Lorsqu’on parle de règles de composition en photo, on commet souvent l’erreur de se concentrer uniquement sur : les grilles de composition, le ratio ou encore l’équilibre.
Et c’est bien normal : ça fait bien parti de la composition.
MAIS
On a tendance à oublier ou sous-estimer la couleur. Elle joue un rôle tout aussi impactant dans vos compositions que n’importe quel autre composantes citées juste au-dessus.
Les couleurs peuvent être utilisées comme lignes directrices, cadrage, espace négatif, motifs et comme moyen de créer de la profondeur.
Alors comment perçoit on les couleurs et comment les utiliser dans nos photos ? C’est ce qu’on va voir dans cet article !
Allez en avant Guingamp !
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Comment composer avec la couleur en photographie ? – PhotoManiac
6 façons d'utiliser la couleur pour vos compositions – PhotoManiac
4 techniques pour composer avec la couleurs – PhotoManiac
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- Qu’est-ce que la couleur exactement ?
- Les 3 composantes de la couleur
- Couleurs : les bases
- Types de combinaisons de couleurs
- Couleurs chaudes et froides
- Chromostéréoscopie, contraste de couleur et profondeur
- Jouer avec la température des couleurs et balance des blancs
- La psychologie des couleurs
- Différentes techniques supplémentaires pour composer avec la couleur
- Contrôler la couleur avec la lumière naturelle
- 2 petits trucs à tester en post-traitement
- Contrôler la couleur sur vos photos avec le bon matériel
- Photographier la couleur
- Conclusion
Qu’est-ce que la couleur exactement ?
La couleur que l’on perçoit dépend de la lumière et de la surface sur laquelle elle arrive.
- La lumière est composée de différentes longueurs d’ondes qui correspondent à différentes couleurs (l’œil humain voit les longueurs d’onde entre 400 nm et 800 nm)
- Quand la lumière atteint une surface, cette surface peut absorber ou réfléchir certaines longueurs d’ondes.
L’œil va voir finalement une section particulière du spectre réfléchie. Soit , une certaines combinaisons d’ondes (et donc de couleurs) et donc une certaine couleur finale.
Voilà c’est grossièrement résumé mais c’est ça !
Les 3 composantes de la couleur
Issues d’une combinaison de 3 paramètres il est possible de créer des millions de couleurs. Ces paramètres sont : :
- La teinte
- La saturation
- La luminosité (ou valeur)
Ces variables sont communément appelées « HSL » (Hue, Saturation, Luminance) en anglais ou « TSL » (Teinte, Saturation, Luminosité) en français. Ça devrait d’ailleurs vous faire penser à un panneau du module développement d’Adobe Lightroom.
Sur PhotoShop si vous cliquez sur la palette de couleur vous retrouverez ces paramètres :
Je vais maintenant détailler chacun de ces 3 paramètres.
La teinte
La teinte fait référence à la position radiale d’une couleur sur la roue chromatique RVB. Radiale car on est sur une roue donc un cercle, en fonction de la place du rayon dans le cercle cela correspond à une teinte. Elle détermine le nom donné à la couleur (rouge, jaune, bleu, violet… ). Ce paramètre et est affiché en degrés : allant de 0 à 360 degrés.
La saturation
La saturation fait référence à l’intensité (ou « pureté ») d’une couleur sur une échelle de 0 à 100. Plus le niveau de saturation est faible (proche de 0), plus la couleur est proche du gris.
La luminosité
Aussi appelée « valeur ». La luminosité détermine le degré de clarté ou d’obscurité d’une couleur. Elle est comprise entre 0 et 100 (0 étant le moins lumineux et 100 le plus lumineux).
Couleurs : les bases
Quand vous étiez un enfant (oui souvenez vous, même si c’est loin pour certains). Vous vous amusiez sans doute à mélanger la peinture pour créer de nouvelles couleurs. Ou de la pâte à modeler pour les plus manuels.
J’ai une bonne nouvelle : c’est exactement comme ça que fonctionne la couleur en photographie.
« Vraiment ? »
Oui, enfin , presque. La seule différence entre les couleurs en photographie et la peinture est que la lumière fonctionne avec une roue des couleurs RVB (Rouge, Vert, Bleu), alors que la peinture utilise une roue CMJ (Cyan, Magenta, Jaune).
