Qu’est-ce que le diaphragme en photographie, le guide ultra complet

L’ouverture est un élément fondamental de la photographie. Vous devez connaître l’ouverture si vous souhaitez vous améliorer en photographie et mettre de l’intention dans vos photos.

Dans cet article on va voir qu’est-ce que l’ouverture ? Quel est son lien avec la profondeur de champ ? Quelle ouverture utiliser ? Qu’est-ce que la diffraction ? Et plein d’autres choses.

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Qu’est-ce que l’ouverture ou diaphragme ?

D’une manière générale, une ouverture est un trou ou un espace. Lorsque nous parlons d’ouverture en photographie, nous faisons référence au trou de l’objectif, appelé couramment « ouverture » (parfois « diaphragme »).

L’ouverture, c’est le trou de l’objectif par lequel la lumière passe pour entrer dans l’appareil photo et exposer le capteur, permettant ainsi de créer la photo.

L’ouverture est constituée d’une série de lamelles permettant de la régler. Notez les 10 lames de cet objectif, qui forment un diaphragme pour bloquer toute lumière qui tente de passer, sauf au centre :

Le plus simple pour comprendre l’ouverture, c’est de la comparer à nos yeux. La pupille est à l’œil humain ce que l’ouverture est à l’objectif d’un appareil photo.

Lorsque vous passez d’un environnement lumineux à un environnement sombre, l’iris de vos yeux se dilate ou se rétrécit, contrôlant ainsi la taille de votre pupille.

En photographie, la « pupille » de votre objectif c’est l’ouverture ou le diaphragme. Cette ouverture est contrôlable : vous pouvez réduire ou agrandir la taille de l’ouverture pour permettre à plus ou moins de lumière d’atteindre le capteur de votre appareil photo.

Une ouverture réglable permet de s’adapter aux conditions de luminosité qui varient en fonction du moment et du lieu de la prise de vue. En effet, les exigences de réglages laissant rentrer la lumières sont différentes selon les situations pour obtenir une exposition correcte de la photo.

L’ouverture est comme la « pupille » de votre appareil photo, qui peut s’ouvrir et se fermer pour modifier la quantité de lumière qui passe à travers.

Comment l’ouverture affecte l’exposition

Comme l’ouverture fait parti des 3 paramètres du triangle d’exposition, elle a aussi un impact sur…

« L’exposition ?« 

Oui ! Au moins une personne qui suit !

Comme on la vu, l’ouverture change de taille comme la pupille d’un œil ce qui modifie la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil photo et, par conséquent, l’exposition de la photo.

• Une grande ouverture laisse passer plus de lumière, et expose plus le capteur à la lumière.
• Une petite ouverture laisse passer moins de lumière et expose moins le capteur à la lumière.

Dans un environnement sombre, comme à l’intérieur ou la nuit, vous voudrez probablement sélectionner une grande ouverture pour capturer autant de lumière que possible (et/ou augmenter les ISO, et/ou allonger le temps de pose). Cela permet d’éviter une sous-exposition.

« Mais c’est quoi la sous-exposition ?« 

C’est quand le capteur ne reçoit pas assez de lumière, ce qui se traduit sur votre photo par des aplats de pixels noirs sans détails. C’est pour cette même raison que les pupilles se dilatent lorsqu’il commence à faire trop sombre.

Par une journée très ensoleillée, on fait face à un fort risque de surexposition. Pour éviter cela on aura plutôt tendance à fermer l’ouverture (et/ou réduire les ISO, et/ou raccourcir le temps de pose) pour éviter qu’une trop grande quantité de lumière n’atteigne le capteur.

« Et la surexposition c’est quoi du coup ?« 

Cette fois c’est quand le capteur reçoit trop de lumière, ce qui se traduit sur votre photo par des aplats de pixels blancs sans détails. C’est pour cette même raison que les pupilles se rétractent lorsqu’il commence à faire trop clair.

Ouverture, exposition et luminosité de la photo

Visuellement, pour un temps de pose et des ISO inchangés,

• ouvrir plus va se traduire par l’obtention d’une photo plus claire ;
• et fermer plus va se traduire par l’obtention d’une photo plus sombre.

C’est vrai !

Mais je ne vous conseille pas de surexposer ou de sous-exposer dans un but de rendu visuel. En effet, l’exposition est avant tout une étape technique. Le but est d’optimiser la collecte de l’information lumineuse, pour pouvoir développer votre photo par la suite. Ce que je dis est pertinent si vous prenez vos photos en RAW, et que vous faîtes du développement. Si vous souhaitez assombrir ou éclaircir votre photo, vous aurez tout le loisir de le faire au post-traitement.

En effet, comme on l’a vu, sous-exposer ou surexposer entraîne une perte de l’information : « il manque des bouts de votre photo ». C’est comme-ci un peintre faisait des trous dans sa toile, en général, ça n’a pas trop d’intérêt.

Evidemment, il y a des exceptions. Pour certaines photos créatives, comme les photos de silhouettes, on sous-expose volontairement son sujet. Ou encore en astrophotographie par exemple, l’exposition est imprécise : avec une seule prise de vue on sera souvent sous-exposé et on aura plein de bruit (c’est pour ça que certaines techniques consistent à empiler plusieurs expositions, pour récupérer un maximum de détails).

Le triangle d’exposition

L’ouverture fait parti du du triangle d’exposition. Les deux autres paramètres de ce triangle sont le temps de pose (ou vitesse d’obturation) et la sensibilité ISO. Exposer correctement consiste à trouver un équilibre entre ces trois paramètres et ce qu’indique le posemètre.

Exposition

L’exposition est la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil photo. Comme on l’a vu,

• si votre capteur est surexposé, c’est qu’il a reçu trop de lumière, il produit alors une photo surexposée ;
• si votre capteur est sous-exposé, c’est qu’il n’a pas reçu assez de lumière, il produit alors une photo sous-exposée.

Le temps de pose, les ISO et l’ouverture doivent être harmonisés pour obtenir une exposition parfaite. Chaque fois que vous modifiez l’un de ces paramètres, les deux autres doivent également être modifiés pour compenser ce changement. Donc chaque fois que vous changez l’ouverture, il faudra changer le temps de pose et/ou les ISO pour compenser et maintenir une exposition correcte. Si vous ne changez que l’ouverture, voilà ce qu’il se passera (ici on considère que l’exposition correcte est atteinte à f/5.6) :

Temps de pose et ouverture

Le temps de pose (ou vitesse d’obturation) correspond à la durée d’ouverture de l’obturateur de l’appareil photo pendant la prise de vue. L’obturateur est généralement fermé, mais lorsque vous appuyez sur le bouton pour prendre une photo, il s’ouvre. Lorsque l’obturateur est ouvert, la lumière passe à travers l’ouverture sur le capteur.

Pour mieux comprendre le fonctionnement de l’obturateur, vous pouvez regarder cette vidéo :

Si vous utilisez un court temps de pose, comme 1/1000 s, l’obturateur reste ouvert pendant une courte période, seule une infime quantité de lumière passe. Un temps de pose plus long permet à une plus grande quantité de lumière d’atteindre le capteur.

Voyons la relation entre le temps de pose et l’ouverture.

• Si on utilise un court temps de pose, on aura besoin d’une plus grande ouverture (ou augmenter les ISO) pour compenser la perte de lumière, et obtenir une exposition correcte ;
• si le temps de pose est plus long, on a besoin d’une plus petite ouverture pour compenser le trop plein de lumière, et obtenir une exposition correcte

On peut aussi réfléchir dans l’autre sens,

• Si vous agrandissez le diaphragme, vous augmentez la quantité de lumière qui atteint le capteur, ce qui vous permet d’utiliser un temps de pose plus court (ou diminuer les ISO, ça limitera le bruit), et exposer correctement. On parle aussi d’ouverture rapide, car la vitesse d’obturation est rapide.
• Si vous réduisez le diaphragme, vous réduisez la quantité de lumière qui atteint le capteur, ce qui permet d’allonger le temps de pose (ou augmenter les ISO), et exposer correctement. On parle aussi d’ouverture lente, car la vitesse d’obturation est lente.

Voir mon article sur le temps de pose pour plus d’informations.

ISO et ouverture

L’ISO fait référence au niveau d’augmentation du signal (=la lumière) qui a déjà atteint le capteur. Sur un appareil photo numérique les ISO sont réglables (contrairement à l’argentique). Par abus de langage on dit souvent que « les ISO augmentent la sensibilité du capteur ».

La sensibilité ISO est identifiée par un nombre.

• Plus le nombre ISO est bas (comme 100 ISO), moins le signal lumineux est amplifié ;
• plus le nombre ISO est élevé (comme 3200 ISO), plus le signal lumineux est amplifié.

Les valeurs ISO donnent plus de marge pour photographier dans des conditions plus sombres, mais elles ont un coût en termes de qualité : plus les photos présentent du bruit numérique. Bien que maintenant on puisse facilement monter entre 800 et 6400 ISO sans trop avoir de bruit visible, surtout si on ne fait que publier sur les réseaux sociaux comme Instagram ou Facebook.

Ainsi, agrandir votre ouverture (ou allonger le temps de pose) vous permet de diminuer les ISO et le bruit numérique qui l’accompagne.

Voir mon article sur les ISO pour plus d’informations.

Profondeur de champ et ouverture

Le paramètres le plus important qu’impacte la taille de l’ouverture est la profondeur de champ.

