6 juin 2023

Comment prendre les nuages en photo : réglages, matériel et composition

Par Gaëtan Berthouly

6 juin 2023


Le chasseur est à l’affût de sa proie. Le photographe est à l’affût de son sujet.

On est souvent à la recherche de sujets INCROYABLES. On se dit qu’on doit partir loin de chez nous. Faire des recherches. Trouver quelque chose d’original à capturer et à ramener fièrement chez nous.

Et si en fait de superbes sujets étaient juste au-dessus de nous ? Et qu’il suffisait de lever les yeux ?

Alors aujourd’hui je ne vais pas parler de la Lune ou de ciel étoilé, mais de leurs camarades les nuages.

Les nuages peuvent venir habiller une montagne ou remplir un ciel. Mais ils valent aussi la peine d’être photographiés simplement pour leur beauté structurelle.

Quand photographier les nuages ? Quel est le matériel nécessaire ? Comment composer avec ? Et le post-traitement dans tout ça ?

Eh bien on va voir tout ça dans ce bon gros article !

Allez en avant Guingamp !

Version vidéo ici :

Les bases de la photographie vous intéressent ?

Les conditions météorologiques

L’une des premières erreurs que font de nombreux photographes est de se mettre à chasser les nuages UNIQUEMENT les jours ensoleillés. Et évitent le mauvais temps.

GRAVE ERREUR !

Le beau temps et le mauvais temps peuvent tous 2 être sources de très belles photos de nuage. En fait ça dépend ce que vous recherchez (je parle plus en détails des nuages juste après).

Par mauvais temps : vous aurez plus de nuages, plus gris, plus menaçants. C’est un style. D’ailleurs, lorsqu’il y a du vent, les nuages peuvent se déplacer rapidement et prendre des formes intéressantes. Les temps orageux sont plus dangereux mais laissent place à des nuages très spectaculaires.

Les jours ensoleillés vous aurez moins de nuages. Ils seront plus blancs. Plus légers. Plus éparses. Le ciel aura l’air plus paisible. Vous aurez de nombreux cumulus à capturer. C’est un autre style.

En réalité. Le meilleur temps pour la photo de nuage c’est une sorte d’entre deux. C’est lorsque le soleil est brillant mais joue à cache cache derrière les nuages. C’est là qu’on obtient des rayons crépusculaires (j’en parle bien plus après dans l’article).

« Le temps ok, mais le moment ?« 

C’est une excellente remarque. En fait il n’y pas que la météo qui impact votre rendu. Mais aussi l’heure de la journée.

Vers le milieu de la journée : la lumière peut être très forte et contrastée. Ce qui induit une large plage de luminosité qu’aucun posemètre interne et peu de capteurs sont capables de gérer. C’est-à-dire que vous aurez :

  1. Soit des zones très sous-exposées (sombres, avec du bruit et sans détails/informations)
  2. Soit des zones très surexposées (claires, sans détails/informations)
  3. Soit un entre 2 (peu d’informations dans les zones claires et sombres de la photo)

« Mhm, décourageant tout ça. Alors c’est quoi la solution ?« 

La solution : c’est le courage.

Les meilleurs moments pour photographier les nuages sont autour du lever ou du coucher du soleil. Lorsque le soleil levant ou couchant peut illuminer les nuages et les transformer en différentes nuances de bleu, d’orange et de rose. Cela crée des couleurs vives et des contrastes profonds qui donnent du caractère aux nuages autrement incolores.

L’heure dorée se situe environ trente minutes à une heure après le lever du soleil ou avant son coucher. Vous pouvez également attendre l’heure bleue, qui se produit environ vingt minutes après le lever ou avant le coucher du soleil. Pendant cette période, le soleil teinte la partie inférieure de l’horizon d’un dégradé de rouge, d’orange et de jaune, tandis que le reste du ciel apparaît bleu foncé.

Remarque

Peu importe l’heure de prise de vue, si le soleil est trop présent : on peut toujours avoir une large plage dynamique à gérer. Il faudra dans ce cas rajouter un filtre neutre gradué (j’en parle plus en-dessous).

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-de-champ-d-herbe-1227513/

Le rôle de la météo dans nos photos de nuages

Les prévisions vous fournissent de nombreuses informations si vous souhaitez anticiper vos prises de vue de nuages. Elles sont très utiles si vous souhaitez capturer un lieu sous un type de temps particulier.