Mais bref, nous ici on s’intéresse à la lumière.
Toutes les couleurs que nous voyons sont réparties en trois « niveaux » :
- Les couleurs primaires
- Les couleurs secondaires
- Les couleurs tertiaires
« Mais ça sert à quoi de savoir ça pour la photo ? »
Ces groupes peuvent servir de guides sur la manière d’utiliser la couleur dans vos photos.
Plus une couleur est pure (c’est-à-dire proche d’une couleur primaire) : plus elle attirera l’attention sur elle (donc elle aura plus de poids visuel).
Quand on compose : il y a une notion d’équilibre, c’est pour ça que je vous en parle.
Voici quelques schéma de la roue chromatique et des niveaux de couelurs :
Couleurs primaires
Je vais une fois de plus faire appel à votre mémoire scolaire. Si vous avez suivi (ou que vous étiez présent) en cours de biologie ou SVT vous avez du avoir un cours sur les yeux.
L’œil humains possède trois types de cônes récepteurs de couleurs. Chacun est sensible à différentes longueurs d’onde correspondant aux couleurs : rouge, verte et bleu (RVB).
Ces trois couleurs sont connues comme les couleurs primaires, et toutes les autres couleurs proviennent de la combinaison d’au moins deux d’entre elles.
Couleurs secondaires
Les couleurs secondaires sont celles qui nécessitent la stimulation visuelle de deux cônes récepteurs différents.
Exemple : pour voir la couleur jaune, il faut une quantité équilibrée de lumière rouge et verte.
Voici l’ensemble des combinaisons de couleurs primaires pour obtenir les 3 couleurs secondaires :
Rouge + Bleu = Magenta
Vert + Rouge = Jaune
Bleu + Vert = Cyan
Couleurs tertiaires
Les couleurs tertiaires sont celles qui résultent du mélange :
- D’une couleur primaire entièrement saturée avec une autre couleur primaire à moitié saturée (sans ajout de la 3ème couleur primaire)
- Ou en combinant une couleur primaire avec une couleur secondaire.
Bleu (primaire) + magenta (secondaire) = violet
Rouge (primaire) + magenta (secondaire) = rose vif
Rouge (primaire) + jaune (secondaire) = orange
Vert (primaire) + jaune (secondaire) = citron-vert
Vert (primaire) + cyan (secondaire) = menthe
Bleu (primaire) + cyan (secondaire) = bleu roi
Testez vous même
Un site pour tester les mélanges en couleurs additive : ici
Types de combinaisons de couleurs
Pour pousser plus loin ce qu’on a vu juste avant on va parler de combinaisons de couleurs. Et même de types de combinaison.
« Mais c’est quoi ? »
En gros ce sont des façons de sélectionner et d’utiliser des couleurs qui « fonctionnent bien ensemble ». On dit aussi que ces couleurs sont en harmonie. Cela permet à vos photos d’avoir un aspect plus cohérent et naturellement agréable pour l’œil (mais surtout le cerveau) humain.
Et ces combinaisons sont communément appelées schémas de couleurs.
Comme vous a pu le voir juste au-dessus on a principalement 3 schémas de couleur :
- Le schéma des couleurs complémentaires
- Le schéma des couleurs analogues
- Le schéma des couleurs monochromes
Maintenant, rentrons un peu dans le détail.
Le schéma des couleurs complémentaires
Les couleurs complémentaires sont celles qui sont opposés sur la roue chromatique. Ce schéma est TRÈS populaire et utilisé en photographie pour 3 raisons :
- Il crée un contraste fort et vif
- Les couleurs complémentaires s’équilibrent naturellement.
- Les couleurs complémentaires vont tout simplement bien ensemble.
Si vous êtes observateur : de nombreux photographes utilisent très souvent une combinaison de orange et de bleu en photographie de portrait ou de paysage. Mais on peut aussi avoir le rouge et le vert (une coccinelle sur une feuille), ou encore le violet et le jaune (plus rare).
