Vous aimez la photo ? Vous avez souvent la tête dans les étoiles ? Vous aimez la k-pop ?
Eh bien ça tombe bien, car aujourd’hui on va parler d’astrophotographie (mais pas de K-POP désolé).
Plus précisément on va plancher sur la photo de la Voie lactée. Matériel, réglages, composition, dates et post-traitement, voilà le menu du jour tout chaud qui nous attend. Alors… à table !
À travers cet article le but est d’écrire une véritable ressource sur ce sujet. Vous allez donc trouver beaucoup d’informations que je mettrai à jour, et remettrai en forme avec le temps !
Allez, en avant Guingamp !
- Le matériel pour la photographie de Voie lactée
- D'où prendre en photo la Voie lactée ?
- Quand prendre des photos de la Voie lactée ?
- Sur le terrain
- Les réglages pour les photos de Voie lactée
- Calculateur d'exposition pour la Voie lactée
- Histogramme et gestion de l’exposition
- Composition des photos de Voie lactée
- Jamais seul(e)
- Post-traiter ses photos de Voie lactée sur Adobe Lightroom comme un(e) grand(e)
- Conclusion
Le matériel pour la photographie de Voie lactée
Un trépied
Cet accessoire est indispensable car votre temps de pose sera long pour ce type photo en très basse lumière. Une longue pose signifie que l’obturateur reste ouvert plusieurs secondes (j’y reviendrai dans la partie réglages).
Alors, la longue pose, c’est très pratique pour faire le plein de lumière sur son capteur quand la luminosité est (très) faible. Mais le revers de la médaille c’est que le moindre mouvement de l’appareil photo viendra se superposer à votre photo. Ce qui rendra la photo floue, on appelle ce type de flou le flou de bougé. Alors que nous on veut quoi ? De la netteté, du détail que diable !
Pour éviter ce vilain flou de bougé on va avoir besoin d’une stabilité irréprochable, une stabilité à toute épreuve. Et pour ça, le plus indiqué c’est M. le trépied.
Le bon boîtier pour la photo de Voie lactée
Un boîtier 24×36 (dit « full frame ») est toujours intéressant en basse lumière, ils produisant moins de bruit numérique à des valeurs ISO éléevée par rapport aux capteurs APS-C. Le deuxième avantage est que ces capteurs offrent aussi un plus grand angle de champ. Et cet article qui a analysé 685 photos présélectionnées pour le concours « Astronomy Photographer of the Year » entre 2018 et 2023 le confirme, 85% des photos proviennent de capteurs 24×36.
L’APS-C ou le 4/3 ne sont pas pour autant à oublier. Car si il y a bien un truc que les astrophotographes ne craignent pas : c’est le bruit. Ils l’acceptent totalement. Simplement car ils savent que pour ce type de photo le bruit est inévitable quoiqu’on fasse, et que ça va surtout se jouer au post-traitement.
Les boîtier au capteur plus petit qu’un 24×36, bénéficient du crop factor. En bref, peu importe la distance focale de votre objectif il faudra la multiplier par le crop factor du capteur pour avoir la distance focale effective (= la vraie distance focale). En fonction de la taille du capteur, le crop factor est différent (je liste toutes les tailles de capteur et leur crop factor respectif ici).
Par exemple si vous mettez un 80 mm sur un APS-C Canon, la distance focale effective sera de 1,6 X 80 = 128 mm. Donc, mettre un objectif 80 mm sur un boîtiers Canon avec un capteur APS-C revient en fait à avoir un objectif de 128 mm.
Remarque
Il existe des objectifs conçus spécifiquement pour les capteurs APS-C. Pour ces objectifs, il n’y a pas de crop factor qui s’applique. Mais on ne peut pas les utiliser sur les boîtiers 24×36.
Cet « allongement » de votre longueur focale) peut être un choix si vous trouvez vos objectifs trop courts. Visuellement, une distance focale allongée réduit l’angle de champ, mais d’un autre côté vous serez « plus proche » des étoiles. Ce que certains photographes préfèrent pour les photos du ciel profond.
C’est important aussi que votre boîtier dispose d’un mode manuel, voire d’un mode bulb pour pouvoir exposer au-delà de 30 s si nécessaire.
Au niveau du nombre de mégapixels, un plus grand nombre de mégapixels peut dégrader les performances des appareils photo en basse lumière notamment car un nombre plus élevé de mégapixels sur un capteur se traduit par de moins bonnes performances thermiques et davantage de bruit de lecture sur les images (bruit qui domine dans les zones sans lumières).
Mais ça ne semble plus être un problème avec les appareils photo modernes à haute résolution comme le Sony A7R IV. Toujours d’après cet article, les appareils photo avec un nombre de mégapixels d’environ 25 MP sont utilisés avec beaucoup de succès pour l’astrophotographie.
Un nombre élevé de mégapixels présente certains avantages :
- un meilleur niveau de détail des images, ce qui permet créer des images qui peuvent être agrandies sur des écrans ou imprimées sans perdre en netteté ou en détail ;
- une grande résolution permet aussi de recadrer ce sur quoi vous voulez mettre l’accent et obtenir une photo large et détaillée.
Un nombre élevé de mégapixels présente aussi des inconvénients :
- les performances réduites en cas de faible luminosité (comme déjà discuté) ;
- l’augmentation de la taille des fichiers, ce qui fait que votre ordinateur devra avoir la puissance nécessaire (processeur et RAM), ainsi que l’espace de stockage suffisant pour pouvoir gérer les fichiers plus volumineux, surtout si vous pensez faire de l’empilement ou des panoramas qui nécessitent de traiter plusieurs fichiers photos volumineux ;
- les boîtiers à haute résolution ont tendance à coûter plus cher.