Si votre lieu dispose d’un radar météorologique auquel vous pouvez accéder en ligne, profitez-en. Il permet d’obtenir des résultats en temps réel dans une zone plus concentrée. Et il est plus précis que ceux que vous voyez à la télévision.

Pour les plus technophiles : une application pour smartphone comme « Météo & Radar » permet d’obtenir des vues satellites des nuages et de leur déplacement.

Si vous n’avez pas accès au radar. Vous pouvez toujours utiliser les prévisions météorologiques habituelles pour vous aider à deviner les types de nuages à prévoir le jour de votre séance photo (je parle des types de nuages et du temps plus en-dessous).

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/route-sous-un-ciel-nuageux-416920/

Recherchez des nuages différents pour des atmosphères différentes

Il existe de nombreux types de nuages. Ils ont tous une apparence différente. Et chacun a sa propre façon d’influencer le rendu émotionnel de votre photo.

Certains endroits peuvent même attirer des nuages particuliers, comme les nuages lenticulaires au-dessus de certaines montagnes.

Savoir comment et quand vous pouvez capturer un type de nuage bien précis vous aidera dans votre quête de photo nuageuse.

Alors… Petit cours météo :

Les Cumulus : ont des sommets blancs et bouffants (comme sur les dessins d’enfants) et des dessous plats et un peu sombres. On les appelle les nuages « de beau temps » car ils apparaissent les jours ensoleillés.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/champ-brun-et-ciel-bleu-46160/

Les stratus : couvrent le ciel par temps couvert, ils ont généralement un aspect assez uniforme et sont bas dans le ciel.

Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/de/Sun_through_Stratus.JPG

Les stratocumulus : ressemblent à des cumulus regroupés. Ils sont plus gros que les cumulus, et leur dessous gris est également plus proéminent. Ces nuages peuvent être observés avant ou après le mauvais temps.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/89/Large_Stratocumulus.JPG

Les altocumulus : généralement observés plus haut dans le ciel (entre 2000 et 6000m) que les stratocumulus. Ils sont également appelés « dos de mouton ». De loin, ils ressemblent à de la laine de mouton. Ils sont assez courants pendant l’été, apparaissant avant les orages et les fronts froids.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/mer-plage-eau-ocean-9333055/

Les nimbostratus : sont ces nuages gris et épais qui recouvrent le ciel les jours de pluie. Si vous les voyez : sortez votre parapluie. Ça va pisser !

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4f/Ns1.jpg

Les altostratus : ressemblent à de minces brouillards gris dans l’atmosphère. Ils apparaissent avant l’arrivée de fronts chauds ou froids. C’est un nuage stratiforme, c’est-à-dire en couche, dont les limites sont difficilement définissables

https://unsplash.com/fr/photos/edu_UJYxJBA

Les cirrocumulus se trouvent à haute altitude et donnent l’impression d’être traversés par un peigne géant. On les voit généralement par temps clair, mais ils sont assez rares.

https://unsplash.com/fr/photos/rTFQpoyn3UA

Les cirrostratus : ressemblent à de fines couches de nuages blancs qui couvrent souvent tout le ciel. On les trouve à l’avant des fronts chauds.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Feine_Cirren_20040830.jpg

Les cirrus : ressemblent à des plumes géantes flottant dans l’air. Mais ne vous laissez pas tromper par leur présence, car lorsqu’ils apparaissent, cela signifie souvent qu’une tempête se prépare.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/climat-lumineux-nature-ciel-4210908/

Les cumulonimbus : ressemblent à des vaisseaux spatiaux extraterrestres géants en raison de leur taille massive. Ils sont si grands qu’ils occupent les couches basses, moyennes et hautes de l’atmosphère. Les voir signifie que du mauvais temps est en train de s’abattre sur vous.

https://unsplash.com/fr/photos/qED4IsBq_as

Je vous laisse un lien ici intéressant sur le même sujet.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/des-nuages-1431822/

Matériel et équipement pour la photo de nuage

Globalement rien de très exotique n’est nécessaire pour la photo de nuages.

Un objectif : un objectifs grand angle si vous voulez un large angle de champ pour inclure vos nuages dans des paysage. Ou un téléobjectif pour les photos de détails, abstraites, minimalistes ou très cadrées de nuages.

Un trépied : pour les longues poses (mais j’y reviendrai).

Des filtres : polarisant, à densité neutre gradué ou non. J’y reviendrai aussi plus tard.