Le schéma des couleurs analogues
Les couleurs analogues sont juste à côté sur le cercle chromatique. Elles sont généralement basées sur une couleur primaire qui sert de lien entre toutes les couleurs. Mais dans certains cas, la teinte dominante peut être une couleur secondaire.
Contrairement à la combinaison d’avant, ici, l’absence de contraste fort entre les couleurs donne des images équilibrées et apaisantes.
Les schémas de couleurs analogues sont souvent présents dans la nature, ce qui les rend particulièrement populaires dans les domaines de la photographie de nature et de paysage.
Pensez aux riches couleurs oranges et rouges d’une forêt d’automne, ou aux tons bleus et verts de l’océan. On peut aussi avoir le rouge et le violet.
Le schéma des couleurs monochromes
Les schémas de couleurs monochromes font référence à toute composition qui n’utilise qu’une seule teinte, avec des variations de ses tons et de ses nuances. Donc l’exact même paramètre teinte mais avec des paramètres de saturation et de luminosité différents.
Ce type d’image peut avoir un impact réel, car le sujet tend à dominer la photo tout en restant en phase avec son environnement.
Pour les fans d’Instagram c’est un schéma très utilisé sur ce réseau pour donner un look unifié au compte, comme une sorte ligne éditoriale, une identité.
« Mais du coup il existe d’autres schémas de couleurs ? »
Oui tout à fait, en voici d’autres :
On a par exemple le schéma de couleur triadique (en haut au milieu) qui utilise trois couleurs régulièrement espacées sur la roue chromatique.
Un schéma de couleurs triadiques donne des images vives car il utilise trois couleurs contrastées. Chaque couleur est clairement définie par rapport aux autres, créant ainsi différents points d’intérêt.
Testez par vous-même
Je vous mets ici le lien vers une roue chromatique interactive d’Adobe. Cela vous permet de connaître les couleurs exactes à utiliser avec une couleur de votre choix en fonction de plusieurs schémas.
Couleurs chaudes et froides
Vous savez dans la vie il y a 2 catégories de personnes :
- Ceux qui savent compter
- Ceux qui ne savent pas compter
- Et les autres
Et bien pour les couleurs c’est pareil on peut les diviser en 2 groupes :
- Les couleurs chaudes (parfois aussi appelées actives ou progressives).
- Les couleurs froides (parfois aussi appelées passives ou régressives).
« Je suis bien avancé, c’est quoi une couleur chaude et un couleur froide ? »
Les couleurs chaudes sont :
- Le rouge
- Le orange
- Le jaune
Les couleurs froides sont :
- Le vert
- Le bleu
- Le violet
« D’accord, mais ça me sert à quoi concrètement ? »
En fait chaque groupe de couleur transmet une « humeur ». Et oui les couleurs expriment des émotions. Elles ne colorent pas que physiquement une photo mais aussi émotionnellement (c’est beau hein ?).
Et donc il est utile de se demander quelles couleurs vous photographiez pour vous assurez que vous transmettez une humeur cohérente avec ce que vous souhaitez communiquer.
Les couleurs chaudes sont plus chargées d’émotions. Elles sautent aux yeux. Attirent l’attention. Suscitent l’intérêt. Dominent. Elles ont plus de poids visuel que les couleurs froides. C’est pourquoi, par exemple, les panneaux de danger et d’arrêt sont souvent jaunes ou rouges.
Quand vous pensez couleurs chaudes pensez coucher et au lever du soleil, aux couleurs des paysages d’automne. Qui sont souvent des photos très appréciées !
Les couleurs chaudes peuvent être très efficaces sur un sujet.
Les couleurs froides, en revanche, sont plus discrètes. Elles se fondent dans le décor. Une couleur chaude leur vole facilement la vedette si elle rôde pas loin…
En général, elles n’attirent pas autant l’attention qu’une couleur chaude. Elles ont moins de poids visuel. Les couleurs froides se fondent mieux en arrière-plan.
Chromostéréoscopie, contraste de couleur et profondeur
La chromostéréoscopie (qui est la traduction de « Chromostereopsis » en anglais) signifie « effet de profondeur par la couleur ». Ce phénomène se base sur une technique ancienne où une image plate semble avoir de la profondeur grâce au contraste des couleurs (voir la photo de vitrail juste au-dessus).
