Une question que je vois souvent revenir inlassablement : « hey, vous me conseillez quel objectif ? », variante 1 : « Vous pensez-quoi de cet objectif ? », variante 2 : « Il est bien celui-là ? ». Bref, vous avez compris.
Et je ne vous lancerai pas la première pierre, la question est louable, importante, cruciale ! En effet, un objectif, ça coûte cher. Vous investissez votre argent (économisé parfois pendant des mois) dans un objet que vous espérez garder des années.
Et l’enjeux est d’autant plus important si vous avez un budget aussi serré que le string d’une influenceuse Instagram : vous n’avez pas de marge de manœuvre. Il n’y a pas de place à l’erreur, vous devez optimiser votre budget.
Alors aujourd’hui, je vais rédiger un article qui va vous permettre de vous rendre autonome sur le sujet (du moins c’est le but). On va voir ensemble les critères pour bien choisir son objectif. Aussi surnommé « objo ». Ou encore « cailloux » (celui-là il fait bien).
Comme d’habitude, à travers cet article le but est d’écrire une véritable ressource sur ce sujet. Vous allez donc trouver beaucoup d’informations. Que je mettrai à jour, et remettrai en forme avec le temps !
J’ai écrit ces carabistouilles ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire et à me corriger en argumentant un peu.
Allez, en avant Guingamp !
Podcast audio sur le même sujet :
Les différents types d'objectifs (utilisations, avantages et inconvénients) – PhotoManiac
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- 1- Objectif zoom VS objectif à focale fixe
- 2- Le type d’objectif
- 3-La distance focale
- 4-La compression
- 5- L’angle de champ
- 6- La distorsion
- 7- L’ouverture
- 8- La compatibilité avec le capteur de votre boîtier et la focale équivalente
- 9- La compatibilité avec la monture de votre boîtier
- 10- Le prix
- 11- Objectif photo ou vidéo ?
- 12- La stabilisation de l’image
- 13- Tropicalisation/ « étanchéité »
- 14- La qualité de construction
- 15- Le nombre de lamelles
- 16- Le type de mise au point
- 17- La distance minimale de mise au point et les objectifs macro
- 18- Fabricants tiers ou officiel ?
- 19- L’avis du public
- 20- Regarder de vraies photos
- 21- Bougez-vous le cul et testez-le
- Conclusion
1- Objectif zoom VS objectif à focale fixe
Objectif à focale fixe
Un objectif à focale fixe n’a qu’une longueur focale. C’est-à-dire que la longueur focale est toujours la même. Donc elle est « fixe » (d’où son nom hehe).
Un des objectifs à focale fixe plus populaire est l’objectif 50 mm à focale fixe qui a un excellent rapport qualité/prix. En moins connu on a aussi le pancake 40 mm, il est plus cher mais d’excellente facture.
Les objectifs fixes sont utiles pour la prise de portraits car ils ont une ouverture maximale plus large et ont tendance à produire des images de meilleure qualité que les zooms.
Ce type d’objectif est souvent très apprécié en photo de portrait en studio.
Avantages :
- Meilleur rapport qualité prix qu’un zoom.
- Ont généralement une plus grande ouverture (f/1.8 ou f/1.4).
- Et du coup ce sont des objectifs plus rapides, on peut prendre plus facilement des photos en basse lumière.
- Plus petits et légers.
- Meilleur piqué.
- Vous ne pouvez pas zoomer : et du coup ça vous oblige à vous déplacer, à être créatif et c’est aussi bien pour l’apprentissage.
- Ont moins de problème d’aberrations et de reflets car leur conception est plus simple.
- Moins de risque de panne ou plus facilement réparable car leur conception est plus simple.
Inconvénients :
- Moins polyvalent (ne couvre qu’une distance focale)
- Vous ne pouvez pas zoomer et parfois ça vous limite, car vous ne pouvez pas vous déplacer physiquement
- Peut nous faire manquer des occasions car on ne peut pas zoomer
Utilisations courantes :
- Portraits et portraits de groupes
- Photo de nouveau-né
- Photo de studio
- Astrophotographie
- Quand on s’entraîne ou qu’on expérimente
- Environnements contrôlés (où on n’a pas besoin de changer tout le temps de focale, notamment en studio donc)
Objectif zoom (ou à focale variable)
Contrairement à la focale fixe, un objectif zoom peut être réglé sur une plage de plusieurs longueurs focales.
Cas concret : bien souvent vous avez des kits disponibles quand vous achetez un boîtier, dans ce kit il y a un ENOOOOOOOOORME zoom (de mauvaise qualité) par exemple un 18 mm – 200 mm.
Ba c’est ça un objectif zoom.
Les objectifs zoom sont plus grands et plus lourds que les objectifs fixes, et ils ont tendance à être plus chers.
Ils sont cependant pratiques pour les voyages, car un seul zoom peut remplacer un sachet de différents objectifs.
Avantages :
- Permet plus de souplesse dans ses prises de vue (pas obligé de se déplacer physiquement).
- Permet d’être paré à diverses situations (parfois on ne peut pas se rapprocher physiquement car ce n’est pas possible ou on n’a pas le temps).
- Permet d’être plus réactif et de louper moins d’occasions (en photo sportive par exemple ou animalière)
- Comme on couvre plus de focale, on peut par exemple transporter un zoom pour 2 ou 3 objectifs fixes.
- Technologies de stabilisation d’image (la stabilisation d’image de Canon, la réduction des vibrations de Nikon, la stabilisation optique de Sigma ou la compensation des vibrations de Tamron), qui permettent d’utiliser des temps de pose longs tout en prenant des photos nettes d’objets fixes.
Inconvénients :
- Rapport qualité/prix moins intéressant.
- Plus lourds et plus volumineux.
- Piqué moins bon (notamment aux longueurs focales extrêmes).
- Risques de d’aberration et de reflets plus important car leur conception est plus complexe.
- Moins rapide (ouvre moins grand, et l’ouverture se rétrécie généralement avec l’allongement de la distance focale).
- Plus de risque de panne ou plus difficilement réparable car leur conception est plus complexe.
Utilisations courantes :
Objectif rapide ?
J’ai toujours trouvé que c’était un terme étrange, ce type d’objectif court très vite ?
