29 septembre 2024

Comment prendre en photo les oiseaux de son jardin, le guide ultime (réglages, matériel et composition)

Par Gaëtan Berthouly

29 septembre 2024


Les oiseaux, ces petits êtres tous mignons pour les plus petits, et majestueux pour les plus grands sont des sujets très photogéniques. Comme les chats ou les chiens d’ailleurs.

Le seul inconvénient avec les volatiles c’est qu’ils sont très difficiles à prendre en photo.

La bonne nouvelle c’est qu’on n’est pas forcément obligé de partir se perdre en forêt pour en photographier (surtout qu’en général on ne les voit pas très bien).

Si vous avez un jardin, ou encore s’il y a un parc, ou un arbre (ou un petit groupe d’arbres) pas loin de chez vous, il y aura sans doute des oiseaux nichés à photographier.

Je pense que c’est une bonne idée avant de se mettre à photographier des oiseaux en vol de les photographier perchés, dans un endroit proche de chez vous, que vous connaissez. Ça vous permet de vous habituer au sujet sans trop d’efforts.

Car en effet, la photo d’oiseau est très difficile. Et se lancer tête la première dans la photo d’oiseau dans un milieu sauvage pourrait vous décourager, voire vous dégoûter de la photo (ce qui serait dommage).

Alors aujourd’hui, dans cet article, on va voir comment photographier les oiseaux dans son jardin, comment créer un petit studio photo pour oiseau, le cas des colibris, des conseils de prise de vue, les réglages, l’exposition, la lumière, comment attirer les oiseaux dans la nature etc. En fin d’article, pour aller plus loin, on verra aussi comment photographier les oiseaux en vol.

Comme à l’accoutumé, le but est d’écrire une véritable ressource sur le sujet vous trouverez donc beaucoup d’informations que j’améliorerai et remettrai en forme avec le temps !

Allez en avant Guingamp !

Prendre en photo des volatiles, c’est loin d’être facile

Je vais lister dans cette partie plusieurs raisons pour lesquelles la photo d’oiseau est difficile.

« Ah ba on commence à peine que tu cherches déjà à me décourager ? »

Non, justement c’est plutôt pour vous préparer psychologiquement. Si vous débutez, vous allez sans doute vous faire des plans sur la comète, placer la barre très haut. Et le crash sur la réalité du terrian pourrait être brutal. Ça pourrait vous décourager, voire vous dégoûter totalement de la photo ! Et ça ne ferait pas mes affaires, je n’aurais plus personne pour me lire (je blague, je précise).

Si vous commencez en photo, la photo animalière, et particulièrement la photo d’oiseau n’est pas ce qu’il y a de plus facile. Vous avez de l’audace. J’aime ça.

Cette partie va vous permettre d’avoir des attentes plus réalistes, et d’avoir moins d’écart entre ce que vous espérez et vos premières prises de vue.

Les difficultés qu’on peut rencontrer en photographie ornithologique :

  • Les oiseaux sont souvent petits, vifs et devront être photographiés de loin car ils ne vous laisseront pas l’occasion de vous approcher d’eux. Vous avez donc un tout petit sujet qui bouge et un long objectif : un cocktail explosif qui rend les oiseaux difficiles à cadrer.
  • Les oiseaux vivent généralement cachés dans les arbres, entre les feuilles et les branches. Prendre une photo d’un oiseau en entier dans la nature est un véritable défi.
  • Vous photographierez souvent les oiseaux avec de l’eau ou le ciel en arrière-plan. Ce type de fond rend difficile la mesure et le réglage de l’exposition pour avoir votre sujet exposé correctement.
  • Les oiseaux ne sont pas très coopératifs. Parlons franchement : ils n’en ont rien à foutre de prendre la pose ! Il n’est donc pas évident d’avoir votre sujet net, et pris dans une position à son avantage (la lumière se reflétant dans ses yeux, sa tête de profil etc, j’en parlerai plus tard).
  • Les oiseaux peuvent s’envoler à tout moment. Et à moins que vous n’ayez un balai magique ou les pouvoir de Superman, vous ne pourrez que difficilement les (pour)suivre !

« Wow ça en fait des trucs difficiles à gérer ! »

Ouais mais la bonne nouvelle c’est que je suis là, enfin mon article est là. On va voir ensemble comment pourfendre toutes ces difficultés, on va les contrer une par une via différentes techniques.

Et puis, dîtes-vous que plus c’est difficile, plus on est fier et récompensé quand on réussit notre coup ! Est-ce que vous seriez plus fier d’avoir couru 10 m ou un semi-marathon de 10 km ? Le semi-marathon, assurément. Car ça aura demandé beaucoup d’effort ! Et la satisfaction de la réussite est directement liée à la difficulté d’exécution.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-de-petit-oiseau-bleu-et-brun-792416/

Le matériel pour la photographie d’oiseaux

L’équipement photographique va jouer un rôle important dans la photographie des oiseaux. À moins que vous ne vous teniez à proximité ou que vous ne photographiez des canards et des oies (qui n’ont pas peur des gens), il vous faudra investir dans un téléobjectifs zoom. Or, ce type d’objectif est cher.

En vérité, ce qui va majoritairement décider de votre matériel photo c’est votre budget. Vos préférences personnelles joueront aussi évidemment (mais ce qui nous guide le plus souvent c’est le portefeuille, il faut bien le reconnaître).

Peu de budget ?

Pour vous initier à la photo d’oiseau à moindre frais vous pouvez commencer avec un appareil photo bridge.

Ce type d’appareil photo est souvent muni d’un long objectif zoom décuplé par le crop factor de son petit capteur.

Alors, ne vous attendez pas à des résultats incroyables, mais ça peut faire l’affaire pour commencer.

Le boîtier pour la photo d’oiseaux

De préférence, il faut un boîtier capable :

  • de prendre des photos à un temps de pose entre 1/250 s et 1/700 s pour les oiseaux perchés, et entre 1/1500 s et 1/2000 s pour les oiseaux en vol, les oiseaux peuvent se déplacer rapidement, le moindre hochement de tête peut paraître flou c’est pour cette raison qu’il faut des temps de pose suffisamment courts pour figer leurs mouvements ;
  • avec un mode rafale avec une fréquence minimum de 6 à 9 IPS (images par seconde), les boîtiers hybrides ont de meilleurs IPS que les reflex ;
  • une mémoire tampon suffisante pour pouvoir supporter de longues rafales ; 
  • un bon système d’autofocus pour une mise au point rapide.

Tout appareil photo numérique moderne est en général capable de prendre des photos à 1/2000 s et plus court. Les boîtiers comme le Nikon D500 ou le Canon 7D Mark II ont ce type de caractéristique par exemple et sont adaptés à la photographie d’action rapide et de la faune. Les boîtiers hybrides munis de leurs capteurs numériques sans obturateur ni miroir peuvent atteindre des temps de pose encore plus courts que les reflex.

« Je possède déjà un reflex numérique d’entrée de gamme, je vais pouvoir capturer des oiseaux ? Ou je dois acheter un autre boîtier ?« 

Vous aurez juste plus de difficultés à obtenir une bonne photo : parce que votre appareil n’aura sans doute pas une mise au point très rapide, ni un mode rafale extraordinaire, et la moindre montée en ISO montrera rapidement du bruit numérique. Donc vous pourrez faire des photos, mais ne vous attendez à rien d’incroyable

La chose la plus importante à retenir est que : la vitesse de la mise au point est bien plus importante que le nombre d’images pris par seconde du mode rafale. Il vaut mieux avoir quelque photo avec une mise au point réussie, que plusieurs avec une mise au point incorrecte.

Comparateur de matériel photo

Pour vous aider dans votre choix, vous pouvez comparer les performances des boîtiers photo sur versus.com.

Taille du capteur et facteur de recadrage

La taille du capteur du boîtier aura un impact sur votre angle de champ. C’est-à-dire sur ce que vous voyez réellement dans la photo (le « champ de vision »).

Les capteurs plus petits que les 24×36 vont augmenter la portée de votre objectif. C’est dû au facteur d’agrandissement (ou « crop factor » en anglais). Il faudra multiplier la distance focale par le crop factor.

