vous : la photographie infrarouge ! Ça ne sera pas du goût de tout le monde mais pour les plus ouverts à l’expérimentation vous devriez tomber sous le charme.

Avec un petit équipement simple et pas cher on peut rendre l' »invisible » « visible » et donner une nouvelle grille de lecture à nos photos. Il faudra aussi faire un peu de post-traitement, mais ça, ça sera le sujet d’un autre article.

Aujourd’hui on va qu’est-ce que la lumière infrarouge ? Quel équipement est nécessaire pour des photos infrarouges ? Quand prendre ce type de photos ? Comment choisir son sujet et composer ? Et plein d’autres choses.

Allez en avant Guingamp !

L’ESSENTIEL

Pas le temps ? 

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Les bases de la photographie vous intéressent ?

Qu’est-ce que la photographie infrarouge ?

Reprenons depuis le début. La lumière frappe les différents éléments de votre environnement, cette lumière rebondit et arrive jusqu’au capteur de votre boîtier qui va créer votre photo (d’ailleurs photographie signifie « écrire avec la lumière ».

En définitive on capture la lumière habituelle de tous les jours, que nous voyons avec nos yeux d’humains pour créer notre photo.

Eh bien avec la photographie en infrarouge c’est exactement le même principe, sauf qu’ici on va se concentrer sur la capture d’une partie de la lumière seulement : la lumière infrarouge.

Eh oui, en fait l’être humain ne voit qu’une partie de la lumière : le spectre de la lumière visible. Ce sont les ondes électromagnétiques (composant la lumière) qui se situent entre environ 380 nm et 780 nm, cette lumière visible s’étend du violet au rouge profond.

Voici un petit schéma pour y voir (aha !)  plus clair :

Source : https://www.kartable.fr/ressources/physique-chimie/cours/les-spectres-lumineux/12902

Un peu en-dessous de 380 mm (jusqu’à 280 nm) on trouve la lumière ultraviolette (UV), et un peu au-dessus de 780 nm (jusqu’à 1000 nm) de longueur d’onde on trouve la lumière infrarouge (IR).

Bref, vous l’aurez compris, on ne peut pas voir à l’œil nu les infrarouges, mais parfois on peut ressentir les infrarouges comme une chaleur sur notre peau.

La photographie infrarouge, grâce à différents moyens qu’on verra plus tard, est capable d’enregistrer la lumière infrarouge et d’en créer une photo.

On pourra par la suite faire du post-traitement pour générer des photos en fausses couleurs qui rendent la lumière invisible visible.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:D%C3%A9coupage-spectre-infrarouge-en-astronomie.jpg

Une caméra thermique elle, détecte la chaleur (les infrarouges thermique), elle montre les parties chaudes et froides de la scène que vous avez devant vous. Ce sont des zones claires et sombres dans l’image numérique produite par la caméra. Vous pouvez donc photographier la chaleur.

Remarque

Il existe différents types de lumière infrarouge. La lumière infrarouge proche a une longueur d’onde plus courte que la lumière infrarouge thermique (voir schéma juste au-dessus). Nous pouvons la percevoir comme de la chaleur et la voir avec des caméras thermiques (comme vu juste avant).

Pour simplifier, j’utiliserai le terme générique « infrarouge » (IR) pour remplacer « proche infrarouge ».

https://unsplash.com/photos/qTdUc7f-2To

A quoi sert la photographie infrarouge ?

Un exemple courant est l‘utilisation militaire par avion ou drone, la photographie infrarouge permet de distinguer plus facilement les bâtiments camouflés de la végétation naturelle, ou les étendues d’eau de la terre ferme.

La NASA utilise également la photographie infrarouge numérique. Par exemple, elle a superposé une photo infrarouge en fausses couleurs à une photo de la galaxie Sombrero prise en lumière optique afin d’en voir la lueur.

Fausse couleur VS fausse couleur

Une photo en vraies couleurs (ou naturelle) combine des mesures réelles de la lumière rouge, verte et bleue. Le résultat ressemble au monde tel que les humains le voient. Une photo en fausses couleurs utilise au moins une longueur d’onde non visible (comme l’infrarouge), bien que cette bande soit toujours représentée en rouge, vert ou bleu.

Si les bandes spectrales de l’image ne correspondent pas aux trois couleurs primaires, l’image qui en résulte est appelée une image en ‘fausses couleurs’. Par conséquent, la couleur d’un objet dans la photo affichée n’a pas de ressemblance avec sa couleur réelle.

Les images infrarouges ont également une application médicale pour détecter des problèmes de santé tels que des tumeurs ou des maladies des nerfs périphériques, elles sont également utiles pour l’imagerie dentaire.

Avec une caméra infrarouge ou un filtre infrarouge, vous pouvez également réaliser des examens techniques d’art car certains pigments sont sensibles à la lumière infrarouge.

Et puis, bien sûr, il y a l’utilisation créative. Par exemple, le photographe Sandro Martini utilise la photographie infrarouge pour capturer ses images comme s’il s’agissait de peintures d’art.

https://unsplash.com/photos/UkvG6OzBplM

La petite histoire de la photographie infrarouge

Le physicien et inventeur américain Robert William Wood est considéré comme la figure de proue de la photographie infrarouge en raison de ses travaux approfondis en physique optique au début du XXe siècle.