Le bon objectif pour la photographie de Voie lactée
Généralement, il s’agira d’un objectif grand angle (environ entre 12 et 28 mm équivalent 24×36). Et plus cet objectif sera rapide, donc pourra ouvrir grand (avec un f/ plus petit), mieux c’est. Car une grande ouverture permet de capturer plus de lumière.
Les objectif les plus rapides sont généralement les objectifs à focale fixe, mais ils sont aussi souvent plus chers (d’autant plus si c’est un zoom).
Lampe du smartphone / lampe frontale/ lampe torche
Il vous faut un truc pour pouvoir éclairer, histoire de voir où vous marchez. De préférence il faudrait une lumière qui puisse s’accrocher sur vous pour avoir les mains libres.
Si cette source de lumière a un mode lumière rouge, c’est mieux, cela permet aux yeux de s’adapter plus rapidement à l’obscurité quand vous éteignez la lumière.
En plus de la sécurité que ça apporte, une source de lumière portable peut aussi servir pour vous amuser à rajouter un peu de light painting à votre photo, ou pour éclairer le premier-plan et qu’il soit plus visible sur la photo (j’y reviendrai plus tard).
D’où prendre en photo la Voie lactée ?
Vous avez quelques applications qui vont vous permettre de débusquer la Voie lactée dans le ciel :
- PhotoPills (iOS) ;
- SkyGuide (iOS) ;
- Stellarium (Android).
Depuis ses applications, repérez les constellations du Scorpion et du Sagittaire sur l’horizon sud le centre devrait se trouver entre elles. Si vous ne voyez rien c’est sans doute que la Voie lactée est trop basse, attendez qu’elle se situe à au moins 60° de hauteur. Ça correspond à une orientation de votre objectif vers le sud / sud-est. Plus tard dans l’été vous pourrez vous orienter vers le sud-ouest.
Pour le lieux de prise de vue, les parcs nationaux, sont en général de bons endroits pour faire de l’astrophotographie. Monter en altitude est aussi une bonne idée pour mieux voir le ciel, ce n’est pas pour rien que les télescopes observant le ciel sont situés en à haute altitude.
Si vous êtes dans l’hémisphère Sud c’est mieux. Car la partie la plus dense de la Voie lactée (son centre) se trouve dans la constellation du Sagittaire. Et depuis les latitudes moyennes du Nord, il est difficile de vraiment apprécier le Sagittaire car il se trouve principalement dans la brume de l’horizon. Cela le rend sensible même à la pollution lumineuse lointaine. En revanche, depuis les régions équatoriales et l’hémisphère sud, le Sagittaire est plus haut dans le ciel.
Mais je vous rassure c’est aussi faisable depuis l’hémisphère Nord. En fait, le plus important c’est de s’éloigner de la pollution lumineuse des villes autant que possible.
« Mais c’est quoi la pollution lumineuse ? »
C’est les sources de lumières artificielles comme les lampadaires, les enseignes, les lumières des immeubles etc.
Ça ne paraît rien comme ça, car on ne le voit pas forcément sur le terrain avec nos yeux d’humains, mais je vous assure que si vous prenez vos photos proches d’une ville, vos photos auront une teinte orangée.
« Ouais mais la teinte ça se corrige au développement non ?«
Oui, ce n’est pas le pire, la balance blancs ça s’équilibre facilement sur Lightroom. Mais cette lumière parasite fait aussi que tout ce qu’il y a dans le ciel est moins visible, vous capturez donc moins d’éléments astronomiques sur vos photos si vous êtes trop proche de la pollution lumineuse.
« Wow, mais c’est terrible ça, et comment je fais pour éviter la pollution lumineuse ? »
Pour trouver un endroit sombre vous pouvez aller sur un site comme cleardarksky . Il existe aussi d’autres sites, vous pouvez rechercher en tapant« light pollution map » sur le dieu Google. Il existe aussi moultes applications à ce sujet.
Ces cartes du monde affichent les zones lumineuses (généralement colorées en rouge) et les zones sombres (généralement sans couleurs ou bleu/vert).
Comme vous allez le remarquer rapidement : les zones sombres sans pollution lumineuses sont éloignées de tout. Alors préparez-vous bien, la sécurité avant tout ! Prévenez vos proches (ou mieux allez-y accompagné(e)), faîtes bien le plein, habillez vous en conséquence, attention aux animaux sauvages de votre région (ou pire, aux humains, qui est le principal prédateur de l’humain)
Remarque
Quel que soit l’endroit où l’on se trouve sur Terre, il n’est pas possible de voir la Voie lactée en entier. En France, la Voie lactée est coupée par l’horizon sud au niveau du centre galactique.
Pour voir le centre en entier il faudra donc… voyage. Depuis l’hémisphère sud, vous pourrez admirer le bulbe en entier car il sera plus haut dans le ciel.
Quand prendre des photos de la Voie lactée ?
La Voie lactée est visible une grande partie de l’année en France, mais plus précisément
- de la mi-avril en fin de nuit, jusqu’à mi-septembre en début de nuit, vous pourrez photographier le centre lumineux de la galaxie (plus dense, plus d’éléments à photographier) ;
- d’octobre à début avril vous pourrez photographier les bords extérieurs de la Voie lactée avec la constellation d’Orion (moins dense, moins d’éléments à photographier).
