20 mai 2023

Comment prendre des photos de neige sans mourir et détruire votre matériel ?

Par Gaëtan Berthouly

20 mai 2023


C’est l’hiver. Il fait froid. Et potentiellement des gouttes d’eau totalement gelées tombent du ciel : oui, je parle de flocons de neige !

Ces petites gouttes d’eau gelées sont une très bonne nouvelle photographiquement parlant. Mais les conditions dans lesquelles la neige se forme transforme votre séance photographie en réel défi. Photographier dans la neige comporte des spécificités.

LE (VRAI) GUIDE POUR

BIEN DÉMARRER EN PHOTO

PLUS DE 50 PAGES D’EXPLICATIONS SYNTHÉTIQUES

EXPOSITION - PRISE DE VUE - LUMIÈRE - CRÉATIVITÉ  MATÉRIEL - COMPOSITION - DÉVELOPPEMENT

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Et entre 2 batailles de boule de neige (et on ne glisse pas de cailloux dans sa boule de neige même si on a très envie de gagner svp), c’est l’occasion de s’expérimenter à ce style de photo.

Comme d’habitude, à travers cet article le but est d’écrire une véritable ressource sur ce sujet. Vous allez donc trouver beaucoup d’informations que je mettrai à jour, et remettrai en forme avec le temps.

Allez, en avant Guingamp !

Les bases de la photographie vous intéressent ?

Le matériel pour la photographie sous la neige

Boîtier photo

N’importe quel boîtier fonctionne en soi, mais s’il est tropicalisé c’est mieux. Tropicalisé ça veut dire qu’il est conçu pour résister aux intempéries et aux conditions climatiques difficiles. Mais, entendons nous bien, ça ne transforme pas votre boîtier en super-héros, il est juste un peu plus résistant aux conditions climatiques humides.

Il n’y a pas de normes sur la tropicalisation, en fonction des marques ce n’est pas le même niveau de protection ni les mêmes appellations. Généralement plus le matériel est cher plus il sera résistant aux intempéries, et pour que la protection fonctionne, il faut que l’objectif et le boîtier soient tropicalisés.

Voir mon article sur la résistance du matériel aux intempéries.

Objectif photo

L’objectif choisi va dépendre de ce que vous voulez prendre en photo. Je vous conseille de lire mon article sur 21 critères pour choisir son objectif.

Mais globalement, pour les photos en milieu enneigé, on préfère les objectifs de type zoom. Ce sont des objectifs qui permettent de couvrir plusieurs distances focales différentes, c’est comme avoir plusieurs objectifs en un seul.

Objectif Canon 70-200 mm type zoom

Et ça nous arrange d’avoir plusieurs objectifs en un, ça nous permet de couvrir divers angles de champ pour diverses situations sans avoir à changer d’objectif. Cela permet de préserver les parties sensibles de votre appareil photo des conditions météorologiques environnantes.

Habituellement on utilise un objectif grand-angle pour les paysages/l’ astrophotographie, un téléobjectif pour les animaux/ les portraits/ les photos abstraire/ l’isolement de sujet, et un objectif macro pour les flocons de neige.

Comme pour le boîtier, avoir un objectif tropicalisé est préférable. Comme on l’a vu pour que la tropicalisation soit efficace à 100% le boîtier et l’objectif doivent être résistants aux intempéries.

Cache / filtre anti-UV et chiffon

Pour protéger la lentille frontale de votre objectif, un cache peut être utile. Pour certains types de photos comme la photo animalière ou sportive, le cache peut vous faire perdre du temps et donc vous faire rater des photos. Si vous photographiez des opportunités et avait besoin d’être réactif, préférez plutôt un filtre anti-UV transparent.

Vous pouvez aussi décider de ne rien mettre à l’avant de votre objectif, et essuyer l’avant de l’objectif dès que nécessaire avec un chiffon microfibre.

Des vêtements chauds

On pense souvent à notre appareil photo, mais pas à nous. Sauf que, si vous mourrez de froid, vous ne pourrez pas prendre de photo. Et ça, c’est terrible.

Adopter la technique « 3 couches » dans des conditions extrêmes est conseillé :

  • une première couche respirante (pas de coton, du synthétique) ;
  • une deuxième couche isolante pour maintenir la chaleur (fibre synthétique polaire ou duvet) ;
  • une troisième couche pour se protéger du vent et de l’humidité (comme un veste coupe-vent ou un imperméable).

Protéger ses mains

Par grand froid protégez vos extrémités est obligatoire. Essayez de trouver des gants chauds mais fins pour manier facilement votre appareil photo. Mais, d’un point de vue opérationnel, le plus grand problème dans la photo de neige sera d’utiliser votre appareil photo avec vos gants. Selon l’appareil photo dont vous disposez, il peut être plus ou moins difficile d’effectuer les réglages appropriés.

Certains photographes utilisent des mitaines (gants sans doigts) ou des gants convertibles pour contourner ce problème, mais cela ne fonctionne que dans des environnements légèrement froids. S’il fait très froid et qu’il y a beaucoup de vent (gelé), les gants sans doigts présentent un risque bien trop élevé de gelures.

Remarque

La pratique et l’utilisation d’un trépied peuvent aussi vous aider à manipuler plus facilement l’appareil photo avec vos gants.

Après quelques recherches je suis tombé sur une marque spécialisée dans les gants pour photographes : Vallerret, ils sont assez chers, mais ça été créé par 2 photographes, si vous prenez souvent des photos dans le grand froid, et que vous avez fini votre croissance c’est donc un bon investissement. Ce qui est bien avec ces gants c’est qu’ils sont fins, bien isolant, et vous pouvez juste découvrir le bout de l’index et du pouce pour utiliser votre appareil photo.

Ça peut aussi être une bonne idée d’emporter quelques sachets chauffants pour pouvoir vous réchauffer les mains si vous devez les exposer.

Remarque

Les sachets chauffant peuvent aussi permettre de désembuer son objectif.

Plus de batteries que d’habitude

Et oui, une batterie ça se décharge naturellement, et encore plus dans le froid. Et même si vous conservez vos batteries de manière isolée, on ne sait jamais, prévoyez entre 1 et 3 batteries supplémentaires qu’à l’accoutumée.

Un sachet en plastique qui se ferme (type zip)

Pour mettre votre appareil photo dedans en fin de séance et le protéger de la buée. Je vous en parle plus après dans l’article.

Le trépied

J’ai la sensation de le dire à quasiment chaque article, mais… amenez votre (seul) ami le trépied !

« Mais pourquoi amener un trépied ? »

Car c’est un accessoire sous-estimé quand on débute, et qui fera pourtant toute la différence.