Robert W. Wood.
Photo ransféré de ru.wikipedia à Commons par Magnus Manske utilisant CommonsHelper.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Robert_Williams_Wood.png

Alors, il n’a pas été le premier à mettre au point des émulsions photographiques capables de reproduire la lumière infrarouge. Mais, il a été le premier à s’atteler intentionnellement à la réalisation de photos infrarouges.

Robert W. Wood (Bob pour les intimes) a conçu le « verre de Wood », qui laissait passer uniquement les rayons infrarouges et ultraviolets tout en filtrant les rayons lumineux du spectre visible. Nous utilisons toujours ce type de filtre aujourd’hui dans les « chambres noires » modernes.

Une ampoule noire basée sur « le verre wood »
https://unsplash.com/fr/photos/373dnUOM4SE

Depuis l’époque de Robert Wood, de nombreux photographes connus ont travaillé avec la photographie infrarouge à l’aide de pellicules noir et blanc, comme Ansel Adams et Minor White.

Plus récemment, la photographie infrarouge couleur est devenue encore plus courante grâce à l’utilisation d’appareils photo numériques et de pellicules infrarouges fausses couleurs.

Pendant la Première Guerre mondiale, les photos en infrarouge étaient très précieuses car elles n’étaient pas affectées par la brume atmosphérique (comme les photos normales) et elles permettaient de distinguer la végétation des bâtiments, elles étaient utiles pour identifier les cibles ennemies potentielles.

Dans les années 1930, la photographie infrarouge a commencé à attirer divers cinéastes et photographes. Ce phénomène a atteint son apogée dans les années 1960, lorsque des musiciens importants de l’époque, tels que les Grateful Dead, Frank Zappa (voir exemple ici) et Jimmy Hendrix, ont popularisé son utilisation par le biais de leurs pochettes d’albums.

Avec l’arrivée de l’appareil photo numérique dans les années 1990, la photographie infrarouge est devenue plus accessible aux photographes amateurs et professionnels. Elle est également devenue importante pour les forces de l’ordre, qui ont commencé à s’appuyer sur la photographie infrarouge pour trouver des preuves médico-légales impossibles à obtenir par la vue humaine.

https://unsplash.com/photos/yAtlfxXkJzo

Photographier la lumière infrarouge

La photographie infrarouge sur pellicule est souvent considérée comme le moyen le plus traditionnel et le moins cher de faire des photos infrarouges.

Mais sur PhotoManiac on se concentre sur le numérique, donc je ne développerai pas (aha) la photographie infrarouge sur pellicule. Les appareils numériques modernes ont rendu la photographie infrarouge en couleur et en noir et blanc assez simple à réaliser.

Bien que le numérique coûte plus chère au début (si vous convertissez votre boîtier comme on le verra plus tard), la photographie infrarouge numérique peut s’avérer rentable à long terme si vous prenez de très nombreuses photos en infrarouge. En effet, la pellicule ça coûte assez cher, et le développement aussi.

Donc, comme je vous l’expliquais au début, en tant qu’être humain, nous ne pouvons pas voir la lumière infrarouge. En revanche, bon nombre de capteurs de boîtiers reflex ou hybride peuvent, eux, capter et enregistrer la lumière infrarouge (en plus de la lumière visible).

Mais, si on laisse se mélanger la lumière visible et la lumière infrarouge cela dégradera la qualité de la photo finale. C’est pour cette raison les fabricants d’appareils photo recouvrent le capteur du boîtier d’un filtre pour bloquer la lumière infrarouge et l’empêcher d’avoir un impact sur la photo.

Alors, face à lumière infrarouge, il existe 3 types de boîtiers :

  1. Ceux qui filtrent totalement la lumière infrarouge, il est alors impossible de créer des photos infrarouges (déception).
  2. Ceux qui laissent passer une partie de la lumière infrarouge, vous permettant des créer des photos en infrarouge mais avec de longues poses (espoir).
  3. Ceux qui laissent passer totalement la lumière infrarouge (rare).

« Comment je sais dans quel cas je me situe ? »

Eh bien il va falloir faire une petite expérience, et c’est ce qu’on va voir tout de suite avec…

https://unsplash.com/photos/7-oazQ8febU

Le test de la télécommande : votre boîtier est-il prêt pour l’infrarouge ?

Comme je vous le disais juste avant, tous les boîtiers ne sont pas égaux face à la lumière infrarouge. Pour vérifier ça on va utiliser un truc que vous utilisez sans doute de moins en moins : la télécommande de votre TV (ou de votre lecteur DVD pourquoi pas).

Attention

Bien que relativement inoffensifs, n’exposez jamais vos yeux à des faisceaux de lumière infrarouge pendant des périodes prolongées, que ce soit directement ou à travers le viseur optique.

«Euh…Pourquoi une télécommande ? »

Presque toutes les télécommandes utilisent l’infrarouge pour renvoyer des signaux à un appareil, ce qui nous permet de faire notre petite expérience.