« Mhm, mais c’est quoi la profondeur de champ ?« 

La profondeur de champ est la partie de votre photographie qui apparaît d’une netteté acceptable.

« Wow, netteté acceptable, mais qu’est-ce que c’est que ça encore ?« 

En photo, on nous parle souvent de « netteté » pour désigner la sensation de netteté globale d’une photo. En fait, c’est un abus de langage. Rigoureusement, on différencie netteté et netteté acceptable.

• La netteté ne concerne que le plan parallèle à votre capteur passant par le point (=là où vous faite la mise au point), seul cette zone est réellement nette.
• La netteté acceptable c’est tout ce qui nous paraît net. Cette zone s’étend généralement 1/3 avant la mise au point et 2/3 après (sauf dans le cas de la mise au point à l’infini, mais ce n’est pas le sujet ici).

Donc, la profondeur de champ c’est la distance entre l’objet net (=d’une netteté acceptable) le plus proche et l’objet net (=d’une netteté acceptable) le plus éloigné. La profondeur de champ peut être faible ou importante. Tout cela est contrôlé par l’ouverture du diaphragme.

La profondeur de champ est faible lorsque seule une petite partie de la photo nous semble nette (=peu de netteté acceptable). Ce qui correspond à plus de flou visuellement dans la photo. Le sujet est net, mais l’arrière-plan et le premier plan sont flous.

Dans l’image ci-dessous, vous pouvez voir que le sujet mis au point est net, alors que l’arrière-plan est complètement flou. Cela permet d’attirer l’attention de l’observateur sur le sujet, plutôt que sur l’arrière-plan. Avec une ouverture plus étroite, le sujet n’aurait pas été séparé de l’arrière-plan de manière aussi évidente.

Cet effet souvent utilisé pour les portraits, ou les photos où l’on souhaite isoler le sujet. On retrouve aussi très souvent ce rendu en macrophotographie à cause de la très courte distance de prise de vue.

(Vous pouvez voir de nombreux exemples de faible profondeur de champ sur Instagram, c’est un look très populaire, en particulier pour la photographie de portrait).

Parfois, vous pouvez cadrer votre sujet avec des objets au premier plan, qui paraîtront également flous par rapport au sujet :

Dans une photo avec une grande profondeur de champ, tout paraît net. Si la mise au point est bien faite, des détails du premier-plan jusqu’à l’arrière-plan peuvent paraître nets en même temps que le sujet principal mise au point. Les photographes paysagistes et ou d‘architecture utilisent beaucoup ce rendu pour mettre en valeur une vaste étendue.

Voir mon article sur la mise au point en photo de paysage pour maximiser votre profondeur de champ.

Jouer avec le flou et le net permet de diriger le regard du spectateur. Nos yeux se dirigent naturellement vers les éléments nets (généralement plus importants, souvent le sujet) crée grâce à la mise au point et la profondeur de champ. En revanche notre regard se détourne des éléments flous (généralement d’une moindre importance, comme les distractions qui ne peuvent pas être éliminées de la composition).

Cela s’explique par le fait que ce qui est net a plus de poids visuel que ce qui est flou. Dans le flou, l’œil ne peut s’accrocher à rien et « passe son chemin ».

Comment contrôler la profondeur de champ

Vous pouvez ajouter des effets de flou au post-traitement à l’aide d’Adobe Photoshop et du logiciel Luminar Neo. Mais le meilleur moyen de contrôler la profondeur de champ est d’utiliser l’objectif et l’ouverture de l’appareil photo.

Ouverture et profondeur de champ

En règle générale :

si vous souhaitez une grande profondeur de champ, il vous faut une petite ouverture ;

si vous voulez une faible profondeur de champ, il vous faut une grande ouverture.

L’utilisation d’une grande ouverture (comme f/1,4 ou f/2) permet d’obtenir une très faible profondeur de champ. Cela signifie que seul votre sujet sera net (si il est mis au point), tout ce qui se trouve devant ou derrière lui sera flou (voir le schéma plus en-dessous).

Il peut s’agir d’un effet puissant qui met en valeur votre sujet dans le cadre. Mais il faut aussi être prudent. Si votre profondeur de champ est trop étroite, vous risquez d’avoir du flou sur certaines parties de votre sujet. En portrait par exemple, l’œil de la personne peut être net alors que le bout de son nez ne l’est pas.

Une ouverture plus petite (comme f/16 ou f/22) permet d’obtenir une image globalement plus nette. La zone de netteté acceptable est beaucoup plus grande, de sorte qu’il y a peu de risques que votre sujet soit flou. Ainsi, plus l’ouverture est petite, plus la distance hyperfocale est courte. Une petite ouverture est utile si vous voulez que toute la photo soit nette ou si vous avez deux sujets à des distances différentes.

« On parle souvent de grandes et de petites ouvertures, mais les ouvertures intermédiaires alors ? »

En effet, on souhaite parfois obtenir un niveau de profondeur de champ plus intermédiaire, en limitant la netteté acceptable à une plage spécifique de distances dans l’ensemble de la photographie.

Une façon de procéder consiste à choisir un diaphragme intermédiaire, comme f/5,6, et à prendre une photo test. Lors de la lecture de l’image, utilisez la fonction d’agrandissement de l’écran LCD pour zoomer et vérifier la profondeur de champ ; effectuez les ajustements nécessaires et recommencez la prise de vue.

Ci-dessous, un schéma récapitulatif de l’impact de l’ouverture sur la profondeur de champ :

Distance focale et profondeur de champ

La longueur focale d’un objectif influe également sur la profondeur de champ. En général,

• une longueur focale plus longue (comme un 200 mm) donne une profondeur de champ plus faible ;
• une longueur focale courte (comme 24 mm) donne une profondeur de champ plus importante.

Les objectifs de grande longueur focale ont tendance à avoir une plage d’ouverture plus petite (à pouvoir ouvrir moins grand). Par exemple l’ouverture maximale d’un objectif de 50 mm est de f/1,4, celle d’un objectif de 200 mm est de f/4 ou f/5,6.

Ainsi, un objectif avec une grande distance focale donne généralement moins de contrôle sur l’ouverture, ce qui signifie que vous avez moins de contrôle sur la profondeur de champ. Mais d’un autre côté plus la focale est longue, plus il est facile d’obtenir une faible profondeur de champ et cet effet d’arrière-plan flou.

Distance et profondeur de champ

La distance physique entre vous et votre sujet joue aussi sur la profondeur de champ.

• Plus vous êtes proche du sujet (mis au point), plus vous aurez une faible profondeur de champ ;
• plus vous êtes loin du sujet (mis au point), plus vous aurez une grande profondeur de champ.

Par exemple, si je prends une photo d’une fleur à f/1,4 (c’est-à-dire une grande ouverture pour créer une faible profondeur de champ) à une distance d’un mètre, il devrait y avoir beaucoup de flou derrière elle, en supposant que ce qui se trouve derrière est à bonne distance.

En revanche, si je prends une photo de cette même fleur avec les mêmes réglages de l’appareil, mais que je me trouve maintenant à 10 mètres d’elle… tout ce qui se trouve derrière elle sera bien moins flou, voire d’une netteté acceptable.

Capteur et profondeur de champ

La taille du capteur influence aussi la profondeur de champ, plus le capteur est grand plus vous aurez facilement cet effet de flou derrière votre sujet. C’est pour cette raison qu’il est difficile d’obtenir une faible profondeur de champ avec un smartphone.

Maîtriser avec précision votre profondeur de champ ?

Il peut arriver que vous souhaitiez contrôler plus précisément ce qui est net et ce qui est flou dans votre image, pour ça, vous pouvez utiliser un calculateur de profondeur de champ ou encore celui de PhotoPills, il vous suffit d’insérer les informations pertinentes et le calculateur vous donne votre profondeur de champ.

Mais en pratique, je ne vous conseille pas de trop vous prendre la tête, vous allez perdre beaucoup de temps.

• En photo de portrait (ou d’élément à isoler), entre f/5.6 et f/4 vous aurez un flou d’arrière-plan avec un APS-C ou 24×36. Rapprochez-vous si nécessaire, 3 m au plus près pour éviter les déformations, ou allongez la distance focale.
• En photo de paysage, si vous n’avez pas de premier plan vous pouvez faire la mise au point sur l’infini. Si vous avez un premier-plan, faîtes la mise au point au double de la distance de l’élément au premier-plan par rapport à vous. Par exemple, si la fleur au premier-plan est à 1 m, faîtes la mise au point à 2 m, avec une ouverture assez fermée entre f/11 et f/16, ça devrait maximiser votre profondeur de champ.

Voir mon article sur la mise au point en photo de paysage.

Bokeh

La partie flou, généralement à l’arrière-plan, est souvent appelé « bokeh ». On peut aussi entendre parler de « forme du bokeh » qui signifie donc la forme du flou à l’arrière-plan. C’est un abus de langage, car comme on l’a vu seul le plan passant par la mise au point est net, le reste de la photo est toujours un peu flou (zone de netteté acceptable) ou très floue. Donc même la zone de netteté acceptable (en plus de la zone floue) est en fait du bokeh.

Même si certains objectifs sont considérés comme meilleurs que d’autres, presque tous les objectifs sont capables de produire un bel effet flou si vous utilisez une grande ouverture et que vous vous approchez suffisamment de votre sujet.

