Si vous utilisez la technique du mouvement intentionnel de l’appareil photo en public, il est fort probable qu’on vous interpelle en vous disant : « Mais qu’est-ce que vous faîtes ? Pourquoi vous bougez votre appareil photo comme ça ? »
Et rien que pour ça, ça vaut le coup d’essayer le mouvement intentionnel ! Pour désigner cette technique, vous pouvez aussi lire ou entendre le sigle ICM , qui signifie Intentional Movement Camera (littéralement : Mouvement Intentionnel de l’Appareil photo).
Alors…
- Qu’est-ce que le flou intention de l’appareil photo ?
- Quels réglages utiliser pour le réaliser ?
- Quels mouvements faire ?
- Quels sujets sont les plus intéressants pour cette technique ?
C’est ce qu’on va voir ensemble aujourd’hui ! Allez en avant Guingamp !
En panne d’inspiration ? Retrouvez 71 idées de photos créatives pour booster votre inventivité !
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- Qu'est-ce que la photographie par mouvements intentionnels ?
- Quel est le meilleur moment pour utiliser le mouvement intentionnel de l'appareil photo ?
- Le matériel pour le mouvement intentionnel de l'appareil photo
- Réglages pour le mouvement intentionnel de l'appareil photo
- 8 techniques de mouvements intentionnels de l'appareil photo
- Sujets intéressants pour appliquer le mouvement intentionnel de l'appareil photo
- Couleur VS noir & blanc
- Le mouvement intentionnel avec un Smartphone
- Foire Aux Questions (FAQ)
- Conclusion
Qu’est-ce que la photographie par mouvements intentionnels ?
La netteté est un concept bourgeois.
Henri Cartier-Bresson
En général, en photographie on cherche à obtenir une photo la plus NETTE possible. Tout du moins, d’avoir son sujet net. Ce qui implique souvent la combinaison de 2 paramètres :
- un temps de pose suffisamment court pour figer les éléments de la scène en mouvement (et limiter le flou de mouvement), ainsi que le mouvement de l’appareil photo (et limiter le flou de bougé) ;
- et un appareil photo assez stable (pour limiter aussi le flou de bougé).
Avec la technique de mouvement intentionnel de l’appareil photo : on envoie ces principes à la poubelle, puis on les broie, et enfin on les brûle (pour être sûr). À la place, on va intentionnellement :
- allonger le temps de pose, pour enregistrer plus facilement le flou de bougé (et de mouvement éventuellement) ;
- et bouger notre appareil photo pour créer du flou de bougé.
Remarque
Si on y réfléchit bien, la technique du mouvement intentionnel appartient à la famille des photos à longue exposition.
Ces 2 paramètres combinés vont vous permettre de produire des effets de flous directionnels, dans certains cas les résultats sont comparables à de la peinture impressionniste.