Non, en fait un objectif rapide est un objectif dont l’ouverture maximale est spécialement large comme f/1.4.
Et comme on peut ouvrir grand, on peut souvent régler un temps de pose court (bon après ça dépend de la quantité de lumière présente. Et comme ce temps de pose est court, on dit que l’objectif est « rapide ».
Voir mon article sur les objectifs rapides.
« Hey mais Gaëtan quand on lit les le nombre d’inconvénients et d’avantages, on se dit qu’il n’y a pas photo, un objectif à lentille fixe c’est mieux ! »
C’est vrai que l’objectif à lentille fixe semble avoir bien plus d’avantages en quantité.
Mais il faut aussi comprendre que les avantages et les inconvénients de chaque type objectif n’ont pas le même poids en fonction de votre pratique.
Par exemple pour certains le poids et l’encombrement c’est important, pour d’autres moins. Et on n’a pas envie de tous faire les mêmes concessions : certains ne se sentirons jamais à l’aise avec un objectif à lentille fixe par exemple.
2- Le type d’objectif
En fonction de la longueur focale de l’objectif il sera catégorisé. On admet généralement 5 catégories :
- Objectif ultra grand-angle (UGA)
- Objectif grand angle
- Objectif standard
- Téléobjectif
- Super téléobjectif
On a aussi les objectifs macro (qui sont généralement des téléobjectifs). Il existe aussi des objectifs spéciaux comme les objectifs à bascule et décentrement, les objectifs anamorphiques ou lensbaby etc.
Objectif ultra grand-angle et fisheye
Longueur focale : inférieure à 24 mm.
Avantages :
- Capture des vues incroyablement larges.
- Objectif amusant à utiliser / créatif
- Distance minimale de mise au point très proche
- Grande profondeur de champ
Inconvénient :
- Présente souvent une vision déformée du monde, à cause de la distorsion très prononcée (même au centre).
Utilisations :
- Photographie en intérieur.
- Photographie immobilière.
- Photographie d’architecture.
- Photographie évènementielle.
- Portraits d’animaux ou créatifs.
- Photographie de paysage.
- Aventure / voyage.
- Photojournalisme (si on est proche, ça peut donner un côté impactant, mais pour ce type de photo on est généralement plus sur du 35 mm ou objectif standard).
- Photographie de voie lactée.
- Photographie d’aurores boréales.
Objectif grand angle
Longueur focale : 24 mm à 35 mm.
Avantages :
- Angle de vue large.
- Grande profondeur de champ.
- Facile d’obtenir une mise au point nette des objets proches et éloignés.
- Créativité de la distorsion.
Inconvénient :
- Distorsion prononcée : les lignes qui apparaissent droites à votre œil sembleront courbées à travers l’objectif (notamment sur les bords).
Utilisations :
- Photographie de paysage.
- Paysage de ville.
- Photographie d’architecture.
- Photojournalisme (on préfère généralement le 35 mm ou objectifs standards).
- Photographie de voie lactée.
- Photographie d’aurores boréales.
Objectif standard
Longueurs focales : entre 35 mm et 70 mm.
Avantages :
- Capture le monde d’une manière très similaire à la façon dont nos yeux voient.
- Distorsion minimale.
- A la capacité à isoler un sujet de son arrière-plan en utilisant des profondeurs de champ beaucoup moins importantes que les objectifs grand angle.
Inconvénient :
- Dans certaines situations on est dans un entre 2 donc peut être trop juste pour du paysage et peut ne pas zoomer assez pour les sujets lointains.
Utilisations :
- Photographie de portrait.
- Photographie de paysage (mais on préfère le grand angle ou ultra grand-angle généralement).
- Photographie de voyage.
- Photographie de rue.
- Photographie de proches/famille (bar et à table).
- Pour les débutants (c’est peu passe partout, et assez polyvalent).
Téléobjectif
Longueurs focales : entre 70 mm et 300 mm
Avantages :
- Se rapprocher de son sujet sans être vu (pratique pour observer ses voisins (je rigole)).
- Se rapprocher de sujets lointains.
- Faible profondeur de champ et permet donc d’isoler le sujet plus facilement.
- Donne l’impression qu’on est en plein milieu de l’action même si on est loin (idéal pour avoir l’impression d’assister à une fête même si on n’est pas invité et qu’on pleure dans son lit).
Inconvénients :
- Faible profondeur de champ, même à de petites ouvertures : il sera essentiel de faire une mise au point correcte.
- Demande une bonne stabilité car plus la longueur focale est importante plus la photo sera sensible aux vibrations, au mouvement, et donc au flou de bougé.
- Un peu lourd et encombrant.
- Coûteux.
Utilisations :
- Photographie animalière.
- Espionner (ses voisins).
- Paparazzi.
- Photographie d’événements sportifs.
- Macrophotographie.
- Photo de détails.
- Portrait serré.
Super téléobjectifs
Distances focales : supérieures à 300 mm.
Avantages :
- Les mêmes qu’au-dessus mais en PLUS
Inconvénients :
- Grand, très lourd et très encombrant.
- Nécessite souvent l’utilisation d’un trépied pour les supporter (et pour la netteté aussi de toutes façons).
- Très cher.
Utilisations :
- Photographie d’oiseaux et autres petits sujets éloignés.
- Photographie d’événements sportifs.
- Portrait éventuellement (sauf portraits intimes).
- Astrophotographie de ciel profond.
3-La distance focale
Ici je vous donne quelques distances focales repères pour vous donner une idée de l’utilité des distances focales. Rien n’est gravé dans le marbre, mais disons que ce dont je parle ci-dessous sont des « coutumes » en photographie.
Objectif à focale fixe
24 mm
Pour quels types de photos :
- Photo de paysage.
- Astrophotographie.
- Portraits de groupe.
- Photo de mariage.
- Photo d’évènements.
Utile quand vous avez besoin :
- D’un large champ de vision
- De photographier par faible luminosité (une focale fixe permet une plus grande ouverture).
- D’une faible compression des plans (les plans ont l’air plus éloignes uns des autres)
35 mm
Pour quels types de photos :
- Reportage.
- Photo de rue.
- Photo d’évènements.
- Photo culinaire.