Il faudra photographier durant une nuit sans Lune et sans nuages (🎵et sans chemise sans pantalon🎵). C’est autour de la nouvelle Lune que la visibilité de la Voie lactée (et donc sa prise de vue) est optimale.
Pour savoir où en est le cycle de la Lune, regardez par exemple le calendrier lunaire du site calendrier-365.fr/ affichant les pourcentages de visibilité de la Lune. Plus le pourcentage de visibilité de la Lune est faible moins le ciel sera ébloui, et plus vous verrez ce qu’il y a dans le ciel.
Je vous disais aussi qu’il devra y avoir le moins de nuages possible. Tout simplement pour avoir la meilleure visibilité possible. Pour cela il faudra simplement vérifier la météo, vous pouvez vous servir d’applications météo, de sites comme météo-france ou encore de radar météo en direct comme zoom.earth
La cerise sur le gâteau serait de photographier pendant une nuit froide, ça limite généralement le risque de brume dû au fait que l’air froid est moins humide.
Sur le terrain
Vous pouvez vous rendre sur le terrain avant que la nuit ne tombe. Ça vous évitera de potentiellement vous casser la gueule et de devoir aller chez le dentiste (après, s’il vous manque, ça vous donnera une raison de le voir).
N’oubliez pas d’apporter une lampe ou lampe frontale à moins que vous soyez nyctalope. Car à l’aller il peut faire jour, mais au retour il fera nuit.
Comme on l’a vu, avec vos différentes applications vous pourrez localiser où sera la voie lactée, comment elle sera orientée, à quel moment on la verra bien et vous positionner en fonction.
Bien souvent sur les photos la Voie lactée est positionnée à la verticale ou quasi-verticale. Pour changer son positionnement, vous n’avez rien d’autre à faire qu’attendre. À vous d’attendre jusqu’à la position qui vous convienne.
Remarque
En fonction de votre emplacement et de l’époque de l’année les positionnements ne sont pas les mêmes.
Les réglages pour les photos de Voie lactée
On attaque ici un gros morceau, alors accrochez-vous.
Pour vous donner un ordre d’idée : on cherche à avoir une valeur d’exposition de -7 EV pour la photo de Voie lactée. Le réglages pour obtenir cette exposition « standard » est de 30 secondes, f/2.0, ISO 1600. C’est un bon réglage repère pour commencer la séance.
Alors, il n’y a pas de réellement de norme d’exposition, ça semble être une exposition qui fonctionne bien pour la Voie lactée. C’est comme la règle du f/16 pour les journées ensoleillées ou la règle des 500, ce sont des règles empiriques.
Je détails les réglages ci-dessous.
Mode de prise de vue
Mode manuel (M). C’est un véritable réflexe à prendre pour les conditions particulières comme celles que l’on retrouve pour la photo de Voie lactée. En effet, le posemètre de votre appareil photo ne comprendra pas du tout ce que vous êtes entrain de faire, pour lui une photo exposée correctement correspond à un gris moyen à 18%, et il se base sur une luminosité moyenne et globale de la scène devant lui.
Or ici, il fera très noir et on voudra exposer pour la Voie lactée, donc c’est une photo très contrastée dont la moyenne ne permettra pas d’exposer correctement la Voie lactée. C’est pour ça qu’on doit reprendre le contrôle.
Pour des expositions allant au-delà de 30 s, le mode Bulb (B) sera indispensable.
Format de prise de vue
Format RAW. Et sélectionnez le format avec le maximum de pixels. Le format RAW permet de post-traiter avec plus de latitude grâce à la capture d’un maximum de données brutes.
Balance des blancs
Choisissez par exemple le préréglage “lumière du jour” pour avoir toujours la même balance des blancs, et corriger facilement après en post-traitement par lot.
Si vous photographiez en RAW et que vous développez, le réglage de la balance des blancs à la prise de vue n’a pas trop d’importance, car vous pourrez corriger tout ça avec précision au développement.
Si vous ne photographiez qu’en JPEG, le réglage « Tungstène » rendra la photo bleutée, ce qui est généralement recherché. Vous pouvez aussi régler manuellement la température sur 3800 Kelvin, cela crée une photo proche de la neutralité ou légèrement bleutées.
« Réduction de bruit pour longue exposition » ou « long exposure noise reduction » en anglais
C’est une option qui permet de débruiter votre photo à la prise de vue. Le problème est que cette option multiplie par 2 le temps de pose, car elle prend une photo noire juste après la photo normale.
Si vous êtes à l’aise avec le post-traitement alors ça ne sera pas nécessaire, vous pouvez la désactiver. En revanche si bidouiller vos photos sur ordinateur vous effraie autant que le dentiste (encore lui) , laissez l’option activée, vous pourrez faire moins de photo, mais elles comporteront moins de bruit.
Distance focale
Avec un objectif zoom grand angle, choisissez la longueur focale la plus courte possible, ou presque, car bien souvent aux valeurs focales maximum et minimum des zoom le piqué sera moins bon. En général, on veut avoir un maximum de Voie lactée dans sa photo, et comme c’est « gros », on va avoir besoin d’un large angle de champ.
Stabilisation de l’image
Pour avoir l’image la plus nette possible, désactivez tout ce qui est stabilisation. En effet, sur trépied la stabilisation à l’effet inverse et rendra vos photos floues.