Crédit : Marek Piwnicki
Le bonne (ou la mauvaise) nouvelle c’est qu’il n’y a pas vraiment règles strictes pour cette technique. Et il n’y a pas non plus de bons ou de mauvais réglages, ni de bons ou de mauvais mouvements. Vous allez devoir expérimenter, comprendre comment ça fonctionne et ajuster en fonction de vos goûts.
Cette technique bouscule nos habitudes de compositions : en réduisant le nombre de détails nets (dans un paysage par exemple). En effet, en déplaçant l’appareil photo, les couleurs et les textures se mélangent, créant ainsi des transitions douces.
Le mouvement intentionnel vous permet de vous concentrer sur les lignes, les formes, les couleurs, les textures et le contraste de vos photos. Bref, elle vous fait voir la composition sous un nouvel angle (et c’est rafraîchissant). Ainsi, une scène que vous auriez normalement considérée comme trop encombrée, peut fonctionner grâce au mélange des couleurs et les formes pour obtenir une photo abstraite ou picturale intéressante.
Le résultat final dépend :
- de la direction des mouvements de l’appareil photo ;
- de la vitesse de déplacement de l’appareil photo ;
- ainsi que du temps de pose réglé.
Il existe de nombreuses façons de déplacer l’appareil photo, que nous détaillerons plus après. Mais pour résumer : la technique consiste à se déplacer en douceur dans n’importe quelle direction, sans arrêts brusques, afin d’obtenir un motif lisse et homogène sur la photo.
Sources d’inspirations
Ernst Hass, Chris Friel, Douglas Barkey, Andrew S. Gray et Erik Malm sont des photographes maîtrisant très bien le mouvement intentionnel de l’appareil photo. N’hésitez pas à aller jeter un œil à leurs photos !
Quel est le meilleur moment pour utiliser le mouvement intentionnel de l’appareil photo ?
Le meilleur moment pour photographier des mouvements intentionnels est lorsque la lumière est plus faible :
- au crépuscule,
- à l’aube,
- la nuit,
- les jours nuageux.
En effet, on réalise des photos en longue pose, donc une plus grande quantité de lumière atteindra le capteur de notre appareil photo, et la surexposition nous guette ! Les zones lumineuses peuvent très vite être surexposées, et ces zones blanches peuvent attirer l’œil du spectateur et donc compromettre la photo finale.
S’il fait beau, essayez de commencer ou de terminer vos mouvements sous la ligne d’horizon, en vous concentrant davantage sur le chemin à travers les arbres, par exemple, ou en utilisant des mouvements plus petits vers le bas.
Remarque
Si vous utilisez les bons outils pour compenser le surplus de lumière (avec des filtres ND ou polarisant), vous pouvez pratiquer cette technique à tout moment.


Le matériel pour le mouvement intentionnel de l’appareil photo
Le mouvement intentionnel de l’appareil photo est une technique qui peut être réalisée avec presque n’importe quel matériel que vous avez sous la main. Même un smartphone ! Pour résumer, vous avez besoin
- d’un appareil photo avec un mode Manuel (M) ou le mode priorité à la vitesse (T/Tv) ;
- d’un objectif photo entre 18 et 135 mm ;
- éventuellement, d’un filtre photo polarisant, ou ND (3-6 stops) pour filtrer le trop-plein de lumière ;
- éventuellement, d’un trépied et/ou un monopode (notamment pour les temps de pose de 1-2 s et plus longs).
Un boîtier photo avec un mode manuel (M) ou priorité à la vitesse (T/Tv)
Comme on l’a déjà, cette technique repose sur une longue pose, on a donc besoin de prendre la main sur le temps d’exposition de notre appareil photo.
Ainsi, il est obligatoire d’avoir en votre possession un appareil photo muni d’un mode de prise de vue Manuel (M). Si vous n’êtes pas à l’aise avec le mode manuel, le mode priorité à la vitesse (T/Tv) fait aussi très bien l’affaire.
Un objectif photo (pas trop court)
Cela dépend de ce que vous photographiez et des résultats que vous attendez, mais en général, plus la distance focale est grande, plus les effets de flous sont prononcés (mais plus l’effet de mouvement est difficile à contrôler).
Globalement, tout objectif avec une distance focale entre 18 mm et 135 mm fonctionne bien pour réaliser la technique du mouvement intentionnel. Le seul type d’objectif à éviter sont les ultra grand angle qui donneront des effets moins prononcés.
Un filtre photo (utile pour l’exposition)
Même avec une faible lumière ambiante, vous aurez sans doute besoin de réduire la lumière qui atteint votre capteur pour exposer correctement votre capteur pendant votre longue pose. Pour se faire, il est utile d’avoir quelques filtres sur vous.
- Un filtre polarisant : il permet de filtrer un peu la lumière, il améliore également les couleurs et le contraste de la photo. Si cela ne suffit pas et que la lumière est toujours trop forte, vous pouvez utiliser un filtre ND.
- Un filtre à densité neutre (filtre ND) : c’est le meilleur choix lorsque la lumière est trop forte, la plupart du temps, un filtre ND8 – 64 sera suffisant (en fonction de la quantité de lumière présente). Gardez les filtres ND puissants de 6 à 16 stops pour les expositions vraiment longues ou les journées très lumineuses.
- Filtre à densité neutre graduée : lorsque vous utilisez des filtres ND, il peut arriver que l’intensité de la lumière varie énormément entre le ciel et le paysage de la scène, un filtre à densité neutre gradué n’est filtré que sur la moitié de sa surface que l’on positionne sur la partie la plus lumineuse de la scène, et permet ainsi de rééquilibrer les situations de déséquilibre de lumière.
Un trépied ou un monopode (optionnel)
L’utilisation ou non d’un trépied dépend de ce que vous photographiez et de la durée de l’exposition réglée. Si vous avez les mains suffisamment stables pour prendre des photos avec une pose de 1 à 2 secondes, alors restez à main levée.
En revanche voici les situations où le trépied (ou un monopode) peuvent vous être utiles :
- si vous avez du mal à maintenir l’appareil photo stable lorsque vous le déplacez (souvent à partir de 1-2 s et plus longs), un trépied permet de réaliser des mouvements plus fluides (si la rotule l’est), et à éviter les mouvements dans des directions indésirables (qui viendraient parasiter votre effet de mouvement);
- un trépied est aussi idéal pour photographier des mouvements panoramiques verticaux, horizontaux ou diagonaux ;
- le trépied est aussi pertinent pour les photos rapprochées des sujets car les petites secousses involontaires sont plus visibles.
Remarque
Il serait utile d’avoir au moins un monopode à portée de main pour les situations délicates.