Généralement on utilise un trépied quand on n’a pas assez de lumière et qu’on ne peut pas avoir de temps de pose assez court pour obtenir une photo assez nette à main levée.

En effet, si on manque de lumière, et qu’on ne ne veut (ou peut) pas toucher à l’ouverture ou aux ISO, on va allonger notre temps d’exposition. Or, avec un temps de pose plus long, on a besoin de plus stabilité, sinon on va enregistrer du flou de bougé.

Remarque

En photo de neige, tout est blanc. Et en pleine journée, avec la réflexion du blanc on devrait avoir plus que ce qu’il faut comme lumière.

Mais, vous pouvez toujours avoir l’envie de faire de longues expositions. Les longues poses (entre 1/100 s et 1 s, j’en reparlerai) sont notamment utiles pour enlever la neige qui tombe de la scène que vous photographiez. Et vous pouvez aussi utiliser votre filtre à densité neutre pour pouvoir rallonger votre temps de pose sans surexposer la photo.

Vous pouvez aussi vouloir faire des photos en basse luminosité aux heures magiques par exemple.

Un trépied peut aussi vous permettre de manipuler plus facilement votre appareil avec vos gants.

Le cas du trépied en aluminium

À des températures extrêmement basses, le trépied en aluminium devient trop froid pour être touché. Si vous essayez d’ajuster le trépied en aluminium à mains nues, une partie de ce froid se transmettra à vos mains, et sera donc impossible pour vous de vous en saisir. Pire, si de l’humidité se situe entre votre main et le trépied, ils pourraient rester « collés » l’un à l’autre.

Pour éviter ça, vous avez 2 solutions :

  1. porter des gants (j’en ai déjà parlé plus au-dessus) ;
  2. isoler le trépied.

Vous pouvez isoler votre trépied en recouvrant les pieds du trépied à l’aide de tuyaux en mousse, qui peuvent être achetés dans n’importe quelle quincaillerie, vous pouvez utiliser des fermetures éclair ou du ruban adhésif pour fixer les morceaux de mousse.

Le matériel photo facultatif pour la photo sous la neige

https://unsplash.com/fr/photos/IWenq-4JHqo

Comment protéger son matériel photo de la neige

Garder le cache (ou le filtre anti-UV) sur son objectif

Une fois que votre appareil photo est sorti de votre sac, gardez le capuchon d’objectif en place lorsqu’il n’est pas utilisé pour éviter que les flocons de neige ne tombent sur celui, et éventuellement ne fondent ou ne forment des couches de glace sur l’avant de votre objectif.

Si vous faîtes de la photographie animalière, que vous avez des chiffons et qu’il n’y a pas trop de flocons, vous pouvez aussi essuyer régulièrement.

Frotter plutôt que souffler

Si votre objectif s’embue ou est éclaboussé, évitez de souffler de l’air chaud provenant de votre bouche sur lui. De manière à éviter qu’une fine couche de glace ne le recouvre.

Faites confiance à vos chiffons en microfibres, et n’ayez pas peur d’en emporter plusieurs si les conditions sont rudes.

Éviter la buée en retenant son souffle

En retenant votre souffle lorsque vous amenez votre appareil photo à votre visage pour prendre une photo, vous éviterez peut-être la formation de buée sur votre écran LCD et votre viseur.

Bon, ne retenez pas votre souffle jusqu’à vous étouffer. Ne vous essoufflez pas. Si vous voyez que c’est trop problématique, inutile de le faire. Vous n’êtes pas un(e) biathlonien(ne) après tout !

Garder votre matériel parfaitement propre

De manière générale il est important de garder votre matériel propre, mais dans un environnement glacé cela peut s’avérer vite compliqué ! En effet, dans ces conditions les choses deviennent vite humides et sales ! (Dans d’autres conditions aussi, mais je ne ferai pas cette blague).

Donc une solution simple est de garder dans l’une de vos nombreuses poches de votre grand manteau un ou plusieurs chiffons microfibres.

Il est conseillé

  1. d’en avoir un dédié à la lentille extérieure de vos objectifs,
  2. et d’en gardez en un autre, plus gros, pour le boîtier de votre appareil (voire une petite serviette ou un torchon).

De cette manière, si votre appareil est couvert de saleté, de neige ou d’humidité vous aurez votre torchon spécifique à cette tâche potentiellement plus sale, et vous garderez un petit chiffon microfibre moins sale pour la lentille frontale de l’objectif.

Garder son matériel au sec

La plupart des boîtiers professionnels sont résistants aux intempéries et au gel. Mais si vous n’êtes pas un professionnel, vous n’avez probablement pas un boîtier qui résiste parfaitement aux conditions difficiles.

Si vous faites tomber votre matériel dans la neige, vous seriez bien mal. Alors n’oubliez pas de relier votre appareil photo à votre enveloppe humaine avec une dragonne ou une sangle pour appareil photo pour éviter tout drame.

 

La housse de protection, un classique indémodable

La protection classique, c’est la housse de protection imperméable qui ressemble généralement à ça :

Exemple de housse de protection imperméable

Tapez « Housse imperméable appareil photo » sur le dieu Google et vous n’aurez que l’embarras du choix.

La housse de protection vous permet de bien imperméabiliser votre boîtier et votre objectif. C’est un accessoire utile si vous n’êtes pas sûr de la capacité de votre matériel à résister aux conditions climatiques difficiles.

Ces housses sont normalement équipées de ficelles qui vous permettent de parfaitement sceller votre appareil pour vous assurer que ni flocons ni gouttes d’eau ne pénètrent votre appareil photo.

Ces petites bâches ont aussi l’arrière transparent (veillez à ce que ce soit le cas), pour que vous puissiez faire vos réglages via votre écran LCD et voir vos photos.

L’alternative à la housse de protection : le sachet zip

Si vous êtes fauché, radin ou que vous n’avez juste pas envie de dépenser de l’argent en matériel, il existe une solution alternative à la housse imperméable.

Vous pouvez aussi simplement utiliser un sac plastique alimentaire que vous pourriez retrouver dans votre cuisine (si vous en avez une).

Petit tuto :

  1. faites un petit trou à l’opposé de la fermeture (donc en bas du sac plastique), puis écartez petit à petit pour y glisser votre objectif (histoire que le sac plastique entoure bien l’objectif) ;
  2. vous pouvez sceller le tout avec du ruban adhésif (le gris de plombier notamment est idéal) ;
  3. vous n’avez plus qu’à ouvrir le zip pour passer vos mains dedans et pouvoir toucher votre appareil photo.

Et voilà, ça vous fait une petite housse de fortune qui fera bien l’affaire si vous ne réalisez pas souvent ce type de photo.