Protections :

vous chassez des nuages.

Et en fonction du type de nuage (comme on a vu plus au-dessus) vous pourrez être confronté à du pipi de nuage. Autrement dit : de la pluie.

Vous ne voulez pas risquer que votre appareil photo coûteux soit mouillé.

Pour le transport : le mieux est d’opter pour un sac à dos pour appareil photo de type randonnée. C’est à la fois confortable et protecteur. Certains sacs à dos haut de gamme sont fabriqués dans des matériaux totalement étanches. En contrepartie : ils sont généralement chers et assez lourds. D’autres des sacs à dos moins chers et plus légers sont dotés d’une housse étanche élastique qui peut être placée sur le sac à dos (c’est très bien aussi).

Pour utiliser votre appareil photo sous la pluie : le mieux d’investir dans une housse qui protégera votre appareil photo et vos objectifs. Cette housse est généralement en plastique transparent pour ne pas vous masquer la vue.

Pour vous : et oui pensez à vous aussi ! Enveloppez vous chaudement avec des vêtements imperméables. Avoir froid vous fera trembler. Je m’en fiche pas mal que vous tombiez malade. Mais les vibrations sont l’ennemis du photographe ! Cela introduira du flou de bougé dans vos photos (sauf si vous êtes sur trépied et que vous utilisez un déclencheur à distance).

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-de-nuages-au-crepuscule-814449/

Le filtre polarisant : excellent pour les nuages

Si vous n’avez pas encore de filtre polarisant : c’est l’occasion d’investir.

L’utilisation d’un filtre polarisant peut aider à séparer les nuages du ciel (en empêchant certaines ondes lumineuses de pénétrer dans l’objectif) et à assombrir le ciel. Vissez le filtre polarisant sur votre objectif, et faîtes tourner jusqu’à ce qu’il assombrisse les nuages (mais pas le paysage en dessous).

C’est aussi très efficace si vous souhaitez développer vos photos en monochrome.

Les filtres polarisants réduisent aussi l’influence de la brume atmosphérique (et permet donc de gagner un peu en netteté).

Remarque

Les filtres polarisants fonctionnent mieux lorsque le soleil est sur le côté de votre appareil photo à gauche ou à droite (à 90°). Et non derrière ou devant vous.

Vous pouvez généralement trouver les zones les plus fortement polarisées en pointant l’appareil photo vers différentes parties du ciel et en ajustant l’angle du filtre.

Pour certaines prises de vue, le fait de régler le filtre pour obtenir un degré de polarisation modéré produira des images plus naturelles que si vous le réglez pour une forte polarisation. Ajustez l’angle du filtre jusqu’à ce que l’équilibre entre le ciel et les nuages soit correct.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/nuages-blancs-2775196/

Filtre à densité neutre graduée

Comme on l’a vu au début de l’article, si vous intégrez le soleil sur vos photos : vous aure de grandes différences de luminosité.

On se retrouve dans ces 2 cas classiques :

  1. Soit on expose pour les nuages : vous risquez de sous-exposer les éléments de premier plan.
  2. Soit on expose pour le premier plan : vous risquez de surexposer ou de « cramer » les nuages.

Dans ce cas, 2 solutions s’offrent à vous :

  1. Utiliser la technique du HDR (High Dynamic Range).
  2. Utiliser un filtre à densité neutre graduée.

« C’est quoi le mieux alors ?« 

Le HDR demande un peu de temps et d’efforts à mettre en œuvre. Vous devez bracketer à la prise de vue. Puis faire le post-traitement (et donc avoir un écran bien calibré). Ça demande aussi de l’expérience pour obtenir un rendu naturel et pas trop « fake HDR ».

Avec un filtre à densité neutre graduée : vous n’avez souvent pas à vous soucier des écarts de luminosité. Le filtre aidera à les réduire. Et vous pourrez peaufiner le reste en post-traitement.

Je vous laisse donc le choix (mais pas dans la date !)

Comme pas mal scènes de paysages n’ont pas d’horizon avec une ligne bien droite (montagnes, arbres, etc…). Le mieux est de vous procurer un filtre à densité neutre graduée à bords doux pour vous laisser un peu de marge. Cela se présente comme une carte :

Filtre à densité neutre graduée

Et donc vous aurez aussi besoin d’un porte-filtre pour pouvoir déplacer le filtre vers le haut et vers le bas.

