Ça y est c’est le grand saut. Vous avez décidé de pousser cette lourde porte vers le monde du développement photographique.
Vous avez décidé d’aller plus loin dans votre processus photographique. Je dirais même de le faire totalement.
Aujourd’hui dans cet article on va voir comment prendre des photos en RAW ?
En avant Guingamp !
Comment passer son appareil photo en mode RAW ?
Voici les étapes à suivre pour photographier au format RAW.
1-Allez dans le menu de votre appareil photo.
2-Cherchez dans les menus le réglage « Qualité image ». (Si vous ne trouvez pas cette option, faîtes une recherche dans votre manuel).
3-Par défaut, la qualité de l’image est réglée en JPEG uniquement.
4-Rentrez dans ce réglage et sélectionnez RAW ou RAW + JPEG, si votre appareil photo ne permet pas de sélectionner RAW uniquement.
5-Quand vous sortez du réglage, vous voyez normalement la mention RAW.
Désormais, vous obtiendrez un fichier RAW (et JPEG dans cet exemple) pour chaque photo prise.
« Il vaut mieux que je sélectionne »RAW« ou »RAW + JPEG« ? »
- Si vous sélectionnez RAW, l’appareil photo enregistre vos photos en RAW uniquement.
- Si vous sélectionnez RAW + JPEG, l’appareil photo enregistre vos photos en RAW et en JPEG, c’est-à-dire que pour la même photo vous avez deux fichiers.
Le choix dépend uniquement de votre situation.
Si vous prenez des photos uniquement pour vous, que vous voulez développer et partager uniquement vos meilleures photos, vous pouvez sélectionner « RAW » uniquement, ça vous permettra de prendre plus de photos. En effet, en « RAW + JPEG » votre carte SD se remplit plus rapidement car vous prenez un RAW (de base plus lourd qu’un JPEG) ET un JPEG.
Si vous prenez des photos de vos proches ou de votre famille, bien souvent ils voudront rapidement recevoir les photos de l’anniversaire ou des vacances que vous venez de prendre par exemple. Dans ce cas prenez vos photos en RAW + JPEG, de cette manière vous pouvez partager rapidement les JPEG, puis vous pouvez sélectionner (avec l’avis de vos proches éventuellement) les photos à développer. Vous pouvez même décider de rester en JPEG uniquement et de faire un développement minime voire pas de développement. Vous pourrez prendre plus de photos sur une carte SD.
Obtenir une photo JPEG à partir d’un fichier RAW
Un fichier RAW n’est pas facilement visualisable ou partageable et encore moins imprimable. Vous ne pouvez pas le visualiser à l’aide de votre visionneuse de photos Windows/Mac normale comme les autres types de fichiers d’image. Il faudra le passer dans un logiciel pour développer votre fichier photo brut et le convertir en un fichier photo classique.
1-Transférer vos photos sur votre ordinateur
Vous avez 2 options pour passer vos photos de votre appareil photo à votre ordinateur :
- Connecter votre appareil photo à votre ordinateur avec un câble ;
- Connecter votre carte SD à votre ordinateur.
Je vous conseille de copier vos photos sur au moins un disque dur externe, voire deux.
2-Développer votre photo
Une fois les photos importées sur votre ordinateur, il faut les ouvrir dans un logiciel dédié au développement comme Adobe Lightroom (ou éventuellement Adobe Photoshop avec son module Camera RAW).
Une fois dans le logiciel : jouez avec les curseurs d’ajustement. Chaque curseur contrôle un réglage spécifique comme la luminosité, le contraste, les couleurs, les ombres, les hautes lumières ou la saturation. C’est un peu comme si vous étiez dans une chambre noire en train de travailler sur un négatif.
Je ne vais pas parler de développement en détail ici car ce n’est le sujet. Vous pouvez aller voir mon article sur Adobe Lightroom : 58 conseils pour mieux s’en servir (et améliorer vos photos) si le sujet vous intéresse.
3-Exporter votre photo
Une fois la photo développée il faudra l’exporter. Sur Adobe Lightroom il faudra faire un clique droit sur la photo > exporter > exporter…
Vous arrivez dans la fenêtre de paramétrage de l’exportation. Sélectionnez JPEG dans les réglages et cliquez sur « exporter ».
Réfléchissez bien à l’utilisation finale de vos photos.