- À table avec la famille (si le boîtier est à crop factor, ça sera moins évident de faire rentrer vos proches dans le cadre).
Utile quand vous avez besoin :
- De capturer un sujet, mais aussi d’avoir suffisamment d’environnement pour fournir un contexte d’image.
50 mm (un indispensable pour les photographes)
Pour quels types de photos :
- Photo de portrait (mais ce n’est pas forcément la meilleure focale qui peut être un peu serrée).
- Photo de rue.
- Photo de tous les jours.
Utile quand vous avez besoin :
- De vous rapprocher du champ de vision humain.
- Avoir peu de distorsion.
- De grandes ouvertures lumineuses.
- D’un objectif compact et abordable.
Objectif à distance focale variable (ou « zoom »)
24-70 mm
Pour quels types de photos :
- Photo de voyage.
- Photojournalisme.
- Photo de paysage.
- Photo de portrait.
Utile quand vous avez besoin :
- D’une plage de focale très polyvalente (du paysage au portrait).
- D’un objectif pour vos promenades.
70-200 mm (très populaire en photo)
Pour quels types de photos :
- Photo de portrait.
- Photo de sport et d’action.
- Photo d’événement.
Utile quand vous avez besoin :
- D’une plage de focale polyvalente (du portrait à des sujets lointains).
- D’un flou d’arrière-plan facile à obtenir (faible profondeur de champ).
- D’un minimum de distorsion
- D’une forte compression des plans
- De vous rapprocher visuellement de sujets lointains
70-300 mm
Type de photo :
- Photo de portrait.
- Photo de sport et d’action.
- Photo d’événement.
- Photo animalière
Vous avez besoin :
- D’une plus grande portée du téléobjectif (équivalent à 450 mm sur les capteurs APS-C).
- D’une plage de focale polyvalente (du portrait à des sujets assez lointains).
- D’un flou facile d’arrière-plan facile à obtenir (faible profondeur de champ).
- D’un minimum de distorsion
- D’une (très) forte compression des plans
- De vous rapprocher visuellement de sujets lointains
4-La compression
C’est lié à la distance focale. Plus la distance focale est grande (et donc l’objectif est long) plus vous aurez un phénomène de compression des plans.
Cela signifie que si vous prenez une photo avec un écureuil avec 300 mm, l’arrière-plan aura l’air très proche de l’animal.
À l’inverse si vous prenez en photo un paysage à 24 mm, une maison au milieu de la scène aura l’air beaucoup plus éloignées des montagnes que si vous l’aviez prise avec un 200 mm (en vous éloignant si nécessaire pour faire rentrer la photo dans le cadre.
Donc pour une même valeur de cadrage :
- plus la distance focale est courte plus les éléments sur les différents plans en profondeur auront l’air éloigné les uns des autres ;
- et plus la distance focale est longue plus les éléments sur les différents plans en profondeur auront l’air proches les uns des autres.
5- L’angle de champ
C’est lié aux 2 parties d’avant donc je le mets juste après. C’est simple :
- plus la distance focale est courte, plus l’angle de champ est large ;
- plus la distance focale est longue, plus l’angle de champ est étroit.
L’angle de champ, c’est ce que le couple objectif/boîtier voit. Chez les humains on parlerait plutôt d’angle de vue.
J’ai trouvé ce superbe schéma ci-dessous qui va bien vous faire comprendre l’idée.
Voir mon article sur l’angle de champ et le champ de vision.
6- La distorsion
J’en ai déjà plus ou moins parlé avant sans trop rentrer dans les détails. Il faut savoir que tous les objectifs ont une formule de distorsion qui leur est propre.
Plus l’objectif est court plus la distorsion est importante. La distorsion est plus visible sur les bords notamment.
Dans cet article de « comment-apprendre-la-photo.fr », on apprend qu’un objectif (notamment les zooms et les courtes focales) peuvent donner des images déformées soit en barillet soit en coussinet. Cela est dû au fait que le diaphragme et soit positionné en avant ou en arrière par rapport au centre de l’optique.
Il donne d’ailleurs une bonne astuce : si vous photographiez un échiquier, vous verrez très vite la déformation.
7- L’ouverture
L’ouverture est le trou situé dans l’objectif. On peut changer son ouverture, mais ces changements sont limités, chaque objectif à une fermeture maximale et une ouverture maximale.
L’ouverture maximale de l’objectif peut être indiquée de diverses façons, mais généralement ça ressemble à « f/[une valeur] » comme « f/2.8 », « f/4 », « f/8 « etc.
Plus le chiffre est petit plus l’ouverture est large. Un petit nombre comme « f/1.2 » signifie que l’ouverture est donc large, ce qui permet à plus de lumière de pénétrer dans l’objectif et d’arriver jusqu’au capteur.
« Oui et alors ? »
Pouvoir ouvrir grand rend l’objectif adapté pour les prises de vue en basse lumière. Et une grande ouverture peut aussi permettre de :
- ne pas avoir à utiliser un flash (pas toujours évident à maîtriser) ;
- ne pas avoir à allonger son temps de pose (appréciable pour limiter le flou de mouvement et/ou de bougé) ;
- ne pas avoir à monter les ISO (appréciable pour limiter l’apparition de bruit numérique).
« Mais c’est génial, pourquoi on n’ouvre pas toujours en grand alors ? »
La photographie c’est des compromis, l’art de faire des concessions. Une grande ouverture signifie aussi qu’on aura une profondeur de champ plus faible, c’est-à-dire qu’on aura moins de netteté acceptable dans la photo. La netteté acceptable c’est la partie avant et après la mise au point qui semble visuellement net mais l’est moins que le plan focal (là où on a fait la mise au point).
Une faible profondeur de champ peut être appréciée pour isoler son sujet notamment quand on n’a pas de fond uni, et c’est donc un rendu apprécié pour les portraits. Mais en paysage par exemple, on veut plutôt avoir le maximum de détails visible dans sa photo, c’est donc un effet généralement moins désiré.
Une fois de plus, avoir une faible profondeur de champ (à une grande ouverture) ce n’est ni bien ou mal, ça dépend de votre pratique et de que vous cherchez en termes de rendu.
Attention
La plupart des objectifs zoom ont une ouverture maximale variable, ce qui signifie qu’elle varie en fonction de la distance focale réglée.