Le crop factor varie en fonction de la marque et de la taille du capteur. Les capteurs un peu plus petits que les 24×36 sont les capteurs APS-C. Chez Canon le crop factor des APS-C est de x1.6, chez Nikon et Sony il est de x1,5.

« Mhm, je ne comprends pas trop où tu veux en venir, c’est quoi l’impact conrètement ? »

Imaginons que vous avez un boîtier Nikon qui a un crop factor de x1,5, et que vous lui mettez un objectif Nikon 300 mm f/4. L’angle de champ affiché sur vos photos ne sera pas celui d’un 300 mm mais d’un objectif de 450 mm (300 mm x 1,5). 450 mm, c’est votre distance focale effective (la « vraie » distance focale).

Mais ce crop factor ne fait pas que réduire l’angle de champ, il permet aussi d’être visuellement plus près de vos sujets.

Comparaison entre une photo prise au 24×36 à gauche et avec un boîtier à crop factor x1..5 à droite
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photographie-de-mise-au-point-peu-profonde-d-oiseau-gris-et-orange-416179/

Comme je vous le martèle depuis le début : prendre en photo les oiseaux à distance sans les effrayer est une première étape obligatoire pour ce type de photo. En effet, si le volatile s’envole, pas de photo !

Donc, combiner un super téléobjectif avec un boîtier à crop factor est une option qui semble très séduisante à première vue pour des prises de vue d’oiseaux réussies . 

Mais, comme souvent en photo, vous ne pouvez pas tout avoir. La photographie c’est une histoire de compromis (comme la vie de couple).

L’inconvénient d’un capteur à crop factor est qu’ils sont moins performants en basse luminosité que leurs frère les boîtiers 24×36. Pour une même valeur ISO, les capteurs APS-C produiront une quantité de bruit plus importante sur vos photos, notamment en basse luminosité. Ainsi une meilleure portée ne rime pas nécessairement avec une meilleure qualité d’image. 

Pour résumer :

  • les capteurs APS-C ou 4/3 à crop factor vous donnent une meilleure portée pour ne pas effrayer vos sujets ;
  • les capteurs 24×36 vous donne une meilleure qualité d’image en basse lumière

L’objectif pour la photo d’oiseau

Il vous faudra un téléobjectif de 100 mm grand minimum, mais ça ne sera généralement pas suffisant. Une distance focale de 300 mm, voire 500 mm serait l’idéal. Ça dépend vraiment de la distance de vos sujets, et ça, ça dépend de votre capacité d’approche, la tolérance des oiseaux vis-à-vis de vous et de votre environnement.

Un objectif zoom est utile, notamment au niveau des bassins d’abreuvement où des oiseaux de différentes tailles peuvent apparaître. De manière générale un zoom vous permet bien plus de réactivité, il permet de « zoomer » et « dézoomer » sans avoir à se déplacer physiquement, et permet d’adapter rapidement le cadre au sujet en un coup de poignet.

Un téléobjectif muni d’une grande ouverture maximale, comme f/4, vous permettra de régler un temps de pose suffisamment court pour figer les oiseaux en action en cas de bonne luminosité.

Remarque

Une longue distance focale exacerbe le moindre mouvement de l’appareil photo en raison de la diminution de l’angle de champ. Utilisez un trépied avec une tête panoramique très fluide ou activez la stabilisation d’image de votre matériel pour réduire le flou de bougé de vos photos. Cela vous aidera si une lumière plus faible vous oblige à rallonger votre temps de pose.

Il est difficile de vous donner le meilleur objectif, car tout dépend de l’argent que vous êtes prêt à investir. La règle à retenir c’est : ne vous ruinez pas, si vous n’avez pas les moyens faîtes avec ce que vous avez déjà.

Certains photographes d’oiseaux disent qu’ils ne peuvent pas se passer d’objectifs de 600mm ou 800mm avec stabilisation optique, et d’un téléconvertisseur (pour certains). C’est sûr que dans l’idéal, ça serait génial, mais le prix de ce type d’objectif est exorbitant.

Par exemple le Nikon 500mm f/4E FL VR se vend actuellement à environ 12 249 € , le Nikon 600mm f/4E FL VR coûte environ 13 999 €, et le Nikon 800mm f/5,6 coûte environ 20 000 €. Bref, avec ce type de budget vous pourriez vous acheter une voiture d’occasion (ou même neuve !). 

Tout ça, c’est très cher. Seuls les professionnels gagnant leur vie avec la photo (et encore) et les personnes ayant un gros budget peuvent acheter ce type d’objectif.

Si vous êtes de ceux-là, l’une des meilleures combinaisons pour la photographie d’oiseaux serait par exemple un boîtier comme le Nikon D5 ou D500 + un des objectifs mentionnés ci-dessus + un téléconvertisseur x1,4.  Ce type de photo vous donnera de très bonnes performances de mise au point ainsi que de rafale, et une sacrée portée ! Ce n’est qu’un exemple, il existe plein de possibilités et le matériel évolue vite ! 

Les téléobjectifs plus abordables

Les téléobjectifs Nikon
  • Le petit et léger 300mm f/4E PF VR + téléconvertisseur x1.4/x1.7 ;
  • le 200-500mm f/5.6E VR.

Ils donneront également d’excellents résultats.

Les téléobjectifs Canon

Du côté de Canon, les choix seront similaires et aussi abondants que ceux de Nikon, avec de nombreuses options intéressantes. 

  • Outre le super téléobjectif de 400 à 800 mm ;
  • il existe d’autres options à prix plus avantageux, comme le Canon 300 mm f/4L IS + téléconvertisseur x1,4 ;
  • ou le Canon 400 mm f/5,6L (mais pas sans système de stabilisation d’image).

Objectifs d’autres marques

Tamron et Sigma produisent tous deux de superbes téléobjectifs qui sont très biens pour la photographie des oiseaux. 

  • Le 150-600 mm VC G2 de Tamron est excellent ;
  • et si vous préférez Sigma, vous avez deux options, le Sigma 150-600 mm Contemporain ou le 150-600 mm Sport.

Comparateur d’objectif

Pour vous aider vous pouvez comparer les objectifs sur un comparateur comme versus.com.

Le cas du smartphone

Si vous utilisez un téléphone portable, n’utilisez pas le zoom. Généralement, le zoom d’un téléphone mobile n’est pas un zoom optique mais numérique. Ce zoom ne fait en fait que recadrer la photo, ça revient à « zoomer » dans la photo. Vous perdez des pixels, de la résolution et des détails.

La photo peut rapidement devenir pixellisée si vous prenez une photo avec le zoom numérique et que vous voulez ensuite l’agrandir, pour l’imprimer par exemple.

Il est donc préférable d’éviter le zoom lors de la prise de vue, puis de recadrer la photo plus tard au post-traitement où vous pouvez mieux gérer la composition et la résolution.

Le trépied

Si vous utilisez des objectifs à longues focales, un bon trépied lourd et robuste vous sera très utile. Voire indispensable pour les super téléobjectifs de 300 mm et plus.

Je vous en ai déjà parlé plus avant mais plus la distance focale est allongée, plus le moindre mouvement sera « visible » par l’appareil photo et sera enregistré par le capteur. Ce mouvement est enregistré sous forme de flou de bougé.

C’est pour cette raisons que les téléobjectifs et super téléobjectifs ont besoin d’un support stable pour créer des images nettes.

Par ailleurs, les super téléobjectif sont des grosses bêtes, et un trépied permet aussi de les rendre plus faciles à utiliser, en fait il n’est pas pratique (voire possible) de tenir ces objectifs à la main tout en photographiant.

https://unsplash.com/fr/photos/RgXxQCiNFxs

Je vous préviens, si vous vous décider à utiliser un trépied : prenez un trépied adéquat ou ne prenez rien. Un trépied léger à 50 €, avec une tête bon marché sera totalement inutile avec un gros téléobjectif. Il pourrait même mettre votre matériel en danger.

