25 mai 2023

Qu’est-ce que les ISO en photographie, le guide complet

Par Gaëtan Berthouly

25 mai 2023


« La connaissance, c’est le pouvoir ». Vous avez peut-être déjà entendu cette maxime, et elle s’applique particulièrement bien en photographie. Et notamment aux ISO !

Quand comprenez vous aurez compris ce qu’est la sensibilité ISO et comment ça fonctionne, vous améliorez la qualité de vos photos, vous gagnez en confiance et vous créez des compositions plus artistiques. Et vous ne laisserez plus jamais l’appareil photo prendre des décisions à votre place, vous reprenez le contrôle, ce qui permet de mettre de l’intention dans vos photos.

Mais, en photo, comme toujours : c’est une histoire de compromis. Vous devez donc être conscient des conséquences liées à l’utilisation des ISO.

Dans cet article, on va voir ensemble quand augmenter ses ISO, quand les diminuer, qu’est-ce que les ISO, les stops d’ISO, comment ça fonctionne, les effets secondaires des ISO, des repères de réglages d’ISO et plein d’autres trucs encore !

En avant Guingamp !

Les bases de la photographie vous intéressent ?

Qu’est-ce que l’ISO en photographie ?

« Les ISO », « l’ISO » ou « la sensibilité ISO » en photographie peut être décrit comme un moyen d’augmenter artificiellement l’information lumineuse capturée par le capteur de votre appareil photo.

Visuellement,

  • si vous augmentez les ISO (et donc augmentez l’exposition) vous allez éclaircir la photo ;
  • si vous diminuez les ISO (et donc réduisez l’exposition) vous allez assombrir la photo.

Les ISO font partis du triangle d’exposition, avec ses copains l’ouverture et le temps de pose.

Mais ceci dit il existe une nuance importante. Contrairement au temps de pose et à l’ouverture, la sensibilité ISO NE modifie PAS la quantité de lumière entrant dans l’appareil photo. Il détermine plutôt la manière dont l’appareil photo traite cette quantité de lumière déjà définie par l’ouverture et le temps de pose.

Je vous dis ça, car on lit souvent que l’ISO définit la sensibilité du capteur. Mais c’est un abus de langage, la capteur n’est pas plus sensible à la lumière quand on augmente les ISO, c’est le signal (= la lumière) qui est amplifié.

Exercice

Réalisez des prises de vue avec différentes différents niveaux d’ISO pour une même ouverture et temps de pose (mettez-vous en mode manuel), puis zoomez sur les photos pour voir comment l’exposition change.

Pourquoi utiliser la sensibilité ISO ?

La sensibilité ISO est utile car elle donne aux photographes une option supplémentaire pour régler l’exposition, cela permet d’avoir plus de possibilités techniques et artistiques.

Plus de possibilités techniques

Nous utilisons la sensibilité ISO parce que les deux paramètres d’exposition de base, le temps de pose et l’ouverture, n’offrent pas une marge de manœuvre suffisante pour créer une exposition correcte dans toutes les circonstances, notamment en basse luminosité.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/cinq-bougies-allumees-sur-des-cages-1652303/

Plus de possibilités artistiques

Le temps de pose et l’ouverture peuvent avoir des effets secondaires qu’on ne souhaite pas sur notre photo :

  • allonger le temps de pose peut provoquer du flou de mouvement et/ou de bougé, augmenter les ISO peut permettre de raccourcir le temps de pose et d’avoir une photo plus nette ;
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-sautant-par-dessus-une-cloture-blanche-1030794/
  • agrandir l’ouverture rétrécit la profondeur de champ et réduit donc la netteté acceptable de notre photo, augmenter les ISO peut permettre de fermer plus l’ouverture et d’augmenter la zone de netteté acceptable.
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/vue-panoramique-sur-les-montagnes-enneigees-2686558/

Bref, les ISO permettent donc un peu plus de flexibilité dans nos effets et notre exposition, même si cela peut rendre la photo granuleuse à cause du bruit numérique engendré (j’y reviendrai plus tard).

Fonctionnement des ISO

Pour faire simple, l’ISO en photographie fonctionne de la manière suivante :

  1. Le capteur de l’appareil photo capte une quantité de lumière qui dépend de l’ouverture de l’objectif et de la durée d’exposition du capteur que l’on définit grâce au temps de pose. Si on règle le temps de pose (ou vitesse d’obturation) pendant 1 seconde, le capteur est exposé pendant 1 seconde. Cette information lumineuse est également connue sous le nom de « signal ».
  2. Lorsque cette lumière (ou signal) est reçue, l’ISO joue un rôle dans son interprétation. Cette interprétation est liée à l’amplification de cette lumière reçue.
  3. Lorsque l’ISO amplifie ce signal/lumière, l’image finale sera plus lumineuse, mais elle commencera à générer progressivement plus de bruit numérique au fur et à mesure que vous augmentez l’ISO (mais je vous en reparlerai plus tard).

Donc, à de faibles valeurs ISO, l’appareil photo a besoin de plus de lumière (signal) pour produire une photo exposée correctement. À des valeurs ISO élevées, l’appareil photo a besoin de moins de lumière (signal) pour produire cette même photo exposée correctement.

Quelle est la différence entre ISO, temps de pose et ouverture ?

Comme je vous le disais, la sensibilité ISO fait partie du triangle d’exposition, composé de l’ouverture et du temps de pose, mais quelles sont les différences entre ces 3 paramètres ?

Temps de pose

Il s’agit du temps pendant lequel l’obturateur de votre appareil photo est ouvert lors de la prise de la photo. Vous pouvez aussi entendre parler de « vitesse d’obturation », mais rigoureusement c’est un temps de pose.

  • Un temps de pose court (par exemple, 1/250 s) permet de figer plus facilement le mouvement, limite le flou de bougé et convient mieux aux situations de fort éclairage;
  • un temps de pose long (par exemple, 1 seconde) convient mieux aux situations de faible éclairage ou lorsque vous souhaitez créer une impression de mouvement dans votre photo (par exemple, des traînées de lumière provenant des phares d’une voiture) et que vous n’êtes pas gêné par le « flou de bougé » (ou que vous êtes sur trépied).

Voir mon article sur le temps de pose.

Voir mon article sur le flou de bougé.

Voir mon article sur le mouvement intentionnel de l’appareil photo.

Ouverture

L’ouverture fait référence à la largeur du diaphragme de votre appareil photo lors de la prise de vue.

  • Une ouverture plus grande (par exemple, f/2,8) permet à plus de lumière de pénétrer, ce qui est utile dans les situations de faible luminosité, mais a également pour effet de rendre l’arrière-plan et le premier plan plus flou à cause de la réduction de la profondeur de champ ;
  • une ouverture plus étroite (par exemple, f/16) permet de conserver une grande zone de netteté acceptable grâce à une plus grande profondeur de champ, mais ne laisse pas entrer autant de lumière, ce qui est préférable pour les scènes bien éclairées.

Voir mon article sur la profondeur de champ.