Mieux comprendre la profondeur de champ avec le focus peaking

Voici une astuce géniale pour mieux comprendre la profondeur de champ et l’ouverture. C’est aussi un excellent moyen de vérifier exactement quelle partie de votre photo sera nette ou floue, et de mieux comprendre comment l’ouverture impacte la profondeur de champ.

Vous avez besoin d’un appareil photo sans miroir doté de la fonction « focus peaking ». La plupart des appareils photo sans miroir en sont équipés et c’est un moyen très utile de comprendre l’ouverture et de savoir exactement ce qui sera net à une ouverture donnée.

1. Trouvez l’option « focus peaking » dans le menu de votre appareil photo sans miroir et activez-la.
2. Mettez l’objectif de votre appareil photo en mode de mise au point manuelle. Il se peut que vous deviez le faire dans le menu de l’appareil photo lui-même, sous « Modes de mise au point ».
3. Pointez votre appareil photo sur un objet avec quelque chose en arrière-plan et commencez à tourner la bague de l’objectif pour faire la mise au point. Vous devriez voir apparaître une ligne colorée autour de l’objet pour indiquer qu’il est mis au point : il s’agit du « peaking ». Sa couleur varie en fonction de l’appareil photo, mais c’est généralement rouge ou jaune.
4. Sans changer ni la distance focale, ni votre distance de prise de vue, commencez à changer l’ouverture de votre objectif. Vous verrez que les lignes de peaking commencent à sauter sur la photo, vous montrant ce qui est mis au point.

Vous pouvez aussi utiliser cette astuce lorsque vous photographiez des groupes de personnes qui ne se tiennent pas sur une ligne parfaitement parallèle à vous (les gens sont un peu décalés). Modifiez l’ouverture jusqu’à ce que les lignes de focus peaking indiquent que tous les visages sont nets, mais qu’il reste une faible profondeur de champ pour un arrière-plan flou.

Points techniques sur l’ouverture

Qu’est-ce qu’un diaphragme et un nombre f/ ?

Jusqu’à présent, nous avons parlé des ouvertures en termes généraux. Elles sont soit petites, soit grandes, soit larges, soit étroites. Mais en photographie, les ouvertures des objectifs sont mesurées sur une échelle des diaphragmes ou stops. Tous les fabricants d’appareils photo et d’objectifs utilisent cette échelle de mesure, qui est donc la même pour toutes les marques.

Un « f/ » apparait avant le nombre de l’ouverture, comme par exemple f/5.6. On parle également de « nombre f », de « diaphragme f » ou de « nombre de diaphragmes f ».

Les diaphragmes sont donc un moyen de décrire la taille de l’ouverture utilisée. Ça nous sert de repère. Les stops d’ouvertures les plus courants sont :

f/1.4 – f/2 – f/2.8 – f/4 – f/5.6 – f/8 – f/11 – f/16 – f/22

Il est très probable que vous ayez déjà remarqué l’ouverture écrite de cette manière sur votre appareil photo. Sur l’écran LCD ou dans le viseur, l’ouverture se présente généralement comme suit : f/2, f/3,5, f/8, etc. Certains appareils photo l’écrivent sans barre et écrivent les diaphragmes comme suit : f2, f3.5, f8, etc.

Le f de f/ signifie « distance focale », le nombre qui suit divise donc la distance focale de l’objectif. Par exemple la distance focale d’un objectif de 50 mm, est de… 50 mm. Oui, on désigne les objectifs par leur distance focale (ou leur plage de distances focales). Et voici quelques exemples de réglages de diaphragme ave un 50 mm:

• Un objectif de 50 mm avec une ouverture de f/2 = une ouverture mesurant 25 mm (50 mm/2)
• Un objectif de 50 mm avec une ouverture de f/8 = une ouverture mesurant 6,25 mm (50 mm/8)

Le nombre f n’a pas de mesure exacte universelle pour tous les objectifs, par exemple une ouverture f/8 sur un objectif de 50 mm n’aura pas la même taille qu’une ouverture f/8 sur un objectif de 200 mm. Mais le système de mesure fractionné en stops est universel pour tous les fabricants.

De nos jours, on peut régler notre ouverture par 1/3 de stops pour plus de précision, qui se situent entre les stops d’ouvertures standard. Par exemple : entre f/4 et f/5.6 on a f/4.5 et f/5, ce qui nous donne f/4 – f/4.5 – f/5 – f/5.6. Votre appareil photo vous permet en général de régler ces tiers de stops en vous décalant d’un cran avec une petite molette.

Voir mon article sur les stops pour plus d’informations.

Grande ou petite ouverture ?

Les gens utilisent des termes différents pour désigner la taille de l’ouverture. Certains diront que l’ouverture d’un objectif est grande ou petite, tandis que d’autres diront qu’elle est large ou étroite. Les deux sont acceptables, mais le fait d’utiliser les termes « petite » et « grande » peut prêter à confusion, est-ce que c’est le chiffre qui est petit ou grand ou l’ouverture ? (Bon généralement on parle bien de la taille de l’ouverture)

Attention : plus le nombre f/ est petit, plus l’ouverture est large, et plus le nombre est grand, plus l’ouverture est petite. C’est un peu déroutant au début, mais vous vous y habituerez (vous n’avez pas le choix de toutes façons). Par exemple, f/2,8 est plus grand que f/4 et beaucoup plus grand que f/11 comme vous pouvez le voir sur le schéma.

Cela s’explique par le point précédent, l’ouverture est exprimée comme une division de la distance focale. Donc forcément plus le chiffre qui divise est grand, plus le résultat de la division est petit.

Stop et quantité de lumière

Les stops ont lien direct avec la quantité de lumière reçue par le capteur.

• Lorsque vous faîtes -1 stop, comme en passant de f/4 à f/5.6 (c’est-à-dire un trou plus petit), vous divisez par deux la taille de la zone d’ouverture et donc par deux la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil photo, et donc l’exposition de votre photo.
• Lorsque vous faîtes +1 stop, comme en passant de f/5.6 à f/4 (c’est-à-dire un trou plus grand), vous doublez la taille de la zone d’ouverture et donc la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil photo, et donc l’exposition de votre photo.

Les stops d’ouverture suivent une séquence géométrique

Les stops d’ouverture augmentent selon un schéma qui peut sembler étrange de prime abord :

f/1 – f/1.4 – f/2 – f/2.8 – f/4 – f/5.6 – f/8 – f/11 – f/16 – f/22 – f/32

En réalité, la progression des stop est géométrique : les puissances de la racine carrée de deux (ou la racine carrée des puissances de deux), qui est la formule du « Focal Ratio » (rapport focal), c’est la « véritable valeur des ouvertures ».

Ouverture minimale et maximale des objectifs

Cette section traite de l’influence des différents objectifs sur les paramètres d’ouverture. Nous verrons la différence entre les objectifs à lentille fixe et les zooms et leur relation avec les possibilités d’ouverture.

Pour faire bref,

• Lorsque le diaphragme de l’objectif est ouvert à son maximum, on parle d’ouverture maximale.
• Lorsqu’elle diaphragme de l’objectif est ouvert à son minimum, on parle d’ouverture minimale.

Vous pouvez aussi entendre parler de prise de vue à « grande ouverture » : cela signifie vous photographiez avec votre l’ouverture maximale de votre objectif.

Maintenant, détaillons un peu…

Ouverture maximale

Chaque objectif a une limite quant à l’ouverture de son diaphragme. Si vous consultez les spécifications de votre objectif, vous devriez y trouver l’ouverture maximale. C’est une caractéristique assez importante, car elle indique la quantité de lumière que l’objectif peut recueillir à son maximum. Donc ça joue sur votre capacité à

• prendre des photos avec des courts temps de pose ;
• prendre des photos par faible luminosité (et sans flash) ;
• obtenir un flou d’arrière-plan.

Un objectif dont l’ouverture maximale est de f/1,4 ou f/1,8 est considéré comme un « objectif rapide« , car il peut laisser passer plus de lumière que, par exemple, un objectif dont l’ouverture maximale « lente » est de f/4,0. Par exemple, on peut capturer 8 fois plus de lumière à f/1.4 qu’à f/4. C’est énorme ! C’est pourquoi les objectifs à grande ouverture coûtent généralement plus cher.

Vous devez tenir compte de l’ouverture maximale lors de l’achat d’un objectif. L’ouverture maximale est souvent indiquée dans le titre de l’objectif. Parfois, elle s’écrit avec deux points comme « 1:XX » plutôt qu’avec un « f/ » devant.

Par exemple, un objectif 50 mm f/1,2 (qui a une ouverture maximale de f/1.2) est plus rapide qu’un objectif Nikon 50mm f/1.4G AF-S, qui est lui-même plus rapide qu’un 50 mm f/1,8.

Une grande ouverture maximale est souvent l’une des principales caractéristiques des objectifs d’appareils photo haut de gamme et de qualité professionnelle.

En règle générale, les objectifs plus rapides sont plus chers, offrent une meilleure qualité d’image, sont plus grands et plus lourds que leurs équivalents à lentille fixe plus lents.

• Par exemple, l’objectif Canon EF 50mm f/1.2L USM coûte 1 628 €, alors que le Canon EF 50mm f/1.4 coûte 469 € ,et le Canon EF 50mm f/1.8 STM ne coûte que 149 €. Pour le prix d’un 50 mm f/1.2, un photographe pourrait acheter environ 11 exemplaires du 50 mm f/1.8.
• Le 50 mm f/1,2 est également beaucoup plus grand et pèse 580 g, alors que le 50 mm f/1,8 ne pèse que 161,59 g.