 

Acclimatez votre appareil photo pour éviter de l’endommager

Passer d’un endroit chaud à un endroit froid va affecter votre équipement photographique. Et notamment quand vous allez vous déplacer de l’extérieur vers un endroit chaud et fermé : c’est risqué. C’est exactement comme quand vous portez des lunettes et que vous vous retrouvez avec de la buée dessus dès que vous rentrez quelque part. La même chose se produit avec l’objectif de votre appareil photo.

L’humidité qui pénètre à l’intérieur de l’objectif peut provoquer un « champignon de lentille » (très difficile à solutionner), ou endommager votre matériel.

Pour éviter cela, vous devez acclimater lentement votre équipement ce qui nous amène au point suivant

En fin de séance photo, mettez votre appareil dans un sac plastique.

Un peu long comme titre, mais au moins c’est clair.

Tout au long de cette journée humide de la condensation a pu s’infiltrer dans votre appareil et cela peut mettre du temps avant qu’elle ne sèche totalement.

Avant de rentrer chez vous (ou de vous déplacer dans un intérieur chaud), pensez à mettre votre appareil photo dans un petit sac plastique à zip et le fermer. Cela va permettre de laisser la condensation s’accumuler dans le sac (et non dans votre appareil photo).

Remarque

Si votre sac photo est bien isolé vous pouvez aussi tout simplement attendre qu’il s’acclimate à la température intérieure avant d’en sortir votre appareil photo. Cela peut prendre quelques heures.

Important

Pensez bien à enlever les cartes mémoires de votre appareil photo, si vous ne faites pas ça, vous allez devoir attendre que la condensation parte complètement avant de les récupérer.

Garder ses batteries au chaud

Quand on est dans des conditions difficiles, aussi bien en température trop chaude ou trop froide : ce n’est jamais bon pour nos amies les batteries.

Quand vous êtes dans le froid, vous devez absolument garder vos batteries isolées. Si vous les gardez simplement dans votre poche extérieure ou dans votre sac photo, elles vont se refroidir et perdre de leur autonomie, voire s’abîmer !

À la place, essayez de les mettre dans une poche intérieure de votre manteau pour qu’elles puissent bénéficier de votre chaleur corporelle (ne vous inquiétez pas pour votre odeur de transpiration, les batteries n’ont pas de nez).

Dans cette configuration, vos batteries seront peut-être moins faciles à attraper, mais au moins vous pourrez conserver leur autonomie habituelle !

Appareils photo et froid

La plupart des appareils photo ne sont pas conçus pour être utilisés dans des conditions particulièrement froides. La plage de température d’utilisation standard des appareils photo se situe en général entre 0 à 40 °C.

La réalité est que, la plupart du temps, vous pouvez utiliser les appareils photo dans des environnements beaucoup plus froids que cela avant qu’ils ne commencent à tomber en panne. Toutes les fonctions ne fonctionneront pas aussi bien que d’habitude, mais c’est normal. Votre batterie ne durera pas aussi longtemps, et il y a de fortes chances que votre taux de IPS (images par seconde) maximal diminue.

Mais il faudra des températures terriblement basses pour endommager la plupart des appareils photo du marché.

https://unsplash.com/fr/photos/QLfjlyEamV4

Astuces sur le terrain

Utilisez un zoom

Certains crieront (vraiment) qu’une focale fixe c’est mieux pour la qualité d’image etc blablabla. Pour les photographes en studio peut-être mais vous, vous allez être sur le terrain, fini les murs et le plafond !

La photo en territoire enneigé peut être hostile pour votre précieux matériel. le zoom va vous permettre d’avoir cette flexibilité pour changer de distance focale, qu’un objectif à focale fixe ne peut pas offrir.

Si vous aviez l’habitude d’être en focale fixe, et que vous comptez permuter vos objectifs à focale fixe dans ces conditions, c’est plutôt déconseillé. Et ça pour deux raisons :

  1. s’il neige, (et même sans ça), il y a un risque que des flocons rentrent dans votre appareil photo et sur votre capteur (mais ce n’est pas le plus embêtant) ;
  2. il peut se former de la condensation sur votre lentille arrière et votre capteur, et ça, c’est chiant !

Donc, pour éviter ces problèmes et vous faciliter la vie, préférez la flexibilité d’un zoom pour vous éviter de devoir changer d’objectifs trop souvent.

Utilisez votre pare-soleil

Oui vous savez, cet accessoire que vous avez acheté, mais que vous n’utilisez jamais.

« Gnagnagna moi je l’utilise »

OK, c’est bien Philippine. Pour les autres, ça va être une occasion de le dépoussiérer et de l’utiliser.

Alors on ne va pas servir du pare-soleil uniquement pour sa fonction habituelle qui est de limiter les rayons de soleil créant des reflets, une perte de contraste etc.

Il va nous servir à protéger un petit peu notre objectif de potentiels dépôts de neige sur sa lentille frontale. Flocons qui vont d’ailleurs fondre et se transformer en petites plaques glacées et venir déformer votre photo par endroit. Ça peut être un style, mais si vous voulez éviter d’avoir des taches : utilisez le pare-soleil !

Filtre polarisant et filtre à densité neutre

Comme pour le pare-soleil, ils font sans doute partie des très nombreux accessoires que vous achetez, mais que vous n’utilisez pas ! Et bien pour cette occasion vous pouvez sortir ces 2 filtres.

  • Le filtre polarisant va vous permettre de réduire l’éblouissement qui se produit sur les surfaces de neige ensoleillées. Ce filtre rendra aussi votre ciel plus bleu et pourra ramener un peu de contraste souvent difficile à obtenir sur ce type de photo.
  • Le filtre à densité neutre (appelé aussi « filtre ND » pour les intimes) va quant à lui vous permettre de réduire la quantité de lumière entrant dans votre appareil photo. Ça peut être utile pour agrandir votre ouverture sans surexposer votre photo. Ouvrir plus grand permet de prendre des photos avec une profondeur de champ plus faible, ce qui toujours intéressante pour isoler un sujet de son fond. Le filtre ND peut aussi vous servir pour effectuer de longues poses.

Attention à vos empreintes de pas

Lorsque vous marchez dans la neige, gardez à l’esprit le plan que vous avez prévu. Faites attention à ne pas traverser une zone que vous espérez inclure dans un futur cliché… à moins que les empreintes de pas ne soient le but.

Par ailleurs si vous cherchez à fuir quelqu’un qui vous poursuit, faites aussi attention à vos empreintes de pas de manière générale pour qu’il ne remonte pas jusqu’à vous (on ne sait jamais).

Ne jamais supprimer ses photos sur le terrain

Il peut être tentant d’effacer une image juste après l’avoir regardée sur son petit écran LCD ou lorsque vous craignez de manquer de place sur la carte SD de votre appareil photo.