Retardateur
Si vous n’avez pas de déclencheur à distance ou d’intervallomètre tout n’est pas perdu. Vous pouvez activer le retardateur de 2 secondes pour ne pas toucher le déclencheur et faire bouger votre appareil pendant la prise de vue. Le mieux est quand même d’avoir une télécommande à distance, ce n’est pas cher et pratique.
Ouverture
Ouvrez au maximum que votre objectif vous le permet (le chiffre f/ le plus petit possible), de préférence f/2.8 ou plus grand si votre objectif le permet. Les objectifs avec des nombres ne pouvant pas descendre à f/4.0 ou plus grand ne sont pas recommandés car ils ne collectent pas assez de lumière notre valeur d’exposition cible (-7 EV), ce qui donne des images plus bruyantes.
Remarque
Pour les objectifs à lentille fixe rapides de 35 mm et 50 mm, en particulier pour l’assemblage de photos pour les panoramas, la meilleure combinaison de luminosité, de vignettage réduit et de faibles niveaux d’aberration est généralement f/2.8.
Temps de pose
Vous pouvez utiliser la règle des 500. Vous divisez 500 par la distance focale sur laquelle l’objectif est réglé. Par exemple, si vous prenez une photo avec l’objectif réglé sur 15 mm, vous faîtes 500/15, ce qui va donner à peu près 30 secondes.
Si le crop factor est applicable à votre objectif, multipliez votre distance focale par le crop factor avant de diviser 500. Par exemple, si vous avez un objectif Nikon de 15 mm, ça fera 500/(15 X 1.5).
Cette règle marche bien pour les capteurs 24×36, à crop factor ou autour des 24 méga pixels. Mais ce n’est pas une règle magique, elle n’est pas fiable à 100%. Considérez-la comme un repère pour commencer vos réglages, ou si vous êtes débutant et que vous êtes « pommax un max ».
« Mais c’est quoi l’intérêt de la règle des 500 ? »
Si vous réglez votre appareil photo sur un temps de pose plus long que celui indiqué par la règle des 500 vous risquez d’obtenir des traînées de lumières stellaires. Cela est dû au mouvement de la Terre qui tourne sur elle-même, mais du point de vue de la Terre : ce sont les étoiles qui bougent. Avec un temps de pose trop long allant au-delà de la formule, vous allez enregistrer le mouvement des astres sous forme de flou de mouvement, en-dessous vous aurez une photo nette.
Remarque
Vos résultats varieront également en fonction de l’endroit où vous pointez votre appareil photo, les photos prises près de l’équateur céleste présentant davantage de traînées d’étoiles pour un même temps de pose.
« Avoir des traînées de lumière c’est nul du coup ? »
Ce n’est pas mieux ou moins bien, mais juste 2 styles de photos différents. Certains photographes recherchent des traînées de lumière, d’autres non. Mais généralement quand on photographie précisément la Voie lactée, ce n’est pas pour faire des traînées d’étoiles
Si vous n’aimez pas l’approche de la règle des 500, vous pouvez essayer de commencer avec un temps de pose entre 15 et 30 secondes. Retenez aussi que plus votre distance focale est courte, plus votre temps de pose peut être longue, car plus on est « éloigné » moins le mouvement sera visible.
Remarque
Vous pouvez aussi utiliser ce calculateur : https://www.lonelyspeck.com/milky-way-exposure-calculator/. Vous entrez dans un premier temps les possibilités de votre matériel et ensuite, le calculateur vous affiche une exposition de départ conseillée.
Un calculateur plus précis ici :https://www.tl-photography.at/stars/night-sky-photography-shutter-speed-calculator/
ISO
En photo d’astres, avoir des ISO élever va jouer un rôle important.
Habituellement on préconise d’utiliser une valeur ISO la plus passe possible pour avoir le moins de bruit numérique et une photo la plus nette possible. Mais quand on est dans des conditions avec vraiment très peu de lumière (comme la photo de voie lactée), de bas ISO vont entraîner plus de bruit que si on a des ISO élevés.
Donc, n’hésitez pas à augmenter les ISO, regardez les résultats, et oubliez la logique habituelle de garder les ISO au plus bas. Pour vous donner un ordre d’idée des réglages ISO :
- 800 ISO à f/1.4 et plus large ;
- 1600 ISO de f/1.6 à f/2 ;
- 3200 ISO de f/2.2 à f/5 ;
- 6400 ISO à partir de f/5.6 et plus fermé.
3200 ISO est la limite maximale que vous devriez généralement utiliser sur la plupart des appareils photo numériques afin d’obtenir un équilibre décent entre l’amplification (luminosité) et la gamme dynamique.
Des ISO supérieurs à 3200 sont acceptables mais donnent souvent lieu à des expositions d’étoiles trop lumineuses.
Pour conserver la plus grande partie de la couleur des étoiles, des ISO compris entre 800 et 3200 sont recommandés.
La mise au point
Pour commencer, passez en mode de mise au point manuelle. En effet, si vous restez en mise au point automatique (« AF » pour les intimes), votre appareil va sans arrêt changer de mise au point (on dit aussi « chasser »). Car la mise au point se base sur le contraste, or en astrophoto c’est tout noir. On a très peu de lumière. Votre autofocus sera totalement pommé.
On règlera notre mise au point sur l’infini, pour ça 3 solutions :
- si votre objectif en est équipé, réglez la mise au point sur le marquage infini (indiqué par un 8 renversé, c’est le signe de l’infini) ;
- si vous êtes pauvre (et avez donc un objectif sans marquage), tournez la bague de mise au point dans le même sens plusieurs fois, ça devrait faire l’affaire, pour Canon et Sony il faudra tourner vers la gauche, pour Nikon et Fujifilm vers la droite, le mieux c’est de tester ça en plein jour, pour être sûr de la direction de mise au point vers l’infini de votre objectif ;
- si vous venez en avance, quand il fait encore jour, vous pouvez faire la mise au point sur un élément lointain en AF et passer en mise au point manuelle pour bloquer la mise au point.