Si vous achetez un trépied, mettez-y le prix, ou économisez. N’achetez pas un trépied tout pourri, c’est de l’argent jeté par les fenêtres. Un trépied adapté aux super téléobjectifs coûte généralement dans les 200 et 300 euros (et autant pour une tête de trépied adaptée).

Votre trépied doit être solide, coiffé d’une tête fluide dans ses mouvements et qui se verrouille parfaitement. Si le verrouillage est mou, il vous sera très difficile de cadrer avec précision car l’objectif piquera du nez. Et à de telles distances focales, ça se voit !

Vous verrouillez la tête du trépied :

Cadrage de départ avec le verouillage
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/macro-photographie-d-oiseau-brun-et-blanc-sur-spike-branch-145378/

Et quand vous relâchez, c’est le drame :

Cadrage après avoir lâche l’objectif, si le verrouillage est trop mou, l’objectif pique du nez
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/macro-photographie-d-oiseau-brun-et-blanc-sur-spike-branch-145378/

Vérifiez que la tête du trépied résiste bien aux secousses et aux charges que vous allez lui faire supporter. La dernière chose que vous voulez, c’est voir des milliers d’euros de matériel photo se détacher et tomber sur le sol en béton, la boue ou la flotte.

Pour les supe -téléobjectifs (plus de 300 mm, les très gros), une tête à cardan facilitera grandement la prise de vue et le déplacement de l’objectif.

Tête de trépied à cardan SIRUI PH-10
Source : Amazon

L’idéal est donc d’avoir des pieds solides en fibre de carbone qui peuvent supporter un poids important et une tête de trépied à cardan, comme le Wimberley WH-200. Ce type de trépied est capable de supporter des objectifs lourds et offre suffisamment de flexibilité pour photographier des oiseaux en vol. 

Enfin, optez pour le système d’attache rapide Arca-Swiss, car c’est à peu près la norme actuelle pour la manipulation de matériel lourd.

Pour les téléobjectifs plus modestes comme les 100 ou 200 mm, un monopode ou un trépied plus léger pourraient suffire pour stabiliser votre matériel et rendre vos photos plus nettes.

Téléobjectif 28-200 mm Tamron
Source : Amazon

Si vous avez un gros téléobjectif ne sous estimez pas le trépied nécessaire à sa bonne utilisation. Pas de trépied adéquate, pas de photo. Prenez un trépied solide, fluide et mettez-y le prix.

Autre équipement possible pour la photo d’oiseau

Pinces à ressort en plastique

Les grandes pinces à ressort en plastique sont idéales pour fixer des perchoirs sur des cannes afin de les placer près de votre mangeoire. Le ruban adhésif toilé (appelé communément « Scotch de plombier ») peut être tout aussi utile. (Je vous parlerai plus tard de comment faire un studio photo pour oiseau).

Réflecteur

Un réflecteur permet de faire rebondir la lumière naturelle sur vos sujets. C’est particulièrement efficace lorsque vous photographiez dans la lumière, car cela me permet d’éclairer le côté du corps de l’oiseau qui est dans l’ombre.

Déclencheur à distance

Un système de déclenchement à distance est un bon investissement si vous capturez des photos au grand angle en laissant votre appareil photo dans votre jardin. Avec un grand angle, pas besoin de viser, la photo est globale. Un téléobjectif avec un faible angle de champ nécessite de viser, donc déclencher à distance ne sert à rien.

Les oiseaux de jardin s’habitueront rapidement à ce que l’appareil photo soit placé à proximité d’un perchoir, mais pas à vous. Alors déclencher depuis chez vous pourrait être une bonne idée.

Cachette portable

Un abri portable vous donne la liberté de vous installer à l’endroit que voulez pour avoir la meilleure lumière et le meilleur arrière-plan. Les affûts de chasse et les abris photographiques sur mesure existent dans toutes les formes et toutes les tailles. Comptez environ 170 € pour un bon abri.

Batteries supplémentaires

Vous allez prendre beaucoup de photos, et en plus de ça en mode rafale. Ça vide rapidement les batteries. En conséquence, vous pourriez avoir besoin d’au moins une batterie supplémentaire, surtout si vous êtes un peu loin de chez vous.

Cartes mémoire

Pour les mêmes raisons vues juste au-dessus, pensez à apporter suffisamment de carte mémoires car elles vont vite se remplir de photos !

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/oiseau-rouge-et-noir-sur-fleurs-rouges-36762/

Photographier des oiseaux depuis chez soi

Prendre des photos d’oiseau depuis chez soi, c’est confortable. C’est une bonne idée quand vous voulez tester ce type de photo sans trop d’effort. Cela permet de ne pas mettre la barre trop haut, et d’éviter les grosses déceptions. Si vous avez la flemme de partir de chez vous, c’est aussi pratique.

Créer un studio à oiseaux dans son jardin

Il existe les studios pour les humanoïdes alors pourquoi pas pour les oiseaux ?

Les studios d’oiseaux augmentent vos chances d’obtenir des photos d’oiseaux parfaites : un bon éclairage, un joli arrière-plan et une belle pose (avec le perchoir et le mangeoire les oiseaux seront toujours au même endroit, vous savez où viser, ça permet d’obtenir plus facilement une bonne pose).

Remarque

Si vous construisez votre studio dans votre jardin, vous pouvez l’installer juste devant une fenêtre pour vous permettre de prendre vos photos confortablement et discrètement depuis chez vous.

1 – Le mangeoire

Vous allez avoir besoin d’un mangeoire pour oiseaux.

Remarque

Si des écureuils vivent dans votre jardin, votre mangeoire doit en être à l’épreuve, sinon ils vont tout bouffer.

Installez votre mangeoire à oiseau assez éloigné de tout autres branches, arbres ou endroit où les oiseaux se posent. Le but c’est que les oiseaux viennent sur votre branche avec le mangeoire.

Remplissez le mangeoire, et laissez-le une semaine vivre sa vie de mangeoire. Cela laisse le temps aux oiseaux de repérer et de s’habituer à cette source de nourriture miraculeuse.

Vous n’avez pas nécessairement besoin d’une vue directe sur votre ami le mangeoire. Mais si vous pouvez jeter un œil dessus depuis l’intérieur de chez-vous, c’est le top.

2Le perchoir

Trouvez une belle branche d’arbre d’environ 1 mètre – 1 mètre 50 de long.

Préparez votre branche en enlevant les feuilles et sous-branches trop petites pour que les oiseaux puissent se poser dessus. Ces éléments indésirables risquent de cacher les oiseaux ou peuvent venir encombrer votre arrière-plan.

Si vous pensez pouvoir gérer ces éléments à la prise de vue, et souhaitez les voir dans votre arrière et au premier plan vous pouvez les laisser. C’est comme vous voulez.

Creusez un trou de 15 à 30 cm de profondeur à environ 1 mètre de votre mangeoire et plantez votre branche dedans.

3S’installer

Positionnez votre appareil photo et téléobjectif sur un trépied, ce qui vous permettra de ne pas être obligé de trop bouger votre appareil photo. Le moindre mouvement fera fuir vos sujets, quelques peu méfiants sur vos intentions (moi aussi je me méfierais à leur place).

Choisissez un endroit avec une lumière frontale ou latérale pour dessiner les détails des oiseaux grâce au contraste. Idéalement, le soleil devra être derrière vous ou sur le côté et bas dans le ciel.

Astuce

Si vous ne trouvez pas un bon éclairage, vous pouvez utiliser un flash déporté pour déboucher les ombres et ajouter un effet de lumière qui se reflète dans les yeux dans les yeux de vos sujets (aussi appelée « catch-light »). 

Placez le flash aussi près que possible de la zone de perchage et surélevez-le légèrement au-dessus des branches

Dirigez le flash vers un diffuseur (comme un parapluie) afin qu’il éclaire toute la zone de perchage ave une lumière plus homogène et douce

N’oubliez pas de mettre un sac de sable (ou quelque chose de lourd comme des cailloux) sur le pied du flash pour empêcher le vent de la renverser.

Essayez d’obtenir un bel arrière-plan simple et uni si possible. Comme des feuilles vertes, à une distance d’au moins 1,5 mètre. Éloigner l’arrière-plan permet d’obtenir plus facilement un arrière-plan flou. 

