Pourquoi mon sujet est sous-exposé ? (et comment y remédier)

Dans ce petit article on va voir ce qu’est la sous-exposition, pourquoi elle se produit et plusieurs solutions pour y remédier.

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Qu’est-ce que l’exposition (bref rappel) ?

Photographier signifie littéralement « dessiner avec la lumière ».

Globalement, peu importe la méthode de photographie le principe est toujours le même : faire atterrir la lumière sur un support « photosensible »(=sensible à la lumière). Mais il ne faut pas capter cette lumière n’importe comment, le but est d’obtenir une exposition correcte.

« Qu’est-ce que tu entends par exposition correcte ?« 

C’est-à-dire qu’on va chercher à avoir ni trop ni pas assez de lumière sur le support photosensible, juste ce qu’il faut ! (Oui, comme boucle d’or).

En photographie numérique, le support photosensible (qui va nous permettre d’exposer notre photo) c’est le capteur logé dans le boîtier (voir photo ci-dessous).

Voir mon article sur le fonctionnement du capteur.

Ce capteur est composé de millions de photosites qui sont comparables à des micro panneaux solaires qui vont convertir la lumière en signal électrique, puis en signal numérique, ce qui permet après traitement d’obtenir la photo.

Ce support photosensible nous permet de créer un négatif, c’est une sorte de « début de photo ».

• En argentique, le négatif est formée sur une pellicule.

• En numérique, le négatif est formé via un fichier RAW (qui est l’équivalent de la pellicule).

À partir de ce négatif on va pouvoir développer le positif (=la photo).

• En argentique, le développement se fait en chambre noire grâce à divers procédés chimiques.

• En numérique, on le fait via des logiciels de post-traitement comme Adobe Lightroom (qui est l’équivalent de la chambre noire).

Qu’est-ce que la sous-exposition ?

Comme on l’a vu juste avant, notre but par défaut est d’obtenir une exposition correcte.

Pourquoi ?

Car en photographie lumière = information. Et exposer correctement nous permet de collecter un maximum d’informations pour développer le plein potentiel de notre photo au post-traitement.

La sous-exposition, c’est quand trop peu de lumière atteint le capteur de l’appareil photo. Ainsi quand on sous-expose, on collecte trop peu ou pas de lumière = pas ou trop peu d’informations.

Visuellement la sous-exposition se traduit par des pixels sombres, voire noirs (dans le cas où aucune lumière n’est captée).

Le problème avec la sous-exposition en numérique c’est que l’information perdue l’est définitivement : ni l’appareil photo ni le post-traitement ne pourront recréer cette information, car elle n’existe pas depuis le début. C’est comme demander à un menuisier de construire une maison en bois… sans bois.

C’est pour cette raison que l’exposition est une étape très importante, et que l’on vise une exposition correcte.

Remédier à la sous exposition

Vous l’avez compris, si votre sujet est sous-exposé c’est que vous n’avez pas capturé assez de lumière venant de lui.

Il y a 2 grandes possibilités,

1. votre photo est sous-exposés car vos réglages sont incorrects (mais la mesure est bonne) ;
2. votre photo est sous-exposée car votre mesure est incorrecte, et donc vos réglages sont incorrects.

1-La mesure est correcte mais les réglages sont incorrects

Si votre photo est sous-exposée c’est probablement que l’indicateur de votre posemètre est sous le 0.

Vous pouvez jouer sur 4 paramètres à la prise de vue pour augmenter l’exposition du capteur :

1. Le temps de pose, en l’allongeant. Attention, plus le temps de pose s’allonge, plus vous risquez d’enregistrer du flou de mouvement (dû au mouvement du sujet) et/ou du flou de bougé (dû au mouvement de l’appareil photo). Pour limiter le flou de bougé, un trépied et un déclencheur à distance est utile.
2. L’ouverture, en l’augmentant (chiffre f/ plus petit). Augmenter l’ouverture va réduire la profondeur de champ et donc augmenter le flou. C’est plutôt positif quand on veut se concentrer sur un sujet, mais il faudra bien faire la mise au point pour avoir un sujet net.
3. Les ISO, en les augmentant. Attention aux capacités de votre boitiers, à partir d’une certaine valeur, la photo pourrait devenir granuleuse à cause du bruit numérique.
4. La lumière qui arrive sur votre sujet, en l’augmentant, par exemple avec un flash. Mais ce n’est pas simple à gérer.