Pour peaufiner votre mise au point :
- mettez-vous en mode live view, ce mode met le viseur sur l’écran LCD arrière de votre boîtier ;
- zoomez au maximum pour voir à quel point vous êtes net sur l’étoile la plus brillante,
- en fonction, ajustez votre mise au point avec votre bague, le but est d’avoir l’étoile la plus petite possible (donc la moins floue) pour avoir la photo la plus nette.
Astuce
Pour être sûr que votre mise au point ne bouge pas, vous pouvez mettre un bout de ruban adhésif sur la bague de mise au point.
Attention
Si vous éteignez votre appareil il faudra refaire la mise au point.
Régler son écran LCD
Pour une fois, ce n’est pas un humain qui vous a trompé. C’est pire. C’est votre fidèle compagnon l’appareil photo !
Quand vous allez vérifier vos magnifiques clichés sur l’écran LCD arrière de votre boîtier : vos photos paraîtront plus claires qu’elles ne le sont réellement. Vous vous direz « oh ba ça va c’est lumineux », « wouaaa on voit bien ».
Mais que nenni !
Quand vous allez regarder vos photos sur votre ordinateur elles seront bien plus sombres. Cet écart est dû au fait que votre écran LCD est rétroéclairé, c’est-à-dire qu’il émet de la lumière, et souvent un peu trop. En plus de ça vous êtes plongé dans l’obscurité, donc la moindre lumière paraît plus lumineuse.
Pour éviter cette mauvaise surprise : allez dans votre menu et baissez au maximum la luminosité de votre écran LCD. Vous obtiendrez un résultat plus réaliste de la véritable photo que vous aurez sur votre ordinateur.
Calculateur d’exposition pour la Voie lactée
J’ai totalement recopié le calculateur de ce site, en me basant sur ses explications.
Ce calculateur est utile si vous n’avez pas de monture équatoriale (qui permet d’allonger ses temps de pose sans avoir de flou de mouvement).
Le calculateur tente de produire une exposition neutre dans des conditions de ciel raisonnablement sombre, tout en essayant de maintenir une gamme dynamique et un rapport signal/bruit élevé (pour la Voie lactée cela correspond à une valeur d’exposition de -7EV).
Les résultats peuvent apparaître plus clairs sur votre photo que la réalité. Si vous photographiez en RAW cela permet d’optimiser l’exposition et d’obtenir moins de bruit numérique. Vous pourrez réduire la luminance au post-traitement.
Remarque
Tous les paramètres obtenus par la calculatrice, ne sont que des suggestions. Essayez les réglages et adaptez-les en fonction de votre histogramme (voir la partie suivante ci-dessous)
Comment utiliser le calculateur
- Sélectionnez la taille de votre capteur.
- Par défaut la valeur ISO est à 1600, vous pouvez l’augmenter si nécessaire pour vous rapprocher des -7 EV dans la case « Valeur d’exposition » plus en-dessous si la « Valeur ISO recommandée » est trop faible. Un message s’affichera si la valeur ISO recommandée est dépassée.
- Sélectionnez la distance focale sur laquelle votre objectif est réglé.
- Sélectionnez l’ouverture maximale de votre objectif.
À partir de là, le but est de jouer avec les réglages pour se rapprocher de -7 Ev en valeur d’exposition.
Calcul du temps de pose
Je me base sur la règle des 500 comme on l’a déjà vue dans les réglages, et j’applique le crop factor de votre capteur.
Temps de pose recommandé = 500/(distance focale réglée X crop factor du capteur)
Ici, je ne tiens pas compte de la résolution du capteur de votre appareil photo. À des tailles standard et à des distances de visualisation normales, une photo de 8 mégapixels peut avoir la même apparence qu’une photo de 36 mégapixels. La moyenne des gens regardent des photos sur un écran de 8 mégapixels maximum, donc ces 28 mégapixels supplémentaires ne font pas de différence. (Une télévision 4K UHD 16:9 correspond à 3840 × 2160 = 8,2 mégapixels.)
Il est possible d’obtenir des étoiles plus nettes avec des temps de pose plus courts ou des montures de suivi, mais ce calculateur est conçu pour l’astrophotographie sans suivi, avec un équipement accessible aux débutants.
Remarque
Thomas Leber a créé un calculateur plus précis. Son calculateur peut prendre en compte de manière plus précise la densité de pixels de votre capteur et fournir un temps de pose recommandé en fonction de votre seuil de préférence personnel (en pixels) de la quantité de traînées d’étoiles que vous pouvez accepter. Son calculateur ici et son explication ici.
Calcul des ISO
J’ai déjà expliqué comment régler ses ISO dans la partie réglage en fonction de l’ouverture.