  1. Pour commencer, de préférence, installez-vous dans une pièce sombre
  2. Pour obtenir les meilleurs résultats, vous devrez peut-être augmenter vos ISO ou utiliser un temps de pose plus long si vous prenez une photo.
  3. Activez l’affichage en direct (mode liveview), si vous n’avez pas d’écran LCD ou de mode liveview prenez une photo sur trépied en pointant la télécommande vers votre appareil.
  4. Si vous voyez la lumière qui sort de la télécommande lorsque vous appuyez sur un bouton de celle-ci, c’est que votre boîtier capte les infrarouges et est donc apte à ce type de photo. Plus la lumière de la télécommande est blanche et brillante, plus votre appareil est sensible aux infrarouges.  Si la lumière est plutôt violette ou rouge, votre appareil photo n’est peut-être pas un bon candidat pour la prise de photos infrarouges.
Test de la télécommande

Remarque

Si le test est positif c’est super, mais d’un autre côté cela signifie aussi que le filtre infrarouge installé dans votre boîtier laisse à désirer…

Bref, la finalité c’est que vous pourrez éviter la conversion de votre boîtier (j’en parle plus après), vous pourrez vous contenter d’un filtre.

Mais ne criez pas victoire trop vite : vous serez obligé de prendre des photos avec des temps d’exposition longs uniquement.

https://unsplash.com/photos/351cPhSfl6g

Éviter les longues poses avec la conversion totale de son boîtier

On a vu juste avant que si notre boîtier peut capter l’infrarouge, on peut s’en sortir avec un filtre IR mais dans ce cas notre temps de pose sera assez long.

Si vous avez le projet de vous engager sérieusement dans la photographie numérique infrarouge ou si vous souhaitez simplement disposer d’un moyen plus pratique pour réaliser des photos infrarouges, une conversion infrarouge totale pourrait vous convenir.

Remarque

Certaines personnes arrivent à magouiller leurs boîtiers tout seul, parfois c’est assez simple, des boîtiers comme le SD14 de Sigma possède un filtre infrarouge et anti-poussière amovible monté juste derrière la monture de l’objectif, il suffit dans ce cas de retirer l’objectif et de pousser le filtre vers le haut pour le libérer.

Dans la plupart des cas ça sera bien plus complexe que ça et si vous ne vous y connaissez pas du tout, le mieux est d’envoyer l’appareil photo à un laboratoire spécialisé qui fera le travail à votre place.

Renseignez-vous bien sur ce que le laboratoire effectue comme opération exactement, ou ce qu’il est possible de faire :

  • En conversion partielle, le boîtier capte l’infrarouge ET la lumière visible (à l’aide d’un filtre à quartz transparent) vous devrez tout de même fixer un filtre infrarouge sur votre objectif pour prendre vos photos infrarouges.
  • En conversion totale, le boîtier ne laissera passer que l’infrarouge (le boîtier est défiltré puis refiltré pour les IR). L’avantage c’est qu’avec le filtre infrarouge sur votre capteur plutôt que sur l’objectif, vous pouvez continuer à utiliser votre viseur comme d’habitude, et les temps d’exposition restent suffisamment courts pour prendre des photos « normalement » à main levé.

L’investissement d’une conversion totale sera rentabilisé si vous prévoyez de faire beaucoup de photos infrarouges. Cependant tout n’est pas rose (enfin rouge) vous aurez quelques problèmes :

1- Vous êtes engagé dans l’infrarouge : une fois la conversion totale infrarouge terminée, votre appareil photo ne pourra prendre QUE des photos infrarouges. En effet la conversion infrarouge implique le retrait ou la modification du filtre passe-rouge de votre boîtier, à moins de réinstaller le filtre passe-rouge (souvent détruit), impossible de faire machine arrière (en général).

2-Vous n’échappez pas au post-traitement : même avec un appareil photo numérique converti en infrarouge, vos photos devront quand même passer par la case post-traitement.

Exemple de photo RAW obtenu avec un boîtier totalement converti en infrarouge

3-La mise au point : un boîtier converti à l’infrarouge souffre souvent de problèmes de mise au point. Mais de nombreuses sociétés de conversion infrarouge savent maintenant compenser ce problème (à vérifier avec donc). Il est également possible d’utiliser la mise au point « Live View » pour contourner ce problème.

Remarque

Une autre option serait d’utiliser un appareil photo argentique avec un film infrarouge. Si cette option est intéressante elle peut aussi s’avérer difficile. Les films infrarouges, tels que le Ilford SFX 200 Infrared B&W, peuvent être rares. Et vous serez probablement en mode manuel à la prise de vue. Et il peut être difficile de trouver un laboratoire photo capable de développer correctement un tel film.

https://unsplash.com/photos/Ml0CyDIYVCQ

Les 3 défis majeurs de la photographie infrarouge

1-L’exposition 

L’utilisation de l’indicateur du posemètre interne de votre appareil photo (ou même d’un posemètre externe) sera inutile en photographie infrarouge.

En effet, tous les appareils normaux sont calibrés pour la lumière visible et ne seront donc pas précis avec des ondes lumineuses situées en dehors de ce spectre.