- Pour le partage en ligne, sur les réseaux sociaux par exemple, vous devez les exporter de manière légère et optimale (voir mon guide sur l’exportation optimale pour Instagram, et mon guide sur l’exportation optimale sur Facebook).
- Une taille plus grande peut être nécessaire pour l’impression.
Une fois l’exportation terminée vous obtenez un fichier JPEG classique que vous pouvez visualiser et partager facilement, comme quand vous réglez « JPEG » par défaut sur votre appareil photo. À la différence que cette fois-ci VOUS avez décidé du développement. Cela vous permet de mettre encore plus d’intention dans vos photos, et d’appliquer votre vision.
Qu’est-ce que le format RAW ?
Pour ceux qui savent déjà ce que c’est, vous pouvez passer à la suite.
Mais pour ceux qui ne savent pas trop où ils mettent les pieds, cette section va vous permettre de comprendre un peu mieux dans quoi vous vous engagez.
Il faut savoir qu’il existe plusieurs façons de prendre une photo. Les deux processus les plus connus du grand public sont la photographie argentique et le photographie numérique.
Et la plupart de ces processus photographique sont composés de deux grandes étapes :
- La prise de vue ;
- Le développement.
La prise de vue, c’est simplement quand vous prenez une photo. C’est-à-dire que vous appuyez sur le bouton au-dessus de votre boîtier (appelé « déclencheur »), et votre appareil photo capture et sauvegarde la prise de vue sous forme d’un fichier photo sur votre carte SD. Voir mon article sur le fonctionnement d’un appareil photo numérique.
Le développement, c’est la deuxième étape du processus photographique. C’est une étape qui a perdu en popularité quand on est passé de l’argentique au numérique.
En effet, pour les photographes qui ont connu l’argentique, le développement est évident : on prend une photo dont le négatif est sur la pellicule mais ça ne suffit pas à obtenir une photo. Le négatif sur la pellicule est aussi appelé « image latente ».
Il faudra par la suite développer le positif (=la photo) à partir du négatif sur la pellicule en se rendant dans une « chambre noire ». Dans cet endroit, on va effectuer divers traitements chimiques qui vont nous permettre d’obtenir notre photo finale.
Mais depuis le numérique, cette étape du développement a totalement disparu des radars. En effet, par défaut, on prend notre photo, elle apparaît sur notre écran LCD, et elle existe même sur notre carte SD sous forme d’un tas de pixels. On peut la partager la photo sur différents sites, l’envoyer par e-mail ou sur des groupes de conversations à nos proches. Bref, on a un truc concret à regarder et à montrer.
« Donc avec le numérique, l’étape du développement a disparu ? »
Oui et non.
En fait, ce qu’on ne nous dit pas, c’est qu’avec le numérique : c’est notre appareil photo qui fait le développement.
En effet, par défaut, nos boîtiers sont réglés au format JPEG, c’est un format où le boîtier fait ses propres ajustements (=développement). Et le JPEG est un format final, donc partageable et visualisable facilement.
Pour reprendre le contrôle de votre développement vous devez passer au format RAW.
RAW signifie « brut » en français, vous pouvez aussi retrouver l’expression « photographier au format BRUT ».
Photographier en RAW c’est un peu comme se retrouver avec une buche, au lieu de se retrouver avec la sculpture de bois définitive (=le JPEG). Si on compare avec l’argentique, c’est comme avoir un négatif sur une pellicule (c’est l’image latente de la photographie numérique).
« RAW » est une appellation générique, c’est-à-dire que vos fichiers ne finissent pas par « .RAW ». En fonction des marques le nom exact n’est pas le même : sur Canon par exemple il s’agit de fichiers .CR2 ou .CR3, sur Nikon .NEF ou encore .ARW sur Sony.
Dans ce format, l’appareil photo « ne touche pas » à votre photo. Ce type de fichier ne se partage pas et ne se visualise pas facilement. Si vous l’envoyez à vos proches et qu’ils cliquent dessus, ils ne pourront pas l’ouvrir. Les fichiers RAW ne peuvent s’ouvrir qu’avec des logiciels spécialisés comme Adobe Lightroom.
C’est aussi un type de fichier plus lourd car il contient bien plus d’informations (comme la bûche est plus lourde que la sculpture).