Astuce

Si vous n’avez pas un bel arrière-plan, prenez une photo d’arbres flous en mise au point manuelle. Imprimez un grand poster de la photo et placez-le derrière votre perchoir.

Vous pouvez également peindre un grand tableau avec des nuances de vert ou acheter une bâche de camouflage. 

De toute façon, l’arrière-plan sera hors mise au point, donc le fond sera très peu détaillé.

Installez votre corps dans une chaise longue de jardin par exemple, aussi près de votre perchoir que votre appareil photo puisse vous le permettre au niveau de sa mise au point.

Vous pouvez aussi positionner votre matériel chez vous dans une pièce avec une fenêtre donnant sur le jardin, ou une véranda.

Vous pouvez aussi placer le matériel dehors, et déclencher à distance depuis chez-vous (mais il faudra un angle de champ assez large, ou vous risquez d’avoir beaucoup d’oiseaux coupés).

4Préparer la prise de vue

Faîtes une première mise au point préventive sur la perche, afin que vous puissiez rapidement refaire une mise au point sur un être à plume.

Remarque

Si votre objectif est équipé d’un limiteur de plage de mise au point qui l’empêche d’essayer de faire la mise au point à de plus grandes distances, utilisez-le. Cela améliorera la vitesse de la mise au point automatique.

5 – Patience et prise de vue

Maintenant que vous vous êtes installé, attendez environ 20 minutes ou jusqu’à ce que les oiseaux les plus courageux commencent à revenir sur le mangeoire et le perchoir.

Lorsqu’un nouvel oiseau arrive, attendez qu’il fasse un tour au mangeoire, il sera moins facilement effrayé une fois qu’il aura goûté à la nourriture.

Déplacez-vous le plus doucement possible pour ne pas effrayer les volatiles. Plus vous resterez longtemps, plus vos photos seront belles.

Pimenter ses photos de studio

Au bout de quelques jours, vous remarquerez que les mêmes oiseaux reviennent encore et encore. Pour que la prise de vue et les photos restent intéressantes, maintenez la flamme, essayez de vous surpasser.

  • Utilisez une fausse branche “décorative” avec plus d’élément comme des feuilles, des baies et des fleurs (ça apportera de nouveaux éléments à votre photo, et ça pourrait éventuellement attirer de nouveaux oiseaux).
  • Faîtes une série de photos en mettant l’accent sur le travail de la lumière dans les yeux de vos sujets, en faisant des cadrages serrés.
  • Remplissez l’ensemble de votre photo avec les plus petits oiseaux (utilisez un tube d’extension pour faire la mise au point de plus près si nécessaire).
  • Voyez à quel point le temps de pose peut être allongé pour diminuer les ISO, fermer un peu plus pour avoir un peu plus de netteté acceptable. Testez ça, en prenant des centaines de photos en espérant que l’oiseau reste assez immobile sur au moins une photo.
  • Essayez de capturer les comportements intéressants, comme des oiseaux nourrissant d’autres oiseaux.
  • Prenez une vidéo en gros plan.
  • Recherchez les photos du même oiseau prises par d’autres photographes et essayez d’obtenir une photo plus belle ou plus détaillée

Soyez patient. Si certains oiseaux sont présents toute l’année, un grand nombre est migratoire. Au printemps et à l’automne en particulier, vous aurez des visiteurs que vous ne verrez peut-être qu’une seule fois dans l’année.

Vous pouvez aussi utiliser votre studio hors de votre jardin, mais chez-vous, c’est déjà une première étape !

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/gros-plan-de-oiseau-perche-sur-branche-255435/

Comment bien photographier un oiseau ?

Les oiseaux, et surtout les petits oiseaux, ont tendance à bouger souvent et rapidement. Même s’ils ne sont pas entrain de courir ou de voler, ils bougent constamment pour guetter tout potentiel danger.

D’ailleurs vous serez considéré(e) comme tel : un danger !

Et je comprends parfaitement les oiseaux, quand on voit le nombre d’être vivants que tuent les humains, il y a de quoi s’inquiéter…

Finalement, un oiseau, c’est un peu comme un modèle qui change constamment de pose (et plus rapidement qu’un modèle professionnel).

Donc, comme pour un modèle, il vous faudra constamment prendre des photos à une fréquence élevée d’image, d’où l’intérêt d’avoir un mode rafale à haut IPS (attention à votre mémoire et à l’autonomie de votre batterie). Plus tard, vous devrez trier et supprimer les photos inexploitables.

Qu’est-ce qui fait qu’une photo d’oiseau est réussie ?

Dans cette sous-partie, je vous donne quelques points de références sur ce qui fait une « bonne » photo d’oiseau.

  • L’oiseau est net. Ce qui requiert de prendre des photos entre les mouvements de l’oiseau et non pendant. D’où l’intérêt de photographier en mode rafale.
  • Un reflet de lumière dans les yeux du sujet (catch light). C’est mieux mais pas indispensable.
  • L’oiseau est bien éclairé, avec une lumière frontale. Le top serait un éclairage latérale qui fait ressortir les détails de son plumage grâce au contraste. Mais ça peut être plus difficile à exposer.
  • La tête de l’oiseau est prise de profil, ou alors dans votre direction mais légèrement désaxée (de 3/4). Bien peu d’oiseau sont à leur avantage de face.
  • L’oiseau n’est pas caché derrière des branches ou des feuilles, on le voit en entier.
  • Une action se produit : entrain de chasser, de manger, de voler ou de prendre soin des petits. C’est plus intéressant qu’une photo classique d’un oiseau perché ou sur un banc. Soyez patient et attendez que l’oiseau agisse naturellement.

8 conseils pour obtenir une bonne photo d’oiseau perché

1 – Le bon point de vue

Prendre en photo les oiseaux d’en-dessous est rarement flatteur. (Comme pour les portraits d’humanoïdes). Après, si vous détestez cet oiseau : prenez le bien d’en-dessous et montrez-la à ses congénères pour l’humilier !

Plus sérieusement, trouvez un endroit où vous pouvez prendre votre sujet au niveau des yeux (ce conseil s’applique à tout ce qui a des yeux d’ailleurs).

Si vous avez des arbres dans votre jardin ou près de chez vous, vous positionner à une fenêtre à l’étage est une bonne idée ! Même si la prise de vue à travers une fenêtre n’est pas idéale, elle peut très bien fonctionner pour vous donner une cachette temporaire et vous permettre d’obtenir de bons résultats des oiseaux qui se posent sur les branches. L’idéal serait que la branche se trouve derrière l’oiseau sur la photo. De cette manière la branche ne “coupe” pas l’oiseau.

Vous pouvez aussi utiliser la branche comme un outil de composition (les lignes directrices guident l’œil).

2 – Bien gérer l’exposition

Un ciel lumineux en arrière-plan va faire que votre oiseau sera sous-exposé. Surtout si vous êtres dans un mode mesure trop large (matriciel ou évaluatif). Dans ce cas 3 solutions pour avoir une meilleure exposition :

  • passer en mode de mesure spot, pour concentrer la mesure de la luminosité autour du collimateur (et donc sur le sujet), ça fonctionne si vous arrivez à garder l’oiseau sur le collimateur central (c’est autour de cette zone que la mesure spot s’étend) ;
  • trouver un arrière-plan moins lumineux ;
  • compenser l’exposition de +1 ou +2 stops.

3 – Faire la mise au point au bon endroit

Si vous n’arrivez pas à avoir l’ensemble de l’oiseau net, il faudra au moins avoir la tête nette et notamment l’œil proximal (= l’œil le plus proche de votre appareil photo). Quand vous faîtes la mise au point, visez l’œil proximal (ce conseil s’applique à tout ce qui a des yeux d’ailleurs).

4 – La meilleure cachette

Utilisez une cachette chaque fois que c’est possible. L’une des meilleurs cachette, c’est votre voiture. Vous pourrez vous approcher d’un oiseau sans l’effrayer avec votre véhicule. 

Les oiseaux n’ont généralement pas peur des voitures et vous pourriez vous approcher assez près et prendre des photos étonnantes.