Réglages pour le mouvement intentionnel de l’appareil photo
Les réglages de l’appareil photo pour cette technique sont similaires à ceux de la photographie à longue exposition, ils varient selon les scénarios et le résultat que vous cherchez à obtenir. Mais voici les réglages repères que je vous conseille pour commencer :
- Format de prise de vue : si possible, RAW. Ce format donne plus de flexibilité pour le post-traitement (et notamment la balance des blancs).
- Mode de prise de vue : le temps de pose est le paramètre décisif de cette technique, utilisez le mode de prise de vue Manuel (M) si vous êtes à l’aise avec. Pour vous faciliter les choses, sélectionnez le mode Priorité à la vitesse (T/Tv), dans ce mode, vous réglez le temps de pose sur la valeur souhaitée et l’appareil photo se charge des autres paramètres.
- Temps de pose : commencez à 1/20 s (ou un peu plus long) à main levée. Une fois que vous vous sentez à l’aise, essayez des poses plus longues (1-2 s et plus), les textures commencent à s’adoucir. Installez votre appareil photo sur trépied pour limiter les mouvements parasites et obtenir un mélange lisse et homogène de la scène, desserrez bien la rotule pour avoir un mouvement fluide.
- Ouverture : utilisez de petites ouvertures, comme f/22 ou f/32 (en fonction de l’objectif) pour compenser le long temps de pose qui laisse entrer beaucoup de lumière jusqu’au capteur. D’ordinaire, un réglage aussi extrême aurait un impact important sur la netteté (à cause du phénomène de diffraction), mais notre technique est basée sur le flou, ça n’aura donc pas d’importance ici. Par temps lumineux (ciel dégagé, soleil haut dans le ciel), vous devrez utiliser un filtre (voir la partie matériel) pour réduire la quantité de lumière atteignant le capteur.
- ISO : comme vous aurez bien assez de lumière grâce à la longue pose, gardez vos ISO le plus bas possible comme 100 ISO, puis ajustez en fonction de la situation si nécessaire.
- Mise au point : elle n’a pas besoin d’être très précise ici. Pour les photos de paysage vous pouvez par exemple utiliser la mise au point automatique dans un premier temps si vous avez assez de lumière ambiante, puis la basculer en manuel (MF) pour la bloquer ; pour les sujets situés à une distance plus proche, la mise au point manuelle est la meilleure solution.
- Balance des blancs : vous pouvez utiliser l’un des préréglages de l’appareil photo (lumière du jour, nuageux, ombre…) ou régler manuellement la température. Si vous êtes confus, laissez la balance des blancs sur automatique (AWB), vous ajusterez plus tard au post-traitement (d’où l’intérêt du format RAW).
- Mode de mesure d’exposition : la mesure matricielle devrait bien fonctionner, mais si vous craignez qu’une partie de la scène soit plus lumineuse que le reste, vous pouvez essayer la mesure pondérée centrale ou spot pour vous concentrer sur un sujet/une zone précise..
- Stabilisation de l’image : à désactiver, cette fonctionnalité est inutile, voire contre-productive dans cette situation où l’on veut du flou.
- Mode rafale : beaucoup de vos photos seront ratées (et c’est normal), activer le mode rafale vous permet d’enchaîner un peu plus vite vos essais à 1/20 s. Si cela permet d’avoir une séance photo plus fluide, vous aurez aussi beaucoup de tri à la maison (restez vigilent donc). Pour les longues poses (1-2s) passez au retardateur à 2 s pour limiter les mouvements parasites.
Essayez de prendre quelques photos d’essai avec votre temps de pose actuel pour voir si vous avez bien un début d’effet. Si la photo est encore trop nette, allongez un peu le temps de pose. Une fois que c’est bon, passez à la section suivante.