Ainsi, alors qu’un objectif de 18-200 mm f/3.5-5.6 a une ouverture maximale de f/3.5 à 18 mm, elle sera de f/5.6 au moment où vous zoomez à 200 mm.
8- La compatibilité avec le capteur de votre boîtier et la focale équivalente
C’est bien beau tout ça mais si à la fin votre boîtier ne peut pas accueillir ce nouvel objectif et ba ça ne sert à rien !
La plupart des fabricants d’appareils photo conçoivent des objectifs qui correspondent à des boîtiers spécifiques.
Il y a 2 types de boîtiers :
- les boîtiers avec un capteur moyen format (que vous aurez rarement entre les mains) ;
- les boîtiers avec un capteur 24×36 (dit « plein format » ou « full frame ») ;
- et les autres (APS-C, 4/3 et plus petits)…
Mais généralement vous aurez soi un boîtier 24×36, soi APS-C, soi 4/3.
Dans tous les cas faîtes très attention à ce paramètre quand vous achetez votre objectif. En effet, tous les objectifs ne vont pas avec tous les boîtiers. Généralement un objectif pour 24×36 pourra aller sur un boîtier 24×36 et APS-C (crop factor). Mais un objectif pour APS-C pour aller sur un boîtier APS-C, mais NE pourra PAS aller sur un boîtier 24×36 (une partie de l’image sera noire).
Les boîtiers à facteur de recadrage (ou crop factor) sont donc tous les boîtiers qui ne sont pas dit « plein format » (capteur de 24 mm x 36 mm).
« Et ? »
Le petit problème, c’est que la longueur focale affichée sur les objectifs est calculée à partir du 24×36 qui est la taille de capteur de référence en numérique (calqué sur la pellicule 35 mm).
« Et… ? »
Et bien avant d’acheter un objectif, vous devez connaître le « crop factor » de votre boîtier photo et l’utiliser pour calculer la distance focale distance focale effective. La distance focale effective = facteur de cadrage x distance focale. Cela permet d’avoir une idée du véritable angle de champ (et donc champ de vision) que vous allez obtenir pour éviter les mauvaises surprises.
Prenons un cas concret. Vous avez des vues sur un objectif qui affiche une longueur focale de 50 mm. Vous vous renseignez sur l’internet mondial en tapant « Canon 90D crop factor » et là vous voyez que votre canon 90D a un facteur de recadrage de x1.6.
Donc, en réalité quand vous monterez votre objectif 50 mm sur votre 90D et que vous prendrez vos photos vous obtiendrez l’angle de champ d’un 50 mm x 1.6 = 80 mm. Vous passez 50 mm à 80 mm, ce n’est pas rien !
Bien que la distance focale reste la même, l’angle de champ est réduit par le capteur plus petit.
Les appareils photo d’entrée de gamme fabriqués par Canon ont généralement un facteur de recadrage de x1.6, bien que certains modèles haut de gamme aient un facteur de 1.3, voire aucun.
Les appareils Nikon, Sony et Pentax ont généralement un facteur de recadrage de x1.5.
Les systèmes 4/3 comme ceux d’Olympus et de Panasonic ont un multiplicateur de 2. Ci-dessous un petit tableau des équivalences focales pour vous donner plusieurs exemples :
x1.3 | x1.5 | x1.6 | x2.0 | |
8 mm | 10.4 mm | 12 mm | 12.8 mm | 16 mm |
10 mm | 13 mm | 15 mm | 16 mm | 20 mm |
14 mm | 18.2 mm | 21 mm | 22.4 mm | 28 mm |
17 mm | 22.1 mm | 25.5 mm | 27.2 mm | 34 mm |
20 mm | 26 mm | 30 mm | 32 mm | 40 mm |
28 mm | 36.4 mm | 42 mm | 44.8 mm | 56 mm |
35 mm | 45.5 mm | 52.5 mm | 56 mm | 70 mm |
50 mm | 65 mm | 75 mm | 80 mm | 100 mm |
85 mm | 110.5 mm | 127.5 mm | 136 mm | 170 mm |
105 mm | 136.5 mm | 157.5 mm | 168 mm | 210 mm |
135 mm | 175.5 mm | 202.5 mm | 216 mm | 270 mm |
200 mm | 260 mm | 300 mm | 320 mm | 400 mm |
400 mm | 520 mm | 600 mm | 640 mm | 800 mm |
500 mm | 650 mm | 750 mmm | 800 mm | 1000 mm |
600 mm | 780 mm | 900 mm | 960 mm | 1200 mm |
Je vous conseille d’aller voir mon tableau complet des différents facteurs de recadrage en fonction du type de capteur.
9- La compatibilité avec la monture de votre boîtier
Quand vous voulez acheter un objectif qui se fixe sur votre appareil photo il faut que votre objectif et votre boîtier aient la même monture pour pouvoir se connecter l’un l’autre.
Les fabricants d’appareils photo fabriquent généralement des objectifs avec des montures propriétaires qui ne s’adaptent qu’à leurs appareils. Souvent, les fabricants ont plusieurs montures d’objectif pour différentes gammes de boîtiers photo.
La principale exception est l’objectif Micro 4/3, qui peut être utilisé sur les appareils Olympus et Panasonic.
Les fabricants tiers conçoivent également des objectifs avec des montures adaptées à différentes marques.
Il est important de savoir quelle monture utilise votre boîtier photo avant de vous lancer dans l’achat d’un objectif.
Pour les reflex numériques on a les montures suivantes :
- F de Nikon
- EF ou EF-S de Canon
- K de Pentax
- Alpha (A) de Sony
Pour les reflex numériques sans miroir on a les montures suivantes :
- EF-M de Canon
- XF de Fujifilm
- 1 de Nikon
- E de Sony
- NX de Samsung
- Q de Pentax
Comme mentionné précédemment, les appareils Olympus et Panasonic Micro 4/3 prennent n’importe quel objectif à monture Micro 4/3.
10- Le prix
Je sais c’est un point évident mais je me dois de le mettre pour être complet !
Quel budget êtes-vous prêt à mettre ?