Les caches de chasse fonctionnent aussi très bien si vous trouvez le bon endroit, comme un étang ou si vous avez un mangeoire.

5 – Allonger la portée du flash

Je vous en avais déjà parlé dans la partie « création d’un studio photo pour oiseau », si vous manquez de lumière, vous pouvez utiliser un flash déporté. Donc un flash qui n’est pas fixé sur votre appareil photo.

Mais comme pour tout flash, la portée est limitée. Avoir un prolongateur de flash comme un « Better Beamer » est très utile pour augmenter la portée d’un flash. En particulier pour photographier les oiseaux sous les feuilles des arbres ou dans des zones plus sombres.

6 – Lumière

Essayez de vous positionner au maximum dos au soleil, ça permet d’avoir un éclairage frontal plus facile à exposer correctement (mais les détails ressortiront moins qu’avec un éclairage latéral).

Préférez prendre vos photos soit tôt le matin, soit au crépuscule. Vous constaterez que le début de la matinée ou la fin de l’après-midi offrent les meilleures possibilités, car les oiseaux sont actifs et sont généralement occupés à chercher de la nourriture. Le matin, c’est le moment où les oiseaux sont les plus actifs.

Et à ces heures, la lumière est plus homogène et donc les photos sont plus faciles à exposer correctement.

Essayez de ne pas prendre de photos d’oiseaux en vol pendant une journée nuageuse. Les photos d’oiseaux sur fond blanc ou gris ne sont pas très belles, sont difficile à exposer, et même le post-traitement ne pourra pas vous sent en cas de sous-exposition trop importante de votre sujet.

Cependant, si vous êtes contraint à un ciel nuageux, vous pouvez en profiter pour faire des photos de silhouettes d’oiseaux en exposant en mode spot pour le ciel.

7 – Bien gérer l’arrière-plan

Selon le climat, la photo d’oiseaux en hiver donne généralement de meilleurs résultats, car les oiseaux ne peuvent pas se cacher derrière les feuilles qui sont tombées.

Pour les oiseaux de rivage, et autres oiseaux aquatiques qui ne se perchent pas sur les branches, la meilleure façon d’isoler le sujet est d’attendre que l’oiseau soit hors de l’eau et se pose sur le sol/sable.

8 – Mitrailler, mitrailler et mitrailler.

Si vous avez une chance d’obtenir la photo parfaite, ne vous contentez pas d’appuyer une fois sur le bouton de l’obturateur, continuez à photographier !

Les oiseaux se déplacent rapidement, un mouvement minuscule peut gâcher votre première tentative, ou au contraire, vous donner une photo fantastique que vous n’aviez même pas prévu.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/vol-de-colibri-sarcelle-et-brun-349758/

Le cas particulier de la photo de colibri

Le colibri, est un cas particulier dans la photo d’oiseau pour moultes raisons :

  • il vous faudra un mangeoire spécifique,
  • la plupart sont très petits, ce qui va vous obliger à avoir une distance focale plus grande, ou tenter de vous en rapprocher patiemment ;
  • la plupart des espèces de colibris sont à l’aise avec les humains, si vous restez sans bouger près d’un mangeoire ou d’une fleur pendant 5 ou 10 minutes, ils voleront assez proche de vous, vous permettant de prendre une photo d’eux réussie ;
  • ils restent généralement immobiles (en vol stationnaire ou perchés) pendant quelques secondes seulement pendant qu’ils se nourrissent ;
  • quand ils sont en vol ou en vol stationnaire, ils battent des ailes extrêmement rapidement (il est donc très difficile de les avoir net, à moins d’un temps de pose extrêmement court) ;
  • beaucoup de colibris défendent leur territoire, ici le mangeoire, et vous n’aurez donc probablement qu’un seul visiteur.

Les colibris battent des ailes à une vitesse autour des 1/25 s – 1/200 s, cela dépend de l’espèce et de leur comportement. C’est pourquoi, un temps de pose calé sur cette fréquence de battement vous permettra de capturer la plus grande partie d’un battement complet et des ailes bien floues.

  1. Réglez votre appareil photo en priorité à l’ouverture, en sélectionnant l’ouverture la plus grande possible de votre téléobjectif (donc le chiffre f/ le plus petit) ;
  2. choisissez des ISO qui vont vous donner une vitesse d’obturation de 1/125 s ou plus rapide avec la lumière que vous avez, lors d’un jour ensoleillé, des ISO à 400 est un bon réglage pour commencer ;
  3. à moins que vous ne preniez en photo un colibri perché, vous devrez régler votre appareil photo en mise au point automatique et en mode rafale, et prendre des dizaines de clichés.

Si vous voulez parfaitement figer le mouvement des ailes, il vous faudra arriver à un temps de pose à 1/1000 s au plus long, mais visez plutôt 1/4000 s.

Avec la plupart des téléobjectifs, un temps de pose aussi court vous demandera de pousser vos ISO entre 800 et 3200 durant un après-midi ensoleillé, et bien plus haut si le temps est nuageux.

Remarque

Les boîtiers 24×36 et la technologie hybride permettent de produire moins de bruit à une même valeur ISO comparé à des boîtiers aux capteurs plus petits.

Si vous réussissez à obtenir un mouvement figé des ailes, déjà bravo, mais attention à ne pas crier victoire trop tôt. Il vous faudra aussi réussir à cadrer l’animal turbulent, ce qui implique de prendre de nombreuses photos (encore plus qu’avec les autres oiseaux).

Si vous utilisez un flash pour photographier les colibris et un temps de pose plus long, vous pourrez obtenir un effet fantomatique sur le mouvement des ailes. Les ailes seront à la fois figées (quand le flash s’enclenche) et floues (pendant que l’obturateur est ouvert). Il vous faudra l’option de haute vitesse de synchronisation du flash.

  • Si un perchoir est disponible, les colibris se percheront dessus lorsqu’ils siroteront du nectar. Vos chances d’obtenir une image nette s’améliorent considérablement dans cette configuration.
  • Si vous voulez cependant les prendre en photo en vol stationnaire, qui est une prise de vue courante pour ce type d’oiseau, coupez les perchoirs de votre mangeoire pour les obliger à voler. 

Astuce

Si vous voulez prendre une photo d’un colibri près d’une fleur et que vous n’avez pas envie de chasser les oiseaux de votre jardin, ajoutez quelques gouttes de nourriture pour colibri à une fleur, installez votre trépied et attendez.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/oiseau-brun-et-noir-679598/

Comment approcher les oiseaux les plus timides

Presque tous les oiseaux ont une très bonne vision il est donc quasiment assuré que l’oiseau vous verra toujours le premier.

Et chaque oiseau a sa propre « zone de confort », ainsi que sa propre tolérance aux autres (et à vous donc). Certains oiseaux se laisseront approcher facilement, tandis que d’autres seront beaucoup plus inaccessibles (comme cette personne que vous draguez depuis des semaines).

Le premier conseil, si vous avez un oiseau précis en tête, c’est de se renseigner sur son comportement et ses habitudes. La clé d’une photographie d’oiseaux réussie est de faire en sorte que l’oiseau se sente en sécurité.

Certains ornithologues peuvent approcher les oiseaux de très près, parfois bien au-delà de leur zone de confort. 

« Mais comment font-ils sacrebleu ? »

Selon la plupart, c’est une question de patience. Les oiseaux se sentent menacés lorsque vous les approchez de manière directement trop rapidement.

Ils se sentent également menacés lorsque vous les regardez directement, comme le ferait tout bon prédateur qui se respecte (et on aurait la même réaction d’effroi).