Mais les objectifs rapides à lentille fixe ont généralement un meilleur rapport qualité/prix que les zoom.

« Mais alors, je dois toujours prendre celui qui ouvre le plus grand ?« 

Non !

À moins de photographier souvent à f/1,2 ou f/1,4, vous pouvez probablement obtenir une qualité d’image satisfaisante avec la plupart des objectifs modernes à des ouvertures plus petites.

Êtes-vous prêt à payer beaucoup plus cher pour un objectif beaucoup plus grand et plus lourd afin de pouvoir photographier dans des situations de très faible luminosité et/ou à des profondeurs de champ très faibles ? Et avez-vous besoin de la meilleure qualité d’image possible ?

À moins que votre réponse soit un oui catégorique (et que vous ayez un budget en adéquation), vous pouvez envisager d’opter pour un objectif légèrement plus lent qui pourrait suffire à vos besoins dans la grande majorité des situations.

Ouverture minimale

Si vous consultez les spécifications de votre objectif, vous devriez aussi y trouver l’ouverture minimale. Mais l’ouverture minimale n’est pas si importante, car presque tous les objectifs modernes peuvent fermer à f/16 au minimum. Et vous aurez rarement besoin d’une ouverture inférieure pour la photographie quotidienne.

Objectifs à lentille fixe

Un objectif à lentille fixe a une distance focale fixe, ce qui signifie qu’on ne peut pas « zoomer » avec. Mais ils sont souvent privilégiés par les professionnels en raison de leur qualité et de leur facilité d’utilisation.

Une autre raison de leur popularité est la plage d’ouverture et le contrôle qu’ils offrent. Un objectif à lentille fixe de bonne qualité aura une ouverture maximale de f/1,4, voire f/1,2.

Une ouverture maximale plus grande vous permet de mieux contrôler votre créativité lors de la prise de vue.

• Les ouvertures plus larges vous permettent de prendre des photos dans des conditions de faible luminosité.
• De plus, la large plage d’ouverture signifie que vous n’avez pas besoin de changer d’objectif si les conditions changent, vous pouvez vous adapter plus facilement à la variation de la lumière.
• Les ouvertures plus larges vous permettent également de mieux contrôler la profondeur de champ. L’obtention d’un effet de flou prononcé avec une faible profondeur de champ rend les objectifs à lentille fixe populaires dans la photographie de portrait.

Objectifs à distance focale variable

Les objectifs à distance focale variables, sont couramment appelés zoom. On peut changer leur distance focale. Par exemple un zoom 70-200 mm, permet de régler la longueur focale entre 70 et 200 mm. L’objectif « zoome » au fur et à mesure que vous vous déplacez vers l’extrémité supérieure (ici, 200 mm).

En terme d’ouverture, les zooms sont bien différents des objectifs à lentille fixe. Généralement, plus vous allongez la distance focale, moins vous pouvez ouvrir grand. L’ouverture maximale n’est donc pas la peine d’une extrémité de la plage de distance focale à une autre.

Par exemple, avec l’objectif Nikon 18-55 mm f/3,5-5,6 AF-P, la plus grande ouverture passe progressivement de f/3,5 au grand angle à seulement f/5,6 aux plus longues distances focales.

• Une ouverture maximale réduite signifie que vous perdez une partie de votre marge créative.
• Vous avez besoin de plus de lumière pour obtenir une exposition correcte.
• De plus, vous ne bénéficiez pas des effets d’une grande ouverture, comme la faible profondeur de champ.

En revanche, les zooms n’ont pas d’effet sur l’ouverture minimale de votre objectif. Par exemple, vous pouvez aussi bien utiliser l’ouverture f/11 à 70 mm qu’à 200 mm.

Les zooms impactant l’ouverture maximale se situent généralement dans le segment de prix le plus bas. Les zooms haut de gamme ont une ouverture maximale fixe, comme le Nikon 24-70 mm f/2,8. Elle n’est généralement pas aussi large que celle d’un objectif à lentille fixe, mais il est toutefois possible de trouver des zooms « rapides » dotés d’une grande ouverture.

En général plus l’objectif zoom est bon marché, plus son ouverture maximale est petite, et donc peu de choses floues sur votre photo. Typiquement, l’objectif « kit » fourni avec votre appareil photo portera probablement une mention du type « 3.5-5.6 », ce qui signifie que l’ouverture maximale varie entre f/3.5 et 5.6, en fonction de l’ampleur du zoom.

Au fur et à mesure que vous prenez de l’assurance en photographie, vous pouvez commencer à investir dans des objectifs plus performants qui offrent des ouvertures plus grandes, ce qui signifie plus de flou.

Si vous souhaitez vraiment obtenir une faible profondeur de champ avec votre objectif bon marché, rapprochez-vous le plus possible de votre sujet, réglez ensuite l’objectif à son ouverture maximale et prenez la photo. Avec un peu de chance, une partie de l’arrière-plan sera floue.

Comment choisir la bonne ouverture

Le choix de la bonne ouverture dépend de :

1. l’exposition et la lumière disponible ;
2. le type de scène que vous photographiez ;
3. la profondeur de champ souhaitée et de votre intention photographique.

1 – Exposition et lumière disponible

Voici un rapide schéma pour vous rafraîchir la mémoire sur la manière dont l’ouverture affecte l’exposition d’une image :

Dans le schéma ci-dessus, on considère l’exposition correcte est atteinte à f/5,6 et les 2 autres paramètres d’exposition restent inchangés.

Dans un environnement plus sombre, où vous ne capturez pas suffisamment de lumière, l’ouverture optimale changerait. Par exemple, vous pouvez utiliser une grande ouverture comme f/2.8 la nuit, tout comme les pupilles de nos yeux se dilatent pour capturer la moindre parcelle de lumière :

2-le type de scène que vous photographiez

Le type de scène que vous souhaitez capturer détermine généralement si vous avez besoin d’une profondeur de champ plus ou moins importante.

Sujets isolés / portraits

Si votre objectif est de réaliser une photo avec un sujet précis (comme un humanoïde ou un animal), on veut souvent que toute l’attention soit portée sur lui. Dans ce cas on voudra que le sujet soit net, alors que le premier plan et l’arrière-plan apparaissent flous : vous devez utiliser dans ce cas des ouvertures très larges pour obtenir une faible profondeur de champ.

En extérieur on veut souvent beaucoup flouter pour donner moins d’importance à un fond plus distrayant, c’est pour cette raison que beaucoup de photographes ouvrent entre f/1,8 et f/2,8 :

Mais je vous conseille de ne pas ouvrir trop grand (pas plus large que f/4) pour éviter l’effet rideau. L’effet rideau, c’est cette sensation que le sujet semble être positionné devant un fond studio 2D à cause de la compression des plans. Et puis quel est l’intérêt de photographier en extérieur si c’est pour tout trop flouter ?

En fait, vous n’avez pas besoin de beaucoup de flou pour faire ressortir votre sujet, si besoin, rapprochez vous de votre sujet pour accentuer le flou ou allongez la distance focale.

En studio vous pourrez fermer à f/8 ou f/9 car le fond sera souvent uni et ce n’est pas la peine donc de le flouter, surtout si il n’est pas texturé, le flou ne se verra pas.

Sujets très étendus / paysages

Lorsque vous photographiez des paysages, des bâtiments ou faîtes de la macro, vous souhaitez souvent que la plus grande partie possible de l’image soit nette, et potentiellement que le premier plan et l’arrière-plan soient aussi nets que possible. Dans ce cas il faudra fermer à de petites ouvertures comme f/8, f/11, voire f/16 pour obtenir la plus grande profondeur de champ possible.

« Mais on peut souvent fermer à bien plus que f/16, pourquoi ne pas fermer plus ?« 

Pour éviter le phénomène de diffraction, j’en parlerai plus après.

3-La profondeur de champ souhaitée et de votre intention photographique.

D’un point de vue artistique, il n’y a pas de règle pour déterminer la profondeur de champ et l’ouverture de votre image.

Par exemple, vous pouvez intentionnellement laisser le premier plan de votre paysage flou pour attirer l’attention du spectateur sur l’arrière-plan. Ou bien, dans un portrait, vous pouvez chercher la netteté parce que l’arrière-plan a lui aussi son importance, il a peut-être un lien avec le sujet ou donne du contexte.

D’ailleurs, de manière générale, la profondeur de champ est souvent la partie à laquelle on pense pour commencer.

1. Demandez-vous quelle profondeur de champ vous souhaitez obtenir ;
2. réglez l’ouverture en conséquence ;
3. définissez un temps de pose qui donne à votre photo l’exposition correcte ;
4. si ce temps de pose conduit à des photos peu nettes en raison d’un flou de bougé ou de mouvement trop important, raccourcissez le temps de pose et augmentez la sensibilité ISO.

Le sweet spot : l’ouverture optimale où tout semble le plus net

La netteté globale d’une photo dépend :

• de la profondeur de champ (elle même influée par la taille du capteur, la distance focale de l’objectif et la distance entre l’appareil photo et le sujet) ;
• de la diffraction et de l’aberration propres à votre objectif.