Et donc une fois le développement fini, pour obtenir une photo visualisable et partageable, il faudra procéder à son exportation. Généralement, on exporte en JPEG (on retombe sur nos pattes).
Voir mon article sur les formats de photos.
Les avantages de photographier en RAW par rapport au JPEG
- Les images RAW capturent tout ce qui passe par le capteur de votre boîtier photo sans compression. Aucun traitement n’est appliqué et le fichier contient plus de données sur les tons (=une plus large plage dynamique) et les couleurs.
- Alors que les fichiers JPEG sont traités par l’appareil photo (ce qui entraîne une perte de données de couleur), les fichiers RAW ne sont pas traités et contiennent plus de données. Ce qui fait que le RAW est un format de fichier optimal pour le développement. On peut aussi développer avec du JPEG, mais les possibilités sont plus limitées. Si on reprend notre analogie avec la buche et la sculpture, vous pouvez toujours rajouter sur vernis, de la peinture et couper des bouts d’une statue en bois. Mais à partir d’une bûche brute qui n’a pas encore était peinte, vernie et coupée vous avez bien plus de possibilités et un résultat plus propre.
- Le RAW permet d’exprimer sa créativité, sa vision et son intention photographique plus pleinement. En RAW, vous avez plus d’options en termes de réglage de la luminosité, du contraste, de la balance des blancs, de la saturation des couleurs et des détails de la gamme des tons au post-traitement.
- Si vous êtes un photographe professionnel (ou que vous souhaitez le devenir), la prise de vue en mode RAW permet de fournir un travail et un service réellement « $1 »professionnel« $1 ».
- Une photo surexposée ou sous-exposées : ce sont des détails perdus à jamais. Et le développement ne les fera pas réapparaître par magie. Mais, le développement à partir d’un fichier brut permet tout de même de rattraper plus facilement les erreurs d’exposition notamment dans les hautes lumières (et aussi les ombres).
- En RAW, vous n’avez plus à vous soucier de la balance des blancs à la prise de vue. On peut régler avec une grande précision et une grande facilité la balance des blancs au post-traitement.
- Le développement sur un logiciel dédié est non destructif, contrairement à un fichier Jpeg dans lequel toute modification apportée à l’image est permanente. L’avantage d’un fichier brut est qu’il ne peut jamais être détruit, quel que soit le nombre de modifications apportées. Vous pouvez à tout moment revenir à une photo et la retravailler encore et encore.
Finalement, photographier en JPEG, c’est comme acheter une statue en bois à un commerçant, alors que photographier au format brut, c’est comme acheter une bûche et décider de la tailler, de la poncer, de la peindre et de la vernir soit même.
Et je vous préviens : les fichiers bruts peuvent sembler très ternes à leur sortie de l’appareil photo. Mais c’est normal ! C’est parce qu’ils ne sont pas finis dans l’appareil photo comme le sont les Jpeg. Vous devez les terminer sur votre ordinateur.
Les inconvénients de photographier RAW par rapport au JPEG
- Comme on l’a vu le format RAW produit des fichiers photos détaillés avec de nombreuses informations. Mais cela signifie aussi que les fichiers RAW occuperont un espace considérable sur votre carte SD et sur vos disques durs. La taille d’un fichier brut est d’environ 20 Mo, alors que celle d’un fichier JPEG est d’environ 5 à 8 Mo, ce qui représente une grande différence de taille. Donc, si vous passez du JPEG au RAW prévoyez plus de carte SD et/ou des cartes SD avec plus de capacités de stockage (et une vitesse d’écriture peut-être plus rapide). Et investissez dans des disques durs en téraoctets pour stocker vos photos.
- La prise de vue en mode RAW rendra votre flux de travail plus long. Au lieu de simplement prendre une photo et pouvoir la partager quasi intensément, il faudra passer par le développement et l’exportation avant de pouvoir obtenir une photo « normale ». C’est aussi une nouvelle compétence à apprendre et à maîtriser.
- Le passage au format RAW n’est pas une pilule magique qui donne soudainement de meilleures photos. Il faudra un peu de temps et pratique pour comprendre le monde du développement.
Conclusion
On arrive à la fin de cet article sur comment photographier en RAW.
Moi je vous laisse ici à vos RAW et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !
J’ai aussi une chaîne YouTube !