Voici une liste de techniques pour vous permettre d’approcher les oiseaux les plus timides :

  • Ne portez pas de vêtements aux couleurs vives et essayez de vous fondre le plus possible dans l’environnement. Certains photographes préfèrent porter un camouflage (vêtement, ou filet, couverture, cache…), vous pouvez aussi porter simplement des vêtements gris ou bleu clair ça fonctionne aussi.
  • Si vous êtes en randonnée et que vous marchez vite et que vous apercevez soudain un oiseau que vous voulez photographier, ralentissez votre allure. Ne changez pas votre vitesse de marche tout de suite, ralentissez progressivement, pour que l’oiseau ne détecte pas de changements soudains dans votre comportement.
  • Ne faites pas de mouvements brusques. Si vous devez lever votre appareil photo et prendre une photo, faites-le très lentement.
  • Éteignez votre téléphone portable ou mettez-le en mode silencieux. (Ça serait dommage que votre oiseau s’envole car votre maman vous appelle pour le goûter)
  • Lorsque vous voyez un oiseau, ne marchez pas droit sur lui. Mais plutôt lentement, et en zigzag. Parfois, marcher en zigzag n’est pas très pratique, surtout si vous avez déjà effrayé l’oiseau par votre présence. L’essentiel est de marcher lentement (parfois à un ou deux pas par minute ou plus lentement), peu importe la façon dont vous vous approchez de l’oiseau. De préférence, marchez sur la pointe des pieds.
  • Essayez de ne pas marcher si l’oiseau vous regarde. Le meilleur moment pour vous approcher est lorsque l’oiseau regarde ailleurs ou est occupé à faire quelque chose. Comme quand on joue à 1, 2, 3 soleil.
  • Faites le moins de bruit possible. Le bruit est difficile à contrôler si vous marchez dans des buissons, ou si vous devez marcher sur des feuilles d’automne qui font un bruit de craquement. Alors faites attention sur quoi vous marchez, et faites-le très lentement pour atténuer le bruit.
  • Regardez si l’oiseau est déjà effrayé. Si l’animal à plume vous regarde fixement et qu’il a arrêté de vaquer à ses occupations, ça signifie qu’il est en « mode alerte » et qu’il peut s’envoler à tout moment. Si le volatile lève la queue et libère des matières fécales, il est probablement effrayé (en particulier les rapaces).
  • Ne fixez pas l’oiseau du regard en vous en approchant. Laissez votre eyes contact légendaire pour vos soirées en boîte. Les animaux perçoivent généralement le contact visuel direct comme une menace et ils s’enfuient à la première occasion.
  • L’obturateur mécanique de votre appareil photo effrayera très probablement l’oiseau que vous approchez. C’est pourquoi je vous recommande de commencer à prendre l’oiseau en photo dès le début, quand vous êtes à distance. De cette manière l’oiseau s’habituera au bruit de l’obturateur tout le long de votre approche. Les boîtiers hybrides sont généralement bien plus silencieux que les Reflex car ils n’ont ni obturateur mécanique ni miroir. Les hybrides sont souvent équipés d’un mode silencieux, passez dans ce mode afin que votre appareil photo n’émette pas de bruits forts lors de la prise de vue.

Dans certains cas, vous aurez peut-être la chance de rencontrer un jeune oiseau candide.  Les jeunes oiseaux sont généralement très curieux et vous permettront de les approcher de très près. Même s’ils sont plus tolérants, essayez de garder vos distances. Si vous parvenez à remplir le viseur avec l’oiseau, vous êtes déjà trop près. 

De plus, se tenir trop près d’un oiseau peut être problématique, car plus on s’approche du sujet, plus la profondeur de champ se réduit. Votre zone de netteté acceptable se réduira. Vous devrez réduire votre ouverture pour compenser, ce qui implique un temps de pose plus long ou une valeur ISO plus élevée pour compenser le rétrécissement de l’ouverture (ce qui n’est pas toujours possible ou souhaitable).

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/perruche-a-anneau-rose-135940/

Utiliser du son pour attirer les oiseaux

Les chasseurs utilisent différents outils, comme des sifflets, ou leurs mains, pour simuler des sons d’oiseaux et les attirer. De nos jours, il y a un moyen bien plus facile : votre sacro-saint Smartphone (ou tout autre appareil capable de jouer un son préenregistré).

Utiliser un chant d’oiseau est très efficace. Certaines espèces d’oiseaux vont immédiatement vous répondre en retour. Et bien souvent ils vont même commencer à bouger de perchoir en perchoir recherchant un potentiel partenaire, ou une menace pour leur territoire.

C’est l’idéal pour le/la photographe que vous êtes, car chaque nouvel endroit où les oiseaux se perchent est autant de nouvelles opportunités pour les photographier.

Vous pouvez aussi utiliser en complément un camouflage, comme un habit, un filet ou une sorte de petite tente de camouflage.

  • Avant de débarquer sur le terrain, sauvegardez différents sons de chants d’oiseaux sur votre smartphone. Sur le terrain, jouez-les en boucle, ou faîtes une playlist.
  • Vous pouvez utiliser des haut-parleurs portables ou directement votre smartphone. Si vous utilisez des haut-parleurs déportés, l’avantage sera que vous pourrez changer de sons facilement depuis votre planque et vous permettra aussi d’avoir un volume sonore plus élevé.
  • Placez le dispositif sonore où vous souhaitez que les oiseaux se posent.

Où trouver des chants d’oiseau ?

La librairie gratuite Macaulay est la plus complète de bruits d’animaux. Le seul inconvénient c’est que les boucles ne sont pas possibles.

Vous trouverez aussi différents chants d’oiseaux sur YouTube, avec des vidéos plus ou moins longues, et de plus ou moins bonnes qualités.

Vous pouvez aussi chercher sur Google « [nom de l’espèce].mp3 ».

Si vous utilisez le navigateur Google Chrome, installez l’extension FVD Video Downloader. Vous pourrez par la suite facilement télécharger presque n’importe quel chant d’oiseau que vous entendrez sur n’importe quel site.

Une fois téléchargé, mettez-le sur votre smartphone avec un câble relié à votre ordinateur ou en vous envoyant les fichiers par e-mail ou whatsapp, peu importe. Vous pouvez aussi les télécharger directement depuis votre smartphone.

Utilisez la fonctionnalité de lecture en boucle de votre smartphone.

De manière générale, faite vos recherches en anglais, vous aurez plus de résultat. Utilisez un traducteur comme Deepl pour vous aider si besoin.

La plupart des oiseaux émettent de multiples sons ayant des significations différentes. Alors, lequel choisir ?

Les cris idéaux sont destinés à attirer des compagnons. Ces appels sont souvent efficaces pour attirer les deux sexes. Par exemple, une femelle peut être attirée par l’appel d’un oiseau mâle, mais un autre oiseau mâle peut aussi sembler défendre son territoire.

D’autres appels peuvent être territoriaux ou servir d’avertissement, ce qui peut en fait effrayer les oiseaux, qui peuvent se cacher ou même fuir. C’est notamment le cas avec les cris d’oiseaux agressifs, tels que les corbeaux ou les geais bleus.

Pour obtenir les meilleurs résultats,

  • faites des recherches sur les espèces que vous souhaitez photographier et expérimentez différents cris ;
  • évitez d’utiliser des compilations de différents bruits d’oiseaux, ils sont souvent destinés à être relaxants pour l’homme, mais ils peuvent comporter des cris qui feront fuir les oiseaux ;
  • évitez d’utiliser le chant des oiseaux pendant plus de quelques minutes à la fois, bien qu’il n’y ait pas de preuves scientifiques montrant qu’ils nuisent aux oiseaux, si le chant est efficace, il distraira brièvement l’oiseau de ses tâches habituelles d’alimentation, d’accouplement et de nidification.

« Mais tout ces sons, ça ne nuit pas aux oiseaux ? »

Les oiseaux se lassent généralement trop vite du chant pour qu’il leur soit nocif. Par précaution, changez régulièrement de chant en passant à une autre espèce devrait réduire considérablement les risques de nuisance.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/oiseau-jaune-volant-459198/

Comment photographier les oiseaux en vol

Photographier des oiseaux en vol est un réel défi. Alors pour vous aider, dans cette partie, je vais vous donner un maximum de conseil pour réussir vos photos d’oiseau en vol.

Les réglages de l’appareil photo pour photographier des oiseaux en vol

Mode prise de vue

Généralement on règle votre appareil photo sur le mode « Priorité à la vitesse » (« Tv » ou  « S » selon les marques), pour pouvoir adapter son temps de pose à la vitesse de vol de l’oiseau.