2-La mesure est incorrecte (et les réglages aussi)

Si le posemètre est bien sur 0, la sous-exposition vient sans doute de votre manière dont votre appareil photo mesure la luminosité dans la scène.

Par défaut vous êtes en mode matriciel ou évaluatif (en fonction de la marque).

Dans ce mode l’appareil photo fait une moyenne de la luminosité globale du cadre. Ce mode de mesure fonctionne bien quand la lumière est homogène (comme dans l’exemple ci-dessous).

Mais quand la lumière est hétérogène/contrastée, et notamment quand votre sujet est plus sombre que le reste de la scène (ou que le reste de la scène est plus lumineux que le sujet), votre appareil photo vous indiquera des réglages d’exposition qui vont sous-exposer votre sujet. Dans les cas les plus extrêmes votre sujet apparaîtra sous la forme d’une silhouette (comme ci-dessous).

En effet, l’appareil photo mesure pour l‘ensemble de la scène sans prendre en compte votre sujet.

Si faire un effet de silhouette n’est pas ce que vous recherchez, vous devez donc indiquer votre sujet à votre appareil photo.

« Mon sujet est juste là !« 

C’est un bon début, mais on va plutôt passer par les réglages au lieu de lui dire littéralement.

Pour indiquer votre sujet à votre appareil photo il va falloir réduire la zone de mesure de la luminosité en passant en mode spot.

Avec ce mode, la mesure se fait sur une petite partie du cadre (environ 12 %) en partant du collimateur central. 

« Wow, mais ça a l’air magique, comment je fais pour utiliser le mode spot ?« 

Pour bien utiliser le mode spot vous allez

1. faire une demie pression sur votre déclencheur en visant votre sujet avec le collimateur central pour effectuer la mesure sur votre sujet,
2. bloquer la mesure avec un bouton dédié (souvent le bouton avec l’icône « * ») ou en passant en mode manuel et en mettant les mêmes réglage indiqués précédemment,
3. recadrer comme bon vous semble,
4. déclencher.

« C’est beaucoup mieux mais maintenant des parties de ma scènes sont très lumineuses… »

En effet, comme je vous le disais, l’appareil photo ne tient compte que d’une petite partie de la scène. Donc il s’en fout du reste, ce qui peut surexposer des parties (ou sous-exposer si le sujet est plus lumineux que le reste de la scène).

Pour éviter ce problème de surexposition vous avez 3 solutions.

1-La première solution, la plus professionnelle mais compliquée, est d’utiliser un flash externe pour rajouter de la lumière sur votre sujet. Cela permet d’arriver à un niveau de luminosité similaire avec les autres parties lumineuses, et ainsi d’homogénéiser la luminosité globale. Cette technique demande de savoir mesurer en lumière mixte et d’avoir un posemètre externe. Ça demanderait tout un article pour expliquer cette technique.

2-La deuxième solution consiste à diminuer un peu l’exposition (si des zones sont trop lumineuses) avec la compensation d’exposition et à faire vos tests. C’est moins précis, votre sujet sera un peu sous-exposé, mais c’est plus facile.

3-La troisième solution consiste à concentrer le cadre autour de sujet, en vous rapprochant ou en allongeant la distance focale. On va chercher à éliminer les parties trop lumineuses du cadre. C’est encore plus simple qu’avant, vous perdez du contexte mais votre sujet est correctement exposé.

Conclusion 

On arrive à la fin de cet article sur la sous-exposition et comment y remédier. Désormais, vous n’aurez plus jamais de problème de sujet sous-exposé !

Moi je vous laisse ici à votre exposition, et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

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