Mais en plus de ça, dans la calculatrice, un « facteur ISO » est rajouté au calcul des ISO en fonction du temps de pose calculé basé sir 30 secondes « standard ». Le facteur ISO est de 0 près de 30 secondes, tombe à -1 au-dessus de 60 secondes et augmente à 1 en dessous de 15 secondes. Ce facteur ISO est basé sur l’expérience personnelle du photographe ayant fait le calculateur. Ce facteur ISO est appliqué comme un exposant à 2 et multiplié par l’ISO. Donc, on a
ISO recommandés = (2^facteurISO) x Valeur ISO basée sur l’ouverture
Calcul de la valeur de l’exposition
La valeur d’exposition est calculée avec l’équation de la valeur d’exposition. Notre exposition cible pour les photos du ciel nocturne est de -7 EV. Ce calcul vous indiquera la valeur d’exposition réelle des paramètres d’exposition calculés. Elle peut différer de -7 EV dû au fait que les nombres comme le temps de pose peuvent avoir des décimales, mais elle devrait être assez proche de -7 EV si votre équipement n’est pas limité.
Si votre objectif est trop lent, votre ISO maximum trop bas ou votre objectif trop long, vous obtiendrez une valeur EV inférieure, ce qui se traduira souvent par une image plus bruyante.
Exposition = log2(ouverture maximale^2/temps de pose recommandé)
Histogramme et gestion de l’exposition
L’astrophotographie comporte de nombreuses variables qui influent sur la détermination de la meilleure exposition. Certaines de ces variables proviennent de l’environnement (pollution lumineuse, clair de Lune, nuages, etc), d’autres dépendent du matériel (distance focale, taille du capteur, ouverture etc).
La calculatrice a des valeurs par défaut permettant d’obtenir une valeur d’exposition de -7 EV, ce qui correspond à ce qui est recommandé pour la plupart des astrophotographies dans des endroits où le ciel est sombre, avec un appareil photo/trépied ordinaire et sans équipement de suivi.
En supposant que vous n’ayez pas à faire face à une forte pollution lumineuse ou au clair de Lune, -7 EV est un très bon repère pour commencer à régler vos paramètres d’exposition.
Cette calculatrice est un repère mais pas parfaite, vous devrez donc peut-être faire des ajustements en fonction de vos résultats.
La calculatrice essaie de déterminer les meilleurs paramètres pour produire une exposition assez neutre. En général, cela signifie que l’image résultante peut sembler anormalement lumineuse (parce que vous vous attendez à ce que l’image d’un ciel sombre soit sombre), mais ne vous inquiétez pas, vous pouvez réduire la luminosité au post-traitement, ce qui réduit aussi souvent le bruit numérique.
Si votre exposition est anormalement bruyante, il se peut que vous soyez limité par votre équipement ou que vous deviez activer la fonction de réduction du bruit de l’exposition longue de votre appareil photo (mais vos photos mettrons deux fois plus de temps à se prendre).
Si les étoiles forment toujours des traînées lumineuses, vous devrez peut-être réduire le temps de pose.
La pollution lumineuse et le clair de Lune peuvent également rendre l’exposition trop importante et un objectif lent (avec un petite ouverture / nombre f/ élevé) donnera des photos bruyantes.
Pour vérifier l’exposition, on ne peut pas se fier entièrement à l’aspect de la photo sur l’écran LCD. Je vous recommande donc d’activer l’affichage de l’histogramme sur votre appareil photo. L’histogramme est généralement disponible en appuyant sur « INFO » ou « Affichage » ou sur les flèches haut/bas lors de la visualisation des photos (consultez votre manuel d’utilisation si nécessaire).
En général, on souhaite un histogramme qui présente des pics vers le centre du graphique (exposition neutre), de gauche à droite. Parfois, cela n’est pas possible si vous utilisez un objectif relativement lent et que vous êtes obligé d’exposer vers la gauche. Essayez d’éviter à tout prix la sous-exposition. L’exposition à droite est généralement sans danger, mais elle est rare, sauf en cas de pollution lumineuse importante sur votre photo ou si la Lune illumine le ciel.
Vous trouverez ci-dessous des exemples d’histogrammes pour différentes expositions de la Voie lactée, ainsi que la manière de les ajuster.
Histogramme sous-exposé
Les ombres sont bouchées, c’est impossible à récupérer au post-traitement. Une sous-exposition crée des photos très bruyantes et notamment dans les zones les plus sombres. Évitez à tout prix la sous-exposition. Pour éviter cette situation, agrandissez l’ouverture (nombre f/ plus bas) ou allongez le temps de pose.
Histogramme exposé à gauche
C’est une exposition généralement acceptable, la plus courante pour les paysages de nuit avec des paramètres standard. La photo peut devenir bruyante si on augmente sa luminance au post-traitement. Agrandissez l’ouverture (nombre f/ plus bas) ou allongez le temps de pose si possible.
Histogramme avec une exposition neutre
Exposition la plus sûre. Le résultat peut apparaître plus clair que la réalité dans l’appareil photo mais peut être facilement corrigé au post-traitement. Il n’est pas nécessaire de modifier les paramètres. C’est ce que vous devriez obtenir si vous arrivez à une valeur d’exposition de -7 EV.
Histogramme exposé à droite
Le meilleur choix pour obtenir le moins de bruit numérique possible, mais il faut veiller à ne pas surexposer. Les résultats sembleront trop lumineux dans l’appareil photo mais peuvent être facilement corrigés au post-traitement.
Histogramme surexposé
Les hautes lumières sont surexposées et c’est impossible à récupérer au post-traitement. Ce cas de figure se produit rarement, sauf en cas de clair de Lune ou de pollution lumineuse extrême. Baissez vos ISO en cas de surexposition.
Comprendre comment lire l’histogramme de votre appareil photo vous aidera à obtenir les meilleurs résultats en astrophotographie.