Alors, si vous le pouvez, ne supprimez pas une image avant d’avoir eu la possibilité de la visionner sur un écran plus grand, à tête reposée, chez vous.

Apportez des cartes mémoire supplémentaires si nécessaire.

Bien sûr, si la photo est complètement, floue, très blanche/sombre, ratée et illisible effacez-la…

https://unsplash.com/fr/photos/w8hWTFpGtpY

Gérer l’exposition

Surexposer pour la neige

Le plus dur quand vous prenez des photos de paysages enneigés, ce n’est pas les stalactites ni les stalagmites, mais c’est d’obtenir une exposition correcte.

Le problème c’est que la neige est tellement brillante et blanche que ça va perdre le posemètre de votre appareil photo. En effet, pour votre posemètre, blanc = surexposer, et noir = sous-exposé. Il ne fait donc pas la différence entre une tonalité et la lumière. Et, pour votre posemètre interne, une exposition correcte équivaut à un gris à 18 %.

Donc, quand votre posemètre voit votre paysage tout blanc, il se dit « wow il y en a de la lumière » et il va vous indiquer des réglages pour sous-exposer. Vous pouvez faire le test, si vous ne faites rien et que vous prenez une photo, votre neige semblera grise, et pas blanche.

Si vous photographiez une surface enneigée et que vous regardez votre histogramme, vous verrez qu’il est situé au milieu (gris moyen) au lieu d’être situé vers la droite (blanc).

Histogramme d’un sol enneigé par défaut

Pour corriger tout ça, vous allez devoir surexposer la scène en utilisant votre correcteur d’exposition. Généralement entre +1 et +2 stops. Même si ce n’est pas très précis, vous pouvez vous fier à votre histogramme, il doit être cohérent par rapport à la scène prise devant vous.

Si vous photographiez en RAW et que vous surexposez, vous pourrez récupérer du détail dans les valeurs sombres en baissant le curseur « exposition » sur Adobe Lightroom. De manière générale, il vaut mieux une photo un peu surexposée que sous exposée en numérique.

Mais si vous sous-exposez, pour ensuite augmenter le curseur « exposition » sous Adobe Lightroom vous aurez de moins bons résultats.

Rappel

Je rappelle que le curseur « exposition » sur Adobe Lightroom ne rajoute pas de l’exposition à une photo, l’exposition se fait uniquement à la prise de vue en numérique, ce curseur est lié aux tons moyens de la photo, il va juste assombrir ou éclaircir la photo.

Choisir la mesure d’exposition évaluative / matricielle

Un mode de mesure d’exposition va délimiter la zone du viseur sur laquelle le posemètre va évaluer la luminosité de la scène face à lui. Cette zone de mesure de l’exposition s’étend plus ou moins en fonction du mode choisi, à partir du viseur central.

Si votre scène est globalement blanche, de manière homogène, la mesure d’exposition évaluative (ou matricielle en fonction des marques) fonctionnera bien. Ce type de mesure évalue l’ensemble de la scène présente dans le viseur.

Si le temps est ensoleillé et que la zone devant est très contrastée (avec des zones très sombres et très clairs), vous pouvez aussi essayer la mesure « Spot » en mesurant pour les hautes lumières (la zone la plus claire), ou la mesure « Partielle » qui est plus large que la mesure spot.

Icône de la mesure évaluative ou matricielle pour Canon, Nikon et Pentax

Passer en mode priorité à l’ouverture

Pour pouvoir surexposer facilement avec la compensation d’exposition, et jouer avec la profondeur de champ, il est intéressant de se mettre en priorité à l’ouverture. Dans ce mode, vous réglez votre ouverture, et à partir de là, le temps de pose et les ISO se règlent automatiquement.

Je vous conseille de laisser vos ISO en auto uniquement si vous pouvez les limiter à une plage ISO. Sinon réglez-les manuellement.

Utiliser son histogramme (plutôt que son écran)

Je rappelle que l’histogramme et l’écran LCD ne sont pas rigoureusement des appareils de mesure de l’exposition. Mais faute de mieux, on fera avec.

Comptez sur la lecture de votre histogramme, plutôt que sur votre écran LCD pour une lecture plus précise de la scène. En effet, un écran LCD rétroéclairé est souvent trompeur, il peut vous trahir (comme vos proches).

Tout comme il peut être difficile pour votre appareil photo de lire et de mesurer correctement la scène, il peut être difficile pour vous de juger une image sur un écran LCD pour diverses raisons :

  • taille de l’écran trop petite ;
  • avec un soleil brillant, on peut avoir des reflets ou avoir du mal à bien voir ;
  • les milieux très réfléchissant couvert de neige sont trompeurs ;
  • le rétroéclairage fait que l’écran a tendance à montrer les choses plus claires qu’elles ne le sont réellement (une photo sous-exposée peut avoir l’air exposée correctement).

Et à cause de toutes ces raisons, il peut être très tentant de supprimer des images en se basant sur ses aperçus. Alors, comme déjà mentionné, ne supprimez aucune image sur le terrain, même si elles semblent merdiques sur votre écran, ne vous en souciez pas.

Utilisez votre histogramme pour ajuster vos réglages d’exposition. Le but est « d’exposer à droite », si une majorité de la scène est blanche, vous devez donc avoir une grosse bosse à droite. Il faut juste veiller à ce que la bosse ne semble pas coupée comme ci-dessous.

Histogramme exposé correctement à droite, la bosse est à droite sans être coupée
Histogramme surexposé, trop à droite, la bosse est « coupée »
Histogramme sous-exposé, la bosse est trop au milieu

Trouver la bonne balance des blancs

Régler la balance des blancs sur automatique peut conduire à une photographie de neige très bleue ou très grise. Le plus souvent, la neige se lira du côté bleu du spectre des couleurs et apparaîtra donc des images bleutées sur votre appareil photo.

Si vous voulez régler votre balance des blancs manuellement, essayez environ 6500 k, puis faites de petits ajustements si nécessaire.

Si vous cherchez un préréglage de la balance des blancs, pour commencer utilisez « flash » qui est généralement adapté au bleu. Il est destiné à compenser l’éclairage bleuâtre du flash et peut réchauffer votre image remplie de neige.

Comme je le dis très souvent, le mieux est de photographier en RAW, vous pourrez corriger la balance des blancs avec précision sur un logiciel de développement dédié comme Adobe Lightroom.

Utiliser le bracketing

Une technique que vous pouvez utiliser pour la photographie hivernale c’est le bracketing.

