8 février 2024

Comment prendre des photos de feu d’artifice : le guide complet (matériel, réglages et composition)

Par Gaëtan Berthouly

8 février 2024


Est-ce des coups de feu ? Est-ce un orage ? Non c’est un feu d’artifice !

Aujourd’hui on va voir comment immortaliser un magnifique, sublime, coloré (et coûteux) feu d’artifice.

Comme d’habitude, à travers cet article le but est d’écrire une véritable ressource sur ce sujet. Vous allez donc trouver beaucoup d’informations que je mettrai à jour, et remettrai en forme avec le temps.

Allez, en avant Guingamp !

Les bases de la photographie vous intéressent ?

Qu’est-ce qui fait une bonne photo de feu d’artifice ?

Dans la vie réelle, un feu d’artifice c’est très impressionnant, on peut apprécier avec nos yeux l’ampleur de ce spectacle pyrotechnique

Puis en vrai on a d’autres sens qui sont stimulés : le bruit des explosions, l’onde de la déflagration qui traverse votre corps, l’ambiance autour, l’odeur de la fumée, votre pote bourré qui vous gerbe dessus !

Mais en photo, tout ça disparaît.

C’est extrêmement difficile de retranscrire ce moment avec une simple photo. Tellement difficile, qu’une photo de feux d’artifice peut devenir très vite un sujet assez ennuyeux. Et ça c’est frustrant, car quand vous y étiez c’était superbe à vivre !

Un feu d’artifice isolé peut même ressembler à quelque chose de généré par ordinateur, faire artificiel, ou simplement paraitre peu impressionnant.

Les meilleures photos de feux d’artifice ont quelque chose d’autre qui se passe dans le cadre. Il peut s’agir de personnes au premier plan ou simplement de feux d’artifice qui éclatent au-dessus d’une ville. Mais il y a toujours autre chose que juste des bouquets colorés sur un ciel noir !

Lorsque les pyrotechniciens tirent des feux d’artifice, c’est réfléchi. Ils commencent doucement et font petit à petit monter la sauce. Et cela signifie que les feux d’artifice sont tirés individuellement ou en petites rafales, l’un après l’autre. Il est rare que le ciel entier soit rempli d’un seul coup (sauf pour le bouquet final). Ils font ça pour obtenir le meilleur spectacle possible, et aussi car ça coûte cher et qu’il faut que ça dure.

Si ça fonctionne dans la vie réelle, sur une photo, un seul feu d’artifice qui se déclenche semble assez faiblard à montrer.

Et pour tout vous dire : les photographes qui prennent des photos de feux d’artifice trichent ! La plupart de ces photos sont en fait prises avec une longue exposition. Ces longues poses capturent tous les feux d’artifice qui se déclenchent sur une période de 10, 20 secondes, voire plus !

Bref, on va voir tout ça plus après dans le reste de l’article.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/feux-d-artifice-2272123/

Le matériel pour la photographie de feu d’artifice

Le boîtier photo

Peu importe le boîtier photo tant qu’il est équipé d’un mode manuel. Le mode M permet d’avoir un total contrôle sur les paramètres de votre prise de vue. C’est ici inévitable car le posemètre de notre appareil photo sera totalement perdu, un mode automatique ou semi-automatique ne sera donc pas pertinent.

Bon déjà, pas la peine de vendre les organes de ses enfants pour investir dans du matériel couteux, ça commence bien !

Vous pouvez même utiliser un petit appareil photo compact. Vous savez, celui que vous avez reçu pour Noël et qui ne vous a jamais servi.

Et vous pouvez même prendre en photo avec votre smartphone ! Incroyable. Il faudra juste télécharger une application qui vous permet de régler les paramètres d’exposition vous-même, vous permettant de faire de longues expositions (je parle plus en détail de la photo de feu d’artifice au smartphone en fin d’article).

Un support ou un trépied

Comme je vous l’ai déjà dit et comme on le verra plus tard : on va faire de longues poses. Donc clairement, il faut quelque chose de stable sur lequel poser votre appareil photo. Si votre appareil photo n’est pas stable, la longue pose enregistrera tous les mouvements de votre appareil photo sous forme de flou de bougé. Donc votre photo sera totalement floue.

Si vous pouvez, optez pour un trépied. C’est mieux mais pas obligatoire. Vous pouvez aussi poser votre appareil sur un sac, un rocher, le sol, une barrière, ça dépend un peu d’où vous êtes.

Vous pouvez aussi vous servir d’un proche. Ne dit-on pas que nos proches nous soutiennent ? Eh bien qu’ils soutiennent votre appareil photo.

Objectif photo

C’est assez difficile à dire. Le bon objectif va dépendre du rendu que vous souhaitez et de votre distance par rapport au feu d’artifice. Le but du jeu est que le feu d’artifice remplisse bien le cadre (il faut quand même laisser un peu de marge sur les bords). Et si vous avez d’autres éléments intéressants dans la scène, il faudra aussi penser à choisir la bonne distance focale pour les inclure.