Il faudra donc y aller à tâtons et faire des essais pour déterminer l’exposition correcte (vous n’aurez sans doute jamais d’exposition réellement correcte). Une fois que vous pensez que l’exposition est correcte, faites du bracketing (j’en reparlerai dans les réglages). En effet, l’écran LCD est peu fiable. Parfois, deux photos supplémentaires, ou plus, permettent de mettre les chances de votre côté, vous pourrez même par la suite fusionner les photos au post-traitement pour montrer une plus grande plage dynamique entre les ombres et les lumières.

2-La mise au point

La photographie infrarouge peut tromper votre mise au point automatique (autofocus). Si vous utilisez une configuration avec un filtre sur votre objectif : c’est comme essayer de faire la mise au point automatique sur un sujet de nuit ou dans une pièce sombre.

Il faudra alors utiliser la mise au point manuelle (ou faire la mise au point en automatique sans filtre, puis la bloquer et remettre le filtre). Si vous utilisez un appareil photo totalement converti, comme on l’a vu, sa mise au point sera probablement ajustée (à vérifier avec le laboratoire).

Dans le cas des films infrarouges couleur (photo argentique) : vous n’aurez pas de problème de mise au point non plus. Avec un film infrarouge noir et blanc, vous devrez ajuster la mise au point.

Remarque

Certains objectifs sont dotés d’un indicateur permettant de compenser la différence de mise au point en manuel.

3-Point chaud

Les objectifs sont conçus pour la lumière visible, en raison du revêtement interne du barillet de certains objectifs, un point chaud infrarouge (qui résulte de l’éblouissement de la lumière), apparaîtra dans vos photos.

Certains objectifs sont plus adaptés à la photographie infrarouge que d’autres (et provoquent donc un point chaud moins visible). Vous pouvez faire des recherches pour trouver les meilleurs. Voici une base de données utile sur les performances infrarouges de divers objectifs.

Un point chaud apparaît généralement de manière circulaire, au milieu de la photo. Il est plus lumineux que la partie environnante de l’image, et il présente une température de teinte/couleur différente.

Exemple de point chaud sur une photo infrarouge

« Comment je peux faire pour limiter ce point chaud ? »

  • Utiliser un objectif qui réagit bien aux infrarouges (voir la base de données)
  • Utiliser une ouvertures plus large, elles donnent des points chauds moins prononcés que les ouvertures étroites (mais bien souvent on est en photo de paysage, donc ça ne nous arrange pas pour la profondeur de champ).
  • Corriger le point chaud au post-traitement si vous photographiez en RAW.
  • Couvrir le viseur optique lorsque vous prenez la photo. Certaines courroies d’appareil photo sont munies d’une pièce spéciale à cet effet ; sinon, vous pouvez simplement le couvrir avec votre main ou un morceau de carton.
https://unsplash.com/photos/uwSBbtR4kW4

Équipement nécessaire pour commencer la photographie à l’infrarouge

Le boîtier

Un boîtier numérique dont le capteur est capable d’enregistrer la lumière infrarouge (faîtes le test de la télécommande expliqué plus haut), ou totalement converti.

Exemples de boîtiers intéressants pour l’infrarouge

  • Fujifilm IS-1
  • Fujifilm IS Pro
  • Canon EOS 20Da
  • Sigma SD14

Un filtre InfraRouge (IR)

Dans le cas où le boîtier n’est pas totalement converti il vous faudra un filtre IR. Vous devez placer un filtre devant votre objectif qui bloquera les UV et la lumière visible, tout en laissant passer la lumière infrarouge.

Les filtres IR sont de couleur rouge très foncée, et comme n’importe quel filtre il se visse à l’avant de l’objectif. Chaque filtre IR existe en différentes tailles, types et prix. Les différents types de filtres capturent différentes parties du spectre infrarouge, avec des rendus visuels distincts pour chaque type.

Filtre IR HOYA r72

« Tu me conseilles quoi exactement comme filtre IR ? »

Un bon filtre pour commencer est le filtre IR HOYA r72, il n’est pas cher et bloque toute lumière dont la longueur d’onde est inférieure à 720 nm (d’où le 72 dans le nom), et laisse passer le spectre infrarouge de 760 nm à 860 nm.

En pratique, cela signifie qu’unpeu de lumière rouge du spectre visible passera quand même à travers le filtre et atteindra votre capteur.

En mode liveview vous aurez donc une photo très rouge, même si elle peut paraître effrayante à première vue, elle vous sera très utile pour la composition et la mise au point manuelle.

Le filtre HOYA r72 est un des choix les plus populaires, mais vous avez plein d’autres possibilités :

  • Un filtre N&B profond produira des images en noir et blanc pur, et générera les ciels les plus sombres et les feuillages les plus brillants. Par exemple le filtre IR 830 de B+W 093, comme son nom l’indique, bloque tout ce qui est inférieur à 830 nm. De cette façon, la photo devient très contrastée.
  • Un filtre IR standard est un bon compromis entre la création de fausses couleurs et les photos en noir et blanc.
  • Un filtre IR amélioré produit plus d’informations sur les couleurs et constitue votre meilleur choix si vous aimez les photos avec un effet de ciel bleu IR.
  • Un filtre IR Super/Ultra Color conserve la plus grande quantité de couleurs et constitue le meilleur choix si vous aimez les images en fausses couleurs.
  • Un filtre Super/Ultra Bleu laisse passer une partie de la lumière bleue pour obtenir un effet de « ciel bleu » infrarouge directement à partir de l’appareil photo.