« Mais c’est quoi ce mot ? »

Oui, c’est de l’anglais, et je sais pour la plupart vous n’aimez pas ça. Mais pour le coup il est difficile de trouver une bonne traduction. La traduction littérale c’est « mise entre crochets ».

Le bracketing est une fonctionnalité disponible sur la plupart des appareils photos. Cette option permet de prendre plusieurs photos avec des expositions différentes en un déclenchement.

Pour l’utiliser, réglez votre appareil photo sur le mode « Auto Exposure Bracketing » ou « AEB », et réglez le bracketing entre 1 et 2 stops. Si vous réglez sur 2 stops par exemple, vous allez déclencher et vous aurez 3 photos prises. Une à -2 stops, une à 0 stop (exposition indiquée par le posemètre) et une à + 2 stops.

En général, ce sera la photo surexposée qui sera correcte (plus rarement la photo exposée à 0 stop).

Vous pouvez même aller plus loin si vous aimez bidouiller sur votre ordinateur. Vous pouvez faire du HDR au post-traitement. Le HDR consiste à fusionner une même photo mais des expositions différentes. Vous allez fusionner vos 3 exposition prises avec le bracketing en une photo. La photo finale affichera une gamme tonale plus large que ce que vous pouvez obtenir avec une photo normale.

Remarque

Pour le HDR, il est primordial que toutes les photos prises à des expositions différentes aient le même cadrage, le trépied est donc obligatoire. Ou du moins, votre appareil photo doit être parfaitement stable.

La raison pour laquelle le HDR est utile pour la photographie de neige, c’est que comme on l’a vu : la couleur blanche de la neige perturbe le posemètre de votre appareil photo. Votre appareil photo aura du mal à exposer correctement, il aura du mal à éviter de couper les hautes lumières tout en conservant les détails dans les ombres. Bref, vous perdrez sans doute du détail dans les ombres ou les hautes lumières.

En prenant plusieurs photos en bracketing, puis en les fusionnant au post-traitement, il sera plus facile d’obtenir une photo finale bien détaillée dans les zones les plus sombres et les plus claires. L’inconvénient majeur du HDR est qu’il peut donner un aspect très retoucher et faux, et que ça prend du temps.

Faut-il absolument photographier en RAW ?

Le format RAW permet de capturer un maximum de données pour permettre plus de latitude au post-traitement. Et pour ce type de photo compliquées, avec une technique d’exposition approximative, ça nous sera vraiment utile.

Par ailleurs, la technique de surexpositions (en exposant à droite) n’a d’intérêt uniquement si vous photographiez en RAW pour diminuer le curseur « exposition » dans un logiciel de développement. En JPEG, cette technique n’a pas d’intérêt.

Donc, il est préférable de photographier en RAW.

https://unsplash.com/fr/photos/duo-xV0TU7s

Composition et technique

Idées de composition

  • La lumière produite par un lever de soleil mettra réellement en valeur un paysage hivernal enneigé. Vous pouvez par exemple composer le plan de manière à ce que le soleil se lève à travers les branches d’un arbre, pour créer un joli rayon de soleil ou même faire un effet sunburst.
https://unsplash.com/fr/photos/2OSEWkQHiGI
  • Une autre idée est de se rapprocher, de s’abaisser et d’utiliser un angle ultra large pour mettre en valeur la grandeur des arbres enneigés.
https://unsplash.com/fr/photos/dqMxDqdhg_4
  • Une bonne idée pour la photographie de la neige est de photographier en plan serré les petits détails qui rendent le paysage hivernal spécial. Comme par exemple des branches, des éléments d’une ville, des barrières recouvertes de neige pour créer des images intéressantes et quelque peu abstraites.
https://unsplash.com/fr/photos/qC117ahi-mE
  • Prendre la neige entrain de tombée (j’y reviens après).
https://unsplash.com/fr/photos/0zEWdJwWhKg
https://unsplash.com/fr/photos/lTWy8BD8f8k

Comment photographier la neige qui tombe ?

Et bien secouez vos cheveux et déclenchez AHA !

Bon, plus sérieusement, si vous photographiez de la neige qui tombe, passez en mode priorité à la vitesse afin de contrôler le temps de pose, les autres réglages se règleront automatiquement (si vous mettez vos ISO en auto, limitez-les sur une plage focale sinon, réglez-les manuellement).

Ensuite, libre à vous de vouloir photographier :

  • la neige sous forme de flocons individuels ;
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-du-champ-enneige-3462588/
  • ou de capturer le mouvement de la neige qui tombe, sous forme de stries/lignes.
https://unsplash.com/fr/photos/TcrlIdN4-mA

Une exposition plus courte que 1/100 s montrera des flocons ou des taches de neige. Une exposition de 1/250 s ou plus peut figer les flocons de neige dans l’air tout en conservant une légère sensation de mouvement, ce qui peut mieux évoquer cette sensation de neige qui tombe.

Une exposition plus longue que 1/100 s commencera à enregistrer le mouvement de la neige qui tombe.  En allongeant suffisamment le temps de pose autour de 1 s, les flocons commenceront même à « disparaître ». Attention, si le temps de pose est trop long, le passage accumulé des flocons pourrait rendre la photo brumeuse ou floues.

Je vous ai donné des repères, faites vos propres expériences, en fonction de l’ambiance que vous souhaitez évoquer.

Si vous photographiez des chutes de neige, vous pouvez aussi essayer de mettre un flash sur votre appareil photo et de le pointer vers le haut. Vous pouvez même utiliser votre flash intégré, si votre appareil en possède un et que vous n’avez pas de flash cobra.

  1. Réglez votre appareil photo en mode de mesure matriciel ;
  2. faites une lecture de l’exposition sans que le flash soit allumé, afin d’exposer la scène dans son ensemble ;
  3. mettez-vous en mode manuel pour bloquer l’exposition (ou utilisez un bouton dédié si vous l’avez, en général l’astérisque) ;
  4. activez votre flash, et prenez votre photo.

Vous aurez alors des flocons de neige surexposés au premier plan, avec un arrière-plan et une scène globale exposée correctement. Pour que la photo fonctionne il faut qu’il y ait tout de même un peu de lumière, ou vous aurez un fond noir ou votre temps de pose s’allongera (ou alors il faudra se mettre sur trépied).

https://unsplash.com/fr/photos/7YU8sX2Vup0

Ne boudez pas les nuages

Alors qu’une journée nuageuse peut facilement ruiner vos plans pendant d’autres saisons, en hiver c’est moins le cas. Les nuages bas, la brume et le ciel incolore peuvent donner une atmosphère différente abstraite, épurée ou morne à votre photo. Ce qui, artistiquement, est plutôt cohérent avec l’ambiance hivernale.