Généralement, la plupart des objectifs atteignent le juste milieu entre aberration et diffraction aux alentours de f/4, f/5,6 ou f/8. Ces ouvertures « moyennes » sont suffisamment petites pour bloquer la lumière provenant des bords de l’objectif, mais elles ne sont pas assez petites pour que la diffraction constitue un problème important. On appelle aussi ça le « sweet spot » (qu’on peut traduire maladroitement par « point idéal »).

On peut aussi calculer approximativement ce sweet spot en ajoutant deux à trois stop à l’ouverture maximale de votre objectif. Par exemple, si l’ouverture maximale de votre objectif est de f/4, le sweet spot se situe entre f/8 et f/11 : f/4, +1 stop => f/5.6, +1 stop => f/8, +1 stop => f/11.

Cependant, la meilleure ouverture de l’objectif dépend de sa conception optique. Vous devrez tester votre propre équipement : photographiez la même scène avec différentes valeurs d’ouverture, puis comparez les photos en zoomant sur les détails pour voir quelle ouverture produit les résultats les plus nets.

« Bon du coup, je vais toujours m’en tenir au sweet spot maintenant !« 

Ne vous sentez pas obligé de vous limiter à f/5.6 parce qu’il vous donne un peu plus de netteté globale. Il est préférable de choisir une ouverture qui donne à l’image l’aspect artistique qui lui convient en fonction de votre intention photographique.Vous pouvez toujours prendre de bonnes photos à de grandes ouvertures (rappelons que certains photographes de portrait paient parfois des milliers d’euros pour obtenir un objectif rapide).

Si vous avez dû prendre une photo avec des valeurs d’ouverture extrêmes et que votre image est un peu flou, vous pouvez toujours essayer de corriger plus tard en utilisant un logiciel. Il existe des logiciel spécialisés comme Topaz Sharpen AI qui permettent d’améliorer la netteté de vos clichés.

Quelles ouvertures utiliser en fonction des situations

Dans cette partie, je vais vous donner les grands repères d’ouvertures à utiliser en fonction du type de scènes et / ou des photo auxquels vous êtes confronté(e).

Les meilleures ouvertures en photographie de paysage

La photographie de paysage consiste à capturer des paysages épiques et de vastes étendues, la meilleure ouverture en photographie de paysage est donc celle qui vous permet d’avoir la plus grande partie possible de l’image nette, donc une ouverture assez étroite. Vous pouvez obtenir ce résultat en utilisant l’ouverture « sweet spot » de votre objectif. Pour la plupart des objectifs de photographie de paysage, cette ouverture se situe entre f/8 et f/11. On ne vas pas fermer plus à cause de problème de diffraction. On se limitera donc généralement au maximum entre f/16 et f/22.

Et il existe aussi des cas spécifiques que vous devez également prendre en compte comme on va le voir.

f/1,4 – f/4 : est la meilleure plage d’ouvertures pour la photographie aérienne de paysage.

f/8 – f/13 : est la meilleure plage d’ouverture pour la photographie de paysage en général.

En journée, il fera probablement clair à l’extérieur, ou du moins assez clair, et il n’est donc pas nécessaire d’utiliser une grande ouverture. Pour la plupart des paysages, vous essayez probablement d’obtenir une netteté globale importante. Qu’il s’agisse d’une montagne, d’un paysage marin ou d’un champ de fleurs, les paysages sont grands, ce qui nécessite une ouverture étroite.

Commencez par quelque chose comme f/8 et voyez ce que cela donne. N’oubliez pas que vous pourriez réduire l’ouverture pour une plus grande profondeur de champ, mais la diffraction rendra les détails moins nets à des ouvertures très étroites. C’est là que vous devez trouver un équilibre entre la profondeur de champ et la netteté, et décider ce qui compte le plus pour vous.

f/13 – f/16 : est la meilleure plage d’ouvertures lorsque vous avez besoin d’une plus grande profondeur de champ pour inclure un premier plan par exemple, ou lorsque vous souhaitez faire un effet de longue pose sans filtre.

Les meilleures ouvertures en photographie de nuit

La meilleure ouverture pour les conditions de faible luminosité sera différente, car vous devrez capturer plus de lumière et, par conséquent, utiliser une plus grande ouverture.

En général, la meilleure ouverture pour la photographie de nuit va du réglage de l’ouverture maximale de votre objectif, comme f/1.4-f/2.8, à de petites valeurs de diaphragme, comme f/5.6.

L’ouverture maximale est la meilleure ouverture en photographie de Voie lactée

Pour photographier la Voie lactée, vous devrez capturer autant de lumière que possible, et donc utiliser la plus grande ouverture de votre objectif pour 2 raisons :

• l’augmentation de la sensibilité ISO au-delà des limites acceptable de votre appareil photo entraînera du bruit ;
• l’allongement du temps de pose transformera les étoiles en traînées plutôt qu’en points nets.

Voir mon article complet sur la photographie de la Voie lactée pour plus d’informations.

f/5.6 – f/8 est la meilleure plage d’ouvertures pour la photographie de pleine Lune

Dans certains cas, lorsque la pleine Lune illumine le paysage et qu’il reste encore un peu de lumière du soleil, vous pouvez réduire votre ouverture à des valeurs plus élevées comme f/5.6 – f/8 (jusqu’à f/9-f/11 pour les gros plans de Lune). Vous obtiendrez ainsi une plus grande profondeur de champ et une photo globalement plus nette.

Voir mon article complet sur la photo de Lune.

L’ouverture maximale est la meilleure ouverture en photographie d’aurores boréales

Photographier une aurore boréale nécessite de pousser votre appareil photo dans ses derniers retranchements, car vous photographierez dans des conditions de luminosité extrêmement faibles, et le temps de pose pour figer le mouvement de l’aurore doit être très courte (quelques secondes seulement).

Par conséquent, la meilleure ouverture pour la photographie d’aurores boréales sera également la plus large possible.

Les meilleures ouvertures en photographie de portrait

Contrairement aux paysages, lorsque vous photographiez des portraits, il y a généralement un (ou plusieurs) sujet(s) qui se détache(nt) des autres éléments du cadre.

La meilleure ouverture en photographie de portrait pour mettre en valeur le sujet est une grande ouverture, généralement entre f/4 et f/5.6 (pour éviter l’effet rideau sous f/4), si on manque de lumière on ouvrira sans doute plus grand.

L’objectif, plus que de capturer la lumière, est d’utiliser la faible profondeur de champ pour avoir le sujet net (avec la mise au point dessus), en laissant les autres éléments du cliché dans le flou.

Cela dépend également de l’objectif et du type de portrait. Par exemple, si vous utilisez une distance focale comme 50 mm ou 85 mm avec une grande ouverture, si vous vous approchez trop du sujet, certaines zones du sujet seront floues.

Plus l’objectif est rapide, plus l’ouverture peut être grande, et plus le flou d’arrière-plan sera prononcé et plus votre sujet se détachera.

D’autres photographes de portrait souhaitent que la majeure partie de la prise de vue soit nette, en particulier s’ils utilisent des décors et des accessoires. Mais même dans ce cas, ils ne ferment pas beaucoup. Les photographes de portrait utilisent généralement des ouvertures larges ou moyennes.

En revanche, dans le cas des portraits de groupe, les personnes ont tendance à se trouver dans des plans légèrement différents et peuvent facilement quitter la zone de netteté acceptable si vous avez une très faible profondeur de champ.

Il est possible de photographier un groupe avec une très grande ouverture, mais il est préférable de réduire l’ouverture à f/4 ou f/5.6 pour ne pas risquer que les yeux des personnes soient flous. L’arrière-plan sera peut-être moins flou, mais l’image sera toujours belle.

Les meilleures ouvertures pour la photographie de rue

La photographie de rue offre une grande liberté en matière d’ouverture. Les photographes de rue aiment utiliser des objectifs de 35 à 50 mm, ces objectifs standards comme offrent une bonne gamme d’ouvertures, elles peuvent aller de f/1,4 à f/22.

Si les conditions de luminosité sont bonnes, vous pouvez maintenir une sensibilité ISO faible. Vous êtes alors libre de jouer avec l’ouverture et le temps de pose pour obtenir les photos de rue que vous souhaitez.

Les meilleures ouvertures en photographie de sport

La photographie sportive ressemble beaucoup à la photographie animalière. Vous aurez le plus souvent besoin d’un téléobjectif. De plus, les sujets se déplacent généralement à grande vitesse et l’objectif est généralement de figer leur mouvement. Même si un peu de flou de mouvement peut permettre de retranscrire cet effet de vitesse.

L’une des principales considérations en matière de photographie sportive est de savoir comment figer le sujet et éviter le flou de bougé. Pour ce faire, vous devez utiliser une vitesse d’obturation très rapide, généralement de l’ordre de 1/500 s – 1/1000 s (ou plus court).

Par conséquent, la meilleure ouverture en photographie de sport est généralement une grande ouverture, avec des valeurs comprises entre f/2,8 et f/5,6 (voire votre ouverture au maximum) pour pouvoir régler de très courts temps de pose et tout figer. Les longs objectif n’auront peut-être pas une ouverture supérieure à f/5,6. Vous pouvez avoir f/4 si vous avez un objectif rapide.

Ça dépend aussi des conditions d’éclairage de l’événement que vous photographiez. Mais si vous travaillez par faible luminosité ou de nuit, vous devrez opter pour une sensibilité ISO plus élevés.

Gardez à l’esprit que la prise de vue à grande ouverture vous donnera une faible profondeur de champ, donc votre mise au point devra être précise pour que votre sujet soit net.