Si vous le pouvez, achetez au moins deux ou trois filtres différents. Si vous le faites, les filtres doivent être suffisamment espacés en termes de filtrage pour vous permettre d’expérimenter différents rendus.

Donc quand vient le choix du filtre : ne regardez pas uniquement le prix (bon, même si ça joue évidemment). Concentrez-vous aussi sur les caractéristiques techniques pour comprendre le type d’effet que vous obtiendrez.

Ne vous inquiétez pas si une fois le filtre installé vous ne voyez plus rien à travers le viseur optique : c’est normal, ces filtres laissent passer peu de lumière. Cela implique de longues poses comprises entre 30 et 120 secondes.

Rappel

Les filtres IR ne fonctionnent pas sur les appareils photo dotés d’un filtre infrarouge intégré au capteur qui empêche toute lumière infrarouge de l’atteindre. Faîtes le test de la télécommande ! Si c’est le cas, la conversion de l’appareil photo sera nécessaire.

Remarque

Si vous utilisez un système de filtre à glissière, tel que Cokin ou Lee, ils fabriquent également des filtres infrarouges pour fonctionner avec leurs supports. Si vous utilisez ce type de filtre, veillez à le glisser dans la fente la plus proche de l’appareil photo afin d’éviter que de la lumière visible indésirable ne s’infiltre.

Exemple de filtres intéressants

  • Hoya R72
  • Tiffen 87
  • IR 830 de B+W 093

Un trépied

Comme déjà vu, si vous ne convertissez pas votre boîtier et que vous utilisez un filtre, la prise de vue à main levée sera impossible. Vous ferez de la photographie infrarouge numérique à longue exposition (30 s et plus).

Ainsi vous allez avoir besoin d’une stabilité à toute épreuve. Le trépied doit être très solide et stable, donc ne prenez pas un petit trépied de voyage.

La qualité supérieure s’accompagne d’un prix élevé et d’un poids assez important, ce qui n’est pas à sous-estimer si vous envisagez de faire de la photographie de paysage accessibles après plusieurs heures de marche seulement.

Pour une stabilité maximale vous pouvez aussi investir dans un déclencheur à distance.

Remarque sur l’objectif

Certains objectifs réagissent bien à l’utilisation d’un filtre infrarouge, d’autres sont plus sensibles aux reflets (bien que cela puisse donner des résultats tout aussi intéressants) et aux « points chauds » (comme on l’a déjà vu).

Vous devrez donc expérimenter différents types d’objectifs pour déterminer celui qui réagit le mieux à la lumière infrarouge.

Mais comme on applique généralement la photographie infrarouge pour les paysages, un objectif grand angle dans la plage 24-35 mm est un bon point de départ.

https://unsplash.com/photos/qHJoLCW-kM4

Réglages pour la photo infrarouge

Comme on l’a déjà vu, l’exposition ne sera pas simple et il n’existe pas de formule magique pour déterminer l’exposition idéale pour chacune des photos infrarouges que vous réalisez.

Les paramètres d’exposition dont vous aurez besoin pour la photographie infrarouge varient en fonction :

  • de l’appareil photo que vous utilisez (converti ou non avec un filtre infrarouge),
  • de l’objectif,
  • et des conditions de lumière de votre scène.

Il existe cependant quelques conseils qui peuvent vous aider.

Le viseur

Pensez à couvrir votre viseur pendant la prise de vue pour éviter les fuites infrarouges à travers lui et diminuer les points chauds.

Format de prise de vue 

Préférez le format RAW qui vous permettra d’obtenir un maximum d’informations pour le développement, et notamment de modifier la balance des blancs pendant le traitement pour affiner ou accentuer l’effet.

Si vous souhaitez obtenir un effet infrarouge mono (= « la photo est toute rouge »), sélectionnez Raw+JPEG et utilisez la fonction noir et blanc ou monochrome de votre appareil photo (s’il en possède une). Cela vous permettra d’avoir une meilleure idée du résultat possible sur votre écran LCD, tout en vous permettant d’effectuer la conversion en post-traitement avec le RAW.

Balance des blancs

La lumière infrarouge a une température de couleur basse, ce qui donne une photo très chaude. Pour contrer ce phénomène, vous devez procéder aux réglages nécessaires de la balance des blancs (en JPG, en RAW vous pouvez changer ça au développement).

MAIS !

La balance des blancs de votre boîtier est calibrée sur la partie visible du spectre lumineux. Lorsque vous en sortez, comme dans notre cas, vous ne pouvez utiliser aucun des réglages prédéfinis enregistrés dans votre boîtier (ensoleillé, lumière du jour, ombragé…).

Mettez-vous en balance des blancs personnalisés, pointez votre appareil photo équipé du filtre vers le sol et cadrez uniquement l’herbe ou uniquement un ciel bleu. Ajustez à la balance et prenez une photo. Vous pouvez également le faire avec les feuilles d’un arbre, mais il est plus difficile d’obtenir un éclairage uniforme, c’est pourquoi l’herbe est préférable.