Allez-vous vous orienter vers le reconditionné ou l’occasion ? (Voir mon article complet sur comment choisir son matériel photo d’occasion)
D’ailleurs c’est le moment de mentionner un conseil important. Investissez d’abord dans une bonne optique puis un bon boîtier.
Oui regardez c’est logique. La lumière est d’abord traitée par votre objectif puis votre capteur. Donc si votre optique est de mauvaise qualité, c’est foutu d’entré et votre boîtier n’y pourra rien.
Et par la même occasion avant l’objectif la lumière peut passer par des filtres. Alors n’achetez pas du matériel à plusieurs milliers d’euros pour recouvrir le tout par un filtre éco + fait en bouteilles recyclée.
Par ailleurs si vous n’avez pas le budget, ne vous ruinez pas. Et d’autant plus si vous êtes un parfait débutant : comme il est inutile de commencer à jouer de la guitare avec un instrument à 2000 € il est inutile de vendre vos organes pour débuter votre passion. Apprenez d’abord les bases avec un appareil d’entrée de gamme ou milieu de gamme. Si vous tombez amoureux de la photographie, et que votre appareil photo vous limite (et non vos connaissances) investissez dans du matériel plus haut de gamme.
« Et si j’ai déjà beaucoup de connaissances techniques mais que je n’ai pas les moyens de m’acheter du matériel à la hauteur de mes compétences ? »
Je sais, ça peut être frustrant, mais d’une part on surestime souvent nos compétences, et d’autre part prenez ça comme un challenge ! Compensez avec :
- la composition ;
- vos connaissances techniques ;
- l’histoire que raconte vote photo (même si ce n’est pas obligatoire) ;
- les émotions ;
- la rareté ou l’intérêt du sujet ;
- votre gestion de la lumière (souvent sous-estimé)
- le développement de vos photos.
Et d’ailleurs, connaissez-vous vraiment toutes les fonctionnalités de votre appareil photo actuel ?
Dans tous les cas, soyez pragmatique et achetez en fonction de votre niveau et de votre réel besoin (vous devez avoir l’utilité de votre matériel).
Mais généralement, plus le matériel est performant plus il est cher, oui.
Après c’est plus une histoire de rapport qualité/prix.
Bien sûr il reste une dernière solution : le marché de l’occasion. Et pour ça mon site préféré c’est https://www.mpb.com/fr-fr. Le matériel est testé, classé selon l’état, le nombre de déclenchement est affiché, vous pouvez le renvoyer. Je suis passé par ce site plusieurs fois j’étais toujours était satisfait, et je ne suis pas le seul !
Je pense qu’il est moins risqué de prendre un objectif d’occasion, je pense que les objectifs sont moins sensibles à l’usure. Sauf si l’ancien propriétaire lui a donné beaucoup de coups. Et puis un objectif c’est rapide à tester, on voit bien s’il y a des rayures, des taches, des poussières, quelque chose qui ne fonctionne pas.
Mais pour un boîtier, je pense que c’est plus risqué. Déjà car il y a un obturateur qui a une durée de vie limitée en fonction de son nombre de déclenchement. Plus le nombre de déclenchement est élevé plus le boîtier est vieux. Un peu comme une voiture a son kilométrage. Et comme pour une voiture plus le kilométrage est élevé, plus le risque de panne augmente. Et il est bien plus difficile de regarder si quelque chose cloche, on peut regarder par un objectif mais pas dans un boîtier.
Voir mon article sur le marché de l’occasion et la durée de vie d’un boîtier.
Vous pouvez aussi jeter votre dévolu sur une marque tiers (voir le point 18).
11- Objectif photo ou vidéo ?
Bon ça paraît évident aussi, mais je le rappelle : certains objectifs sont plus adaptés à la vidéo ou la photo. Comme les boîtiers d’ailleurs.
Assurez-vous que votre objectif soit bien adapté à votre pratique de la photo.
12- La stabilisation de l’image
La stabilisation de l’image permet d’utiliser des temps de pose plus longs sans subir de tremblement de l’appareil sur la photo, qui se traduit par du flou de bougé. C’est un système déplaçant les éléments dans l’objectif, ce qui permet de compenser et éliminer les vibrations de l’appareil.
Chose étonnante mais tous les objectifs ne disposent pas d’une stabilisation de l’image, certains objectifs sont mêmes vendus en 2 versions : avec ou sans stabilisation.
Parfois même le système de stabilisation se situe directement dans le boîtier, dans ce cas pas besoin de stabilisation de l’objectif, et vous pouvez prendre la version sans qui sera d’ailleurs moins chère.
Des fabricants tels que Olympus, Pentax et Sony utilisent tous la stabilisation d’image dans le boîtier de l’appareil photo, vous ne trouverez donc pas d’objectifs avec stabilisation chez ces derniers.
En revanche, si vous souhaitez avoir une stabilisation de l’image et que le boîtier n’est pas équipé de technologie de stabilisation, vous devez acheter un objectif stabilisé.
Vous pouvez voir ci-dessous les abréviations que les fabricants utilisent pour préciser que leurs objectifs ont une stabilisation d’image intégrée :
- Nikon : VR (réduction des vibrations)
- Canon : IS (stabilisation d’image) ou IBIS
- Pentax : Stabilisation de l’image dans le boîtier
Sony : Stabilisation de l’image généralement dans le boîtier ou OSS (Optical Steady Shot)
- Sigma : OS
- Tamron : VC
De nombreux appareils photo sans miroir ont une stabilisation d’image intégrée dans le boîtier pour aider à éliminer les tremblements de l’appareil.
Cependant, cette fonction est beaucoup plus rare sur les reflex numériques.
D’ailleurs, la stabilisation n’est pas toujours nécessaire pour la photographie : prendre des photos avec un temps de pose suffisamment court permet également de conserver une photo sans flou de bougé et belle netteté. Sur trépied pareil, pas besoin de système de stabilisation, il faut même le désactiver pour ne pas avoir de flou.
Cependant, lorsque l’on travaille en basse lumière avec de longs temps de pose ou que l’on utilise une (très) longue distance focale, la stabilisation est très importante. La stabilisation est plus courante sur les objectifs de type zoom, moins sur les objectifs primaires (à focale fixe) où les ouvertures plus larges permettent de prendre des photos avec des temps de pose plus courts.