Concrètement :
- Lorsque l’on utilise des couleurs chaudes, comme le rouge, sur un fond gris, ces couleurs semblent ressortir/avancer ;
- Et quand on utilise des couleurs froides, comme le bleu, elles donnent l’impression de s’enfoncer/reculer.
Ce principe est connu depuis longtemps et a été mentionné par Goethe dans son livre sur les couleurs paru en 1810. En 1885, le scientifique Einthoven a expliqué que cet effet pourrait être lié à une certaine façon dont l’œil perçoit les couleurs.
Ainsi, dans l’art, on enseigne que pour créer une bonne perspective, les arrière-plans doivent être légèrement bleutés et les premiers plans plus orangés. Cela aide à donner une impression de distance. Cette technique est appliquable en photographie.
Jouer avec la température des couleurs et balance des blancs
Le réglage de la balance des blancs sur automatique permet généralement d’avoir une balance des blancs correcte et donc une température de couleur correcte.
Mais utiliser volontairement de la « mauvaise » balance des blancs peut également donner des résultats intéressants.
Si vous choisissez les préréglages « lumière du jour », « ombragé » ou « nuageux », vos photos seront plus chaudes, tandis que « tungstène » et « fluorescent » les feront paraître plus froides.
Vous pouvez aussi ajuster la température de couleur pendant le post-traitement en fonction de l’ambiance et du résultat que vous souhaitez. Prendre en RAW permet d’obtenir des résultats plus convaincants. C’est généralement de cette manière que l’on change la balance des blancs c’est plus pratique et confortable
La psychologie des couleurs
Je vous en parlais juste avant les couleurs évoquent des humeurs, installent une certaines ambiance, transmettent des émotions.
« Mais moi je suis différent et insensible, ça ne marche pas sur moi ! Aha ! »
Qu’on le veuille ou non : elles ont une forte influence sur nos émotions et ce que nous fait ressentir une photo.
C’est pourquoi il est important de garder à l’esprit la psychologie des couleurs lorsque vous prenez une photo.
Exemple :
Imaginez vous regardez la photo d’une vieille maison abandonné faîte de bois et de pierre. Mais cette vieille bicoque est prise pendant l’heure dorée. D’ailleurs on peut voir un ciel bleu derrière et un peu de verdure autour.
Ça vous évoque un lieu qui a fait son temps. De la nostalgie, un endroit qui est maintenant calme et paisible, mais chargé d’émotion de ses anciens occupants qui ont vaincu leurs histoires à l’intérieur. Ça vous fait penser à ces petites maisons de berger qu’on peut voir ici et là quand on se promène en campagne. Vous pourriez même vous imaginer toucher la pierre chaude et sentir le bois sec.
Maintenant imaginez la même scène prise pendant une journée grise et nuageuse, voire pluvieuse ?
Là on est plus sur la même ambiance. On est plus sur un bâtiment menaçant. Très vétuste. On s’imagine que si on était pris à dépourvu par une tempête on s’y abriterait. Mais peut-être qu’y rentrer serait dangereux, des poutres pourraient nous tomber dessus ! Ou on pourrait faire ne mauvaises rencontres… Ce lieu ne serait pas un abris très accueillant, la pluie vous tomberait dessus, la pierre serait froide et glissante.
Bon, je vais peut-être un peu loin mais vous comprenez l’idée comme ça.
Après chacun a son expérience personnelle et sa culture qui vont évoquer certaines émotions ou nous évoquer des idées (ou souvenirs) en fonction des couleurs que l’on voit.
Alors voici les principales émotions évoquées par les couleurs :
- Le rouge : passion, colère, force, énergie, excitation.
- L’orange : gaieté, vitalité, plaisir, chaleur, bonheur, enthousiasme.
- Le jaune : bonheur, chaleur, joie, gaieté, convivialité, créativité.
- Le vert : nature, santé, calme, équilibre, croissance.
- Bleu : équilibre, tristesse, froideur, sérénité, confiance.
- Le violet : sagesse, loyauté, spiritualité, mystère, luxe.