Ensuite, allez dans les paramètres de la balance des blancs et définissez cette photo comme référence de la balance des blancs personnalisée.

Pour des résultats plus naturels, vous pouvez faire une balance des blancs personnalisée avec une feuille de papier blanc (toujours avec le filtre).

Remarque

Si vous prenez en RAW vous n’aurez pas trop à vous soucier de la balance des blancs qui sera facilement modifiable au post-traitement.

Ouverture

Pour l’ouverture, il existe deux théories en photographie infrarouge :

  • Certains photographes conseillent de photographier avec une grande ouverture pour réduire le temps de pose et les ISO, et les problèmes d’éblouissement et de point chaud.
  • D’autres disent qu’il est préférable de prendre vos photos avec une ouverture plus petite, comme f/8 ou f/11 par exemple, pour avoir un maximum de netteté acceptable (plutôt logique en photo de paysage).

Je vous recommande d’expérimenter avec votre propre matériel et de voir quel compromis fonctionne le mieux pour vous et votre scène (vous n’êtes pas forcément en photo de paysage ou ne souhaitez pas forcément une grande profondeur de champ).

ISO

Dans le cas où vous êtes équipé d’un filtre vous serez en pose longue, vous pourrez plus facilement garder une faible sensibilité ISO (entre 100 et 400 par exemple). Essayez de ne pas dépasser 800-1600 ISO sur APS-C et 1600-3200 ISO sur 24×36 où vous aurez pas mal de bruit numérique.

Remarque

Dans la plupart des cas, les conversions infrarouges diminuent légèrement la résolution totale du capteur numérique.  Pour cette raison, utilisez toujours le réglage ISO le plus bas possible pour réduire l’apparition de bruit numérique supplémentaire, ce qui est important si vous souhaitez faire de grands tirages.

Temps de pose 

Si vous utilisez un appareil photo non modifié, avec un filtre IR extrêmement denses devant l’objectif vous perdrez beaucoup de lumière.

Vous devrez passer par la case longue pose. Si le temps est trop long et que votre sujet est un peu flou, essayez de compenser avec l’ouverture (agrandir/petit chiffre) et les ISO (augmenter).

La plupart des appareils photo ayant un temps de pose maximal de 30 secondes, vous devrez vous mettre en mode bulb pour des temps de pose plus longs.

Un boîtier totalement converti à l’infrarouge vous permettra de photographier sans filtre infrarouge, ce qui vous donnera la possibilité d’utiliser des temps de pose beaucoup plus courts. L’expérience de prise de vue est donc plus naturelle, tout en laissant plus de latitude pour les paramètres d’exposition.  Même dans ce cas, des reflets et points chaud peuvent toujours apparaître (et une grande ouverture peut toujours être pertinente donc).

Mise au point

Si votre boîtier n’est pas converti et que vous utilisez un filtre vous devrez composer et définir votre mise au point avant d’équiper le filtre sur votre objectif pour obtenir une photo nette avec une composition que vous aimez. Attention de ne pas décaler la mise au point en heurtant la bague de mise au point lorsque vous mettez le filtre.

En effet, en raison de l’obscurité totale du filtre infrarouge, il sera tout simplement trop difficile de voir la scène avec le filtre déjà monté.

Les appareils photo convertis totalement pour l’infrarouge devraient avoir leur mise au point ajustée, ce qui permet de toujours utiliser votre autofocus.

Vous pouvez également choisir de faire la mise au point à l’infini et à utiliser une petite ouverture comme f/8 – f/11, pour avoir beaucoup de netteté acceptable. (Vous pouvez aussi calculer la distance hyperfocale).

Réduction du bruit

Vous pouvez éventuellement activer la réduction du bruit pour les longues expositions (mais la prise de vue sera allongée x2).

Mode LiveView

Comme on l’a vu, utiliser un filtre infrarouge à l’avant de votre objectif rend le viseur optique pratiquement inutile.

En mode liveview, vous avez la possibilité de toujours voir ce qu’il y a devant vous, même si ça peut être très sombre. Le mode liveview vous permettra d’affiner votre mise au point et votre composition avant d’appuyer sur le déclencheur.

Vous pouvez également utiliser votre écran pour voir les photos prises pour ajuster vos réglages.

Remarque

Avec un boîtier hybride, le viseur est une sorte de mode liveview, et vous pourrez donc peut-être voir quelque chose à travers lui.

Bracketing

Si votre appareil photo peut effectuer un bracketing manuel, réglez-le sur +/-1 stop. De cette manière vous aurez une photo sous-exposée d’un stop, une photo exposée selon vos paramètres, et une photo surexposée d’un stop.

En effet en photo infrarouge l’exposition est assez aléatoire, avoir 2 expositions supplémentaires peut être utile, voire vous pourrez les fusionner en HDR.