Si votre budget est limité : optez pour un seul filtre à trois stops (GND8). Avec une différence de trois stops, vous pourrez facilement voir l’effet dans le viseur.

Gardez toujours un œil sur la zone de transition : si vous avez de grands arbres ou un sommet de montagne, la pointe de l’objet ou des objets peut devenir trop sombre pour la scène.

De temps en temps, vous aurez l’occasion de faire apparaître la silhouette de votre ou vos éléments de premier plan. Dans ce cas : retirer votre filtre GND ou inverser le pour assombrir le premier plan. Ça peut donner des résultats encore plus beaux !

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/reflexion-des-nuages-sur-le-plan-d-eau-1123445/

Les bons réglages pour les photos de nuages

Il n’y a pas vraiment besoin d’être un expert photographe pour capturer des nuages. Les moins à l’aise en photo pourraient même se payer le luxe de sélectionner le mode automatique.

Même si je vous encourage à utiliser des modes de prise de vue moins guidés.

Mais pour ceux qui commencent à se débrouiller en photo (et les moins flemmards) voici quelques indications pour optimiser votre prise de vue :

Format de prise de vue : prenez des photos au format RAW. De cette manière l’appareil photo conserve toutes les informations qu’il reçoit. Vous aurez plus de possibilités pour développez vos photos.

Sensibilité ISO : entre 100 et 800 ISO. S’il y assez de lumière, utilisez 100 ISO. Lorsque la nuit tombe, vous pouvez utiliser des valeurs plus élevées jusqu’à 800-1600 ISO sur boîtier APS-C ou 1600-3200 ISO sur boîtier 24×36. N’oubliez pas que le bruit numérique rôde autour de ces valeurs !

Ouverture : entre f/11 et f/16. Cela permet d’améliorer la sensation de netteté globale de la photo. Mais je rappelle que seul le plan passant par l’endroit de la mise au point est parfaitement net (voir ma formation gratuite qui aborde le sujet).

Temps de pose : vous avez le choix entre plusieurs options en fonction de ce que vous voulez obtenir. J’en parle plus en détail juste en-dessous. Vous pouvez aussi régler votre appareil photo sur la priorité à l’ouverture et laisser votre appareil décider du temps de pose comme un grand. Si la lumière vient à manquer : le temps de pose s’allongera. Vous obtiendrez du flou mouvement, et du flou de bougé à main levée.

Attention

Ne regardez jamais directement le soleil dans le viseur. Vous risquez d’abîmer vos yeux. Et pire encore : d’endommager le capteur et l’électronique de votre appareil photo.

Lorsque le soleil est trop présent dans votre vision :trouvez un objet avec lequel vous pourrez le masquer.

https://unsplash.com/photos/8DMuvdp-vso

Temps d’exposition

Si vous avez de l’eau en mouvement au premier plan, il peut être tentant d’utiliser des longs temps de pose pour donner un aspect lisse et « soyeux ».

Mais attention : les nuages se déplacent assez rapidement (notamment quand ils sont très bas). Donc un long temps de pose peut facilement les faire disparaître de la photo. Ou en tout cas pas mal estomper leurs formes.

Si votre souhait est de capturer un ciel surréaliste dans ce cas un long temps de pose est un bon choix. Entre 1 et 5 secondes par exemple. Pour une parfaite stabilité : vous devrez utiliser un trépied.

En revanche pour prendre des clichés de nuages qui ressemblent à des nuages : il est préférable d’utiliser des temps d’exposition plus courts. Pour éviter tout flou de mouvement, choisissez un temps de pose entre 1/100 s et 1/2000 s .

Exemple de réglages pour figer nuages :

  • Mode d’exposition : Priorité à la vitesse (S ou Tv sur la molette de votre appareil photo)
  • Ouverture : f/11
  • ISO : 200
  • Temps de pose : 1/200 secondes

Pour vérifiez que vos nuages sont bien figés : zoomez sur votre écran LCD pour voir si les nuages sont flous ou non.

https://unsplash.com/photos/7cjDM0QBssc

Soyez créatif avec la photographie de nuages en exposition longue

Une longue pose consiste à laisser ouvert l’obturateur pendant une longue période (plus d’une seconde).

Par conséquent, tout ce qui bouge dans le cadre pendant la prise de vue sera flou. Si habituellement c’est contraignant, cela peut créer des effets sympas avec les nuages.