Essayez de pousser votre appareil photo aux limites de sa capacité à capter la lumière sans compromettre la qualité. Vérifiez et revérifiez vos images, zoomez sur l’écran LCD pour vérifier la mise au point, consultez l’histogramme pour obtenir des informations sur l’exposition et recomposez souvent votre cadre.
Une fois que vous avez trouvé une exposition que vous aimez, vous pouvez généralement conserver la même exposition tout au long de la nuit.
Si vous exposez systématiquement à gauche ou si vous sous-exposez, vous devrez peut-être chercher un meilleur objectif pour l’astrophotographie.
Composition des photos de Voie lactée
Ajouter un premier plan
Comme pour beaucoup de photo prises au grand angle, mettre un premier plan à votre photo de Voie lactée va la rendre beaucoup plus intéressante. Ça peut être un arbre, un vieux bâtiment, une voiture, votre pote qui vous accompagne et ne sert à rien (comme d’hab).
Ce n’est pas obligé que ça soit le plus incroyable des sujets (comme votre belle-mère, au hasard). Juste, avoir quelque chose au premier plan qui va rendre votre photo plus convaincante.
Par ailleurs, restez concentré. Vous pouvez facilement être distrait par les superbes étoiles au-dessus de votre et oublier votre composition (vous retrouver avec un élément coupé ou des éléments indésirables par exemple).
Donc, même si les étoiles sont belles, restez vigilant sur votre composition et ne la sous-gérez pas !
Light painting et mise en lumière du premier plan
Ce que vous pouvez faire dans un premier temps, c’est de prendre une photo avec un ciel exposé correctement comme on l’a vu dans la partie réglage.
Puis, si vous avez un arbre en premier plan par exemple, vous allez prendre une seconde photo avec des ISO plus bas (comme ISO 400, à 30S de temps d’exposition), et faire du light painting sur cet arbre au premier plan.
« Mais ça veut dire quoi ça du light painting ? »
Ça signifie peindre avec la lumière. Et votre lampe de poche est votre pinceau !
Si votre lampe torche est très puissante, vous pouvez même rétrécir votre ouverture (chiffre f/ plus grand), ça ajoutera un peu de netteté acceptable. Ça peut aussi vous permettre de baisser vos ISO (et donc diminuer le bruit)
Et surtout ne bougez pas votre appareil d’un poil, gardez la même composition, le même cadrage entre les deux photos.
Ce que je vous conseille de faire pour la seconde photo, avant de déclencher et de partir faire votre peinture, c’est de régler votre retardateur sur 10 secondes pour vous laisser le temps d’aller sur votre arbre (ou autre élément du premier plan).
Faîtes votre painting depuis un côté, 2 avantages à ça :
- on ne vous verra pas ;
- l’éclairage latéral va ajouter des ombres et rendre les détails plus visibles grâce au contraste.
Vous pouvez aussi faire le choix de prendre une photo pour chaque côté éclairé, pour ne pas avoir d’ombres. Ou encore, vous pouvez faire des ronds avec votre lampe en vous déplaçant un peu pour créer une lumière un peu plus douce.
Pour finir, il faudra superposer toutes les photos sur un logiciel de post-traitement comme Photoshop.
Jamais seul(e)
Pour ce type de photo, on doit aller de nuit, dans des endroits isolés. C’est un peu une petite aventure, une expédition.
Et dans ce type de configuration, prévenez toujours un ou plusieurs proches de là où vous allez et ce que vous allez faire.
Partez avec le plein de carburant, le téléphone bien chargé, et donnez des nouvelles régulièrement.
Le mieux serait de ne pas y aller seul(e). Faîtes attention aux animaux (ou pire aux humains, car « L’Homme est un loup pour l’Homme »).
Post-traiter ses photos de Voie lactée sur Adobe Lightroom comme un(e) grand(e)
Vous êtes une brave bête. Vous avez eu le courage et la motivation de partir à l’aventure dans la nuit. Et ça pendant des heures, vous avez essayé encore et encore.
Et finalement, vous ramenez vos magnifiques trophées à la maison, tel le chasseur qui ramène sa gallinette cendrée chez-lui.
Maintenant, place à la touche finale, le post-traitement.
Balance des blancs
La balance des blancs a un impact direct sur l’ambiance générale d’une photo. Alors, prêtez-y une attention tout particulière.
Et la balance des blancs c’est aussi une question de goûts personnels. Essayez les différents réglages de la balance des blancs dans Lightroom pour voir ce qui vous plaît le plus :
- « Lumière du jour » ou « Nuageux » rendent l’image plus jaune-orange ;
- « Tungstène » rendra bleu ;
- et « Fluorescent » rendra plus violet.
Si vous aimez que vos photos intergalactiques soient légèrement bleutées : réglez la balance des blancs sur une température de 3800 Kelvin. Cela crée une photo proche de la neutralité ou légèrement bleutées, ce qui est naturellement ce que nous voyons en vrai, ou avons en tête.
Corrections de l’objectif
Cela varie selon l’objectif que vous utilisez, mais
- vous allez avoir une distorsion plus ou moins prononcée ;
- et aussi du vignettage, cela signifie que les bords de la photo sont plus sombres.
Et pas de chance, la distorsion et le vignettage sont plus visibles avec les objectifs grand angle (et c’est ce qu’on utilise en général pour la photo de Voie lactée comme on l’a vu dans la partie matériel).
Heureusement la correction de l’objectif va nous débrasser de tout ça. À moins que vous aimiez ça. Mais généralement on cherche à voir le plus et le mieux la voie lactée, et l’ensemble de la photo, donc on enlève la distorsion et le vignettage.