Mode de prise de vue

Comme on l’a vu le posemètre ne fonctionne pas en infrarouge, vous serez donc en mode manuel, ou éventuellement en priorité à l’ouverture et vous ajusterez avec la compensation d’exposition.

https://unsplash.com/photos/FkEJAyN_Qqw

Prise de vue

Avec un boîtier non converti avec filtre

  1. faîtes la balance des blancs personnalisée avec le filtre (facultatif en RAW),
  2. enlevez le filtre,
  3. placez votre appareil photo sur votre trépied,
  4. composez votre photo et faîtes la mise au point,
  5. placez le filtre infrarouge sur votre objectif,
  6. réglez vos paramètres d’exposition avec le mode liveview
  7. bracketez +/-1 EV (facultatif si vous êtes sûr(e) de vous)

Avec un boîtier converti sans filtre

  1. faîtes la balance des blancs personnalisée avec le filtre (facultatif en RAW),
  2. placez votre appareil photo sur votre trépied,
  3. composez votre photo et faîtes la mise au point (si elle n’est pas compensée, la faire manuellement),
  4. réglez vos paramètres d’exposition,
  5. bracketez +/-1 EV (facultatif si vous êtes sûr(e) de vous)
https://unsplash.com/photos/Hm2Yedjk6TU

Le meilleur temps pour les photos en infrarouge

Les photographes de paysages sont souvent très dans des heures dorées et les heures bleues. Et à raison, la lumière naturelle est souvent superbe à ces heures ci (pas trop intense, pas trop contrastée et de jolies couleurs).

D’autres encore aiment faire la chasse aux nuages voire aux orages pour être sûr de capturer des ciels spectaculaires.

Mais en infrarouge, oubliez tout ça.

L’heure d’or de l’infrarouge est à la mi-journée, il faut que le soleil brille pour que la lumière infrarouge soit abondante.

Les jours couverts ne donneront pas de bons résultats, et comme les êtres vivants reflètent le plus la lumière infrarouge, les jours d’hiver enneigés sont généralement dépourvus de tout ce qui reflète l’infrarouge, mais les nuages peuvent tout de même être intéressants en infrarouge.

2 avantages à photographier en plein soleil :

  1. Si vous photographiez avec un filtre infrarouge, car vous pourrez raccourcir votre temps d’exposition.
  2. L’augmentation de la lumière infrarouge réfléchie par les objets de la scène permet d’obtenir une réflexion infrarouge beaucoup plus intense des arbres et des plantes gorgées de chlorophylle (j’y reviens juste après).
https://unsplash.com/photos/S7MnrOLkIcE

Comment composer et choisir ses sujets en photographie infrarouge

Les sujets les plus courants pour la photographie infrarouge sont les paysages, ils vont nous permettent de jouer avec différents éléments pour avoir un rendu contrasté. De cette manière vous aurez un rendu surprenant et inattendu.

La photographie de paysages marins peut également très bien fonctionnée, car toute étendue d’eau devient très sombre en photographie infrarouge.

La photographie infrarouge est similaire à la photographie en noir et blanc : vous vous retrouvez avec un nombre limité de tons.  Alors pour obtenir les meilleurs résultats, vous devez jouer sur le contraste entre les objets absorbant ou réfléchissant la lumière IR.

J’entends par là l’utilisation d’objets sombres et clairs proches les uns des autres. Vous pouvez aussi utiliser des objets lisses et texturés ensemble.

Colonne 1Colonne 2
Clair
Blanc
Lisse
Grands motifs
Clair avec des textures fines
Clair avec de grandes textures  
Sombre
Noir
Texturé
Petits motifs
Foncé avec des textures fines
Sombre avec de grandes textures  

Dans chaque photo infrarouge que vous réalisez, essayez d’inclure au moins un élément de la colonne 1 avec l’élément correspondant de la colonne 2. Vous pouvez par exemple utiliser des motifs clairs et petits, avec des motifs sombres et grands etc.

De loin, les feuilles ont une texture rugueuse, avec de nombreux petits éléments qui apparaissent rugueux et texturés ; alors que la peau humaine paraîtra très lisse. 

Vous pouvez ajouter autant d’éléments que vous le souhaitez, mais le mieux est de rester simple.

« D’accord mais, qu’est-ce qui est plutôt clair ou blanc et qu’est-ce qui est plutôt sombre ou noir ? »

Retenez que de manière générale tout ce qui est vivant reflète davantage la lumière infrarouge que les objets inanimés :

  • Les arbres à grandes feuilles, les nuages, les feuilles, l’herbe, ainsi que la peau, reflètent les plus grandes quantités de lumière infrarouge et seront donc les éléments les plus clairs de votre photo
  • Les pierres, le béton, les montagnes, les rochers, l’eau, l’écorce et le ciel absorbent la lumière infrarouge et seront donc les éléments les plus sombres de votre photo. 

En incluant de la verdure (qui donnera une lueur blanche/cendrée) avec quelque chose comme des pierres (qui apparaîtront sombres) vous obtiendrez une photo contrastée intéressante. Ce mélange est parfait pour les photos monochromes (une couleur avec plusieurs tonalités), vous pouvez aussi décider d’inclure plus d’eau et de ciel pour avoir plus de tons sombres dans la photo.