- Rose : enjouement, compassion, douceur, innovation, transformation, non-conformité
Rappelez-vous : la palette de couleurs que vous choisissez influence considérablement l’impression que fait une photo.
« Mais du coup je fais comment concrètement pour utiliser la couleur dans ma photo ? »
Si vous en avez la possibilité et le souhait :
- D’abord vous devez réfléchir aux émotions et au message de votre photo .
- Ensuite vous choisissez les couleurs en fonction avec la liste d’émotions/couleur du dessus. C’est plus facile à dire qu’à faire. Je sais. Mais dans l’idée, c’est ça.
- Vous pouvez enfin soit choisir une couleur principale et vous servir des schémas de couleurs pour trouver d’autres couleurs. Soit choisir plusieurs couleurs (avec tout de même une couleur principale et dominante), ne choisissez plus de 3 ou 4 couleurs en tout.
Différentes techniques supplémentaires pour composer avec la couleur
Bon jusque là on a vu :
- La roue chromatique et les niveaux de couleurs (primaires, secondaires et tertiaires)
- Les schémas de couleurs
- Les couleurs froides et chaudes
- La psychologie des couleurs et comment les utiliser
Et c’est déjà pas mal hein ! Ces éléments sont déjà en soit des indications sur comment composer avec la couleur. Mais ici on va voir quelques techniques en plus.
La domination
Vous connaissez la peur de manquer ?
« De manquer à quelqu’un ? »
Oui mais pas que. Le cerveau humain a une peur VISCÉRALE du manque. De ne pas avoir assez. On retrouve le terme « Fear Of Missing » en anglais. Cela vient sans doute de l’époque où on n’avait très peu de ressources et qu’on luttait pour notre survit (c’est évidemment toujours le cas pour les ¾ du globes, rassurez-vous). Chaque ressource était donc importante. Et on cherchait à en accumuler toujours plus car elles étaient difficiles ou rares à obtenir.
Et bien en photo cette peur du manque se traduit notamment en voulant rajouter toujours pleins d’éléments dans notre composition ou encore plein de COULEURS !
On se dit que « plus il y en a, mieux c’est, comme les billets ».
Mais il n’en est rien ! Les couleurs qui s’entremêlent sont en fait source de confusion pour l’œil qui ne sait plus où donner de la tête (enfin de l’œil). Ça donne une photo généralement illisible et peu impactante.
Choisissez plutôt une couleur dominante qui devient le point d’attention sur votre photo. Plus la couleur est intense et prend de la place : plus elle domine.
Remarque
Si possible faîtes en sorte que votre sujet ait la couleur dominante. Si c’est un élément secondaire qui a une couleur dominante elle pourrait voler la vedette à votre sujet !
Remarque
Dans la photo ci-dessus le concept est poussé à l’extrême, il peut aussi fonctionner dans une moindre mesure.
L’isolation
Je ne parle pas de l’isolation défaillante de votre maison ici. Mais bien d’isoler une couleur. Ça rejoint le point d’avant : souvent en photo, moins, c’est mieux !
Utiliser un téléobjectif vous permettra d’isoler facilement une partie particulière d’une scène dont la couleur ou la combinaison de couleurs est frappante (aïe !). Ça permet vraiment de donner un certains cachet à votre photo.
Ça peut aussi fonctionner avec un objectif standard. Ou vous pouvez aussi vous rapprocher physiquement.
Le fait de se rapprocher vous aide et vous permet de combiner des couleurs qui sont plus intéressantes et qui vont bien ensemble comme on a vu avec les schémas juste avant.
Pour renforcer cette effet d’isolation, l’idéal est d’avoir en arrière-plan des couleurs neutres. Un fond blanc ou noir (très impactant avec les animaux notamment). Les tons neutres comme le gris et le brun attireront l’attention sur un sujet de couleur vive. Ils donneront une image beaucoup plus convaincante que si vous vous contentez d’isoler cette couleur vive parmi d’autres couleurs sourdes ou éparses.
Les couleurs en arrière-plans
Chaque fois que vous trouvez un mur, un bâtiment ou tout autre type de surface colorée : pensez à la façon dont vous pourriez l’utiliser comme toile de fond pour votre photo.