Pour certains types de prises de vue, il est même préférable de photographier par temps couvert plutôt que par temps ensoleillé. En effet, les temps ensoleillés peuvent donner une lumière contrastée difficile à exposer correctement, alors que les nuages diffuseront la lumière de manière homogène (plus facile à exposer).

Donc, sortez toujours et photographiez, même si les conditions ne sont pas prometteuses !

Geler des bulles de savon

La seule condition requise pour ce type de photographie est… le froid. Mais vraiment pas mal froid.

Pour que les bulles commencent à geler, elles doivent être placées à une température de -10 °C (au moins !). Il vous faudra donc sortir dans un environnement très froid pour photographier ces bulles gelées.

Pour avoir des bulles de savon résistantes, mélangez :

  1. 2 mesures d’eau ;
  2. 1/2 mesure de sucre ;
  3. remuez jusqu’à dissolution totale du sucre (ne remuez pas trop, il ne faut pas obtenir de mousse) ;
  4. 1 cuillère à café d’amidon (pour avoir des bulles bien résistantes).

Trouver de la couleur ou passer aux noir & blanc

Qui dit paysage de neige. Dit neige. Qui dit neige. Dit blanc. Donc du BLANC plein partout sur votre photo, ce blanc va être prédominant et va rendre photo très monochromatique (=d’une seule couleur).

Ça peut être un choix, mais vous pouvez essayer 2 méthodes qui fonctionnent bien dans ce cas là.

1-Trouver un ou quelques élément(s) coloré(s) à introduire dans votre cadre : comme une personne avec un manteau bien rouge pétant ou un panneau de signalisation jaune par exemple, cela va permettre de jouer avec l’espace négatif si le reste de la photo est bien blanche.

https://unsplash.com/fr/photos/Dzd_O5cnr0Y

2-Convertir votre photo en noir & blanc : si la scène est vraiment très monochromatique et que vous n’avez pas spécialement de couleurs qui en ressortent vous pouvez réfléchir au fait de passer votre photo en noir & blanc. Faîtes des tests au post-traitement. Restez en couleur, ou sans, et choisissez le réglage qui vous plaît le plus. Si vous passez en noir & blanc, il faudra probablement ajouter du contraste et de la texture à votre photo.

https://unsplash.com/fr/photos/EyBKbpPCW7A

Les photographies de ski

Dans les sports d’action, l’élément le plus crucial est de pouvoir figer le mouvement. Pour cela, il faut un temps de pose court.

Selon le sport, il est recommandé de choisir au moins 1/250 s en mode priorité à la vitesse. À partir de ce réglage, réglez votre ouverture, essayez de vous diriger vers une ouverture moyenne comme f/5.6, c’est un juste milieu entre une faible profondeur de champ pour pouvoir isoler votre sujet, mais avec assez de netteté acceptable pour avoir un peu de contexte.

Selon la luminosité, vous devrez peut-être augmenter légèrement la sensibilité ISO ou élargir l’ouverture pour compenser ce court temps de pose.

Si vous êtes dans une journée ensoleillée, avec la neige qui va bien refléter la lumière, vous allez pouvoir bien figer les mouvements sans sacrifier la qualité d’image avec du bruit numérique dû aux ISO élevés (testez vos ISO pour connaître les limites).

La mise au point en continue vous permettra de faire constamment la mise au point sur le sujet en mouvement.

Capturer de la neige fraîche et photographier tôt

En fonction de votre région, ce conseil aura plus ou moins de valeur. Mais l’idée est que les plus belles neiges sont celles qui viennent de tomber et forment un manteau lisse qui recouvre l’ensemble du paysage.

Si vous attendez trop, il est possible des pans de neige fondent et que des trous se forment ou tout simplement que des humanoïdes roulent ou marchent dessus (encore que, faire une composition avec des pas peut être intéressant).

Si la neige tombe dans la soirée essayez de vous lever tôt le matin, vous aurez non seulement une belle neige, mais aussi une belle lumière !

La neige reflète la lumière d’une manière étincelante (voire trop). Mais le matin, vous pouvez attraper des lumières surréalistes. L’heure dorée ne durera pas trop longtemps, vous devrez donc vous réveiller avant le lever du soleil.

Faîtes du repérage, soyez prêt à l’endroit où vous voulez photographier, et attendez les premiers rayons. Venez bien 1 h avant le lever du soleil.

Suivez les prévisions météorologiques, vous vous épargnerez ainsi quelques photos inutiles lors des matins d’hiver nuageux sans rayon de soleil.

Utiliser des lignes et des contrastes forts

Et ça pour 2 raisons, une technique et l’autre artistique.

  • Raison technique : lorsque tout est recouvert de neige, il est assez difficile de faire la mise au point sur un sujet particulier en utilisant la mise au point automatique. En effet, le mode autofocus fonctionne mieux sur des zones contrastées, or, une zone enneigée n’a pas de contraste, elle est blanche. Appuyez sur le bouton pour déclencher jusqu’à mi-course et essayez de faire la mise au point sur des objets plus sombres comme l’écorce d’un arbre ou une branche.
  • Raison artistique : comme déjà évoqué, le blanc va être très prédominant, et à moins que vous soyez dans de la photo abstraite, pour rendre lisible votre photo il va falloir jouer sur les lignes (lignes de la forêt, des montagnes, des dunes de neiges) et le contraste (la pierre sombre des montagnes, l’écorce ou les feuilles sombres des arbres, du vieux bois).

Ajoutez de la couleur en plus du contraste : l’intérêt d’ajouter de la couleur et du contraste à vos images est de donner à vos spectateurs un point d’intérêt sur lequel poser les yeux. Si tout semble trop blanc, il peut s’écouler un certain temps avant que les gens ne comprennent ce qu’ils regardent. Et si vous n’attirez pas leur attention en un instant, il y a de fortes chances qu’ils perdent rapidement tout intérêt pour votre photo.

Expérimenter la profondeur de champ et placer l’horizon

Avant d’appuyer sur l’obturateur, visualisez ce que vous voulez voir dans votre photo finale. Voulez-vous inclure les montagnes en arrière-plan ou voulez-vous les garder hors du cadre ? Quel que soit votre choix, assurez-vous que c’est exactement ce que vous voyez dans votre viseur.

Plus vous voulez d’éléments visibles dans votre photo, plus il vous faudra de netteté acceptable et donc fermer l’ouverture. À f/9 ou f/11 par exemple.

L’endroit où vous faîtes la mise au point sera importante si vous voulez inclure un premier-plan (voir mon article sur la mise au point en photo de paysage).