13- Tropicalisation/ « étanchéité »
L’étanchéité signifie que vous pouvez utiliser votre objectif (à condition que votre boîtier soit également étanche) dans des conditions météorologiques extrêmes et signifie normalement aussi un niveau de qualité de construction plus élevé. En fait, c’est lié, plus le matériel est cher plus il est résistant à l’eau.
Alors, le mot « étanchéité » est à prendre avec des pincettes. En fait les objectifs ou les boîtiers dit tropicalisés ou étanches, sont juste résistant aux intempéries. Mais vous ne pouvez pas les plonger dans l’eau (même pas une petite flaquounette).
Le truc, c’est qu’il n’y a pas vraiment de norme, ou de standard chez les fabricants, et chaque marque à son appellation. Donc ça rend cette caractéristique assez floue à évaluer (pour vous aider j’ai une liste d’objectifs résistant aux intempéries ici).
Les 3 choses les plus importantes à retenir à ce sujet c’est que :
- plus le matériel est cher, plus il sera résistant aux intempéries ;
- si rien n’est mentionné dans les caractéristiques, alors votre matériel n’est pas adapté aux temps humides ;
- il vous faut le boîtier et l’objectif soient résistants aux intempéries pour que le tout soit tropicalisé.
Voir mon article sur la résistance à l’eau de votre matériel photo.
14- La qualité de construction
Il faut également tenir compte de l’utilisation d’éléments et de revêtements spéciaux pour les objectifs, qui peuvent améliorer la netteté et réduire les problèmes d’image tels que l’aberration chromatique.
Chaque marque a ses petites abréviations pour nommer ses technologies.
Je vous mets donc ci-dessous les problèmes, les technologies qui les résolvent et l’appellation par marque.
Correction de la réfraction des couleurs (aberration chromatique)
La photographie se concentre sur la lumière, et le casse-tête des fabricants d’objectifs est que la lumière a d’étranges propriétés.
L’une d’entre elles est que les différentes couleurs de la lumière se plient différemment lorsqu’elles passent à travers un objectif.
Cela peut entraîner des décalages de couleur, en particulier vers les bords d’une image.
Pour contrer ce phénomène, les fabricants utilisent ce qu’ils appellent un verre à faible dispersion.
- Nikon : ED
- Pentax : ED
- Sigma : APO
- Tamron : LD
Distorsion
La distorsion est un autre phénomène optique indésirable. Les lignes droites vers les bords de l’image sont courbées vers l’intérieur ou vers l’extérieur.
La plupart des fabricants en tiennent compte lors de la conception de leurs objectifs, et la corrige de la meilleure façon possible. Mais vous pourriez quand même trouver des spécifications indiquant que l’objectif dispose d’une correction pour la distorsion.
- Pentax : AL
- Sigma : ASP
- Tamron : AD
Changement de perspective / d’orientation
Certains objectifs ont la capacité de corriger la perspective. Par exemple, lors de la prise de vue d’un bâtiment élevé depuis le sol, vous orienter l’appareil photo légèrement vers le haut (en contre-plongée). Sur la photo, le bâtiment paraîtra plus mince en haut qu’en bas.
Le déplacement de la perspective de l’objectif peut corriger ce problème.
Ces objectifs ont également la possibilité de modifier le plan de mise au point afin d’augmenter ou diminuer la profondeur de champ (on peut notamment s’amuser à faire un effet de maquette avec ce type d’objectif).
Ces objectifs sont onéreux et ont une utilité très spécifique, et en tant que photographe ordinaire il est peu probable que vous ayez besoin de ce type d’objectif.
- Nikon : PC
- Canon : TS
Capteur à facteur de recadrage (crop factor)
Après que les appareils photo reflex aient fait le pas vers le monde numérique, des nouveaux objectifs sont apparus. En effet, de nouvelles tailles de capteur sont apparues : les capteurs APS-C, avec une surface beaucoup plus petite qu’un négatif 35 mm qui servait de taille de référence.
Comme le capteur est plus petit, les objectifs peuvent être conçus plus petits et légers. Les objectifs dédiés aux APS-C ne peuvent pas être utilisés sur les reflex numériques dotés d’un capteur d’images 24×36.
- Nikon : DX
- Canon : EF-S
- Pentax : DA
- Sony : DT
- Sigma : DC
- Tamron : DI-II
Les capteurs 24×36 (plein format ou full frame)
Les fabricants fabriquent également des lentilles pour les capteurs d’images 24×36, sans facteur de recadrage donc.
- Nikon : les objectifs ne sont pas marqués DX
- Canon : EF
- Pentax : FA
- Sigma : DG
- Tamron : DI
Macro
Vous aurez peut-être déjà entendu « le mode macro » sur les appareils photo compacts. Ce mode offre la possibilité de se rapprocher de son sujet et de pouvoir prendre des photos de petites choses (insectes, fleurs, etc.).
Mais de manière rigoureuse, la macro se fait à un facteur d’agrandissement de 1 :1 minimum.
- Nikon : Micro
- Canon : Macro
- Sigma : Macro
- Tamron : Macro
De manière générale faîtes attention aux mentions « Macro », vérifiez bien les caractéristiques techniques, le « facteur d’agrandissement » ou « Rapport de reproduction » doit être de 1 :1 minimum, sinon vous ne faîtes que de la proxi.
15- Le nombre de lamelles
« Lamelles ? »
Et oui, lamelle.
Votre objectif est composé en interne de lamelles pour réduire ou agrandir son ouverture (enfin c’est comme ça sur une très grande majorité des objectifs).
Et bien le nombre de lamelles va influencer la forme de votre bokeh. Vous pourrez notamment observer cette forme avec des lumières très floues en arrière-plan.
Donc si vous avez l’habitude d’utiliser une faible profondeur de champ dans vos portraits par exemple ou pour faire des photos créatives à base de flou, ou même pour vos effets de soleil en étoile, dans votre cas la question peut se poser.
Normalement, utiliser un plus grand nombre de lamelle donner un bokeh plus agréable. Mais, un petit nombre de lamelles peut donner une forme spéciale à vos lumières d’arrière-plan, et ça, c’est cool.
16- Le type de mise au point
- Automatique ?
- Manuel ?
- Automatique et manuel ?
- Manuel et automatique ?