8 techniques de mouvements intentionnels de l’appareil photo
Chaque combinaison de scène, de temps de pose et de vitesse de mouvement de l’appareil donne un résultat spécifique. À vous de décider dans quelle direction et comment vous allez déplacer l’appareil photo en fonction de votre vision créative (il n’y pas de règles !).
C’est pour cette raison que dans cette section nous allons voir les diverses possibilités de mouvements qui s’offrent à vous.
Conseil
Pour que cette technique soit réussie, veillez à faire un mouvement marqué : La photo finale doit clairement montrer l’intention et ne pas rassembler à une image floue par erreur.
Vitesse de déplacement et rendu
Faire varier la vitesse de déplacement de l’appareil photo est un excellent moyen de créer des photos différentes en utilisant un même type de mouvement. Déplacer lentement l’appareil photo permet d’intensifier la force du flou, vous aurez besoin d’un temps de pose plus long (1-2 s et plus long) et donc d’un trépied.
« Et pour la composition ? »
Pour la composition, faîtes comme si vous preniez un paysage traditionnel, cadrez la scène comme vous le feriez normalement : vous avez besoin d’un ou de plusieurs points d’intérêt à duquel travailler votre effet. Le plus simple est de commencer avec des arbres.
1 – Le mouvement de panoramique vertical, horizontal ou diagonal


Crédit : Marek Piwnicki
Il s’agit du mouvement basique. Vous allez déplacer la caméra verticalement, horizontalement ou diagonalement en un seul mouvement fluide. Un temps de pose de 1/20 s peut suffire.
Il est inutile d’appliquer cette technique à un arrière-plan uni. Recherchez plutôt des endroits présentant des lignes naturelles et des différences de tons et de couleurs. Un endroit idéal à essayer est une forêt avec de nombreuses lignes d’arbres.
Pour réaliser ce mouvement : tenez votre appareil photo à hauteur de vos yeux avec les deux mains, rentrez vos coudes contre votre corps et
- pivotez de haut en bas (ou inversement) pour le moment vertical ;
- de gauche à droite (ou inversement) pour le mouvement horizontal.
Remarque
Il est intéressant de faire un panoramique vertical si on a des lignes verticales dans notre scène, et un panoramique horizontal pour suivre des lignes horizontales. Mais il n’y pas de règles avec cette technique, vous pouvez aussi essayez d’autres choses !
Pour la première partie de votre exposition, vous pouvez garder votre appareil photo immobile pendant les premiers instants, et lorsque l’exposition est sur le point de se terminer, déplacez rapidement l’appareil photo pour créer le flou de bougé dont vous avez besoin.
Pour avoir un effet lisse, sans mouvement parasite, vous devez vous assurer
- qu’il n’y a pas de mouvements de haut en bas pour le mouvement horizontal ;
- et qu’il n’y a pas de mouvement de gauche à droite pour le mouvement vertical.
Astuce
Commencer à déplacer l’appareil photo et appuyer sur le déclencheur pendant que vous vous déplacez permet un balayage en douceur, sans interruption ni à-coup.
Si vous n’avez pas les mains stables, un trépied ou un monopode avec une tête fluide vous aidera.
Vous pouvez, en plus du mouvement horizontal, suivre un sujet, pour faire un effet de panning horizontal (ou panoramique).