Quant à la ligne d’horizon, sa position a aussi son importance. Si le ciel est intéressant, placez la ligne d’horizon sur la ligne de tiers du bas (ou le ¼), le paysage dominera moins.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-de-paysage-de-montagne-remplie-de-neige-1004665/

Si le paysage est intéressant, mais pas le ciel, positionnez l’horizon sur la ligne de tiers du haut (ou les ¾).

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-de-paysage-de-montagne-couverte-de-neige-783796/

Photographier, se poser des questions et ajuster

Une fois que vous avez choisi votre composition, photographiez et puis ajustez vos réglages. Vos principaux problèmes seront probablement l’exposition et la balance des blancs (on a déjà vu comment gérer les deux).

Posez-vous les bonnes questions.

  • Votre scène vous semble trop lumineuse ? L’histogramme est trop sur la droite ? Diminuez l’exposition avec la compensation de l’exposition.
  • Votre scène vous semble trop sombre ? L’histogramme est trop au milieu ? Augmentez l’exposition avec la compensation de l’exposition.
  • La neige est trop bleue ou trop jaune ? Ajustez votre balance des blancs.
  • Votre photo manque contraste ou semble flou ? Vérifiez que votre objectif ne s’embue pas, ou raccourcissez le temps de pose.
  • Le sujet est-il trop mou (flou) ? Assurez-vous que votre collimateur est bien placé. Visez un point contrasté si possible. Si nécessaire, essayez la mise au point manuelle.

Prendre des photos dans des conditions différentes

L’émotion dégagée par un paysage peut changer radicalement au cours de la journée. Pour évoquer différentes émotions dans vos clichés, essayez de capturer des paysages à différents moments de la journée, et dans différentes conditions météorologiques. En changeant ces paramètres, vous changez la lumière.

Vous serez surpris de voir à quel point un endroit peut paraître pittoresque si vous le prenez avant le lever du soleil. Capturer un paysage par temps couvert donne une atmosphère complètement différente de celle que l’on obtient lorsque le soleil est levé.

Mettez-vous au défi et apprenez à prendre des photos, quelles que soient les conditions. Vous serez récompensé par une magnifique collection de photos d’hiver.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-en-profondeur-des-eclats-de-glace-1130692/

Essayez la photographie de flocons de neige

Quand on parle de photographie de neige, on imagine généralement des paysages enneigés. Mais en y réfléchissant, il faut d’innombrables flocons de neige pour construire toute cette grande couverture blanche de neige, n’est-ce pas ?

Alors, utilisez votre appareil photo pour montrer la beauté des détails et essayez la macrophotographie de flocons de neige.

C’est un excellent moyen de guider vos spectateurs vers un monde merveilleux qui n’est même pas visible à l’œil nu.

Le manteau, les gants ou les chapeaux de quelqu’un peuvent donner un joli arrière-plan aux flocons de neige tombés. Une surface plus foncée peut mettre en valeur les formes de façon magnifique.

https://unsplash.com/fr/photos/DEnuB_zok9M

L’astrophotographie en hiver

Un genre de photographie qui peut être étonnant en hiver c’est l’astrophotographie.

Bien que le centre de la Voie lactée soit généralement plus visible en été, les autres sujets célestes sont bien meilleurs pris en hiver.

Un exemple évident est celui des aurores boréales (à la fois les lumières du nord et du sud). Ces phénomènes naturels figurent sur la liste des sujets à photographier de nombreux photographes. Et l’hiver est généralement le meilleur moment pour les voir.

En effet, il faut un ciel sombre pour voir les lumières, et les endroits situés près des pôles (où l’activité des aurores est la plus forte) ne voient pas beaucoup d’obscurité avant le milieu de l’automne.

Même la photographie, plus commune, des ciels étoilés peut bénéficier des niveaux d’humidité généralement plus faibles dans l’air froid de l’hiver.

En effet, il n’y a rien de plus décevant en astrophotographie que d’avoir une fine brume ou un brouillard qui nuit à vos photos d’étoiles. Alors, cela arrive parfois en hiver, bien sûr, mais ce n’est pas aussi fréquent qu’aux autres moments de l’année. L’air froid ne peut tout simplement pas contenir autant d’humidité que l’air chaud.

Mieux encore, le fait qu’il fasse nuit plus tôt en hiver signifie que vous n’avez pas besoin de rester debout aussi tard pour observer les étoiles. En supposant qu’il ne fasse pas trop froid dehors, cela vous donne plus d’occasions de voir (et de photographier) des choses comme les pluies de météores pour lesquelles vous ne serez peut-être pas réveillé en été.

Pour finir, en hiver, vous pouvez faire des time lapse et des photos de traînées de météorites plus longs que d’habitude pendant l’hiver. L’hiver vous donnera plus de flexibilité en termes de calendrier.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/champ-forestier-couvert-de-neige-1571442/

Les émotions de l’hiver

La neige, par nature, est visuellement et émotionnellement « vide » : pas ou peu de relief, lisse et blanche. Un peu comme une feuille. Cela va simplifie la scène présente devant vous.

Tandis qu’en été, un paysage de montagne peut présenter des rochers, des herbes et des étangs qui attirent tous l’attention. En hiver, tous ces éléments peuvent être recouverts d’une couche de neige « vide ».

Cela vous donne la possibilité de prendre des photos avec un grand espace négatif qui traduisent le vide, l’isolement, la solitude, la dureté, etc.

Cette dureté de la neige est exacerbée par le fait que les environnements enneigés ont souvent beaucoup moins de couleurs qu’à l’accoutumé. La neige rendra vos scènes presque monochromes, et elles sembleront plus mornes et dures. Alors, ce n’est pas forcément les émotions que vous voulez transmettre, mais ce seront celles qui fonctionneront le plus facilement de manière évidente pour vos sujets (surtout s’il n’y a pas de soleil).

Pendant les mois chauds, il est difficile de capturer ce type d’émotions aussi fréquemment, à part les journées très brumeuses.

Vous n’êtes pas totalement limité aux noir et blanc dans des conditions de neige, bien sûr. Si votre sujet a des couleurs vives comme par exemple, une personne portant du rouge, il se distinguera. Cela offre beaucoup de potentiel si vous voulez donner une certaine importance à votre sujet principal grâce à l’espace négatif qui l’entoure.

De plus, la neige étant très réfléchissante, elle a tendance à imiter les couleurs de la lumière et des ombres. Au coucher et au lever du soleil, cela conduit souvent à un contraste de couleur bleue/or atmosphérique qui attire l’œil. Ces couleurs sont souvent extrêmement paisibles, surtout avec la simplicité supplémentaire que la neige peut apporter.