Bon vous avez compris. Point court mais important (il n’y a pas que la taille qui ne compte, enfin, pas toujours).
Normalement, de nos jours, tous les objectifs ont une mise point automatique et un mode manuel. Mais on ne sait jamais, pensez à vérifier.
17- La distance minimale de mise au point et les objectifs macro
Cette histoire de distance minimale de mise au point va surtout concerner les objectifs macro, et donc les macrophotographes.
« Mais, qu’est-ce que ça veut dire distance minimale de mise au point ? »
C’est la plus petite distance entre l’objectif et l’endroit où il va pouvoir faire la mise au point (et que ça soit net).
Prenons un cas concret. Disons que la mise au point minimale de votre objectif est de 30 cm, si vous êtes à 30 cm du sujet ça marche. Si vous vous rapprochez d’1 cm et vous retrouvez à 29 cm du sujet, impossible de faire la mise au point.
Comme vous vous en doutez, pour un objectif macro, c’est une caractéristique primordiale, on photographie généralement des sujets qui sont proches de nous (et de notre appareil photo), donc on veut une distance de mise au point courte, en général 30 cm. Sans une courte distance de mise au point difficile, voire impossible de faire de la macro.
Hélas, comme on l’a déjà vu, certains objectifs portent la mention « macro », mais ne le sont pas vraiment. Ils mentent (comme les humains).
En fait, il y aura cette mention juste pour dire que la distance de mise au point est plus courte que la moyenne des objectifs mais ça ne sera pas toujours court pour de la macro. Mais ça pourra convenir pour de la photo rapprochée.
« Comment je fais pour ne pas me faire avoir ? »
Et bien il va falloir balader vos globes oculaires dans la fiche technique de l’objectif. Si à la ligne « distance minimale de mise au point » il est écrit « 120 cm », ça pue. Cette distance minimale va varier en fonction de la longueur focale de l’objectif, mais il faut qu’elle soit d’environ 30 cm.
Et pour être sûr (et je ne parle pas de ce sommet du Vercors) que c’est vraiment un objectif macro, à la ligne « Rapport de reproduction » il doit y avoir la valeur « 1:1 ».
Pour ce point-ci je suis tombé sur cet article de « https://www.formation-photographe.net/ » qui évoquait la distance de mise au point minimale, bien vu donc de leur part.
18- Fabricants tiers ou officiel ?
Si la majorité des photographes achètent des objectifs venant de la même marque que leur boîtier, il existe un certain nombre de fabricants tiers qui font aussi de bons objectifs appréciés du grand public et plus abordables.
Des marques de fabricants tiers populaires :
- Sigma
- Tamron
- Tokina
- Samyang (très économique mais généralement entièrement manuel)
Souvent considérés comme une option moins souhaitable, certains des nouveaux objectifs de ces fabriquant tiers sont aussi bons, voire meilleurs pour certains, que leurs homologues Canon/Nikon/Sony. Ils sont aussi souvent beaucoup moins chers et ont un meilleur rapport qualité prix.
Si vous n’avez pas le budget, et que vous ne voulez pas passer par le marché de l’occasion ou du reconditionné : orientez-vous sur ces marques.
19- L’avis du public
On a beau regarder les caractéristiques, les tests scientifiques (comme les tableaux sur DXOmark), il n’y a pas que les chiffres techniques qui comptent. Il y aussi le ressenti, l’utilisation, le rendu, la fiabilité.
Bon, les commentaires sur les sites c’est bien mais on ne sait jamais si ils sont vrais, ou si les commentaires négatifs sont publiés. Et en même temps, on a plus souvent tendance à commenter quand on est déçu que satisfait.
Personnellement, j’aime bien me promener dans les commentaires d’Amazon :
- ce sont des vrais commentaires (il existe un business de commentaires mais c’est plutôt les petits produits vendus par de nouvelles marques qui sont touchées par ça) ;
- tous les commentaires sont postés ;
- les acheteurs reçoivent des e-mails pour donner leurs avis ;
- il y a beaucoup de commentaires ;
- vous pouvez poser des questions et faire des recherches par mot clef.
Les analyses ou articles sur un objectif c’est bien, mais on ne sait jamais s’il y a un intérêt derrière du testeur ou pas.
Du coup j’ai une petite méthode simple.
- Vous allez sur Facebook et vous allez sur des groupes dans le domaine de la photo.
- Vous recherchez votre objectif avec la fonction recherche (il y aura peut-être des post dessus).
- Si vous ne trouvez rien, faîtes donc un gentil post où vous demandez si quelqu’un a l’objectif que vous glanez, ce qu’il en pense et s’ils ont des photos brutes en exemple.
Là vous aurez des avis (pas techniques sans doute mais on s’en fout), ils seront vrais, désintéressés et vous aurez peut-être des vraies images !
Le mieux, c’est que vous allez sans doute pouvoir parler en privé avec les plus sympas des membres pour poser vos questions.
Vous pouvez aussi aller sur des forums, mais ça m’attire moins.
20- Regarder de vraies photos
J’en parlais dans mon point précédent : ne vous fiez pas qu’aux données techniques et demandez des photos sur les groupes Facebook.
Mais il se peut que vous n’ayez pas envie de demander ou qu’on ne vous en envoie pas.
Dans ce cas, pas de chance, il va falloir se démerder. Dans ce cas l’astuce du chef est de vous rendre sur un de ces sites :
Leur point commun ? Ils disposent tous d’un moteur de recherche. Utilisez-le en tapant le modèle sur lequel vous salivez (votre clavier colle à force). Même si les photos peuvent être retouchées ou développées, ça vous permettra d’avoir une bonne idée du rendu visuel de l’objectif.
21- Bougez-vous le cul et testez-le
Bon c’est bien sympa ces 19 points théoriques. Toutes ces recherches depuis chez soi, sur son ordinateur ; à côté de son chat (je déteste ça) de son chien, ou de son anaconda (c’est sympa ça).
Mais finalement ça ne serait pas plus concret d’aller tester l’objectif en… magasin ?
Et bien si.
Bon tout le reste de l’article n’est pas à jeter pour autant. La partie recherche et théorie va vous permettre de présélectionner quelques objectifs qui vous font palpiter. Puis de les tester en magasin.