Historique de la norme ISO en photographie

Depuis le développement de l’émulsion photographique, différents pays ont essayé d’appliquer des normes. Les photographes savaient ainsi à quelle sensibilité de la pellicule ils pouvaient s’attendre. De nombreuses entreprises et institutions se sont efforcées de mettre au point une méthode permettant de classer leurs films de la manière la plus simple possible. C’est ainsi que l’on a commencé à essayer de déterminer ce que l’on appelle la vitesse des films indiquant la sensibilité du film d’un appareil photo à la lumière. La vitesse du film définit la relation entre l’exposition à la lumière et la luminosité de l’image. Un film rapide a besoin de moins de lumière qu’un film lent pour produire une image de même luminosité

De nombreuses normes ont été élaborées avant d’aboutir à ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’ISO en photographie, voici les plus notables :

  • Hurter et Driffield – Ces deux personnes ont travaillé sur la sensibilité de l’émulsion depuis 1890. C’était la norme jusqu’en 1928. Leur système comportait un système inverse de classification et d’exposition : plus le nombre est élevé, plus l’exposition de l’émulsion est faible.
  • GOST – À partir de 1928, l’Union soviétique a utilisé cette norme jusqu’en 1951. Elle l’a ensuite remplacé par le système GOST, qui était la version orientale de l’ASA.
  • DIN – Deutsches Institut für Normung a été introduit en 1934. Il utilise des degrés pour la classification. Un changement de 3° doublait ou réduisait de moitié la sensibilité. Avant la normalisation internationale, la lumière était mesurée par DIN (en Allemagne).
  • ASA – American Standards Association (Association américaine de normalisation) a été créée en 1943 et utilisée aux États-Unis. L’indice ASA est indiqué sous forme de chiffre sur les boîtes de films et dans les spécifications des appareils photo numériques. Le système d’évaluation ASA est légèrement différent du système ISO. L’échelle ASA commence à 0, ce qui correspond à la sensibilité à la lumière d’un film très lent, et va jusqu’à 30 000, ce qui correspond à la sensibilité à la lumière d’un film très rapide. Une échelle linéaire montre que 400 ASA est deux fois plus rapide que 200 ASA, et que 100 ASA est deux fois moins rapide que 200 ASA. Ces classifications de films ont été conservées lorsque le monde a adopté la norme photographique ISO en 1988.

En 1974, les normes de vitesse de film précédemment utilisées, ASA et DIN, ont été combinées en normes ISO. Et en 1988, l’organisme ISO a finalement établi la norme ISO photo.

Remarque

ISO tire son nom de « International Standards Organization » (l’Organisation internationale de normalisation en bon français). C’est un organisme international non gouvernemental composé de représentants de divers organismes nationaux de normalisation. En gros ce sont des gens qui s’amusent à publier des normes. Vous pouvez retrouver des normes ISO de technologie, de produits et dans divers domaines (et la photographie en fait partie !). Elle a été créée en 1947 et a son siège à Genève, en Suisse.

Mais techniquement il n’y a pas de lien direct entre les ISO et cette organisation. Car l’Organisation internationale de normalisation a des noms différents selon les langues. Mais pour faciliter les choses, elle a donc adopté l’acronyme « ISO » conçu pour être utilisé dans toutes les langues.

Bien qu’à l’origine, l’ISO ne définissait que la sensibilité des pellicules, elle a ensuite été adoptée par les fabricants d’appareils photo numériques dans le but de maintenir des niveaux de luminosité similaires à ceux des pellicules.

Aujourd’hui, nous disposons d’une norme pour les appareils photo numériques (ISO 12232:2019), d’une autre pour les films négatifs couleur (ISO 5800:2001) et d’une autre pour les films négatifs noir et blanc (ISO 6:1993).

Les fabricants d’appareils photo ne donnent pas tous ces détails pour simplifier les choses. Ils se contentent d’utiliser le nom ISO et de mentionner la gamme de sensibilités ISO que l’appareil peut atteindre.

Stops d’ISO

La valeur ISO peut être mesurée en stops. Ça fonctionne sur le même principe que pour les stops de temps de pose et d’ouverture :

  • +1 stop d’ISO double la quantité de lumière (X2) ;
  • 1 stop d’ISO divise par 2 la quantité de lumière (/2).

Voir mon article sur les stops.

Remarque

Je parle de quantité de lumière pour simplifier, mais comme on l’a déjà vu, il ne s’agit pas de quantité de lumière physiquement capturée, c’est une amplification du signal.
  • Donc, une valeur ISO plus faible diminue l’exposition, ce qui se traduit visuellement par une photo plus sombre (pour une ouverture et un temps de pose inchangés),
  • et une valeur ISO plus élevée augmente l’exposition, ce qui se traduit visuellement par une photo plus claire (pour une ouverture et un temps de pose inchangés).

La valeur ISO commence le plus souvent à 100 ISO. Il s’agit du réglage le plus bas, également appelé ISO de base. Le palier suivant est 200 ISO (+1 stop, donc deux fois plus lumineux que 100 ISO), puis ISO 400 (+1 stop, deux fois plus lumineux que ISO 200) etc. Et donc entre 100 ISO et 400 ISO il y a 2 stops d’écart et donc 4 fois plus de lumière (2×2). 400 ISO est donc 4 fois plus lumineux qu’à 100 ISO.

ISO de base

L’ISO natif le plus bas de votre appareil photo est votre « ISO de base ». Chaque appareil photo possède une valeur ISO de base qui permet d’obtenir la meilleure qualité d’image possible, avec très peu de bruit visible à l’image.

Ces valeurs ISO varient selon les fabricants d’appareils photo. Par exemple, Certains anciens reflex numériques et un certain nombre d’appareils photo modernes, comme le Fuji X-T2, ou encore les appareils photo Nikon, comme le NikonD5100, ont ISO de base à 200.

Alors que la plupart des appareils photo numériques modernes ont une sensibilité de base de 100 ISO (comme les appareils photo Canon par exemple)

Idéalement, vous devriez toujours essayer de vous en tenir à l’ISO de base pour obtenir la meilleure qualité d’image possible. La sensibilité ISO de base est la sensibilité non amplifiée du capteur de votre appareil photo. C’est le réglage recommandé lorsque la lumière est suffisante dans la scène.

Mais en pratique, ce n’est pas toujours possible de s’en tenir à l’ISO de base, notamment lorsque vous travaillez dans des conditions de faible luminosité (j’y reviendrai plus tard).
Schéma stops d’ISO

Lors du réglage de la sensibilité ISO, la plupart des appareils photo offrent une plus grande précision que le simple stop (comme sur le schéma ci-dessus), vous pouvez généralement régler vos ISO par 1/3 de stop. Un coup de roue crantée = 1/3 de stop.

Par exemple, voici une série avec des écarts d’1/3 de stop entre chaque valeur à chaque fois :

100 ISO – 125 15 ISO – 160 ISO – 200 ISO – 250 ISO – 320 ISO – 400 ISO.

Entre 100 et 200 ISO il y a 1 stop d’écart, entre 200 ISO et 400 ISO il y a aussi 1 stop d’écart. Et donc entre 100 et 400 ISO, il y a 2 stops d’écart.

ISO natifs et ISO étendus

Pour retrouver les stop d’ISO c’est assez simple, il suffit de partir de 100 et multiplier par 2, c’est pourquoi la séquence ISO générale est la suivante :

100 (ISO faible) – 200 – 400 – 800 – 1600 – 3200 – 6400 (ISO élevé) etc

Cette plage de niveaux ISO est aussi connue sous le nom d’ISO natifs en photographie.

Mais certains appareils photo numériques permettent de régler des valeurs ISO plus élevées, comme, par exemple 25 600, 51 200 ou 102 400 ISO (Certains appareils spéciaux, comme le Canon ME20F-SH, sont capable d’aller parfois jusqu’à 4 000 000 ISO). Ils sont également conçus pour régler des valeurs ISO plus faibles, comme 50 ou 25 ISO. Ces valeurs ISO en dehors de la valeur ISO standard ou « native » sont appelées ISO « HI » et « LO » étendus.

« Trop bien !« 

Alors, à première vue, ça a l’air bien. Cependant, ces valeurs étendues sont complètement simulées et réduisent la qualité de l’image. Je vous recommande donc de les éviter.

Les ISO ne sont pas infinis, ils ont une limite réglable. Cette limite varie d’un appareil photo à l’autre. Pour vous donner un ordre d’idée, en général, on peut utiliser une valeur ISO allant jusqu’à 6400 – 25600 ISO natifs. Cela représente un gain potentiel de 6 à 8 stops. En d’autres termes, vous pouvez exposer correctement pour un environnement 64 à 256 fois plus sombre qu’avec le réglage de base (100 ISO).

Vous comprenez mieux la flexibilité qu’apporte les ISO maintenant !