Crédit : Max De Angelo
Aller plus loin
Pour des effets plus complexes, vous pouvez aussi secouer légèrement l’appareil photo lors du panoramique pour un résultat légèrement ondulé ; ou encore essayer mouvement de va-et-vient avec un temps de pose suffisamment long.
2 – Le mouvement de rotation


Crédit : Marek Piwnicki
On arrive sur un mouvement un peu plus technique. Il s’agit ici faire tourner l’appareil photo autour d’un axe pendant la prise de vue (pour une rotation parfaite, vous aurez certainement besoin d’un trépied). Selon ce que vous cherchez à obtenir, cette rotation peut être complète (360 degrés) ou partielle.
Vous pouvez essayer avec des arbres lorsque vous voulez mettre en valeur le vent ou le mouvement dans la canopée plutôt que les troncs (attention aux trous de lumière qui créent des bandes brillantes et dures).
3 – Zoomer


Crédit : CHUTTERSNAP
Cette technique consiste à rapprocher ou éloigner l’appareil de la scène pendant l’exposition, elle fonctionne mieux avec un sujet central fort sur lequel vous allez zoomer.
À main levée, avec un objectif à distance focale variable (un objectif « zoom » dans le langage courant),
- repérez un sujet et positionnez le au centre de votre viseur, il ne doit pas être trop grand (une personne, une statue ou un petit bâtiment feront l’affaire) ;
- choisissez un endroit où la luminosité est variable sur les côtés et au-dessus de vous (la cime d’un arbre conviendrait bien à cet effet) ;
- zoomez maintenant sur la distance focale finale avec laquelle vous allez photographier, faîtes la mise au point (en automatique par exemple, puis bloquez-la en basculant en mise au point manuelle), dézoomez ;
- réglez votre temps de pose à environ 1/20 s ;
- lorsque vous êtes prêt, déclenchez et zoomez sur votre sujet principal, ralentissez le zoom au fur et à mesure que vous vous approchez de la distance focale finale, cela permet de rendre le sujet principal plus net.
Utiliser un trépied permet de créer des lignes de flou plus nettes.
Utiliser le flash sur le sujet principal peut également fonctionner, surtout si votre sujet est petit (et suffisamment proche). Utilisez la synchronisation sur le second rideau pour que le flash se déclenche à la fin du zoom.
Voir l’article détaillé sur l’effet zoom burst.
Autres variantes possibles
Un rail vous aidera à obtenir un effet encore plus lisse qu’un trépied, sans utiliser d’objectif zoom.
Vous pouvez également essayer d’imiter un rail en avançant ou reculant un pied, puis en vous penchant en avant ou en arrière.
4 – Les mouvements libres et aléatoires


Crédit : Meagan Carsience
Comme son nom l’indique, cette technique consiste à déplacer votre appareil photo dans n’importe quelle direction et de manière significative. C’est le moyen le plus facile de produire une photo désordonnée, sans réel point d’intérêt. C’est aussi la méthode qui vous donnera le plus de résultats aléatoires et ratés.
Quelques suggestions pour améliorer vos résultats :
- cherchez à produire des formes connues (cercles ou cœurs), cela vous aidera à donner un sens à votre photo, et ces formes se répéteront dans le cadre ;
- les mouvements fluides et les lignes courbes, par opposition aux gribouillages, donneront probablement de meilleurs résultats ;
- commencez par une exposition court comme 1/20 s, un mouvement court et défini est plus facile à produire, et aura moins de risque de ressembler à un gribouillage (comparé à un mouvement similaire réalisé avec une pose plus longue).
5 – La combinaison de du mouvement panoramique et de l’arrêt