Une petite ouverture, et un long temps de pose peut aussi être utilisé pour faire un effet de filé en photo avec le mouvement panoramique.

Et parfois, en fonction de la scène et de la distance focale, vous pouvez avoir besoin d’une plus grande profondeur de champ, et pour cela, vous devrez régler des ouvertures plus étroites comme f/8.

Les meilleures ouvertures en photographie animalière

Les photographes d’animaux sauvages aiment utiliser des téléobjectifs. Ils permettent au photographe de prendre des photos intimes d’animaux à de longues distances. Mais ils sont également limités dans leur portée et ne disposent pas de certaines des plus grandes ouvertures.

Comme dans le cas précédent, la meilleure ouverture en photographie animalière est une ouverture rapide qui vous permet de figer le mouvement de l’animal. Et comme les ouvertures sont moins grandes, il faut compenser avec la sensibilité ISO.. Après cela dépend de l’animal et de la scène que vous photographiez.

Obtenir une faible profondeur de champ n’est pas un problème. Les objectifs à longue distance focale ont naturellement une profondeur de champ plus faible comme on l’a vu. Cependant, l’absence d’ouvertures plus larges oblige les photographes animaliers à augmenter la sensibilité ISO si les conditions d’éclairage ne sont pas parfaites.

En photographie d’oiseaux, la meilleure ouverture sera toujours le maximum autorisé par votre objectif. Si, par exemple, vous photographiez plusieurs animaux à une grande distance et qu’ils se déplacent lentement, vous pouvez utiliser une ouverture plus lente de f/5,6 à f/8.

Meilleure ouverture pour la photographie de concert

C’est un des exemples où il peut sembler qu’il n’y ait pas de bonne réponse. Il est probable que vous souhaitiez obtenir une profondeur de champ assez importante, mais cela dépend du type de photo que vous souhaitez obtenir.

Le principal problème de la plupart des productions musicales est qu’il y a très peu de lumière. Même si la scène semble bien éclairée, il y a de fortes chances que votre appareil photo ne soit pas d’accord. Vous devrez probablement prendre des photos à grande ouverture (souvent l’ouverture maximale).

Les plans larges et les plans avec des personnes juste à côté les unes des autres fonctionneront très bien avec une grande ouverture. Avec un objectif plus long à grande ouverture, on aura pas d’autre choix que de se concentrer sur un sujet.

De manière générale, on sera sur l‘ouverture maximale (et on appréciera les objectifs rapides), et il faudra faire avec.

Meilleure ouverture pour la photographie de natures mortes ou de produits

Pour la plupart des natures mortes et des photographies de produits, la réponse est simple : vous voulez que l’image soit aussi nette que possible, vous pouvez donc utiliser une ouverture étroite.

Si votre nature morte est de grande taille, vous devrez peut-être aller jusqu’à f/14, mais là encore, prenez garde à la diffraction. Si elle n’est pas très grande et que vous voulez être attentif à la netteté des détails, vous pouvez expérimenter pour trouver l’ouverture optimale de votre objectif.

La nature morte est un genre parfait pour expérimenter avec l’ouverture, car vous pouvez vraiment utiliser n’importe quelle ouverture avec des conséquences minimales et voir les effets de chacune d’entre elles, et tout ça, sans risquer de manquer une opportunité.

Meilleure ouverture pour la macrophotographie

En macrophotographie, les distances auxquelles vous travaillez produisent généralement de très faibles profondeurs de champ. Cela signifie qu’il peut être souhaitable de réduire le diaphragme afin d’obtenir une plus grande partie de votre sujet avec une plus grande profondeur de champ.

Cependant, cela n’est pas toujours possible, car la macrophotographie nécessite également de la lumière qui peut être bloquée lorsque vous êtes si proche de votre sujet. C’est à ce moment-là qu’il faut décider si l’éclairage ou la profondeur de champ est votre principale priorité, et apprendre à gérer les conséquences de ce qui n’est pas prioritaire. Souvent, on utilisera un flash en macro pour compenser le manque de luminosité.

Comment régler l’ouverture de votre appareil photo

Vous constaterez que la plupart des objectifs des appareils photo numériques modernes n’ont pas de bague de diaphragme (voir photo ci-dessous).

Depuis le passage au numérique, tous les objectifs électroniques compatibles avec votre boîtier vous permettent de choisir facilement l’ouverture.

Vous pouvez modifier l’ouverture sur l’écran de menu de votre appareil photo numérique.

Un bouton ou une molette se trouve également sur la coque extérieure de l’appareil. L’emplacement exact dépend du modèle de l’appareil photo. L’ouverture étant l’un des éléments fondamentaux de la photographie, elle est généralement située à un endroit facilement accessible de l’appareil photo.

Souvent, elle se trouve sur le côté droit,au-dessus de l’appareil, de sorte que vous pouvez la modifier avec votre index pendant la prise de vue.

Sur d’autres modèles la molette se trouve derrière le boîtier. D’ailleurs certains modèles disposent parfois des deux molettes, ce qui vous permet notamment en mode manuel de régler l’ouverture sur l’une et le temps de pose sur l’autre.

Quel mode de prise de vue utiliser pour régler l’ouverture ?

Les principaux modes de prise de vue utilisés sont généralement les modes : manuel, automatique, priorité à la vitesse et priorité à l’ouverture. Certains permettent de régler l’ouverture, d’autres non. En général, vous trouverez ces modes sur la molette supérieure de votre appareil photo.

Mode automatique

La plupart des appareils photo numériques disposent d’un mode automatique. Dans ce mode, l’appareil photo effectue tous les calculs d’exposition pour vous. Il règle la sensibilité ISO, le temps de pose et l’ouverture appropriée par rapport aux conditions de luminosité.

Le mode automatique est idéal pour les débutants ou si vous voulez seulement prendre une photo rapide. C’est intéressant si vous devez vous concentrer sur ce qui se passe autour de vous, ou que vous ne voulez pas rater la photo en vous perdant dans vos réglages car vous n’êtes pas très sûr(e) de vous.

Mais les modes automatiques n’offrent aucun contrôle créatif, ils ne vous permettent pas de mettre d’intention dans vos photos. Ils sont juste conçus pour obtenir une exposition parfaite. L’ordinateur ne prend pas de décisions artistiques. Je vous conseille donc de sortir du mode automatique au plus vite.

Mode Priorité à l’ouverture (Av/A)

Le mode priorité à l’ouverture vous permet de contrôler l’ouverture que vous souhaitez.

Pendant que vous contrôlez l’ouverture, l’appareil photo règle le temps de pose et la sensibilité ISO (si laissé en auto) pour équilibrer l’exposition. Vous partagez la responsabilité de l’exposition avec l’appareil photo. Une fois que vous avez sélectionné votre ouverture, l’appareil photo ne la modifie pas, il travaillera autour de votre choix d’ouverture pour s’assurer que votre photo a suffisamment de lumière.

Le mode priorité à l’ouverture est un excellent outil pour comprendre l’impact de l’ouverture sur vos photos, pour utiliser l’ouverture à des fins créatives, tout en gardant une certaine réactivité par rapport au mode manuel.

D’ailleurs je ne vous conseille pas de laisser vos ISO en auto : voir mon article sur comment améliorer la netteté de ses photos avec deux réglages, un test et une règle.

Mode priorité à la vitesse (Tv/T)

Le mode priorité à la vitesse vous permet de contrôler le temps de pose que vous souhaitez.

Pendant que vous contrôlez le temps de pose, l’appareil photo règle l’ouverture et la sensibilité ISO (si laissé en auto) pour équilibrer l’exposition.

Le mode Tv est utile pour photographier des actions rapides, comme la photographie sportive. En effet, vous avez besoin d’un très court temps de pose pour capturer l’action sans flou de mouvement (ni flou de bougé). Un match de football se transformera en un grand flou si l’exposition est longue. Il en va de même pour les animaux rapides en photographie animalière.

Ce mode semi-automatique peut être utile si vous savez à l’avance quelle vitesse d’obturation vous souhaitez. Par exemple, si vous savez que pour photographier un oiseau en vol, vous avez besoin d’au moins 1/2000 s, vous pouvez régler ce paramètre et le mode priorité à la vitesse décidera de la meilleure ouverture.

Le mode priorité à la vitesse est un autre excellent outil pour apprendre sur le tas. Vous pouvez vous décharger d’une partie de la responsabilité de l’appareil photo, mais vous n’êtes pas livré à vous-même. Vous pouvez vous concentrer sur l’obtention des photos dont vous avez besoin sans vous perdre dans les réglages.

Mode manuel (M)

Le mode manuel vous place dans le siège du pilote qui reprend les commandes de vol en main. Vous contrôlez l’ouverture et le temps de pose (voir la sensibilité ISO si laissé en manuel). Et c’est à vous d’obtenir une exposition correcte (en vous aidant de l’indicateur du posemètre).

Le passage en mode manuel peut sembler intimidant pour un débutant. Mais c’est la meilleure façon d’apprendre à connaître l’ouverture en photographie (et le fonctionnement de l’exposition de manière générale). Vous apprendrez comment l’ouverture affecte vos photos, et comment vous devez équilibrer l’ouverture avec les autres paramètres d’exposition.

Cela implique beaucoup d’essais et d’erreurs. C’est tout à fait naturel. Et vous pourrez toujours revenir au mode Av ou Tv si nécessaire.