Dans le module « Développement », cliquez sur le panneau « Correction de l’objectif », puis cochez la case « autoriser le profil de correction ».
Si votre objectif n’est pas automatiquement reconnu par Lightroom, sélectionnez le dans la liste déroulante du menu « Profil de l’objectif ».
Pour peaufiner si nécessaire vous pouvez ajuster le curseur « Vignettage » à la valeur qui vous convient pour supprimer un peu plus les bords et les coins sombres qui pourraient subsister.
Exposition
Il est possible que votre image soit un peu sombre (notamment si vous vous êtes fait avoir par la luminosité de votre écran comme expliqué juste avant), alors n’hésitez pas à augmenter le curseur « exposition ».
Vous pouvez même pousser le curseur « exposition » au risque que votre image paraisse trop claire. Vous atténuerez tout ça en ajoutant du contraste à l’image.
L’idéal serait de prendre une photo avec une exposition un peu plus claire par rapport à ce que vous voyez sur votre écran.
Par ailleurs, pousser le curseur « exposition » dans Lightroom rendra le bruit plus visible sur la photo, donc restez attentif et zoomez si nécessaire pour vérifier tout ça.
Rappel
Le curseur « Exposition » porte mal son nom. Il ne rajoute pas d’exposition. Il a un impact sur les lumières moyennes de la photo. En numérique, l’exposition se fait uniquement à la prise de vue avec la lumière qui atteint le capteur.
Contraste
C’est le réglage magique : en ajoutant du contraste, la Voie lactée va vraiment bien ressortir.
Il y a plusieurs façons d’ajouter du contraste à l’image, vous pouvez utiliser les curseurs « Contraste », « Blancs » et « Noirs », ou encore en faisant un S avec la « courbe des tonalités » plus en-dessous.
Le but de ces réglages est d’accentuer les parties claires et sombres de l’image, en particulier dans le ciel, pour faire ressortir davantage la Voie lactée.
Il n’y a pas le bon réglage. Ça va vraiment dépendre de votre photo, de vos goûts, de vos choix. Regardez les résultats et ajustez. Jouez avec les curseurs pour obtenir l’aspect que vous souhaitez et qui fait ressortir plus de détails dans le cœur galactique.
Hautes lumières et ombres
Il n’est pas forcément nécessaire de faire des ajustements sur les hautes lumières et les ombres. Mais vous pouvez baisser un peu quelques potentielles hautes lumières dans les étoiles de la Voie lactée et ajouter un peu plus de lumière dans les zones trop sombres de votre premier plan.
La différence est subtile, c’est du détail. Mais c’est ça qui fait tout : les détails !
Faites de petits changements, regardez, ajuster, n’hésitez pas utiliser la visualisation avant-après pour vérifier que vous n’en faîtes pas trop. Faîtes des pauses dans votre développement 1, 2 ou 3 jours, puis revenez-y.
Réduction du bruit numérique
Après avoir remonté les curseurs « Exposition » et « Ombres », il est possible que l’image semble un peu bruitée.
La fonction de réduction du bruit dans Lightroom a été grandement améliorée, et c’est généralement ce qui sera nécessaire d’utiliser quand vous voudrez réduire l’aspect granuleux de votre photo.
Veillez toutefois à ne pas aller trop loin, car cela affecterait les détails en les lissant, votre photo aurait un aspect cireux.
Correction du voile
C’est le héros méconnu du traitement des photo de la Voie lactée.
Ce curseur est né pour réduire la brume atmosphérique, mais il fait aussi un excellent travail pour augmenter le contraste et rendre la Voie lactée plus éclatante.
Il est tentant d’utiliser le curseur au maximum pour ce réglage, mais essayez de garder quand même un aspect naturel à votre cliché.
Pinceau de réglage
Vous pouvez vous servir du pinceau pour des réglages localisés. Vous pouvez par exemple accentuer davantage les détails dans le noyau de la Voie lactée. Pour ce faire, utilisez deux brosses distinctes :
- l’une pour les blancs ;
- et l’autre pour les noirs.
L’utilisation du paramètre de superposition de masque vous permet de voir où vous avez brossé les ajustements (ou appuyez sur ctrl + O).
Autres corrections
Les autres corrections concernent des éléments qui varient en fonction de votre photo.
Si vous avez par exemple une lumière qui dérange vous pouvez utiliser l’outil filtre radial ou gradué pour réduire l’exposition et la saturation uniquement sur une partie de l’image.
Vous pouvez utiliser un pinceau de réglage pour redonner de la couleur ou appliquer des réglages spécifiques à des parties de votre photo. Cela peut concerner des zones ou des éléments. C’est une solution rapide, et pas parfaite, mais qui fait quand même l’affaire (pour la précision, Photoshop est préférable).
Si vous voulez vous débarrasser totalement d’éléments indésirables vous pouvez vous emparer de l’outil “Correcteur des défauts”.
Conclusion
On arrive à la fin de cet article sur la photo de Voie Lactée, j’espère que ça vous a plu !
Attention à vos réglages, il va sans doute vous falloir faire pas mal d’essais pour obtenir un résultat convaincant. Et attention si vous partez vous isoler dans la nuit, ne vous mettez pas en danger, prévenez des proches !
De manière générale en astrophotographie, le post-traitement va être important, et va vraiment faire toute la différence, la photo de Voie Lactée n’y coupe pas !
Moi je vous laisse ici à votre Voie lactée et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !
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