Plus le temps de pose est long, plus les nuages seront flous, voire invisible en fonction de la densité des nuages.

« Mais comment bien faire un long temps de pose réussi ? »

Excellente question personnage imaginaire ! Alors pour faire une pose longue :

  • Passer votre appareil en mode manuel (M) ou priorité à la vitesse (Tv ou S) si vous êtes moins à l’aise en mode manuel.
  • Réglez ensuite votre ouverture entre f/11 et f/16 (en fonction des conditions d’éclairage).
  • S’il fait assez sombre, f/11 suffira. Mais si il y a pas de lumière : essayez f/16. Vous pouvez essayer de pousser jusqu’à f/22 mais il y a un fort risque diffraction (et donc de perte de netteté globale).
  • Vous pouvez ajuster votre temps de pose jusqu’à 30 secondes.

Maintenant : prenez une photo d’essai. Si elle est surexposée ou sous-exposée, ajustez le temps de pose jusqu’à ce que vous obteniez l’exposition correcte.

Si vous galérez beaucoup trop, vous pouvez vous aider d’une application comme Photopills pour être plus précis dans vos réglages d’exposition.

Remarque

Si vous souhaitez créer une exposition de plus de 30 secondes, vous pouvez utiliser le mode Bulb. Cette fonction vous permet de garder l’obturateur ouvert autant de temps que vous le souhaitez.

Le trépied est essentiel lorsque vous faites de la photographie à longue exposition. Il permet de maintenir l’appareil stable pendant que l’obturateur reste ouvert et qu’il est vulnérable au flou de mouvement.

C’est généralement le cas, mais je précise au cas où : si vous voulez prendre des photos du ciel, il vous faudra une rotule inclinable ou sphérique.

Dernière remarque : sur trépied, veillez à désactiver votre système de stabilisation.

La photographie en pose longue est aussi utile pour capturer les nuages de nuit. Un temps de pose court donnerait des photos sous-exposées. De nuit, utiliser un déclencheur à distance pour minimiser les vibrations de l’appareil photo. Cela garantira la stabilité. Toucher votre appareil photo, même s’il est sur un trépied, peut introduire du mouvement. Votre photo aura alors l’air floue.

https://unsplash.com/photos/dovgTnlZXYc

Utilisez un filtre ND en plein jour

« Je veux faire des longues poses mais il y a trop de soleil, comment je fais ?« 

En effet, vous ne pouvez pas utiliser la photographie en pose longue lorsqu’il ne fait pas assez sombre. Si vous laissez l’obturateur ouvert trop longtemps et qu’il y a trop de lumière : votre photo sera surexposée. Et c’est super dommage.

L’utilisation de filtres à densité neutre (ND) permet de prendre des photos à longue exposition même en plein jour. C’est un peu comme des lunettes de soleil pour votre objectif. Il filtre la lumière qui traverse le verre.

Chaque filtre ND possède un indice ND représentant la quantité de lumière qu’il limite. Plus le nombre ND est élevé, plus la réduction de diaphragme est importante.

Par exemple, si vous utilisez le filtre ND2, vous obtenez une réduction de 1 diaphragme (ou stop), avec le ND4 vous en obtenez 2, avec le ND8 vous en obtenez 3 et ainsi de suite.

La réduction de diaphragme est le nombre de diaphragmes que le filtre retranche à l’exposition normale.

Exemple : votre temps de pose est de 1/4000 s, si vous utilisez un filtre ND2 (-1 stop), le temps de pose passe à 1/3200 s (1 stop a été retranché).

  • Si vous voulez des nuages flous : utilisez le filtre ND16. Cela empêche une grande partie de la lumière de passer.
  • Si vous souhaitez que l’effet soit plus subtil : utilisez le filtre ND2 ou ND4. Leur réduction de diaphragme est plus faible.
  • Vous pouvez aussi utiliser un filtre polarisant pour filtrer la lumière de manière encore plus subtile.

« Je ne comprends vraiment rien à ces histoires de diaphragme et de stops…« 

Dans ces je vous conseille de vous inscrire à ma formation gratuite, je détaille le sujet.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/asperitas-nuages-sombres-dans-le-ciel-sombre-3742711/

Astuce pour gérer l’exposition

Si vous n’êtes pas sûr que votre exposition soit correcte (avec le posemètre interne, elle le sera rarement) : bracketez vos photos.