Le mode manuel peut aussi servir pour les photos créatives comme la photo de silhouette, ou les photos où votre posemètre sera perdu comme les photos de Voie lactée.

Quel mode de prise de vue choisir ?

Je pense que vous commencez à vous en douter : je vous recommande vivement de sélectionner votre ouverture vous-même. Si vous laissez l’appareil photo la régler automatiquement, vous risquez de vous retrouver avec une profondeur de champ qui ne correspond pas à votre intention photographique.

« Intention photographique ?« 

Ce que j’entends par là c’est le rendu que vous souhaitez avoir avec votre photo. Qu’est-ce que vous souhaitez montrer ou pas ? Mettre en valeur ou non ? C’est à vous de décider ! C’est tout l’intérêt d’avoir un appareil photo avec autant d’options.

Comme on l’a vu, il existe deux modes qui vous permettent de sélectionner l’ouverture :

1. le mode priorité à l’ouverture ;
2. et le mode manuel.

Le mode priorité à l’ouverture est idéal pour la photographie de tous les jours, lorsque vous avez rarement besoin de vous préoccuper d’autres paramètres que l’ouverture. C’est ce que les photographes de paysage, de portrait, macro, de rue, d’architecture utilisent 95 % du temps.

En mode Priorité à l’ouverture, votre appareil photo s’occupe de l’exposition pour vous pendant que vous vous amusez avec la mise au point et le flou.

De mon point de vue, il n’y pas réellement d’avantage en mode manuel par rapport au mode priorité à l’ouverture pour les photos du quotidien. En manuel, vous êtes bien moins réactifs que dans un mode semi-automatique, vous allez juste perdre du temps, des occasions et faire moins de photos. C’est un mode réservé à des photos particulières ou pour l’apprentissage comme déjà évoqué.

S’entraîner à utiliser l’ouverture en mode priorité à l’ouverture

Entraînez-vous à utiliser l’ouverture en photographie en suivant les étapes suivantes :

1. Placez votre appareil photo sur un trépied et mettez-le sur son minuteur de 2 secondes ou utilisez un déclencheur à distance. Cela permettra à votre appareil photo de rester immobile pendant les expositions.
2. Tournez la molette principale de votre appareil photo en mode Priorité à l’ouverture (A ou Av).
3. Tournez la molette de réglage de votre appareil photo pour régler l’ouverture sur la plus grande ouverture de votre objectif possible (donc le plus petit chiffre f/).
4. Mettez votre ISO en automatique.
5. Sortez lorsqu’il fait clair. Placez votre appareil photo à environ un mètre de distance et de biais par rapport à mur, une clôture ou de quelque chose qui s’étend. Il est préférable d’avoir de la texture/des motifs comme un mur de briques ou une clôture, mais ce n’est pas indispensable.
6. Il faut que l’élément occupe bien le cadre, cadrez donc en conséquence.
7. Si l’appareil photo ne fait pas la mise au point, reculez ou dézoomez jusqu’à ce qu’il la fasse. Assurez-vous que votre mise au point se trouve au même endroit pour chaque photo (bloquez la en passant en mise au point manuelle par exemple).
8. Déclenchez et examinez la photo. Notez ce qui est net et ce qui est flou. (Le mieux serait de comparer les photos sur un écran d’ordinateur pour voir la différence de profondeur de champ).
9. Tournez maintenant la même molette de réglage pour réduire l’ouverture d’un stop (3 clics de molette).
10. Répétez le processus à partir de l’étape 8 jusqu’à f/16.

Chaque appareil photo, chaque objectif, chaque combinaison appareil photo/objectif et toutes les autres variables sous le soleil sont hors de votre contrôle, et vos résultats varieront donc beaucoup. Cependant, ce que vous devriez avoir vu, c’est que les changements apportés à l’ouverture déterminent la proportion de votre photo qui est semble nette par rapport à celle qui est floue.

Le but est d’obtenir ce genre de photos :

Impacts de l’ouverture sur vos photos

Dans cette partie, nous allons passer en revue toutes les autres façons dont l’ouverture influe sur vos images, et voir pourquoi chacune d’entre elles est importante.

Avant d’entrer dans les détails, voici une liste rapide de tout ce que l’ouverture affecte en photographie :

• L’exposition de vos photos et la profondeur de champ (comme déjà vu).
• La perte de netteté due à la diffraction
• La perte de netteté due à la qualité de l’objectif
• L’effets d’étoile sur les lumières vives
• La visibilité des grains de poussière du capteur de l’appareil photo
• L’effet de flou en arrière-plan
• Le décalage de la mise au point (sur certains objectifs)
• La capacité de mise au point en cas de faible luminosité (dans certaines conditions)

L’effet négatif de la diffraction

Si vous êtes un photographe de paysage qui veut que tout soit aussi net que possible, vous pouvez vous dire que vous devriez utiliser des ouvertures comme f/22 ou f/32 pour obtenir une profondeur de champ maximale. Mais, avec des ouverture aussi petites on a de la diffraction.

« Ah, oui, la fameuse diffraction aha, mais c’est quoi ?« 

Lorsque vous utilisez une ouverture minuscule comme f/32, vous comprimez littéralement la lumière qui passe à travers votre objectif. La diffraction se produit parce que l’objectif dirige la lumière à travers un trou très étroit, ce qui entraîne le croisement des faisceaux lumineux, ils finissent par interférer entre eux, devenant de plus en plus floue, ce qui se traduit par des photos bien moins nettes et une perte de qualité.

L’ouverture à laquelle la diffraction devient un problème dépend d’un certain nombre de facteurs, notamment de la taille du capteur de votre appareil photo et de la taille de votre photo finale.

Sur 24×36 on peut voir les premiers signes de diffraction à f/8, mais ce n’est généralement pas suffisant pour être gênant. Vous pouvez utiliser des ouvertures encore plus petites, comme f/11 et f/16 (notamment utile quand vous avez un premier plan proche en photo de paysage).

Globalement, essayez d’éviter f/22 ou plus petit, vous perdrez trop de détails, la profondeur de champ peut être plus importante, avec une plus grande partie de la scène mise au point, mais les détails ne seront pas aussi nets.

La diffraction n’est pas nécessairement un problème majeur, mais elle existe. N’ayez pas peur de prendre des photos à f/11 ou f/16 simplement parce que vous perdez un peu de netteté. Dans de nombreux cas, la profondeur de champ supplémentaire en vaut la peine. D’ailleurs certains photographes prennent des photos à f/22 ou plus petit et se foutent de la diffraction.

Remarque : si votre appareil photo est doté d’un capteur plus petit, la diffraction apparaîtra plus tôt. Sur les capteurs APS-C, divisez tous ces chiffres par 1,5. Sur les appareils Micro Quatre-Tiers (comme ceux d’Olympus et de Panasonic), divisez tous ces chiffres par 2. En d’autres termes, je ne recommande pas d’utiliser f/11 avec un appareil Micro Quatre-Tiers, car cela équivaut à f/22 avec un appareil 24×36.

Aberrations de l’objectif

Pour une raison ou une autre, tout le monde veut prendre des photos nettes ! L’un des moyens d’y parvenir est de minimiser la visibilité des aberrations de l’objectif.

Bien que la plupart des problèmes photographiques soient dus à une erreur de l’utilisateur (mise au point manquée, exposition incorrecte ou composition gênante), les aberrations de l’objectif sont entièrement dues à votre équipement. Il s’agit de problèmes optiques que vous remarquerez avec n’importe quel objectif, bien que certains objectifs soient meilleurs que d’autres. Ces problèmes optiques impacts vos photos.

Prenons l’exemple ci-dessous :

Dans la version recadrée et agrandie, la plupart des lumières ont l’air étalées plutôt que parfaitement rondes. De plus, l’image n’est pas très nette. C’est l’aberration de l’objectif qui est à l’œuvre ! Les lumières n’étaient pas aussi floues dans la réalité.

Il est probable que votre objectif soit plus flou à certaines ouvertures qu’à d’autres (je vous parle du sweet spot en fin d’article), et il est presque toujours plus flou dans les coins de l’image qu’au centre. Cela est dû aux aberrations de l’objectif.

Les aberrations peuvent se présenter sous différentes formes : vignettage, aberration de sphéricité, courbure de champ, coma, distorsion, franges de couleur, etc. Je ne vais pas les détailler (ça demanderait un article à chaque fois) mais il est plus important de savoir pourquoi les aberrations se produisent, et comment votre réglage d’ouverture peut les réduire.

« Alors pourquoi les aberrations se produisent ?« 

Car la conception d’un objectif est extrêmement complexe. Lorsque le fabricant corrige un problème, un autre a tendance à apparaître. Les objectifs actuels ne sont pas comme moi (ils ne sont pas parfaits !). Ils ont tendance à bien fonctionner au centre de la photo, mais les choses se gâtent sur les bords. En effet, les objectifs sont particulièrement difficiles à concevoir dans les coins.

L’ouverture bloque la lumière transmise par les bords de l’objectif. Mais cela n’entraîne pas des coins noirs sur vos photos, car la zone centrale d’un objectif peut transmettre de la lumière aux bords du capteur de votre appareil photo (voir schéma ci-dessous pour mieux comprendre).

Au fur et à mesure que l’ouverture se referme, de plus en plus de lumière provenant des côtés de l’objectif est bloquée et n’atteint jamais le capteur de l’appareil photo. Seule la lumière provenant de la zone centrale passera et formera votre photo.