Par ailleurs tous les appareils photos ne donnent pas les mêmes résultats en terme d’ISO. On parle souvent de performance des ISO ou de performance en basse luminosité (j’y reviendrai plus tard).

Effets secondaires de l’ISO

En photo, tout est une histoire de compromis : on a rien sans rien. L’augmentation de la sensibilité ISO a des effets sur la qualité de l’image, à des degrés divers selon les appareils. L’augmentation des ISO a 2 impacts majeurs :

  1. l’augmentation du bruit numérique ;
  2. la diminution de la plage dynamique.

Augmentation du bruit numérique

L’augmentation de la sensibilité ISO introduit plus de bruit dans une image. Une valeur ISO élevée produit plus de bruit (visuellement ça se traduit par un effet granuleux), alors qu’une valeur ISO plus faible donne une image lisse et sans taches (c’est le côté lisse du numérique).

En photographie, le bruit désigne la variation aléatoire des valeurs de luminosité ou de couleur dans une image. Il peut être causé par divers facteurs (augmentation des ISO, chaleur, interférences électriques, défauts du capteur).

Le bruit est la conséquence de l’augmentation de la charge électrique nécessaire pour augmenter le signal. Cela amplifie les variations de luminance et de couleur que vous ne pouvez pas voir autrement. Tout comme augmenter le son de votre radio peut révéler beaucoup de bruit en fond.

D’ailleurs, le bruit ne se voit pas forcément à première vue :

https://unsplash.com/fr/photos/7dCaILAayeU

Il faut généralement zoomer un peu :

Le bruit numérique se loge principalement dans les zones les plus sombres d’une photo. Parfois, au post-traitement, on peu décider d’éclaircir la photo, et c’est là qu’on révèle du bruit dans les zones sombres qui le cachaient auparavant : surprise !

Il existe deux types de bruit : le bruit de luminance et le bruit de chrominance.

Le bruit de luminance conserve une grande partie de la couleur d’origine car ce type de bruit n’affecte que la luminosité des pixels.

Le bruit de chrominance, quant à lui, ressemble à des taches colorées ou à du grain, et est en grande partie inesthétique. En effet, le bruit affecte la couleur des pixels plutôt que leur luminosité.

Voir mon article sur le bruit numérique.

Voir mon article sur les pixels chauds.

Remarque

On entend ou lit souvent qu’augmenter les ISO augmente le « grain » de la photo. Or en numérique, il s’agit de bruit numérique (le même qu’avec les camescope vidéo numérique). Le grain ne se produit qu’en argentique lors du processus de développement, dû à des réactions chimiques.

Si vous souhaitez avoir un effet de grain pour des raisons artistiques, émulez-le au post-traitement sur un logiciel de développement comme adobe Lightroom.

N’augmentez pas les ISO juste dans le but d’obtenir un effet granuleux, car des ISO plus élevés diminue la gamme dynamique et donc les détails capturés, cela diminue la qualité globale de la photo.

Utilisé avec parcimonie, le grain peut ajouter de la texture (à la peau notamment) et de la profondeur, donnant à une image un aspect organique et vintage.

Donc, retenez que lorsque vous augmentez l’exposition avec les ISO vous rendez aussi le bruit plus visible. Je dis « plus visible » car oui, en numérique, le bruit est toujours présent, c’est juste qu’il est plus ou moins visible en fonction des situations.

Par ailleurs, tous les capteurs des appareils photo ont un certain seuil de bruit, c’est-à-dire que pour une même valeur ISO certains produiront plus de bruit que l’autre (mais j’y reviendrai dans une autre partie).

Ne tombez pas dans le piège de ne jamais augmenter vos ISO, à part si vous comptez faire de grandes impressions, vous pouvez facilement augmenter vos ISO jusqu’à :

  • 800-1600 ISO sur APS-C (voire plus sur hybride) ;
  • 1600 – 300 ISO sur 24×36 (voire plus sur hybride).

Exercice bruit et ISO

Prenez une photo avec la sensibilité ISO la plus faible de votre appareil et une autre photo avec la même composition avec la sensibilité ISO la plus élevée de votre appareil, en changeant uniquement le temps de pose pour que les expositions restent exactement les mêmes.

Remarquez la différence de qualité entre les deux images. Importez vos photos sur votre ordinateur et regardez-les côte à côte.
Schéma récapitulatif ISO et bruit numérique.

Diminution de la plage dynamique

L’augmentation de la sensibilité ISO réduit également la plage dynamique.

À des valeurs ISO faibles, l’image aura une plage tonale plus large, et un meilleur contraste.

« Mais ça fait quoi d’avoir une plage dynamique plus large ?« 

Une plage dynamique plus large signifie qu’on va pouvoir enregistrer plus d’informations et de détails dans les zones les plus claires et sombres en même temps. Ce qui permet d’afficher une plus grande gamme de tons et de couleurs dans votre photo, ce qui donne des photos plus détaillées et nettes (donc d’une qualité supérieure).

Typiquement, un coucher de soleil dispose d’une très large dynamique. Tellement large qu’il est impossible pour un appareil photo d’enregistrer tous les détails en une seule photo.

Dans l’exemple ci-dessous, le photographe a décidé de jouer sur l’effet silhouette, et d’exposer pour les hautes lumières, sacrifiant les détails dans les ombres (c’est un excellent stratagème !).

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/vue-panoramique-sur-l-ocean-a-l-aube-2144922/

Par ailleurs, le fait d’avoir ses ISO bas vous permettra aussi de capturer plus d’informations en RAW, ce qui vous donnera la plus grande souplesse en matière de post-traitement.

Globalement retenez que :

ISO plus bas = sensibilité plus faible = photos de meilleure qualité

À par pour les situation de très basse luminosité, comme l’astrophotographie, on conseille de maintenir les niveaux ISO aussi bas que possible.

Donc globalement, plus les ISO sont bas, plus la netteté et la qualité de la photo sont préservées (si l’exposition est correcte).

Est-ce que je dois toujours garder mes ISO au plus du coup ?

Non.

Pour nuancer mes propos juste avant, rappelez-vous qu’il vaut mieux une photo avec un peu de bruit qu’une photo totalement inexploitable. En effet, si il est possible de réduire un peu le bruit au post-traitement, il est pratiquement impossible de corriger le flou.

  • Donc, si le réglage de votre temps de pose introduit du flou de bougé dans l’image, il est préférable de régler une sensibilité ISO plus élevée pour réduire son temps de pose et figer le mouvement.
  • De même, si le réglage de votre ouverture introduit trop de zone floue dans l’image, il est préférable de régler une sensibilité ISO plus élevée pour fermer l’ouverture et augmenter la zone de netteté acceptable.

Le but est de trouver le juste équilibre entre une sensibilité ISO aussi basse que possible, et le moins de flou (si c’est l’effet recherché), et la profondeur de champ la plus grande possible (si c’est l’effet recherché)

De plus, en fonction du support final sur lequel vous diffusez votre photo, le bruit n’est pas forcément très visible. Par exemple, si vous publiez sur Instagram, les photos sont souvent regardées en tout petit depuis un smartphone et rapidement. Alors qu’une impression grand format, affichée à une exposition, où les gens sont plus attentifs, le bruit sera plus visible (ça dépend aussi de la distance à laquelle la photo est regardée).

Un sujet immobile et un trépied aident à prendre des photos nettes et peu bruitées dans un environnement sombre grâce à un long temps de pose (attention au flou de mouvement cependant). Cela permet de prendre des photos avec une sensibilité de base de 100 ou même 200 ISO. Dans les scènes bien éclairées, vous pouvez même fermer un peu plus le diaphragme pour améliorer la netteté acceptable de votre photo.

Toutefois, ça fonctionne bien pour les paysages, mais moins pour les portraits ou les sujets en mouvement : vous ne feriez qu’augmenter votre nombre de photos floues et inexploitables. Dans ce cas, il est préférable d’utiliser une sensibilité ISO plus élevée.