« C’est quoi ça ?« 

Le bracketing permet de prendre une série de photo à des expositions différentes.

« Et comment on fait ?« 

  1. Réglez votre appareil photo sur  » Priorité à l’ouverture « 
  2. Activez le  » bracketing automatique  » (AEB).
  3. Régler les expositions de votre bracketing sur -1 stop et +1 stop.

En utilisant le réglage ci-dessus, vous obtiendrez trois photos des nuages à des expositions différentes. Bracketer peut potentiellement vous donner plus d’options pendant le post-traitemen ou vous permettre de choisir la photo la « mieux exposée ».

Vous pouvez aussi combiner les trois pour créer une photo HDR qui est une compilation de l’ensemble des détails et informations des différentes expositions.

https://unsplash.com/photos/nFSXZhBFxqg

Composer ses photos de nuages

Au premier abord on pourrait se dire que les nuages se suffisent à eux même. Par leurs formes, leurs textures et leurs couleurs.

Ce qui peut être vrai. Ça dépend aussi de votre intention. Si vous voulez photographier UNIQUEMENT des nuages et leurs détails : c’est votre choix.

Cependant, il peut être aussi pertinent d’essayer d’inclure des éléments dans la scène.

En effet, En eux-mêmes, les nuages n’ont en fait aucune signification. Alors ok une grosse couverture nuageuse signifie qu’un orage se prépare. Mais sans aucun contexte, votre spectateur ne sait pas pourquoi il devrait s’en soucier. Qui va être affecté par cette tempête ? S’il n’y a pas de maisons, pas de vaches, pas de terres agricoles ou pas de ville sous l’arrière-tempête, pourquoi devrions-nous nous en préoccuper ? Une tempête sans contexte n’est pas une menace, elle ne suscite donc aucune émotion.

Pour pimenter la composition, vous pouvez ajouter des éléments qui apportent de l’intérêt à votre photo. Sans pour autant détourner l’attention de la structure, de la forme et de la couleur des nuages. Et oui, tout est une question d’équilibre.

Par exemple : le fait d’ajouter un petit bout de paysage sous les nuages contribue à donner plus de sens à une photo de nuages. En donnant aux spectateurs une meilleure compréhension de la taille et de l’échelle des nuages dans la scène.

Vous pouvez essayer de chercher des structures plus hautes qui peuvent couper le ciel en deux, comme des poteaux téléphoniques ou des lampadaires. Les arbres, les bâtiments ou même les paysages vallonnés peuvent donner de la profondeur au bas du cadre.

Les cumulus empilés et les nuages d’orage sont souvent mieux photographiés de loin, avec des arbres silhouettés au premier plan pour ajouter de l’impact et de la perspective à la composition.

Les nuages peuvent certes être l’élément clé de la scène, mais ils servent souvent mieux de toile de fond. Vous pouvez les considérer comme des  » remplisseurs  » de ciel.

Donc avant de les capturer seuls, regardez autour de vous et essayez d’inclure quelque chose d’intéressant. Et si vous n’avez absolument rien autour de vous, inclure même une toute petite partie d’un champ (même vide), d’un arbre ou d’un lampadaire. Ce petit ajout fera souvent la différence et donnera une échelle à la scène.

Lorsque les nuages sont épars et séparés, il est important de bien cadrer votre prise de vue afin de ne rien couper. Mais pensez aussi à donner un peu d’espace à vos sujets volants pour les « laisser respirer ». Essayez si possible de ne pas placer ces nuages épars trop près du bord du cadre.

Pensez aussi aux règles de base de la composition : la règle des tiers, les lignes directrices, la symétrie peuvent jouer un rôle important dans l’impression générale que donne la photo.

Voici une règle de base qui fonctionne bien en photo de paysage :

  • Si les nuages sont beaux et colorés, vous pouvez en faire l’élément principal de la scène et utiliser les 2/3 de l’espace de cadrage (ou plus).
  • S’il s’agit simplement de nuages épars qui ajoutent à la scène, réduisez leur présence à 1/3 du cadre au maximum et utilisez-les plutôt comme  » éléments de remplissage « .
https://unsplash.com/photos/gJILnne_HFg

Zoomer pour montrer plus de détails

La photo de nuages est généralement une photo de paysage. Ou du moins une photo prise avec un angle de champ assez large (et donc avec un objectif grand-angle).

Mais ! Vous pouvez aussi vous équiper d’un téléobjectif et cadrer serré.