Temps de pose

Le temps de pose dépend de la vitesse de déplacement l’oiseau, de sa taille dans votre viseur et de la résolution de votre capteur.

Commencez avec un temps de pose assez long comme 1/200 s pour utiliser une valeur ISO basse et une petite ouverture. Bien souvent, 1/3000 s sera nécessaire pour ne pas avoir de flou de mouvement.

Par la suite vous pouvez allonger le temps de pose et augmenter les ISO pour fermer jusqu’à ce que vous obteniez une tête et un corps d’oiseau nets. Pendant la prise de vue, vérifiez votre résultat et ajustez le temps de pose le plus long qui donne des résultats nets.

Il est intéressant d’essayer de trouver le juste milieu entre un temps de pose assez court pour figer la tête et le corps, mais assez long pour flouter le bout de l’aile afin que l’oiseau ne paraisse pas figé dans les airs.

La mise au point

Réglez l’appareil photo en mise au point automatique (AF – Auto Focus), et le suivi en mode « servo ». C’est un mode de mise au point continue qui permet de faire continuellement la mise au point sur le sujet en mouvement. C’est parfaitement adapté à notre cas.

Conseil

La mise au point peut prendre plusieurs secondes pour se verrouiller sur votre sujet, alors commencez à suivre l’oiseau aussi loin que vous pouvez le voir, même s’il est trop loin pour obtenir une photo décente. Cela permet « d’échauffer » la mise au point.

En fonction de ce que si trouve derrière votre oiseau, votre appareil photo peut faire la mise au point sur l’arrière-plan plutôt que sur l’oiseau. Une solution peut-être d’activer plusieurs collimateurs en mode zone.

Les appareils photo et les objectifs n’ont pas tous les mêmes capacités. Il faut donc expérimenter pour trouver la combinaison d’options idéale pour différents arrière-plans et éclairages.

Chaque fois que vous photographiez un être vivant, faîtes la mise au point sur l’œil le plus proche (aussi appelé œil proximal). Mais c’est impossible d’être aussi précis avec les oiseaux qui volent. Souvent, l’appareil photo fait la mise au point sur le bout de l’aile la plus proche. La faible profondeur de champ fera que l’aile est nette, mais l’œil de l’oiseau sera flou. Ce qui n’est pas terrible.

Pour éviter ce genre de désagrément : utilisez un nombre de f/ plus élevé comme f/8 ou f/11 pour fermer l’ouverture et augmenter la profondeur de champ. Une ouverture plus petite vous laisse plus de marge pour avoir un oiseau plus net même si la mise au point est un peu ratée. (Bien que je rappelle que seul le plan parallèle au capteur passant par le point est net, fermer l’ouverture n’augmente que la zone de netteté acceptable).

Pour pouvoir fermer plus en mode priorité à la vitesse d’obturation, il va falloir ;

  • allonger le temps de pose (si les ISO sont bloqués manuellement sur une valeur), mais généralement on est déjà réglé au plus long temps de pose possible sans avoir de flou de mouvement donc on n’y touche pas ;
  • ou augmenter vos ISO. En fonction de la luminosité du ciel et votre appareil, vous pouvez utiliser jusqu’à 800 ISO-1600 ISO sur APS-C et 1600-3200 sur 24×36 (voire plus avec les hybrides).

Une valeur ISO plus élevée augmentera le bruit numérique dans votre photo, c’est vrai. Mais il est plus important d’avoir une zone de netteté acceptable plus profonde combiné à un temps de pose suffisamment court pour figer le mouvement. Et puis, si vous ne publiez que sur les réseaux sociaux et ne faîtes pas d’impression grand format, le bruit ne sera pas si visible.

Mode rafale

Utilisez le mode rafalehaute vitesse si possible) pour prendre rapidement autant de photos que possible.

Pour vous donner un ordre d’idée, et vous rassurer (ou vous effrayer), il vous faudra sans doute 500 photos d’un seul oiseau lors d’une séance pour obtenir une photo que vous voudrez bien montrer.

Donc ne vous découragez, essayez, expérimentez, supprimez et réessayez ! C’est normal d’avoir beaucoup de déchets sur ce type de photo.

Format de prise de vue

Au vu des conditions et de la difficulté de ce type de photo, l’exposition peut être difficile.

Pour ces raisons je vous conseille de photographier au format RAW pour pouvoir développer vos photos. Alors ce n’est pas une solution magique, car en numérique, une photo exposée incorrectement n’est pas rattrapable plus tard. Mais disons qu’un développement peut « compenser » une exposition un peu imprécise.

Par exemple vous devrez probablement déboucher un peu des ombres, diminuer les hautes lumières pour rééquilibrer les écarts de luminance. Le format RAW vous donnera un maximum d’informations brutes pour un développement de meilleure qualité.

Cependant, il y a 2 inconvénients au format RAW.

  1. La grande taille des fichiers RAW remplira rapidement la mémoire tampon de votre boîtier. Vous pourrez donc prendre des rafales avec moins d’IPS, et vous pourrez enchaîner avec une autre rafale moins rapidement. Cela peut durer plusieurs secondes le temps que l’appareil photos passent vos photos de la mémoire tampon du boîtier vers de la carte mémoire.
  2. Les fichiers RAW remplissent aussi plus vite une carte mémoire SD. Donc vous pourrez stocker moins de photos en RAW qu’en JPEG sur une même carte mémoire.

L’achat d’une carte mémoire haute vitesse et de grande capacité peut minimiser ces problèmes, mais ces dernières sont plus onéreuses.

Si votre carte mémoire pose des problèmes et que vous ne souhaitez pas les changer, repassez au format JPG. Bien que ce ne soit pas l’idéal, il est plus important de prendre un grand nombre de photos que de capturer les données brutes. En effet, moins de photos signifie statistiquement moins de photos réussies. Et ça ne sert pas à grand-chose d’avoir des photos RAW ratées.

Trouver l’oiseau dans son viseur

Avec un super téléobjectif, vous constaterez qu’il est très difficile de trouver un oiseau en vol en regardant dans votre viseur. Car les téléobjectifs ont un angle de champ restreint.

Si vous utilisez un zoom,

  1. commencez par faire un zoom arrière ;
  2. mettez l’oiseau volant au centre du viseur ;
  3. faites un zoom avant en maintenant le déclencheur enfoncé à mi-course pour que l’appareil photo maintienne la mise au point sur votre oiseau.

Essayez de garder l’œil qui n’est pas dans le viseur ouvert pour vous aider repérer votre oiseau. Ça demande un peu d’entraînement, mais c’est la meilleure façon d’éviter l’effet « tunnels » lorsque vous utilisez un téléobjectif. C’est également un bon moyen de repérer d’autres potentiels sujets.

Prise de vue

Faites un panoramique de votre appareil photo avec l’oiseau en mouvement, en essayant de le maintenir au centre du viseur. Laissez beaucoup d’espace autour de l’oiseau, sinon vous risquez de rater votre photo parce que vous aurez accidentellement coupé une partie de l’aile de l’oiseau (ça fait mal !).

Cette technique de cadrage large vous obligera à recadrer la photo plus tard au post-traitement, mais c’est presque toujours nécessaire lorsque vous effectuez un mouvement panoramique. Il vaut mieux devoir recadrer plus serré que ne pas avoir l’oiseau en entier !

Lorsqu’un oiseau vole au-dessus de votre tête, vous devrez probablement photographier à main levée. Cela peut être rapidement fatiguant, je vous conseille donc laisser votre appareil photo pendre autour de votre coup (ou à un crochet/une sangle) lorsque vous ne photographiez pas, et de le soulever uniquement lorsque vous voyez un oiseau voler.

Lorsqu’un oiseau vole plus près du sol, utilisez un monopode ou un trépied avec la tête suffisamment fluide pour vous permettre de faire un panoramique avec l’appareil photo en suivant le mouvement de l’oiseau.

Astuce

Évitez d’utiliser un téléconvertisseur lorsque vous photographiez des oiseaux en vol. Les téléconvertisseurs ralentissent la mise au point automatique. Or, la vitesse de la mise au point automatique est essentielle avec le sujet en mouvement.