Réduction du bruit

Il existe de nombreux logiciels spécialisés dans la réduction du bruit. De tels algorithmes sont également intégrés dans des outils de post-traitement populaires comme Lightroom.

Mais vous constaterez que ces logiciels ne font souvent que « lisser » le bruit. Une réduction excessive du bruit peut donner un effet de poupée de cire sur les visages par exemple. La réduction de bruit réduit les détails et la netteté d’une photo, comme le montre l’illustration ci-dessous (recadrée pour mieux montrer l’effet).

Effet de la réduction de bruit

Sur la première photo aucune réduction de bruit n’est appliquée. Sur la seconde j’ai appliquée la réduction de bruit de chrominance. Et sur la 3ème photo, en plus de la réduction de bruit de chrominance, j’ai rajouté la réduction de bruit de luminance.

On remarque que c’est surtout la réduction de bruit de luminance qui a tendance à lisser l’image. Sur Lightroom il existe un curseur détail qui permet de compenser ce lissage.

On peut par exemple rajouter de la netteté sur Adobe Lightroom pour compenser le lissage de la réduction de bruit.

Ces dernières années, les techniques de réduction du bruit numérique ont permis de réduire considérablement les niveaux de bruit dans les photographies numériques. Cependant, le bruit reste toujours un problème courant auquel tous les photographes doivent faire face. Et il est toujours difficile de supprimer des niveaux élevés de bruit ISO sans supprimer également des détails de l’image. C’est pourquoi il est généralement préférable de l’éviter dès le départ.

Les appareils photo disposent également de systèmes de réduction du bruit intégrés.

Quelques repères sur les réglages ISO

Je pense que si vous avez tout lu jusque là, il est évident pour vous maintenant qu’il faut utiliser une faible sensibilité ISO dans les environnements lumineux, et une sensibilité ISO plus élevée dans les environnements plus sombres. Mais pour être un peu plus précis, je vais vous donner quelques repères.

  • 100 – 200 ISO : journée extérieure ensoleillée / paysages avec trépied.
  • 200 – 400 ISO : temps ombragé / nuageux / en intérieur /lever et coucher de soleil / à l’intérieur près d’une fenêtre ou si la lumière est très bonne. Lorsque l’éclairage est encore bon, mais moins intense.
  • 400 – 800 ISO : flashs en intérieur / Intérieur bien éclairé
  • 400 – 3200 ISO : ville de nuit
  • 800 – 1600 ISO : Intérieurs avec un éclairage faible, semi-éclairé, sans source de lumière supplémentaire ou la nuit.
  • 800 – 3200 ISO : ciel étoilé / astrophotographie
  • 1600-8000 ISO : sports d’intérieur ou de nuit
  • 3200 – 6400 : Voie lactée
  • 3200 – 12800 ISO : très faible luminosité /basse lumière / éclairage à bougie
  • 200 – 6400 ISO : photo sportive

Rappel

En plus de la situation de luminosité, vous devez également prendre en compte les deux autres paramètres d’exposition (ouverture et temps de pose) et régler l’ISO en fonction des effets visuels que vous souhaitez enregistrer.

Quelques études de cas sur les réglages ISO

L’expérience sera votre meilleur professeur, mais en attendant, passons en revue quelques études de cas d’utilisation de l’ISO. Vous allez comprendre que ce n’est pas pour rien que votre appareil photo offre une si large gamme de réglages ISO.

Scénario 1 – Photographie de voyage à la lumière du jour

Vous utilisez un objectif 28-70 mm à 28 mm pour obtenir un champ de vision large et décent.

En plein jour, vous disposez de beaucoup de lumière. Pour les photos de rue et de voyage, vous souhaitez figer le mouvement des personnes à main levée. Vous devez donc choisir un temps de pose de 1/250 s ou plus court.

Vous choisissez une ouverture de f/5,6 car vous souhaitez que la majeure partie de votre image soit bien visible (d’une netteté acceptable).

Les valeurs basses, telles que 100 ISO, sont idéales pour les prises de vue en extérieur ensoleillé, c’est ce que vous utiliserez comme ISO. Mais malgré ce réglage bas, vous risquez la surexposition : compensez en raccourcissant votre temps de pose si nécessaire.

https://unsplash.com/fr/photos/oje6493WhC0

Scénario 2 – Photo de famille à l’intérieur

Vous vous trouvez dans une pièce modérément bien éclairée au cours de l’après-midi. Il y a un peu de lumière naturelle qui pénètre, mais clairement pas autant que dans le scénario précédent.

Vous utilisez le même objectif, mais cette fois vous le réglez à 50 mm pour remplir le cadre avec vos proches.

Vous ouvrez à f/4, car vous souhaitez que les deux personnes soient assez nette, mais que l’arrière-plan soit un peu flou (ça vous arrange car c’est un peu le bordel derrière, et ça permet de faire ressortir vos sujets).

À cette occasion, vous pouvez allonger légèrement votre temps de pose à 1/125s, car vous tiendrez votre appareil photo plus fermement et vos sujets prendront la pose, leur mouvement sera beaucoup plus léger.

Dans ces circonstances, visez une sensibilité ISO entre 400 et 800 (il peut arriver que vous soyez obligé de régler jusqu’à 1600 ISO). Ici, vous utiliserez l’ISO pour obtenir l’exposition correcte.

https://unsplash.com/fr/photos/oX9TTndhoTY

Scénario 3 – Spectacle musical nocturne

Vous êtes dans la fosse d’un concert en plein air. Les musiciens sont très bien éclairés, mais ils se déplacent rapidement. Vous choisissez d’utiliser un objectif long, un 85 mm à f/2, pour séparer l’un d’entre eux et surtout faire rentrer un maximum de lumière.

Vous êtes limité à un temps de pose de 1/400 s parce que vous voulez figer complètement leur mouvement.

Les lumières changent rapidement d’intensité. Vous décidez donc de saisir un moment où l’artiste que vous souhaitez photographier est très éclairé, et où l’arrière-plan est assez sombre.

Pour obtenir une exposition correcte de la personne, vous devez choisir un réglage ISO élevé. Ce réglage peut se situer entre 1600 et 4000 ISO. Vous obtiendrez beaucoup de bruit à l’arrière-plan, mais votre sujet sera exposé correctement.

https://unsplash.com/fr/photos/C1tnzdAmPE8

Scénario 4 – La faune et la flore par temps couvert

Vous décidez de partir à l’aventure et de photographier des oiseaux sauvages. Vous prenez votre objectif 100-400 mm, qui n’est pas rapide mais qui a une grande portée. Le temps est couvert. Il y a beaucoup de lumière, mais pas autant que si c’était la lumière directe du soleil. Cette lumière est diffuse et douce est plus belle sur les animaux (c’est aussi une lumière intéressante pour la photo de plante comme les fleurs).

Pour figer le mouvement d’un oiseau qui s’envole en plan serré, vous devez choisir un temps de pose très court. Au moins 1/1000s, mais cela peut aller jusqu’à 1/4000s.

Vous êtes limité par l’ouverture f/5.6 de votre objectif en cas de zoom avant.

Dans ce cas, vous devrez utiliser un réglage ISO plus élevé, de 800 à 1600 pour compenser le manque de lumière, et ça même en extérieur en plein jour.

https://unsplash.com/fr/photos/ic-13C3QhAI

Scénario 5 – Photographie de paysage au crépuscule

Vous êtes dans un champ, entouré d’un magnifique paysage montagneux ou peut-être que souhaitez photographiez la ligne d’horizon d’une ville. Vous souhaitez prendre une photo au crépuscule, dans la dernière lumière de la journée.

La lumière est faible, mais heureusement, vous avez un trépied. Cela signifie que vous pouvez prendre des photos de jour ou de nuit sans avoir à modifier votre sensibilité ISO, vous n’aurez pas de flou de bougé. Il vous suffit d’allonger votre temps de pose jusqu’à ce que vous obteniez l’exposition correcte.