Un mur coloré peut déjà faire une belle photo seul. Vous pouvez même le tourner en une photo abstraite. Par exemple en vous en rapprochant et/ou en le cadrant d’une manière particulière, et/ou en penchant l’horizon.
Mais vous avez aussi une autre possibilité : y inclure un humanoïde (coucou !).
Ça ajoute un élément supplémentaire, un sentiment d’échelle et ça rend la photo moins abstraite. Cela semble mieux fonctionner si la personne a un look un peu « monochrome » avec des couleurs avec peu de poids (secondaire ou tertiaires, neutres, délavées).
Une fois l’arrière-plan trouvé : composez votre photo, puis attendez que quelqu’un d’intéressant entre dans le cadre (ou demandez à un ami. Si vous en avez un).
Cadrer votre sujet
Le « framing » ou cadrage est une technique de composition qu’on a déjà vu ensemble (enfin en tout cas j’ai déjà fait un article à ce sujet personnellement). Et c’est un excellent moyen d’attirer l’attention sur votre sujet principal.
En général on le fait avec des formes mais on peut aussi s’aider de la couleur peut créer un « cadre » visuel autour du sujet.
Ce n’est pas forcément simple à trouver « naturellement » mais le but est de composer votre cliché de manière à ce que des éléments colorés (murs, portes ou arches peintes) créent un cadre autour du bord de la scène.
Une fois l’endroit débusqué, attendez ensuite qu’un élément (une voiture, un cycliste, un coureur, un animal, etc.), qui fera un bon sujet principal, entre dans la scène. Et faîtes quelques déclenchements.
Créer des formes géométriques
Les formes reconnaissables fonctionnent très bien en photo. Et bonne nouvelle : vous pouvez utiliser la couleur pour « tracer » des formes géométriques comme des cercles, des courbes, des triangles, de la symétrie…
La géométrie est importante car chaque forme provoque une réponse émotionnelle différente chez le spectateur.
Un cercle est connu pour être inclusif. Un triangle est net et « directif ». Les courbes sont sensuelles et invitantes. La symétrie est solide, ce qui donne au spectateur un sentiment de permanence et une base émotionnellement sûre. C’est un peu comme pour la psychologie des couleurs, ça dépend de chacun, de sa culture et son expérience personnelle.
« Les formes doivent être parfaites ? »
Non pas du tout. Mais elles doivent être reconnaissables ou au moins suggestives.
Le minimalisme
« C’est quoi une composition minimaliste déjà ? »
C’est une composition très simplifiée. Que ça soit les couleurs, les forme, les textures, les sujets ou les plans.
« Ça a l’air sympa, comment je fais ? »
Pour créer de superbes photos minimalistes avec la couleur : recherchez des murs colorés avec de grands espaces vides. Si vous incluez des éléments : assurez-vous qu’ils n’occupent qu’une petite partie de l’espace.
Vous pouvez faire des variations très minimalistes en photographiant à différents moments de la journée par exemple.
La règle des tiers
Vous connaissez sans doute cette bonne vieille règle des tiers. On divise une photo en trois parties horizontales et trois parties verticales. J’en parle plus ici avec d’autres systèmes de grille.
« Ok mais on l’applique comment avec les couleurs ? »
C’est assez simple, le but est de remplir les tiers horizontaux ou verticaux avec différents « blocs » de couleurs. Voici quelques exemples :
Comme on peut le voir ci-dessus : ce n’est pas obligé que les blocs soient parfaits (voir les 3 photos), on peut jouer avec l’ombre et la lumière (photo du milieu), avoir un rendu très abstrait avec différentes couleurs d’un mur (dernière photo).
Ombres et fonds colorés
Si vous vous promenez en ville (la marche c’est bien), plus particulièrement au crépuscule vous aurez l’occasion de photographier de superbes ombres sur les murs des immeubles.
Ce qui est bien avec les photos d’ombre, c’est qu’il n’y a pas deux photos identiques.
« Pourquoi ? »
Tout simplement car le soleil se déplace constamment vers l’ouest (enfin dans l’hémisphère Nord en tout cas). Ce qui vous offre presque des possibilités illimitées de photos diverses. Et ça, c’est cool.