Vous seriez surpris de voir à quel point il est possible de créer des photos de nuages différentes en faisant un zoom avant dans le ciel.

Rappelez-vous qu’au téléobjectif vos photos sont encore plus sensibles à la moindre vibration du matériel. Alors le trépied et le déclencheur devienne quasiment obligatoires pour une telle prise de vue.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-de-paysage-de-nuages-391522/

Nuages et rayons crépusculaires

Avec les nuages on peut capturer un phénomène naturel sublime : les rayons crépusculaires.

« Mais c’est quoi ?« 

C’est tout simplement la lumière du soleil qui passe à travers quelques trous de troupeaux de nuages. Visuellement on voit des rayons lumineux qui jaillissent d’entre les nuages. Du point de vue de l’observateur sur Terre, les faisceaux parallèles de lumière solaire dispersée par des particules semblent se déployer vers l’extérieur. Ce qui confère aux photos un beau motif symétrique.

Bref. C’est très beau !

Ce phénomène se produit généralement avec le lever ou après le coucher du soleil : globalement quand le soleil est bas à l’horizon. Et évidemment quand il y a des nuages ou que les conditions atmosphériques sont poussiéreuses, brumeuses ou chargées d’humidité.

Utilisez la mesure d’exposition spot sur un rayon de lumière et utilisez une petite ouverture d’environ f/8. Cela garantit que l’exposition est calculée pour le rayon de lumière plutôt que pour les autres zones du de la scène. Ainsi le faisceau lumineux sera correctement exposé. Le reste de la photo sera plus sombre, créant ainsi un bel effet dramatique.

https://unsplash.com/photos/-OyWCXEczxI

Photographier depuis un avion

Par défaut : on capture nos nuages depuis la terre. Mais il existe une autre possibilité…les airs !

Mais c’est loin d’être facile.

Et le photographe aérien est souvent déçu par ses photos de nuages (alors qu’il pensait pouvoir se la péter auprès de ses semblables terriens).

Les photos sont souvent floues et pleins de reflets de ce qui se passe en cabine.

Alors voici quelques conseils pour des photos aériennes de nuage réussies :

  • Essayez d’obtenir un siège en face de l’aile. Si vous vous asseyez derrière l’aile, vous photographierez à travers l’air perturbé par les moteurs.
  • N’utilisez pas de filtre polarisant. Ces filtres créent des « effets d’arc-en-ciel » avec la fenêtre en plexiglas. Ce qui se verra sur vos photos.
  • Pour minimiser les reflets de la fenêtre : portez des vêtements sombres et/ou utilisez un grand pare-soleil en caoutchouc pour masquer la lumière extérieure. (Ne mettrez pas le parasoleil au contact de la vitre, ou ça fera vibrer votre appareil).
  • Prenez des photos avec un téléobjectif moyen et rapide. La longue focale permet de « traverser » la saleté des fenêtres. Et en réglant un temps de pose court (minimum 1/250 de seconde) cela minimise l’effet des vibrations de l’avion.
  • Vous devrez peut-être vous lever pour pointer votre appareil photo vers le bas si vous souhaitez capturer des nuages avec la terre en toile de fond.
Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3f/Helkivad_%C3%B6%C3%B6pilved_Kuresoo_kohal.jpg

Les nuages noctulescents

Les nuages noctulescents ou encore nuages polaires mésosphériques ou encore nuages nocturnes lumineux ou encore nuages noctiluques sont captivants.

Au crépuscule en été dans l’hémisphère nord, les nuages noctulescent sont les nuages les plus élevés de l’atmosphère de notre planète.

« Et ?« 

Et en fait ils nous intéressent en tant que photographe car ils ont la particularité de « briller » dans la nuit. Et ça fait une bonne photo

Ce phénomène se produit à environ 80 km d’altitude dans la mésosphère, à la limite de l’espace. Cela est dû à des vrilles de vapeur d’eau qui se cristallisent dans l’air froid.

Plus communément observées entre juin et août aux latitudes moyennes du Nord après des périodes particulièrement humides, quand le soleil n’est pas loin de l’horizon.

Vous aurez besoin d’un ciel clair et d’une bonne vue vers le nord pour tomber sur ces nuages. Ils ont tendance à apparaître au crépuscule, environ 30 minutes à une heure après le coucher du soleil.