En revanche, vous pouvez avoir du flou de mouvement en fonction de la vitesse de déplacement des éléments dans votre cadre. En cas de mouvement, vous devrez associer une valeur ISO élevée à un temps de pose court.

Pour ce type de prise de vue, vous jouerez principalement sur le temps de pose.

L’ouverture est fixée entre f/11 et f/16 pour une bonne zone de netteté acceptable sur l’ensemble de la scène.

La sensibilité ISO est fixée à 100, vous souhaitez obtenir la meilleure qualité et le plus de détails possibles en utilisant toute la plage dynamique de votre boîtier.

https://unsplash.com/fr/photos/SMdW5DIZ4ko

Scénario 6 : Astrophotographie de la Voie lactée

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/formation-rocheuse-pendant-la-nuit-167843/

Si vous souhaitez prendre des photos du ciel nocturne, un réglage ISO élevé est essentiel.

Pour photographier des étoiles nettes dans un paysage sombre, vous devrez augmenter la sensibilité ISO entre 3200 et 6400 ISO afin d’éviter un temps de pose trop long et des traînées d’étoiles.

Vous aurez beaucoup de bruit numérique, mais c’est inévitable pour ce type de photo. Le post-traitement sera très important.

Voir mon article sur la photographie de Voie lactée.

Voir mon article sur la photo de ciel étoilé.

Scénario 7 : photographie d’une salle de réception de mariage

https://unsplash.com/fr/photos/ToKSfdmznKg

Les mariages nécessitent souvent de prendre des photos dans des situations très différentes en l’espace de quelques heures : en extérieur sous une lumière vive ou en intérieur sous une lumière tamisée.

Parfois, vous n’avez pas d’autre choix que d’augmenter la sensibilité ISO entre 800 et 3200 ISO. C’est notamment le cas lors de la prise de vue d’événements tels que la réception de mariage, où vous devez disposer d’un temps de pose suffisamment court pour vous assurer que vos sujets ne sont pas flous.

Quelle sensibilité de l’appareil photo devez-vous utiliser ?

Les repères et les exemples de scénarios c’est bien, mais le mieux est de comprendre les principes sous-jacents.

Comprendre les ISO dans le triangle d’exposition

En photographie, l’ISO doit toujours être utilisé en relation avec l’ouverture et le temps de pose. Ces trois paramètres forment le triangle d’exposition et vous devez chercher à trouver un équilibre entre les trois en gardant à l’esprit la lumière de la scène et vos objectifs photographiques. Traitez chaque scène séparément et basez votre décision sur la qualité de la lumière et votre intention stylistique.

Le cas le plus fréquent c’est un manque de lumière qui vous oblige à augmenter vos ISO pour éviter le flou de bougé de l’appareil (car vous êtes à main levée) ou le flou (si le sujet est en mouvement rapide).

Par exemple, en considérant une valeur d’ouverture fixe, si vous voulez passer 1/100 s à 1/200 s (2 fois plus court), vous devez augmenter vos ISO d’un d’un stop (donc x 2, de 100 à 200 ISO par exemple) pour maintenir une exposition identique.

Évaluez la quantité de lumière dont vous disposez et déterminez l’ouverture et la vitesse d’obturation que vous souhaitez utiliser pour votre composition. Visez la valeur ISO la plus basse possible, mais n’excluez pas la possibilité de l’augmenter si nécessaire.

Quand utiliser une faible sensibilité ISO ?

Comme nous l’avons déjà vu, vous devriez toujours essayer de vous en tenir à la sensibilité ISO la plus basse (ISO de base) qui est généralement de 100 ou 200 ISO. 200 et 400 ISO sont également des valeurs ISO basses. Si la lumière est abondante (comme pour les paysages en plein jour) : vous pouvez utiliser n’importe quel temps de pose et ouverture. Et vous pouvez aussi vous régler sur une sensibilité ISO faible, et ainsi minimiser l’apparition du bruit autant que possible.

Même dans les environnements sombres ou peu éclairés, il est possible d’utiliser une faible sensibilité ISO grâce à au trépied (utile pour photographier des sujets statiques : natures mortes, aliments, certains paysages etc.). Dans ce cas, vous pouvez utiliser une faible sensibilité ISO et augmenter l’exposition en allongeant votre temps de pose car l’appareil photo ne bougera pas. Cependant, n’oubliez pas que tout ce qui bouge sera flou.

On l’oublie souvent aussi, mais au lieu d’augmenter les ISO on peut aussi rajouter artificiellement de la lumière avec des flashs ou des lumières continues.

Vous pouvez également vous en tenir à une faible sensibilité ISO dans des conditions de faible éclairage pour réaliser des photos créatives comme une photo de silhouette. Ou encore pendant l’heure bleue en utilisant une valeur ISO faible et une vitesse d’obturation très lente de plusieurs minutes.

Globalement, si vous n’avez pas besoin de rendre vos photos plus lumineuses, n’augmentez pas la sensibilité ISO.

Rappel

On ne sous-expose pas pour faire un low key, c’est la nature de la scène qui fait qu’une scène est high ou low key. L’exposition est un acte technique, par défaut, on cherche à obtenir une exposition correcte.

Pour résumer, voici les cas où vous devriez utiliser la sensibilité ISO de base :

  • Vous photographiez des paysages immobiles et votre appareil est monté sur un trépied ou que le temps est ensoleillé.
  • Vous photographiez des portraits sous une bonne lumière.
  • Vous photographiez un événement et vous avez beaucoup de lumière dans les fenêtres ou vous utilisez un flash.
  • Vous photographiez des produits avec un éclairage artificiel puissant.
  • L’exposition est correcte, et votre ouverture et votre temps de pose vous conviennent.

Quand utiliser une sensibilité ISO élevée ?

Même si l’idéal est d’utiliser des ISO bas, il y a de nombreuses occasions où un ISO élevé est nécessaire pour prendre une bonne photo. En effet, vous devez souvent lutter contre le flou de bougé, et vous devrez choisir entre une photo nette à un ISO élevé ou une photo floue à un ISO faible.

Pour résumer, voici les cas où vous devriez utiliser une sensibilité élevée (plus que la sensibilité de base) :

  • Lorsqu’un temps de pose court est nécessaire. La sensibilité ISO élevée permet des temps d’exposition plus courts. C’est l’idéal dans les situations de faible luminosité, car cela réduit les risques de flou dus au bougé de l’appareil.
  • Lorsque vous manquez de lumière pour que l’appareil photo puisse capturer une photo nette et exposer correctement, mais que vous ne voulez pas faire de compromis sur le temps de pose et l’ouverture.
  • À main levée en intérieur lorsque vous ne disposez pas de suffisamment de sources de lumière artificielle (flash, lumière continue…), ou que vous avez une lumière de fenêtre limitée (pendant une fête, par exemple), pour capturer l’instant sans introduire de flou.
  • La photographie des sujets en mouvement rapide, comme dans la photo d’oiseau, de sport, de faune, d’enfants, nécessitant un temps de pose de 1/500 s ou plus court, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur. Et d’autant plus dans des conditions d’éclairage imparfaites. Réduire le temps de pose seul sous-exposerait vos photos. Vous pouvez aussi compenser l’exposition en ouvrant votre diaphragme.
  • En extérieur lorsque la lumière ambiante n’est pas suffisante (en hiver, au crépuscule, la nuit, par temps pluvieux, etc.), pour capturer une scène sombre en un temps d’exposition relativement court.
  • En astrophotographie (Voie lactée, ciel étoilé) pour éviter d’utiliser un temps de pose trop longue pour éviter d’enregistrer les mouvements des étoiles, qui commencent à donner des traînées d’étoiles dès 20 secondes d’exposition, en fonction de votre distance focale. Par ailleurs, augmenter les ISO permet de limiter les pixels chauds dû à des très longues poses, ce qui finalement diminue le bruit.
  • Lorsque vous utilisez un objectif macro ou un téléobjectif sans trépied pour éviter le flou de bougé.
  • En macrophoto, on manque bien souvent de lumière dans ce type de photo.
  • Vous photographiez un événement sportif en intérieur, en particulier si votre sujet se déplace rapidement.
  • Vous photographiez un paysage sans trépied et vous avez besoin d’une grande profondeur de champ.
  • Vous photographiez des portraits dans une pièce sombre ou le soir/la nuit
  • Vous photographiez un concert dans l’obscurité.
  • Vous photographiez une galerie d’art, une église ou l’intérieur d’un bâtiment (vous pouvez également envisager d’utiliser un trépied, mais c’est souvent contraire aux règles).
  • Vous photographiez des animaux sauvages tôt le matin ou le soir (surtout si vous avez besoin d’un temps de pose court).
  • La photographie immobilière.