La méthode d’arrêt et de panoramique peut donner des résultats intéressants si vous avez un seul sujet dans la scène :
- faites la mise au point sur le sujet principal manuellement (ou automatiquement puis passez en mode manuel pour la bloquer) ;
- déclenchez et restez dans cette position pendant une fraction de seconde ;
- puis effectuez un panoramique.
Vous pouvez le faire une fois ou autant de fois que vous le souhaitez : faire un panoramique puis arrêter, refaire un panoramique, puis arrêter, etc. Vous pouvez également faire un panoramique, vous arrêter pendant une fraction de seconde, puis faire un panoramique. Chacune de ces méthodes donnera un effet différent.
Cette technique permet obtenir des photos qui rappellent les doubles expositions.
6 – Photographier depuis un véhicule en mouvement


Crédit : Leanne Cleaveley
Cette technique consiste à prendre des photos depuis une voiture en mouvement. Tant que la route n’est pas trop cahoteuse, ça devrait bien fonctionner. Il est très important de réaliser cette technique depuis le siège passager.
Les réglages sont similaires à ceux des mouvements ci-dessus (1/20 s ou plus long comme 1 – 2 s), la seule différence étant que c’est la voiture qui déplace votre appareil photo, et non vous !.
7 – Effectuer des mouvements de tremblement


Crédit : Hynek Janáč
Une autre approche consiste à faire de petits mouvements tremblants avec l’appareil photo.
8 – Combiner de deux ou plusieurs des techniques de mouvement


Une fois que vous commencez à maîtriser les techniques vues ci-dessus, faites passer vos mouvements intentionnels au niveau supérieur en combinant deux techniques (ou plus !) : zoom + panoramique, rotation + zoom, etc.
Sujets intéressants pour appliquer le mouvement intentionnel de l’appareil photo
Vous pouvez photographier tout et n’importe quoi avec la technique de l’ICM. Recherchez notamment :
- des couleurs, contrastées ou complémentaires, afin de créer un contraste et un intérêt dans la photographie, cela vous aidera à créer une photo qui a de la profondeur et une bonne ambiance ;
- des textures, des formes, et des motifs géométriques sont d’autres facteurs intéressants qui peuvent être incorporés dans des photos avec un mouvement intentionnel de l’appareil photo, ils peuvent donner lieu à des photos présentant des textures douces et des variations dans l’image ; les lignes horizontales ou verticales fortes, et les balayer dans le sens de la ligne ;
- les situations de faible luminosité (crépuscule ou tôt le matin, jours sombres et couverts) sont aussi intéressantes en longue pose, tout comme les variations de tons et d’intensités lumineuses.
Pour être plus précis, voici quelques suggestions de sujets intéressants :
- Les paysages naturels : les prairies, les champs, les jungles, les forêts (notamment en mouvement vertical) ou encore un arbre seul ; mais aussi l’herbe, les rivières, les chutes d’eau, les nuages… Tout ce qui présente des couleurs contrastées et frappantes. Le printemps et l’automne sont les saisons les plus propices pour les photos paysages avec la technique flou intentionnel.
- Les paysages urbains : les paysages urbains, les détails architecturaux, l’architecture abstraite, les motifs répétés. Les lumières nocturnes des villes. Comme une rue animée ou de rues avec une certaine activité, cela peut aider à créer un effet fantomatique. Faites attention aux lumières vives et évitez-les dans le cadre, car elles peuvent créer des bandes lumineuses et gâcher la photo.
- Les plages et paysages marins (notamment pendant l’heure dorée et l’heure bleue) : les vagues qui s’écrasent sur le rivage (protégez bien l’appareil photo de l’eau salée), la mer dans son ensemble, les rochers dans la mer, les navires ou bateaux flottant sur l’eau, le lever ou le coucher de soleil sur la mer.
- Les natures mortes comme des fleurs ou des jouets. Les voitures, les trains ou autres véhicules
- Les humanoïdes : les personnes seules sur un fond uniforme, les groupes de personnes ou foules, les portraits. Mais aussi les animaux : comme les oiseaux en vol ou les chevaux.
- Les feux d’artifice.