Ils prennent souvent une teinte bleutée ou même cyan et ressemblent à des filaments , parfois lumineux, avec un aspect parfois rougeâtre au sommet, là où le soleil couchant les frappe.

La difficulté c’est qu’au crépuscule : il fait trop sombre pour les réglages de jour, mais trop clair pour les réglages de nuit et les longues expositions.

Alors utilisez un réglage intermédiaire.

Essayez un ISO 400 et exposez pendant quelques secondes, en ajustant votre ouverture jusqu’à ce que vous capturiez les nuages sur un ciel raisonnablement sombre.

Développer le contraste et la clarté en post-traitement vous aidera à révéler leur texture délicate.

https://unsplash.com/photos/bAXBuCBHfRc

Un mot sur le post-traitement des nuages

Vous pouvez donner aux nuages un aspect beaucoup plus spectaculaire si vous êtes prêt à consacrer un peu de temps au post-traitement de vos clichés.

Voici les grandes lignes à suivre :

  • Déposer un filtre gradué sur les nuages
  • Puis pousser un peu sur la droite les curseurs « Contraste« , « Clarté » et « Saturation« . Le paramètre  » Clarté  » est l’élément clef ici : c’est ce qui fait ressortir efficacement les nuages du ciel et distincts les uns des autres.
  • Profitez-en aussi pour ajuster la balance des blancs si nécessaire. Sous un ciel nuageux, une dominance bleue peut être présente.
  • Ajoutez aussi de la « clarté » à l’ensemble de la photo afin que d’autres parties de la scène soient également séparées. Soyez prudent avec ce paramètre : il peut créer des halos autour des bâtiments, des sommets de montagne et d’autres objets. Si vous avez ces éléments dans votre photo : il est préférable d’utiliser le pinceau de réglage pour impacter uniquement le ciel avec les nuages.
  • Enfin, passer aux profils d’appareil photo « Standard » ou « Paysage » peut également faire une énorme différence.
  • Si les nuages semblent trop lumineux, il suffit de réduire le curseur « exposition » d’environ un diaphragme dans les paramètres du filtre gradué. Cela peut tout changer !

Pour les plus intéressés j’ai fait une vidéo tuto Adobe Lightroom sur le traitement de ciels gris ici.

https://unsplash.com/photos/7FNOH-qSxMI

Time lapse et nuages

Les nuages et ciels nuageux sont d’excellents sujets pour faire des time lapse. L’avantage c’est que les nuages se déplacent en fait assez rapidement donc il ne sera pas nécessaire de prendre des photos longtemps.

Par ailleurs cela fonctionne aussi très bien car les nuages changent de formes avec leur déplacement dans le ciel.

Et je ne vous parle pas de vidéo mais bien de time lapse. Le time lapse est une sorte de film accéléré d’un évènement. On prend une série de photo à un intervalle régulier avec un intervallomètre. Puis on monte tout ça sur son ordinateur.

Par exemple : on pose son appareil photo sur un trépied et on prend nos photos de nuages toutes les 15 secondes pendant une heure. Ce qui donne 240 photos au total., Soit un film qui dure 8 secondes à 30 images par seconde.

Pour les plus intéressé j’ai rédigé un article dédié ici.

https://unsplash.com/photos/Awacvy9hyFs

Les nuages : des diffuseurs naturels

Les nuages ne sont pas seulement d’excellents sujets photographiques, ils peuvent également améliorer la lumière.

« Mhm, améliorer la lumière ?« 

Oui.

Par exemple, une scène prise par une journée ensoleillée à la mi-journée ne sera pas aussi intéressante que la même scène prise sous un temps partiellement nuageux.

Er ça pour la simple raison que les nuages peuvent aider à filtrer la lumière directe du ciel (qui produit généralement des ombres dures et des zones surexposées).

En plus de vous offrir quelque chose de beau à photographier, les nuages peuvent également contribuer à améliorer les conditions d’éclairage.

Une couverture nuageuse complète agira comme une boîte à lumière, notamment idéal pour les portraits en front light et la macrophotographie.

https://unsplash.com/photos/gnxb59lGU1M

Conclusion

On arrive à la fin de ce très long article sur comment photographier des nuages. Je pense maintenant que vous êtes suréquipé de connaissances à ce sujet. Il ne vous reste plus qu’à pratique !

Moi je vous laisse ici à vos photos de nuages et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

J’ai aussi une chaîne YouTube ici !

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LE (VRAI) GUIDE POUR

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