Vous aurez rarement besoin d’une valeur ISO supérieure à 6 400. Cependant, si vous vous spécialisez dans la photographie de nuit, envisagez d’investir dans un appareil photo avec une valeur ISO maximale plus élevée et de meilleure performances en basse lumière. Assurez-vous que votre appareil photo offre une plage native plus large et non des ISO étendus. Les valeurs ISO étendues produisent un bruit perceptible et des images de qualité très médiocre.

Remarque

L’utilisation d’un objectif rapide doté d’une grande ouverture maximale, comme f/1,8, vous permet de prendre des photos avec une sensibilité ISO plus faible que si vous utilisez un objectif doté d’une ouverture maximale de f/2,8.

Rappel

On ne surexpose pas pour faire un high key, c’est la nature de la scène qui fait qu’une scène est high ou low key. L’exposition est un acte technique, par défaut, on cherche à obtenir une exposition correcte.

La sensibilité ISO n’est qu’une des trois variables d’exposition. Si votre photo est trop sombre, vérifiez si vous pouvez ajuster l’ouverture ou le temps de pose avant d’envisager d’augmenter la sensibilité ISO.

Mais ce n’est pas toujours possible :

  • élargir l’ouverture réduit la profondeur de champ, d’autres fois, votre ouverture sera déjà à son maximum ;
  • et allonger le temps de pose risque de sacrifier la netteté, à moins que vous n’utilisiez un trépied solide et une technique appropriée.

En fin de compte, si vous évaluez la situation et que vous décidez qu’il est impossible d’élargir l’ouverture ou de réduire la vitesse d’obturation, il n’y a pas d’autre solution : vous devez augmenter la sensibilité ISO.

Une photo nette vaut mieux qu’une photo floue, même si vous devez utiliser une sensibilité ISO élevée pour y parvenir. En cas de bonne lumière, vous aurez peut-être du mal à obtenir une exposition détaillée à f/11. En cas de mauvaise lumière, vos photos seront certainement beaucoup, beaucoup trop sombres.

En cas de bonne lumière, vous aurez peut-être du mal à obtenir une exposition détaillée à f/11. En cas de mauvaise lumière, vos photos seront certainement beaucoup, beaucoup trop sombres.

Pour éviter le bruit, vous pouvez envisager d’allonger le temps de pose au lieu d’augmenter la sensibilité ISO. Mais si vous décidez d’opter pour cette solution, veillez à vous munir d’un trépied ou à utiliser une technique de prise de vue à main levée appropriée. Sinon, vous obtiendrez une image floue inexploitable.

Quelle est la meilleure sensibilité ISO ?

Je pense que vous l’avez compris maintenant, comme pour l’ouverture et le temps de pose, il n’existe pas de valeur ISO optimale à régler sur votre appareil photo, car elle dépend entièrement de la situation lumineuse et des effets visuels que vous souhaitez capturer.

La seule situation dans laquelle le meilleur ISO est clair est celle où il y a beaucoup de lumière sur une scène immobile (sans objets se déplaçant rapidement). Dans ce cas, vous utiliserez l’ISO de base (100 ou 200 selon votre appareil photo) pour obtenir des résultats de qualité optimale.

Où se trouve la sensibilité ISO sur mon appareil photo ?

Selon la marque et le modèle de votre appareil photo, il existe différentes manières de régler la sensibilité ISO.

Pour pouvoir modifier la sensibilité ISO, vous devez régler votre appareil photo sur le mode manuel (M) ou sur l’un des modes semi-automatiques (priorité à la vitesse d’obturation – S/Tv ou priorité à l’ouverture – A/Av) ou sur Programme (P).

  • Sur les appareils photo professionnels et les appareils photo grand public, il y a toujours un bouton séparé pour la sensibilité ISO. Dans un environnement professionnel où tout va très vite, il est nécessaire d’avoir un accès rapide aux ISO. Appuyez sur ce bouton tout en faisant tourner l’une des roues pour modifier votre réglage ISO. Si vous ne voyez pas de bouton étiqueté « ISO », il est toujours possible que votre appareil photo vous permette d’en programmer un pour effectuer cette tâche.
Exemple de bouton ISO dédié
  • D’autres appareils photo (très rare) peuvent être dotés d’une roue dédiée sur laquelle sont déjà indiqués les différents réglages ISO. Cela rend les choses encore plus faciles.
  • Sur les appareils photo reflex numériques et sans miroir d’entrée de gamme, le réglage est généralement caché dans un menu (éventuellement le « menu rapide Q ») ou accessible en appuyant simultanément sur deux boutons (ou une molette et un bouton), et trouver la section ISO. Une fois que vous l’avez trouvé, vous pouvez utiliser les boutons + et – pour augmenter ou diminuer la sensibilité ISO. Lorsque vous avez terminé, n’oubliez pas d’appuyer sur la touche Menu pour enregistrer vos modifications.
https://unsplash.com/fr/photos/vpxWeIUymjM
  • Sur les appareils photo compacts qui offrent un contrôle manuel, il se trouve également dans les menus.

Si votre appareil photo n’offre pas de contrôle manuel, il réglera également la sensibilité ISO automatiquement.

Remarque

De manière générale je vous déconseille de régler vos ISO en automatique, ils pourraient exploser par surprise et une fois chez vous, vous auriez toutes vos photos pleines de bruit

En cas de doute sur la manière de modifier le réglage ISO, reportez-vous au manuel de votre appareil photo.

Il est utile de savoir comment modifier rapidement votre réglage ISO, car il s’agit d’un paramètre que vous devrez probablement ajuster assez souvent, en particulier si vous photographiez dans des conditions de faible luminosité, sans trépied ni flash.

Remarque

Votre appareil photo peut être un excellent outil pédagogique pour apprendre la sensibilité ISO. Réglez l’appareil sur ISO automatique et regardez les informations pour voir quelle ISO a été enregistrée en fonction de l’ouverture et du temps de pose réglé, ainsi que de la luminosité. Cela vous aidera à comprendre la relation entre les situations réelles et la sensibilité ISO.

Améliorer la qualité de l’image

  1. Commencez par sélectionner l’ouverture qui vous permet d’obtenir la profondeur de champ souhaitée ;
  2. sélectionnez l’ISO de base (le plus bas possible, généralement 100 ou 200) ;
  3. réglez le temps de pose qui permet d’obtenir une exposition correcte (en mode priorité à l’ouverture, le temps de pose se réglera tout seul).

À partir de là, si l’objet est flou, raccourcissez progressivement le temps de pose. Réduisez jusqu’à ce qu’une image nette apparaisse.

Si votre sensibilité ISO devient trop élevée et que vous avez encore la possibilité d’utiliser une plus grande ouverture, ouvrez-la jusqu’à ce que la sensibilité ISO atteigne un niveau plus convenable (même si cela implique de sacrifier une partie de la profondeur de champ souhaitée).

En suivant ces étapes, vous obtiendrez à chaque fois une qualité d’image maximale. Vous trouverez l’équilibre idéal entre le bruit, le flou de bougé et la profondeur de champ.