Or comme le montre le schéma d’avant, cette zone centrale est beaucoup plus facile à concevoir pour les fabricants d’appareils photo. La finalité est que vos photos présenteront moins d’aberrations à des ouvertures de plus en plus petites.

Remarque : certains types d’aberrations ne changent pas beaucoup lorsque vous diminuez l’ouverture (et peuvent même s’aggraver légèrement) comme l’aberration chromatique. En effet, une petite ouverture ne réduit pas par magie les aberrations, elle bloque simplement la lumière qui passe par les bords de l’objectif. Donc, si les bords ne sont pas la source du problème, vous ne verrez pas d’amélioration en réduisant l’ouverture.

Effets d’étoile et de soleil

L’effet de soleil en étoile, ou effet starburst ou effet sunburst, est un petit effet sympa que l’on peut faire sur ses photos où le soleil est visible dans le cadre.

On obtient ce type d’effet en fermant très petit comme f/16, et s’aider du rebord d’un élément peut nous aider à rendre le soleil plus petit et obtenir cet effet d’étoile.

Par ailleurs, l’effet de starburst est différent d’un objectif à l’autre. Tout dépend du nombre de lames du diaphragme. Vous obtenez toujours un nombre pair de rayons de soleil si vous avez un nombre pair de lames. En revanche, si votre objectif a un nombre impair de lames d’ouverture, vous obtiendrez le double de rayons de soleil.

Par exemple, si le diaphragme de votre objectif a 8 lamelles, vous obtiendrez 8 rayons de soleil. Mais si votre objectif a 5 lamelles à son diaphragme, vous obtiendrez… 10 rayons !

Cela peut paraître étrange, mais la raison en est en fait très simple. Dans les objectifs ayant un nombre pair de lamelles (et une conception entièrement symétrique), la moitié des rayons se superposent à l’autre moitié. Vous ne les voyez donc pas tous sur votre photo finale (voir schémas ci-dessous).

La plupart des objectifs Nikon ont sept ou neuf lamelles d’ouverture, ce qui donne respectivement 14 et 18 rayons de soleil. La plupart des objectifs Canon ont 8 lamelles d’ouverture, ce qui donne 8 rayons de soleil.

Ce n’est pas seulement le nombre de lamelles qui compte, mais aussi leur forme. Certaines lamelles sont arrondies (ce qui permet d’obtenir un arrière-plan flou plus agréable), tandis que d’autres sont droites. Si votre objectif est de capturer de belles étoiles, les lames de diaphragme droites produisent généralement des rayons plus définis. Là encore, certains objectifs sont meilleurs que d’autres, testez donc tous vos objectifs.

Enfin, il y a un dernier effet. Lorsque vous photographiez face au soleil, vous pouvez obtenir un effet de flare (ou de reflet, en français) dans vos photos. En fonction de l’ouverture choisie, la taille et la forme de ce reflet peuvent varier légèrement.

Petite ouverture et éléments indésirables

Lorsque vous photographiez à travers des éléments tels que des clôtures, des fenêtres sales, des plantes et même des gouttes d’eau sur votre objectif, vous serez probablement déçu par les photos prises avec une petite ouverture.

Les petites ouvertures telles que f/11 et f/16 offrent une profondeur de champ tellement importante que vous risquez d’inclure accidentellement des éléments que vous ne souhaitez pas voir mis au point ! Par exemple, si vous photographiez une chute d’eau ou l’océan, une ouverture de f/16 peut transformer une minuscule gouttelette d’eau sur votre objectif en une tache distincte et laide. Dans de tels cas, il est préférable d’utiliser une plus grande ouverture (comme f/5,6) afin de capturer la goutte d’eau si floue qu’elle n’apparaît même pas dans la photo.

« Je pourrais aussi simplement essuyer la goutte d’eau ?« 

Oui, c’est vrai. Mais ce n’est pas possible si vous photographiez à travers une fenêtre sale par exemple.

L’utilisation de petites ouvertures de rendra aussi les taches de poussière dans le capteur de votre appareil photo plus visibles. Malheureusement, lorsque vous changez d’objectif, ce phénomène est très fréquent. Les grains de poussière sur le capteur de votre appareil photo apparaîtront très clairement à de petites ouvertures comme f/16, même s’ils sont invisibles à une plus grande ouverture, comme f/4.

Si vous photographiez quelque chose d’uniforme, comme un ciel bleu, faites particulièrement attention, car ces taches peuvent être très visibles si vous décidez de réduire l’ouverture.

Vous pouvez aussi les enlever dans des logiciels de post-traitement comme Photoshop ou Lightroom, même si cela peut être ennuyeux si vous devez en éliminer des dizaines sur une seule photo. C’est pourquoi vous devez toujours essayer de garder le capteur de votre appareil photo propre.

Modifications de votre bokeh

Le bokeh désigne couramment le flou en arrière-plan (même si comme on l’a vu, tout ce qui n’est pas sur le plan net fait parti du bokeh). Si vous prenez beaucoup de portraits, de photos macro ou de photos d’animaux sauvages, vous vous retrouverez souvent avec des arrière-plans flous. Différents réglages d’ouverture modifieront la forme de votre arrière-plan flou.

Le flou d’arrière-plan de vos photos prend toujours la forme de votre ouverture. Mais il existe aussi des filtres qui permettent de changer la forme du bokeh.

Sur certains objectifs, les lames d’ouverture changent légèrement de forme lorsqu’elles s’ouvrent et se ferment. Les grandes ouvertures (telles que f/1,8) présentent souvent un flou d’arrière-plan plus rond que les petites ouvertures. Vous obtiendrez également plus de flou d’arrière-plan à grande ouverture, car la profondeur de champ est plus faible.

Si le bokeh est quelque chose d’important pour vous, testez vos objectifs. Prenez quelques photos floue avec des petites lumières (comme des guirlandes ou les lumières de la ville), en utilisant à chaque fois un réglage d’ouverture différent, et voyez laquelle est la meilleure. Généralement il s’agira de l’ouverture la plus large de l’objectif qui crée des formes plus rondes, mais pas toujours.

Problèmes de décalage de la mise au point

Avec certains objectifs, même si vous êtes en mise au point manuelle et que vous ne bougez pas la bague de mise au point, votre point de mise au point peut changer lorsque vous utilisez des ouvertures de plus en plus petites.

« Comment je sais si mon objectif a un problème de décalage de la mise au point ?« 

1. Placez votre appareil photo sur un trépied et réglez votre objectif sur la mise au point manuelle ;
2. trouvez un objet avec de petits détails qui s’étendent vers l’arrière et faites la mise au point au centre de cet objet (une table avec une nappe fonctionne bien) ;
3. prenez une photo test et agrandissez-la, vous devez voir des parties nettes et des parties un peu plus floues ;
4. prenez une photo à la plus grande ouverture de votre objectif, puis à des ouvertures de plus en plus petites, veillez à ne pas déplacer la bague de mise au point et vérifiez que vous utilisez la mise au point manuelle ;
5. sur votre ordinateur, zoomez à 100 % sur ces photos et observez si le plan de mise au point le plus net se déplace de plus en plus vers l’arrière au fur et à mesure que vous réduisez l’ouverture, plus il se déplace, plus votre problème de décalage de mise au point est grave.

Si votre objectif présente des niveaux extrêmes de décalage de la mise au point, vous devez les compenser :

• Si vous utilisez l’ouverture la plus grande, faites la mise au point normalement, un décalage léger ne se verra pas.
• Au fur et à mesure que vous réduisez l’ouverture, veillez à régler d’abord l’ouverture, puis la mise au point (au lieu de faire la mise au point en premier). Sur les reflex numériques, faîtes la mise au point en mode live view, car le viseur des reflex numériques effectue toujours la mise au point à l’ouverture la plus grande. Les utilisateurs d’appareils photo sans miroir n’ont pas à s’en préoccuper.
• Avec de petites ouvertures comme f/8 et au-delà, votre profondeur de champ sera suffisamment grande pour masquer tout problème de décalage de mise au point, alors faites la mise au point normalement.

Facilité de mise au point

Le système de mise au point automatique (autofocus) de votre appareil photo ne fonctionne pas bien s’il ne reçoit pas beaucoup de lumière. Par conséquent, si vous utilisez un objectif bon marché comme un 70-300 mm f/4,5-5,6, la plus grande ouverture n’est pas assez lumineuse pour recueillir beaucoup de lumière, et la mise au point dans l’obscurité peut s’en trouver affectée.

C’est en partie pour cette raison que de nombreux photographes professionnels utilisent un objectif plus coûteux, comme un 70-200 mm f/2,8. Vous bénéficierez également d’un viseur plus lumineux (sur un reflex numérique) ou moins bruyant (sur un appareil photo sans miroir) si votre objectif a une grande ouverture maximale. Si vous prenez souvent des photos en basse lumière, cela peut faciliter la mise au point et la composition de vos images.

Tableau synthétique sur l’ouverture

Conclusion

Cet article contient beaucoup d’informations et vous devrez sans doute le relire plusieurs fois pour vous en imprégner. La pratique est votre meilleure amie. Sortez, prenez des photos et familiarisez-vous avec l’ouverture.

Trouvez quelque chose de spectaculaire à photographier et mettez vos nouvelles connaissances en pratique. Plus vous prendrez de photos, plus vous apprendrez. Aperture ne fait pas exception à la règle.

Moi je vous laisse ici à votre ouverture, et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

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