Les couleurs vives
La façon la plus simple de créer un impact avec la couleur est d’utiliser des couleurs fortes et saturées.
« Oui mais je peux utiliser combien de couleurs ? »
Je conseille entre 1 et 4. Mais cela dépend des cas. Comme on peut le voir ci-dessous il y en a plus de 4 mais la photo est très épurée. Généralement il ne faut pas trop en abuser. Plus vous avez de couleurs, plus la photo sera chargée.
La clé lorsqu’on utilise des couleurs vives est de garder une composition claire et simple. Il est donc préférable de laisser les couleurs prendre le dessus et de réduire le nombre éléments de la photo.
Dans cet exemple le photographe s’est contenté d’un seul sujet principal : des craies sur une table marron (les craies forment un sujet grâce au principe de similarité de la théorie de Gestalt).
Dans ce contre exemple on a beaucoup de couleurs différentes, des formes différentes et l’œil n’a pas de point d’accroche avec un sujet fort.
Les couleurs pastelles
Les couleurs plus claires et délavées font également de jolies photos. Essayez d’utiliser des couleurs subtiles et presque monochromatiques dans votre cadre.
L’utilisation de couleurs pastel avec des ombres très minimes et un faible contraste fonctionne bien pour les portraits et l’extérieur.
Vous pouvez obtenir des couleurs plus pastel en post-traitement en désaturant vos photos (et en augmentant légèrement la luminosité si besoin).
Mettre en valeur un sujet coloré
Ici un élément se démarque vraiment : les myrtilles bleues.
On observe sous la coupe de myrtilles une assiette à la couleur similaire et sourde (moins intense) et que l’ensemble des éléments sont placés sur un fond neutre (arrière-plan gris foncé et serviette grise claire). Ainsi, les myrtilles bleues n’entrent pas en concurrence avec l’autre couleur de même teinte mais moins prononcée, les myrtilles attirent l’attention et deviennent effectivement le point d’intérêt principal.
C’est une autre technique pour établir ou compléter votre sujet. Pour de meilleurs résultats gardez une composition simple et utilisez des couleurs primaires.
Contrôler la couleur avec la lumière naturelle
L’heure de la journée et la météo ont un IMPACT DIRECT sur la couleur de la scène que vous photographiez.
En plus de changer d’intensité au cours de la journée, la lumière prend également des teintes différentes lorsque le soleil se déplace dans le ciel. Et surtout quand il est proche de l’horizon (j’en parle plus en détail dans ma formation gratuite).
- Avant le lever du soleil et environ vingt minutes après son coucher : l’ensemble de l’environnement baigne dans douce lumière bleue. La lumière est très froide. Cette lumière peut être utilisée pour créer une ambiance calme, comme par exemple une photo matinale d’une plage.
- Juste après le lever et avant le coucher du soleil : la lumière est souvent très chaude avec des teintes rouges, orange ou jaunes. Cette lumière peut être utilisée pour créer des sentiments de confort, comme un beau sommet de montagne baignant dans une lumière douce, chaude et dorée.
Comme la couleur en photographie peut transmettre un large éventail d’émotions (comme on la vu dans partie sur la psychologie des couleurs), il est important de garder à l’esprit les conditions de lumière afin de capturer le bon message.
« Mais euh… Comment je peux avoir des informations sur la position du soleil ? »
Il existe plusieurs applications de photographie que vous pouvez utiliser pour suivre les changements de lumière tout au long de la journée. Si vous tapez « éphéméride » sur votre application pour télécharger des applications vous devriez trouver des choses intéressantes. La plus connue est « THE PHOTOGRAPHER’S EPHEMERIS ® » mais c’est en anglais et disponible uniquement sur ordinateur et iOS.
2 petits trucs à tester en post-traitement
Ajustez la teinte pour la verdure
L’ajout de chaleur à une photo de nature en post-traitement pour la rendre plus attrayante peut être un choix louable. On va jouer dans ce cas avec le color grading ou split toning (sur Adobe Lightroom) ou la balance des blancs.
Mais un problème peut survenir : cette technique ne fonctionne pas toujours quand la scène est entièrement verte. Vous risquez de trouver l’image un peu « trop chaleureuse ».