Par ailleurs, la plupart des appareils photo disposent d’un réglage ISO automatique, avec la possibilité d’indiquer la sensibilité ISO maximale que vous êtes prêt à utiliser, de sorte que l’appareil photo ne dépasse pas cette limite.

Si vous voulez limiter la quantité de bruit dans une photo, réglez vos ISO maximum sur quelque chose comme ISO 800, 1600 ou 3200 (le mieux est de faire un test pour connaître vos limites).

L’inconvénient est que l’appareil photo commence à utiliser des temps de pose de plus en plus longs s’il atteint la limite d’ISO, ce qui entraîne une augmentation du flou de bougé.

Mais devinez quoi ? Vous pouvez aussi régler un temps de pose limite à ne pas dépasser (utile si vous photographiez un sujet qui se déplace rapidement pour être sûr d’obtenir des photos nettes, ou pour limiter le flou de bougé en fonction de votre distance focale).

Pour aller plus loin sur cette méthode, je vous conseille de lire mon article sur : Comment améliorer la netteté de ses photos avec deux réglages, un test et une règle.

Comment fonctionne la sensibilité ISO des appareils photo numériques

Neuf photographes sur dix vous diront que l’ISO fait référence à la sensibilité du capteur d’image. Cette explication est excellente à des fins d’illustration simplifiée, mais est inexacte.

Les ISO n’impacte pas techniquement la sensibilité du capteur numérique, ils déterminent plutôt l’amplification du signal, après la prise de vue. Cette amplification peut être analogique ou numérique, ou les deux à la fois.

Appareils photo à variation d’ISO

Canon

Dans les appareils photo à variation d’ISO, comme la plupart des modèles Canon, les stops ISO sont toujours amplifiés de manière analogique. Les tiers de stops sont amplifiés par un gain numérique. Cependant, comme le circuit n’est pas optimisé pour un niveau de gain fixe, mais variable, ces capteurs offrent généralement une plage dynamique moins bonne.

Nikon, Sony et Fujifilm

Les appareils photo à variation ISO constituent la majorité des appareils modernes sans miroir et DSLR, y compris la quasi-totalité des modèles Nikon, Sony et Fujifilm. Leur fonctionnement est légèrement différent.

Dans le cas de l’ISO de base (80 ou 100 sur la plupart des appareils photo), un gain analogique est appliqué, mais pas de gain numérique. L’image est donc aussi exempte de bruit que possible.

À chaque étape au-dessus de l’ISO de base, une amplification numérique est ajoutée, mais pas d’analogique. Cela augmente le bruit de fond, ce qui se traduit par un bruit plus visible. Toutefois, comme le système est optimisé pour un niveau donné d’amplification analogique, les appareils photo invariants par rapport à la sensibilité ISO sont en fait légèrement plus performants en termes de plage dynamique et de bruit dans des conditions de faible luminosité.

Appareils photo à double sensibilité ISO native

Certains appareils photo numériques modernes sont dotés d’une fonction dite de double sensibilité ISO native. Cela signifie essentiellement que ces appareils disposent de deux ISO de base (généralement 100 et 800 ISO).

  • En-dessous de 800 ISO, vous bénéficiez d’une amplification analogique de faible niveau, et d’un gain numérique supplémentaire au-delà de 100.
  • À 800 ISO, un autre niveau de gain analogique entre en jeu, supprimant le besoin d’un gain numérique de moindre qualité. Le bruit de fond est à nouveau abaissé.
  • À partir de 800, l’amplification numérique est à nouveau ajoutée, mais seulement à partir de 800. La qualité de l’image est donc meilleure à 800 qu’à 640 ou même 400.

Cette technologie constitue une avancée significative en matière de performances en basse lumière. Les appareils photo qui utilisent cette fonction sont assez rares aujourd’hui et sont principalement des caméras vidéo.

Les appareils Panasonic S1H, Panasonic GH5S et Fujifilm GFX100 ont récemment été dotés d’une double sensibilité ISO native.

ISO pour tous les appareils photo

Le seuil à partir duquel ce bruit commence à dégrader la qualité de l’image varie d’un appareil photo à l’autre. C’est ce qu’on appelle le rapport signal/bruit (plus il y a de signal par rapport au bruit, moins il y a de bruit visible). Plusieurs facteurs déterminent le rapport signal/bruit :

  • l’âge ;
  • la catégorie / le prix de l’appareil photo ;
  • le processeur ;
  • la taille ;
  • la technologie ;
  • le nombre de mégapixels.

On va voir quelques-uns de ces facteurs plus en détail ci-dessous.

L’âge et la technologie

Les performances ISO sont l’une des caractéristiques en constante évolution des appareils photo numériques. Chaque nouvelle génération d’appareils photo apporte des niveaux de bruit plus faibles, une plage dynamique plus élevée et de meilleures performances en basse lumière.

Par exemple, Les appareils photo des années 2020 offrent un avantage de 2 à 3 diaphragmes par rapport à leurs prédécesseurs d’il y a dix ans, grâce à l’évolution des logiciels et des capteurs.

La technologie des capteurs des appareils photo ne cesse de s’améliorer. Il y a dix ans, une sensibilité de 800 ISO pouvait entraîner d’énormes quantités de bruit sur les images (en fonction de l’appareil photo). Mais en 2021, vous pouvez photographier à 1600 ou 3200 ISO et obtenir des fichiers pratiquement exempts de bruit, à condition d’utiliser un appareil photo 24×36 doté de la dernière technologie de capteur et d’exposer correctement

La taille et le nombre de mégapixels du capteur

Étant donné que les petits capteurs reçoivent moins de lumière lorsqu’ils utilisent des objectifs ayant le même diaphragme, leurs niveaux de bruit ISO est également plus élevés.

Un appareil photo 24×36 de la même génération offre généralement des performances supérieures de 1 à 1,5 diaphragme à celles d’un modèle APS-C. Ce qui, à son tour, représente 0,5 diaphragme de moins que le modèle 24×36 (plein format). Ce qui, à son tour, représente une amélioration de 0,5 à 1 diaphragme par rapport à un appareil photo doté d’un capteur 4/3.

Imaginez qu’un capteur est comme une piscine et que les pixels sont la quantité de ballons de plage qui peuvent flotter dans cette piscine. Si vous ne disposez que de 100 ballons, vous pouvez mettre des ballons de taille plus importante dans la piscine. Si vous voulez mettre 1 000 ballons, vous devrez :

  • soit avoir une piscine plus grande,
  • soit utiliser des ballons plus petits.

C’est la même relation entre le nombre de pixels et la taille du capteur.

Un capteur est constitué de millions de minuscules récepteurs de lumière appelés photosites, et pour simplifier un photosite = un pixel. Pour ne pas avoir des nombre à rallonge, on exprime le nombre pixels produits en mégapixel (MP), 1 MP = un million de pixels.

Si vous avez deux capteurs de même taille, l’un de 12MP et l’autre de 24MP, le capteur de 12MP peut avoir des pixels plus grands que celui de 24MP. Or, plus le pixel est grand, mieux il capte la lumière, tout comme un ballon de plage peut contenir plus d’air s’il est plus grand.

Si vous souhaitez augmenter le nombre de pixels de 12MP à 24MP sans diminuer la taille des pixels, vous devez augmenter la taille physique du capteur. C’est comme avoir une piscine plus grande pour contenir plus de ballons de plage sans diminuer la taille des ballons. La taille du pixel par rapport à la taille du capteur s’appelle le pas du pixel (mesuré en microns).

Ainsi, lorsque vous augmentez votre sensibilité ISO, vous commencerez à obtenir du bruit à des sensibilités plus faibles avec un appareil photo compact ou un smartphone qu’avec un reflex numérique à grand capteur. L’image d’un appareil photo compact de 12MP peut sembler bruitée à 800 ISO, alors que l’image d’un reflex numérique 24×36 de 24MP peut présenter peu ou pas de bruit jusqu’à 3200 ISO (voire plus).