Couleur VS noir & blanc
La couleur comme le noir et blanc se prêtent très bien à la technique du mouvement intentionnel de la caméra. Dans ce type d’image, c’est le mouvement qui devient l’élément central, celui que l’on remarque et que l’on ressent avant tout le reste.
Puisque cette approche introduit un fort degré d’abstraction, l’usage du noir et blanc ou de la couleur prend une dimension plus symbolique. Ils ne servent plus à représenter fidèlement le réel, mais à créer une impression, à susciter une émotion ou une réaction chez le spectateur.
Le noir et blanc est déjà, en soi, une manière d’abstraire la réalité. Et lorsqu’on applique le mouvement à une scène en couleur, la couleur elle-même devient abstraite. Ainsi, notre perception du mouvement en couleur rejoint celle que nous avons du mouvement en noir et blanc.
La couleur est habituellement l’un des éléments qui nous rattachent au réel, car elle est associée aux formes. Mais lorsque le mouvement efface ces formes, il ne reste plus que la couleur : la photo devient alors plus abstraite, la réalité s’efface, et l’imagination peut pleinement s’exprimer.


Le mouvement intentionnel avec un Smartphone
On peut aussi bouger et utiliser un long temps de pose avec un smartphone. Et on peut aussi le fixer sur un trépied. Donc on peut utiliser cette la technique de l’ICM avec un smartphone !
La plupart des applications d’appareil photo natives pour smartphones proposent des options d’exposition longue, mais si votre téléphone ne dispose pas de cette fonction, il existe des applications qui peuvent la débloquer :
- ReeHeld – Long Exposure Camera (iOS) : permet de capturer des poses longues de 1 à 30 secondes grâce à une stabilisation via IA ;
- ReeXpose – RAW Long Exposure (iOS) : conçue pour les amateurs de longue exposition avancée, avec fichiers RAW, modes « motion blur » ou « light trails » ;
- HD Camera 2025 – DSLR Camera (Android) : offre un mode « Slow Shutter / Motion Blur » qui permet des poses longues ou des effets filés de lumière ;
- Long Exposure Camera 2 (Android) : application dédiée à la photo en pose longue.


Foire Aux Questions (FAQ)
La façon la plus commune de mettre un effet de mouvement sur une photo est de photographier un élément en mouvement avec une longue pose et notre appareil photo posé sur un trépied (ou une surface stable). La façon plus originale est de régler l’appareil photo sur une longue pose et de le déplacer lors de la prise de vue. C’est la technique du mouvement intentionnel de la caméra (MIC).
On peut utiliser le mouvement en photographie en faisant bouger l’appareil photo, notamment pendant une longue pose, afin d’enregistrer des traînées de floues. Le mouvement en photographie donne souvent des photos abstraites qui effacent les détails et ne laissent que les couleurs et mes variations de tons.
Le mouvement intentionnel de l’appareil photo consiste à effectuer une longue pose de 1/20 s, 1 s, 2 s ou plus long, combiné à des mouvements volontaires que l’on va faire à l’appareil photo. Ces mouvement peuvent être des panoramiques, des rotations, des zoomes, des tremblements etc.
Cette technique donne des photos le plus souvent abstraites, et rappellent parfois la peinture impressionniste.
Conclusion
Si vous avez du mal à trouver l’inspiration pour votre prochain projet photographique, ou si vous voulez stimuler votre créativité, le mouvement intentionnel de l’appareil photo est une technique que vous devriez essayer au moins une fois.
Ce type de photo étant très expérimental vous devrez faire de nombreux essais. Donc si vous n’arrivez pas à obtenir de résultats concluants au début : c’est normal, ne vous découragez pas ! Vous découvrirez rapidement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, ce qui vous aidera à développer votre propre style.
Ne vous empressez pas de supprimer les photos qui vous semblent ratées. Il est possible qu’au bout de quelques jours (sur un écran plus grand), vous regardiez à nouveau et que vous trouviez quelque chose qui vous plaise finalement !
Moi je vous laisse ici à vos photos floues intentionnellement et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !
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En panne d’inspiration ? Retrouvez 71 idées de photos créatives pour booster votre inventivité !
Mis à jour le 22/11/2025