Une solution simple consiste à régler le curseur « Teinte » (juste en-dessous du curseur de la balance des blancs) sur l’extrémité verte au lieu du côté magenta.
Ajustez les tons bleus pour ajouter de l’émotion
Regardez la photo de pierres de bord de mer à gauche ci-dessous. Il s’agit d’une photo « normale » qu’on a réchauffé un peu (par réflexe).
Mais si pour une fois on la « refroidissait » ?
Je sais, les teintes bleutées sont souvent associés à la froideur, à la dissociation et à la distance émotionnelle. Mais elles peuvent aussi aussi susciter une réaction positive de rafraîchissement et de clarté.
Pour ajouter du bleu à vos photos, il suffit de régler le curseur de température vers la gauche.
Contrôler la couleur sur vos photos avec le bon matériel
Il existe certains accessoires et réglages que vous pouvez utiliser pour mieux contrôler la façon dont les couleurs apparaissent dans vos images :
- Le filtre polarisant : en plus de réduire l’éblouissement des surfaces réfléchissantes, les filtres polarisants ont tendance à augmenter le contraste et la saturation des couleurs (intéressant si vous ne développez pas vos phoros).
- Le fichiers RAW : les fichiers RAW enregistrent les photos avec un traitement minimal, sans compression, et stocke des informations. Tout ceci en fait le type de fichier idéal pour le développement. Et notamment le développement des couleurs (balance des blancs, teinte, vibrance, saturation, TSL, color grading… )
- La balance des blancs : la balance des blancs a un impact direct sur la couleur en photographie. Les différentes sources de lumière ont des températures différentes, chacune d’entre elles émettant une couleur distincte. En sélectionnant le bon paramètre de préréglage de la balance des blancs sur votre appareil photo, vous vous assurez que les teintes de votre image restent fidèles à la réalité ou à votre vision. Vous pouvez bien sûr corriger ça en post-traitement (ce que l’on fait en général).
- Un pare-soleil est idéal pour bloquer la lumière directe qui provoque des reflets (ou flares) colorés. Vous pouvez aussi prendre les choses du bon côté et utiliser ces reflets de manière artistique.
- La calibration de votre écran (j’en parle notamment dans ma formation gratuite). Il est essentiel de s’assurer que votre moniteur affiche une image avec précision (et notamment les couleurs). C’est bien beau d’avoir du matériel cher, des logiciels de développement et de se former. Mais ne pas avoir d’écran calibré revient à naviguer dans le brouillard (et on a tous vu Titanic !)
Photographier la couleur
La théorie est une bonne chose, mais la meilleure façon d’apprendre la couleur en photographie est de la mettre en pratique.
La prochaine fois que vous sortirez avec votre appareil photo, cherchez votre couleur préférée. Créez méthodiquement vos photographies autour d’elle.
Essayez ces techniques pour voir ce qui fonctionne le mieux pour vous :
- Remplissez le cadre avec deux ou trois teintes dans une composition abstraite. Utilisez un objectif macro ou un zoom pour vous rapprocher et vous assurer que la lumière est uniforme sur toute la surface.
- Photographiez la couleur dans un endroit inattendu pour créer un intérêt visuel. Une chemise verte à fleurs vives dans une mer de costumes noirs fait sensation. Un parapluie rouge contre un mur blanc.
- Photographiez la même couleur dans différents cadres et thèmes, comme la nature, l’architecture, le paysage, la ville et le portrait.
- Créez un point d’intérêt en photographiant votre couleur préférée entourée d’une teinte neutre.
- Aventurez-vous dans la nuit pour voir ce que donnent les photos en couleur lorsqu’elles sont éclairées artificiellement.
Conclusion
On arrive à la fin de cet article. Pour les plus intéressés par la photographie colorée je vous invite à regarder le travail de Pete Turner. Ce photographe maîtrise parfaitement l’art de la composition avec la couleur et est très inspirant !
Moi je vous laisse ici à vos expériences colorées et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !
J’ai aussi une chaîne YouTube !
MERCI !!!!! l’article est genialissime !
Content d’avoir pu vous aider 🙂