Voir mon article sur le fonctionnement d’un capteur.

La catégorie d’appareil photo (ou gamme de prix)

De manière générale générale, un appareil photo haut de gamme (plus cher) contrôle mieux le bruit dans la plage ISO supérieure qu’un appareil photo bas de gamme.

Un modèle bas de gamme, tel qu’un Canon Rebel, ne sera pas aussi performant qu’un modèle Canon de la série 7D (tous deux APS-C), même s’ils sont de la même génération. Ils ont également une taille de capteur identique, mais plus d’argent permet d’acheter une technologie plus sophistiquée.

La sensibilité ISO est-elle la même dans tous les appareils photo ?

En théorie, sur tous les capteurs d’appareils photo, ainsi que sur tous les films, les réglages ISO devraient être exactement les mêmes. Chaque appareil photo qui utilise 100 ISO, par exemple, devrait recevoir exactement la même luminosité d’exposition. (En supposant des vitesses d’obturation et des ouvertures identiques).

Mais en réalité, une valeur ISO donnée (200, par exemple) ne représente pas le même niveau d’amplification d’un appareil photo à un autre. Pour comprendre ce phénomène, il faut savoir comment les différentes tailles de capteur influencent l’exposition.

  • Bien que nous ayons trois variables pour l’exposition, seul le temps de pose sera toujours le même et aura le même effet, quel que soit l’appareil utilisé.
  • Lorsque nous parlons de diaphragme, nous parlons d’ouverture relative. Le diaphragme donne une bonne indication de la quantité de lumière qui tombe sur un capteur de taille spécifique à une distance donnée de l’objectif. Il est donc utilisable pour déterminer l’exposition dans un système donné. Cependant, lorsqu’il s’agit de comparer et de normaliser l’exposition entre des capteurs de tailles différentes, il est moins utile. Les petits capteurs reçoivent moins de lumière lorsque l’on utilise des objectifs ayant le même diaphragme, proportionnellement à leur surface.
  • L’intérêt de l’ISO est de normaliser les expositions entre les systèmes : une exposition de 100 ISO, f/4 et 1/100 s, par exemple, doit être identique dans chaque appareil photo en termes de luminance. Par conséquent, les valeurs ISO impliquent des niveaux d’amplification plus élevés dans les appareils photo à petit capteur. Par ailleurs, les appareils photo à haute résolution ont besoin d’une amplification plus importante que les appareils photo à faible résolution, à taille égale. Ainsi, le bruit au niveau des pixels est généralement plus perceptible sur les appareils photo à haute résolution et à petit capteur (l’exemple typique ce sont les smartphones avec plein de pixels entassés sur un petit capteur).

En d’autres termes, pour une même valeur ISO, tous les appareils photo ne donnent pas le même résultat. Par exemple un appareil photo réglé à 300 ISO peut donner des résultats similaires à un appareil photo réglé à 400 ISO.

Augmenter les ISO ou éclaircir la photo sur ordinateur ?

Une fois que vous avez pris votre photo, vous ne pouvez plus changer les ISO, et ça, même si vous importez vos photos sur un logiciel de post-traitement. Les logiciels comme Adobe Lightroom ne vous permettront que d’interpréter les données numériques déjà présentes.

Sur Adobe Lightroom par exemple, vous pouvez remarquer que dans le panneau « Réglages de base » un curseur « exposition » est présent.

Le curseur « exposition » dans le panneau « Réglages de base »

Ce curseur porte mal son nom, il ne change pas l’exposition. En numérique l’exposition se fait à la prise de vue. Ce curseur rend plus clairs ou sombres les tonalités moyennes de votre photo.

Ce curseur « exposition » augmente en points. Si vous le réglez un + 1 point (comme sur ma capture d’écran) cela équivaut à un stop de plus de lumière visuellement. L’effet sur les tons moyens est similaire à celui d’une augmentation de la sensibilité ISO de 100 à 200.

MAIS

Lightroom ne pouvant traiter que des données numériques, l’ajustement de l’exposition au cours de l’édition donnera généralement des résultats plus bruyants qu’un ajustement des ISO sur votre appareil photo pour obtenir une exposition correcte. Donc, essayez d’obtenir une exposition correcte pendant la prise de vue.

Remarque

Avec les fichiers RAW des appareils photo à ISO invariants, vous êtes beaucoup moins limité. Si vous utilisez des fichiers non compressés (RAW), votre image se comportera PRESQUE comme si vous changiez d’ISO à la prise de vue, sans voir beaucoup plus de bruit que si vous aviez réglé vos ISO à la prise de vue.

Néanmoins, il est préférable de régler correctement la sensibilité ISO dès le départ. Car la prévisualisation du rendu de l’image est possible avec l’écran LCD à l’arrière de l’appareil photo (ce qui vous permet d’ajuster ouverture et temps de pose pour réduire les ISO si besoin, ce qui n’est plus possible après).

De plus, c’est tout de même bien plus optimal de régler les ISO pour avoir une exposition correcte à la prise de vue.

ISO dans les appareils photo à pellicule

La « sensibilité » provient de l’ère de la pellicule. Lorsque vous utilisez un appareil photo à pellicule, vous ne réglez pas la sensibilité ISO en appuyant sur un bouton. Au lieu de cela, chaque type de film a une valeur ISO qui se rapporte à la couche d’émulsion sensible à la lumière sur le film. Cette valeur est également appelée vitesse du film.

En fonction de ce que vous photographiez, vous choisissez une vitesse de film qui correspond à vos besoins. Pour la lumière du jour, vous utilisez une pellicule 100 ou 200 ISO, pour l’intérieur, vous utilisez généralement une pellicule 400 ou 800 ISO, etc.

Ce qui est difficile, bien sûr, c’est de passer rapidement de l’extérieur à l’intérieur, car cela signifie généralement qu’il faut soit changer de pellicule, soit compenser avec l’ouverture ou le temps de pose.

Les capteurs numériques ont également une sensibilité physique unique. Cependant, la grosse révolution du passage au numérique est de pouvoir modifier vos ISO à la volée, ce qui facilite la transition entre les prises de vue extérieures et intérieures. Et vous permettent de décider comment vous souhaitez qu’ils se comportent lorsque vous photographiez une scène particulière et quelle est la luminosité de l’image que vous souhaitez produire.

De plus, vous pouvez visualiser sur l’écran LCD le rendu de votre image à cette sensibilité ISO particulière.

Les pellicules et les appareils numériques présentent tous deux des niveaux de bruit plus élevés lorsque la sensibilité est plus élevée. Toutefois, on considère généralement que le grain de la pellicule est plus agréable à l’œil. Le grain de la pellicule ajoute quelque chose à l’image la plupart du temps. Alors que le bruit numérique peut nuire à votre image, en particulier si vous êtes habitué à un aspect « propre ».

Conclusion

On arrive à la fin de ce très gros article sur les ISO. Je pense que vous êtes maintenant incollable sur le sujet !

Moi je vous laisse ici à vos ISO, et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

J’ai aussi une chaîne YouTube !

  • {"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}

    LE (VRAI) GUIDE POUR

    BIEN DÉMARRER EN PHOTO

    PLUS DE 50 PAGES D’EXPLICATIONS SYNTHÉTIQUES

    EXPOSITION - PRISE DE VUE - LUMIÈRE - CRÉATIVITÉ  MATÉRIEL - COMPOSITION - DÉVELOPPEMENT

    En vous inscrivant à cette newsletter, vous consentez à ce que PhotoManiac, en sa qualité de responsable de traitement, collecte vos données afin de vous envoyer des communications par voie électronique. Vous pourrez vous désabonner à tout moment. Pour faire valoir votre droit d'accès, de rectification, d'opposition ou d'effacement consultez notre politique de confidentialité.

    >
    Shares