« Mais pourquoi les feuilles et autres feuillages sont aussi clairs en infrarouge ? »

Cela est dû la chlorophylle contenue dans les feuilles (utile pour capter la lumière et la faire la photosynthèse) qui réfléchit fortement la lumière infrarouge et fait « briller » les arbres, les forêts ou les champs sur la photo finale.

C’est d’ailleurs pour cette raison les scènes de nature peuvent donner une image infrarouge spectaculaire.

Et plus les plantes et des feuillages sont d’un vert éclatant, plus la lumière infrarouge est réfléchie, et donc plus les feuilles et la verdura apparaîtront brillants. Cela permettra d’avoir plus du contraste ce qui est généralement mieux (et recherché).

Alors attention quand même tous les arbres ne réfléchissent pas la lumière infrarouge. Les arbres à aiguilles comme les pins et les épicéas n’ont pas de feuilles et absorbent donc une grande partie de la lumière infrarouge, ils paraîtront ainsi plutôt sombres que clairs.

Mais ce n’est pas pour autant que votre photo pleine de conifère sera ratée, en convertissant votre photo en noir et blanc : vous verrez un ciel noir avec des nuages blancs, de l’eau noire, des pins gris foncé et des feuilles et de l’herbe blanches. Vous obtiendrez aussi des images assez spectaculaires.

« Je peux faire autre chose que des paysages ? »

Oui ! Même si j’en parle beaucoup : vous n’êtes pas limité qu’aux paysages.

Essayez de photographier des personnes (elles deviendront très blanches, ce qui leur donnera un aspect « fantomatique »), des insectes en macro.

Explorez des endroits comme les cimetières, les parcs et les vieux bâtiments abandonnée, ils vous offriront des photos contrastées entre les pierres, les allées, le vieux bois, les feuilles et l’herbe.

Parcourez votre ville et voyez comment les différents matériaux des bâtiments absorbent ou reflètent la lumière infrarouge.

D’ailleurs, en parlant de photos en ville, si vous êtes équipé d’un filtre et que vous êtes en pose longue les personnes et les véhicules qui se déplacent dans la scène seront floutés voire supprimés. Ce qui est idéal pour la photo d’architecture, de monuments et de places animées, ainsi que des paysages dans des jardins urbains et des parcs bondés.

Remarque

Si la photographie infrarouge a la capacité de surprendre le spectateur en donnant un point de vue inhabituel sur un sujet banal ou simple, cela ne signifie pas qu’une photo ennuyeuse ou banale deviendra un chef-d’œuvre en infrarouge.

Les règles de composition sont toujours valables et les clichés ennuyeux le resteront, ils seront juste un peu plus intéressants.

Inspiration

Pour vous inspirer, vous pouvez regarder les artistes qui utilisent la photographie infrarouge dans leur travail. Par exemple, regardez la série de photos « Infra » de Richard Mosse ou « Infrared NYC » de Paolo Pettigianni.

La photographie infrarouge avec un Smartphone

Ce n’est pas le moyen le plus facile ou pratique pour faire de la photo en infrarouge, mais parlons-en.

La plupart des capteurs des appareils photo des smartphones sont dépourvus de filtre passe-rouge et sont donc capables d’enregistrer des images en utilisant la lumière infrarouge.

Mais un filtre infrarouge est toujours nécessaire pour filtrer les rayons de la lumière. Et justement, c’est là que les chose se compliquent : il est assez difficile de trouver un filtre infrarouge qui se fixe sur un smartphone. Vous devrez donc peut-être bricoler un accessoire vous-même pour maintenir le filtre devant l’objectif.

Il est également possible de tenir simplement le filtre infrarouge devant l’objectif de l’appareil photo, mais cela introduit également des problèmes comme des fuites de lumière, le flou de mouvement et les points chauds.

Tous les points que nous avons mentionnés à propos du post-traitement des images numériques infrarouges restent valables.

Vous pouvez également utiliser des applications pour simuler différents effets infrarouges pour votre appareil photo ou pour appliquer des filtres à vos photos.

Donc, si vous êtes du genre aventureux et que vous aimez bricoler des projets photo, la photographie infrarouge sur smartphone peut être une entreprise intéressante.

Conclusion

On arrive à la fin de cet article très détaillé sur la prise de vue de photo en infrarouge. Vous êtes maintenant un puit de connaissance sur le sujet.

Mais il manque tout de même une partie : le post-traitement. Comme l’article était déjà très long je n’en ai pas parlé ici, j’écrirai un article dédié sur le sujet.

Moi je vous laisse ici à vos photos infrarouges et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

J’ai aussi une chaîne YouTube !

  • Merci beaucoup pour cet article riche et instructif!🙏🏻
    Je me suis lancé très récemment dans la photo IR en m’orientant dans un premier temps dans le NB avec un boîtier que j’ai fait convertir. J’ai quelques résultats satisfaisants mais c’est encore assez aléatoire! Je me réjouis de lire ton prochain billet sur la PP. Au plaisir et merci encore!

    • Merci pour ton retour et ton soutien, ça fait toujours plaisir 😃.
      Oui la photographie IR reste très expérimentale, c’est un peu le principe du « die an retry » comme dans certains vieux jeux vidéos, il faut tester et recommencer, et on a pas mal de raté.
      À bientôt 😊 !

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