Si vous êtes une personne YOLO vous pouvez tenter la méthode gros sabots :
- vous prenez votre boîtier ;
- vous prenez votre carte mémoire (vous ne prenez PAS votre anaconda) ;
- et vous demandez au vendeur si vous pouvez essayer les objectifs car vous savez que vous voulez en acheter un mais vous avez du mal à vous décider.
Insistez bien sur le fait que vous avez le souhait d’acheter, histoire de forcer un peu la main au vendeur (qui est là pour vendre et pas jouer au concessionnaire auto). D’où l’intérêt d’avoir présélectionné en amont ses objectifs. Car plus vous allez demander à tester d’objectifs plus le vendeur va être réticent à votre proposition.
Donc ensuite vous prenez vos petits clichés (faîtes des selfies avec le vendeur s’il est sympa). Et analysez vos petits échantillons à la maison (toujours avec votre anaconda).
Quelques questions à vous poser lorsque vous testez votre objectif :
- Est-ce qu’il y a du vignettage ? (Zones sombres tout autour de l’image)
- Le piqué est-il homogène ? C’est-à-dire, est-ce que sur un même plan, toute l’image a une netteté qui est la même ? Ou perd-on en netteté sur les bords ou les coins ?
- Quelle est la vitesse de l’auto-focus ? Est-il précis ? (à vérifier sur vos photos)
- Quelle est la distance minimale de mise au point ? (Notamment si c’est un objectif macro).
- Le poids et le volume vous convient-il ?
- Quelle est votre sensation quand vous l’avez en main ? La finition et les matériaux utilisés semblent ils en adéquation avec le prix ? Semble-t-il robuste ?
- L’angle de champ obtenu vous convient-il ?
- La compression vous convient-elle ?
- Ai-je les accessoires qui vont avec ou vais-je devoir en racheter ?
Je n’avais pas non plus pensé à ce point pourtant crucial quand on veut se décider, je l’ai lu sur le site de « tontonphoto.fr » qui a écrit un article similaire ici très intéressant, je vous conseille son blog riche et accessible.
D’ailleurs de nos jours, de nombreux revendeurs vous offrent la possibilité de renvoyer votre matériel et d’être remboursé. Alors ce que vous pouvez faire c’est tout simplement acheter un objectif, le tester, le renvoyer, être remboursé, acheter un objectif, le tester etc.
Cette méthode peut être longue, et selon les revendeurs cela peut engendrer quelques frais de transport (la livraison est gratuite sur Amazon avec l’abonnement annuel Prime). Mais si vous avez le temps et que vous ne voulez pas vous déplacer en magasin (surtout qu’ils n’auront pas tous les modèles que vous convoitez) c’est aussi une solution très intéressante.
Conclusion
Je sais que certaines personnes aiment être guidées. Je pense que l’article est assez long comme ça, donc, je ne vais pas détailler les objectifs exacts pour chaque pratique. Puis, comme je vous le disais au début, le but de cet article est que vous soyez actif et autonome pour choisir votre objectif, et non passif à acheter un objectif que je vous conseille.
C’est un article long, mais considérez ça comme un article ressource auquel vous pouvez vous référer en dégainant simplement votre smartphone ! Et comme votre cellulaire ne vous quitte jamais, vous pouvez venir consulter cet article à tout moment !
Voici un petit résumé des questions à se poser pour choisir son objectif :
- Ai-je besoin d’une focale fixe ou zoom ? (Voir avantages et inconvénients point 1).
- Quel type de photo je vais faire ? Paysage ? Astrophotographie ? Espionner mes voisins ? Je dois choisir la longueur focale adéquate et le bon angle de champ en fonction.
- De quelle ouverture ai-je besoin ? Ai-je besoin de capter beaucoup de lumière ? Ai-je besoin d’un temps de pose court et donc d’un objectif rapide ?
- L’objectif est-il compatible avec le capteur de mon boîtier ? Et la monture de mon boîtier ? Je dois bien vérifier que la gamme de mon boîtier corresponde à la gamme de mon objectif.
- C’est quoi le crop factor de mon boîtier ? Si je n’ai pas un capteur plein format, ça va allonger ma longueur focale et réduire mon angle de champ.
- Est-ce que l’objectif rentre dans mon budget ? Vais-je me diriger vers l’occasion ou le reconditionnement ? Et finalement j’en ai vraiment besoin ? Est-ce que je ne devrais pas d’abord maîtriser les bases ? La composition ? Et le développement ?
- Je cherche un objectif pour la photo ou la vidéo ?
- Est-ce que l’objectif a la stabilisation d’image ? Comme est-ce que c’est noté sur l’objectif ? (Voir les abréviations par marque point 14). J’en ai besoin pour le type de photo que je vais pratiquer ? Si trépied uniquement : non, la stabilisation sert seulement à main levée.
- Quelle est la qualité de construction de l’objectif ? Tiens ça veut dire quoi ces lettres sur l’objectif ? (Se référer à la partie concernée).
- J’utilise souvent le flou d’arrière-plan, combien de lamelles a l’objectif ? Ça va influenceur le bokeh et la forme des lumières floues en arrière-plan.
- J’ai besoin d’un système de mise au point ?
- Je prends un objectif de la marque de mon boîtier ou un autre ? Si pas le budget, une marque tierce est intéressante.
- Ok j’ai quelques objectifs en vue, et si je regardais l’avis de la population ? Sites de comparateur, articles, commentaires, vidéo YouTube, ok mais le plus sûr est sans doute de parler à des vrais gens directement : groupes Facebook ou forum, et pourquoi pas en message privé (Peut-être que je vais tomber sur mon père qui est parti chercher des clopes et n’est jamais revenu.)
- Je peux aussi en complément aller sur Flickriver.com ou autre et regarder les photos prises avec l’objectif que je convoite.
- Enfin, si je suis motivé et que j’hésite entre 2-3 objectifs, le mieux c’est que j’aille moi-même tester tout ça en vrai, prendre mon boîtier, une carte mémoire et tester l’appareil en magasin et apprécier mes clichés tests chez moi. Je peux aussi jouer avec les retours et remboursements de sites en ligne.
Moi je vous laisse ici à vos objectifs et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !
J’ai aussi une chaîne YouTube !