Exposition et lumière

Bien que votre instinct vous dise d’utiliser la mesure spot, préférez la mesure par défaut (matricielle/évaluative). La mesure spot détermine l’exposition à partir d’une très petite zone de la photo autour du collimateur central, ce qui fonctionne bien lorsque les oiseaux sont centrés dans le cadre.

Cependant, les oiseaux en vol ont tendance à se déplacer trop vite dans le cadre, pour que la mesure spot fonctionne. La mesure ne sera pas forcément sur votre oiseau mais à côté, et vous perdrez finalement l’avantage de la mesure spot.

L’après-midi, le ciel sera beaucoup plus lumineux que le sujet, ce qui mettra le dessous de l’oiseau dans l’ombre, et pourrait même le sous-exposer. Dans certains cas, vous n’obtiendrez peut-être rien d’autre qu’une silhouette. Si cela se produit, utilisez la compensation d’exposition pour augmenter l’exposition d’1 ou 2 stops jusqu’à ce que l’oiseau soit exposé correctement.

Compenser l’exposition pourrait entraîner une surexposition du ciel.

  • Si le ciel est couvert, ce n’est pas grave, car un ciel couvert apparaîtra de toute façon complètement blanc.
  • Si le ciel est clair, utilisez la compensation d’exposition pour augmenter l’exposition jusqu’à ce que le ciel soit à la limite de la surexposé. Vérifiez l’histogramme pour « exposer à droite ».
Si l’histogramme ressemble à « une bosse coupée », le ciel est surexposé, il faut diminuer la compensation d’exposition.
Si l’histogramme ressemble à « une bosse non coupée » sur la droite, c’est parfait.

Quand on « expose à droite », le ciel n’est peut-être pas très beau sur l’aperçu de votre appareil photo, mais tant qu’il n’est pas surexposé, vous pourrez le corriger au post-traitement (et vous aurez de meilleurs résultat en RAW). Par exemple, sur Adobe Lightroom, vous pouvez diminuer la luminosité des bleus, réduire les hautes lumières et rectifier la couleur du ciel (dans le panneau TSL notamment )pour qu’elle corresponde à ce que votre œil a vu, tout en maintenant une exposition correcte pour l’oiseau.

Niveau lumière, le mieux est de photographier lorsque le temps et l’heure de la journée offrent un éclairage plus homogène, ça facilitera l’exposition. Si le soleil avait est trop haut dans le ciel, ou si le ciel est couvert : le ciel est trop lumineux, la lumière sera trop contrastée avec des zones très claires et d’autres très sombres. La gamme dynamique de la scène sera bien trop étendue pour être capturée en une seule photo par votre appareil (on perdra de l’information souvent dans les zones sombres, sous-exposées et pleines de bruit numérique).

Donc, préférez l’heure dorée. La lumière présente 1 heure après le lever du soleil et avant le coucher du soleil offrira un éclairage plus homogène et moins contrasté que la lumière entre midi et 14 h.

Faible luminosité

Comme on en a déjà parlé, garder un temps de pose court et conserver une valeur ISO basse nécessite beaucoup de lumière. D’autant plus avec un objectif avec une ouverture maximale assez fermée comme f/5,6. 

C’est pourquoi, dans des situations de faible luminosité, il est recommandé de prendre des photos sur un trépied à des temps de pose plus longs si possible. Et de n’augmenter les ISO qu’en dernier recours pour éviter d’’avoir des images avec plus de bruit

Mais gardez quand même en tête que la photo d’oiseau consiste à conserver les détails et à obtenir des sujets nets. Personne n’aime les photos d’oiseaux floues (sauf votre ami détestable, le pseudo artiste iconoclaste que vous ne pouvez pas comprendre).  Et le bruit peut souvent être traité au post-traitement (surtout en RAW), mais les détails perdus dû au flou de mouvement ne peuvent pas être récupérés. Perdu, c’est perdu, comme le pain. Alors augmentez les ISO jusqu’aux limites que vous avez définies quitte à avoir un peu de bruit, plutôt que des photos inexploitables.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/oiseau-orange-et-noir-perche-sur-une-branche-d-arbre-208948/

Comment trouver des oiseaux à photographier ?

Commencez avec les oiseaux les plus faciles à prendre en photo et à trouver. Les oiseaux les plus communs tels que les pinsons, les moineaux et les rouges-gorges sont habitués aux gens, et n’hésitent pas à coopérer. On pourrait presque croire qu’ils tapent la pose rien que pour vous. Le meilleur moment de la journée pour trouver des oiseaux est soit tôt le matin, soit tard en fin d’après-midi.

Le matin est généralement le meilleur moment pour photographier les oiseaux, car ceux-ci cherchent activement de la nourriture pour eux-mêmes et ainsi que leur progéniture. Essayez donc de sortir et de photographier quelques oiseaux locaux, et voyez ce que vous pouvez faire. 

Revoyez ensuite vos images et voyez ce que vous n’aimez pas dans vos photos. Peu importe le problème, la meilleure façon d’améliorer votre photographie d’oiseaux est de comprendre sa source, de la corriger et de vous entraîner davantage.

Une fois que vous avez fini de vous entraîner, allez faire une vraie séance photo. 

Certaines des meilleures occasions de photographier les oiseaux peuvent se trouver tout près de vous.  Commencez par rechercher sur Google les « meilleurs endroits pour observer les oiseaux dans [votre région] ».

Les sites sur lesquels vous tomberez contiennent souvent des informations détaillées sur différentes espèces d’oiseaux, leurs habitats, leurs habitudes migratoires et bien d’autres choses encore. 

Une autre excellente source d’informations sur les oiseaux est de contacter les clubs et groupes d’observation des oiseaux de votre région.  Certains d’entre eux disposent même de listes de diffusion pour partager des informations sur les observations d’oiseaux rares. 

Grâce au grand nombre d’observateurs d’oiseaux, il existe de nombreuses autres ressources en ligne, des livres, des magazines, des journaux… Il n’est globalement pas trop difficile de localiser les oiseaux. 

Ce qui est difficile, c’est de localiser des oiseaux rares et exotiques et de les photographier, surtout s’ils sont très timides (voir la partie à ce sujet plus au-dessus).

Si vous avez du mal à localiser les oiseaux ou si vous voulez les photographier de près, un zoo ou un sanctuaire d’oiseaux local peut être une excellente occasion de les photographier en gros plan. 

Si vous êtes prêt à vous déplacer, vous pouvez taper sur Google “Où observer des oiseaux en France ?” et vous obtiendrez de nombreux lieux intéressants comme : 

  • le Parc Ornithologique du Pont de Gau ;
  • la Réserve Ornithologique du Teich ;
  • le Parc du Marquenterre ;
  • la Réserve naturelle des Sept-Îles ;
  • le Lac du Der-Chantecoq ;
  • la Réserve de la biosphère du parc national des Cévennes.
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/oiseau-bleu-928340/

Post-traitement et recadrage

Votre principal travail au post-traitement sera très probablement de recadrer vos photos (d’où l’importance d’avoir un maximum de pixels au départ).

Sur Lightroom, les curseurs clarté et texture sont intéressants pour faire ressortir les détails des plumes des oiseaux.

Au vu des conditions difficiles vous devrez aussi rééquilibrer la luminosité. Positionnez vos noirs et vos blancs, diminuer les haut-lumières, débouchez un peu des ombres (attention au bruit qui s’y cache), diminuez le contraste.

Traitez le bruit si nécessaire, et compensez en ajoutant de la netteté.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/gros-plan-de-paon-326900/

Conclusion

Une arrive à la fin de ce guide ultra complet sur la photo d’oiseau. On a vu pas mal de trucs !

La photo d’oiseau n’est pas le style le plus simple à aborder ni celui demandant le moins de matériel. Vous allez devoir être patient et éventuellement, si vous en avez les moyens, investir.

En revanche ce type de photo est très gratifiant quand vous réussissez !

Moi je vous laisse ici à vos photos d’oiseau et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

J’ai aussi une chaîne YouTube !

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