Vous l’aurez compris, il est plus facile que d’habitude de capturer un sentiment de dureté pendant l’hiver. Il est donc recommandé de rechercher occasionnellement des sujets qui fonctionnent pour ce message émotionnel, comme des montagnes escarpées, des arbres endormis ou morts, des barrières en bois, de vieilles maisons, des éléments très texturés de manière générale ou encore des marcheurs isolés perdus dans l’immensité blanche.

Ce sont des scènes intenses, souvent chaotiques et leurs émotions correspondent bien aux conditions difficiles qui les entourent.

La neige faisant facilement perdre les repères est aussi l’occasion d’effectuer des photos abstraites (j’en parle juste après). En cadrant assez serré, et en enlevant le ciel, l’ambiance monochrome omniprésente mènera rapidement à ce type de photo.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/rhume-neige-hiver-blanc-60561/

L’hiver abstrait

Comme évoqué juste avant, pour la photographie abstraite, la neige est un terrain de jeu idéal. La glace prend des formes remarquables, de près comme de loin. Et la nature inhabituelle des conditions de neige fait qu’il est plus difficile que d’habitude de dire exactement ce qui se passe dans une photo.

Si vous souhaitez prendre des photos abstraites en hiver, il sera judicieux d’utiliser un objectif long, ou au moins d’en apporter un. Ce n’est pas nécessaire pour les plans larges de glace, mais pour les paysages plus éloignés la capacité du téléobjectif à isoler les détails leur sera bénéfique.

Si vous n’habitez pas dans une région où il y a beaucoup de paysages à photographier, ce n’est pas grave ! Les bulles de glace font de beaux sujets, et les textures en gros plan que vous pouvez capturer sont tout aussi efficaces.

Vous pouvez même faire des photos macro de glaçons ou des photos super-macro de flocons de neige. Il y a beaucoup de possibilités pour la photo abstraite en hiver.

https://unsplash.com/fr/photos/NBvcQRdRSeQ

Un mot sur la photographie animalière sous la neige

Lors de la prise de vue d’animaux sauvages, les photographes cherchent souvent à obtenir une mise au point précise du sujet, les autres éléments de l’arrière-plan étant flous. Pour avoir ce rendu, il faut photographier avec une grande ouverture. L’utilisation d’un téléobjectif permet aussi d’obtenir plus facilement ce fond flou. Et ça tombe bien car habituellement on utilise des objectifs longs pour la photographie animalière.

Souvent, pour les animaux sauvages qui se déplacent rapidement, il est nécessaire d’avoir un temps de pose court pour réduire le flou de mouvement, et limiter le flou de bougé facilement enregistré avec de longs objectifs. 1/125 s au plus long lorsque vous photographiez dans des conditions dégagées et ensoleillées, devrait suffire. Ce temps de pose devrait vous permettre de conserver une sensibilité ISO faible pour réduire l’apparition du bruit numérique.

Si une bonne majorité des animaux passent les mois d’hiver à hiberner sous terre, et ne sont pas aussi actifs que le reste de l’année, il y a quelques exceptions. Certains animaux préfèrent la neige, et leurs activités hivernales peuvent être très intéressantes à documenter, car peu de gens les voient (comme les bouquetins des Alpes par exemple).

Et notamment, qui dit hiver, dit migrations ! Et l’activité de la faune migrante atteint souvent son apogée pendant les mois d’hiver, lorsque les animaux migrent vers le sud.

Les migrations varient en fonction des animaux de votre région, il se peut même qu’il n’y en ait pas là où vous vivez. Le mieux pour savoir est de vous renseigner sur les animaux de votre région, en tapant par exemple « Animaux Rhône-Alpes ». Puis de faire une recherche spécifique sur l’animal visé, par exemple « migration bouquetin des Alpes ».

Vous pouvez ajouter une autre dimension à vos images d’animaux sauvages que personne n’a encore vues en les photographiant dans la neige. Votre sujet paraîtra intrinsèquement rustique et impressionnant (surtout par temps rigoureux). Ce ne sera pas toujours l’émotion que vous transmettrez, mais si c’est une émotion que vous voulez transmettre, l’hiver est un bon moment pour le faire.

Même avec des sujets « courants » du quotidien, les conditions hivernales ajoutent une touche intéressante à une prise de vue de la faune. Un écureuil jouant dans la neige fait instantanément monter son jeu de magnanerie de plusieurs crans.

https://unsplash.com/fr/photos/xqBllPa7XEs

Un mot sur les portraits sous la neige

En fonction des conditions de luminosité, les portraits d’hiver seront réalisés de la même manière que les photographies animalières. Après tout, un être humain c’est un animal.

Gardez l’ouverture large (f/4 au plus large pour éviter l’effet rideau avec la compression des plans). La faible profondeur de champ fournie par une grande ouverture permet de marquer la séparation entre l’arrière-plan flou et le sujet net mis au point.

Un temps de pose de 1/125 s ou plus court devrait être suffisant pour capturer les mouvements normaux de vos sujets, et éviter le flou de bougé.

Réglez vos ISO en conséquence, on peut généralement monter jusqu’à 800-1600 ISO sur APS-C et 1600-3200 ISO sur 24×36, à vous de tester les performances de votre appareil photo pour vous fixer vos propres limites en fonction de votre tolérance au bruit numérique.

https://unsplash.com/fr/photos/Mbm0WnJ5emc

Un mot sur le post-traitement

Les paysages d’hiver méritent souvent un rehaussement de contraste.

Plutôt que d’augmenter le contraste directement avec le curseur dédié, il est préférable d’éclaircir les hautes lumières et les blancs. Ensuite, assombrissez les ombres et les zones sombres. Cela donnera plus de relief à votre photo.

Bien que le blanc soit la couleur la plus importante dans un paysage d’hiver, n’ignorez pas les dominantes de couleur. La balance des blancs peut être encore affinée, non pas pour des raisons d’équilibre parfait des blancs, mais au contraire, pour créer une ambiance. Par exemple, l’ajout d’une touche de bleu donne une impression de froideur à l’image. Ou ajoutez une touche jaune ou orange pour réchauffer l’ensemble. Peu importe votre choix, allez-y doucement.

Ajuster les valeurs de luminance d’une seule couleur peut également contribuer à donner à l’image une sensation spécifique. Surtout si vous utilisez la couleur pour guider votre composition. Vous pouvez utiliser les panneaux : Teinte Saturation Luminance (TSL) et Color Grading dans Adobe Lightroom.

https://unsplash.com/fr/photos/rXJXsecq8YU

Conclusion

On arrive à la fin de cet article très fourni sur la photo dans la neige. J’espère que ça vous plaira, que vous ferez de jolie photo tout en vous préservant vous et votre matériel photo.

Moi je vous laisse ici à vos photos dans la poudreuse et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

J’ai aussi une chaîne YouTube !

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