Généralement on part sur un objectif grand angle pour inclure d’autres éléments que le feu d’artifice. Utiliser un grand angle permet aussi de laisser plus d’espace à l’expression de ce spectacle lumineux. Et surtout de ne pas le couper.

Ça vous fait peut-être sourire, mais couper une partie du feu d’artifice arrive plus souvent qu’on ne le croit, et souvent on s’en rend compte que quand on regarde la photo chez-soi sur son ordinateur. C’est aussi pour ça que laisser un peu de marge sur les bords est utile.

Mais on peut aussi utiliser des objectifs plus longs, qui très efficaces pour isoler le feu d’artifice, et lui donner un côté plus abstrait.

Autre matériel photo possible pour la photo de feu d’artifice

  • Une carte noire : pour prendre plusieurs explosions (je vous en parle plus après).
  • Un tabouret : si vous êtes dans la foule et que vous voulez vous élever un peu pour être à la hauteur de votre trépied.
  • Un déclencheur à distance ou intervallomètre (ou le retardateur) : pour éviter de toucher votre appareil photo et de créer du flou de bougé.
  • Une batterie de secours : si le spectacle dure un peu, les longues poses auront raisons de votre batterie (surtout si vous avez oublié de la charger complètement).
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/les-gens-qui-regardent-les-feux-d-artifice-pendant-la-nuit-2893330/

Les réglages pour la photographie de feu d’artifice

Comme je l’ai déjà évoqué plus haut on sera en mode prise de vue manuel. En plus de ça, c’est un type de scène que votre appareil photo ne comprend pas, le posemètre fait une moyenne de la luminosité, donc plus la scène est contrastée plus il est pommé. Et dans le cas d’un feu d’artifice on peut difficilement faire plus contrasté : des explosions lumineuses sur un fond noir.

Résultat des courses : comme pour la photo de traînée lumineuse ou de light painting, la photo de feu d’artifice est expérimentale.

Je vais vous donner quelques réglages repères, mais il faudra les affiner. Seul les tests et l’expérience vous permettront d’arriver aux bons réglages.

Mode de prise de vue : mode manuel pour un contrôle total des paramètres et ne pas se fier à ce que suggère l’appareil photo.

Format de prise de vue : RAW. Le format RAW permet de récolter plus de données qu’un fichier JPEG. Vous obtenez un matériau brut que vous allez pouvoir façonner au développement. Comme ce type de photo a une exposition aléatoire, le RAW est préférable pour avoir plus de latitude et pouvoir « compenser » au développement. (Bien que je rappelle qu’en numérique, l’exposition se fait à la prise de vue uniquement, il n’est pas possible de corriger réellement l’exposition au post-traitement).

L’option « Long Exposure Noise Reduction «  (réduction de bruit pour les longues poses en français) est à désactiver. Cette option va doubler votre temps d’exposition pour réduire le bruit et les pixels chauds. C’est bien mais ça vous permet de prendre moins de photo. Or un feu d’artifice ça ne se présente pas si souvent que ça, vous n’en verrez peut-être qu’un par an, et ça ne dure que quelques minutes. Donc je vous conseille de vous laisser le maximum d’essais possibles.

La mise en point : la mise au point à l’infini fonctionnera bien. Pour faire la mise au point à l’infini soit vous avez une marque sur votre objectif (un « 8 » renversé pour infini), soit vous faîtes la mise au point sur un élément fort lointain (pas sûr que ça fonctionne la nuit, venir quand il fait encore joue facilitera la mise au point sur un élément lointain) , soit vous la faite manuellement à l’infini. Si vous avez un premier plan à inclure dans la photo, vous pouvez tester la mise au point à la moitié de la distance entre vous et ce premier plan (voir mon article sur la mise au point).

Stabilisation de l’image : à désactiver sur trépied, ou vous enregistrerez du flou de bougé.

La balance des blancs : le réglage auto (AWB) devrait être ok. Si vous prenez en RAW, vous pourrez corriger avec précision la balance des blancs.

Flash : désactivez-le. Je vous rappelle que la portée d’un flash n’est que de quelques mètres, et qu’un feu d’artifice est bien assez lumineux comme ça. À moins de vouloir exposer un élément de premier plan, un flash n’aura pas d’utilité aussi (puis ça peut être désagréable pour les gens autour de vous).

ISO : au minimum, donc à 100 ou 200 éventuellement. Plus la sensibilité ISO est élevée, plus le bruit numérique sera visible dans vos photos, surtout que le bruit se loge le plus dans les zones sombres et bleues. Et, la nuit, il y a beaucoup de zones sombres bleues, ce qui accentue ce problème. En plus de ça, les longues expositions ont également tendance à augmenter le bruit et l’apparition de pixels chauds. Donc gardez une sensibilité faible pour limiter le bruit numérique.

Ouverture : réglez-la entre f/5.6 – f/8 pour commencer. Ces ouvertures sont assez optimales pour les feux d’artifice car les traînées lumineuses produites par les explosions vont dépendre de la taille de l’ouverture. Pour un même temps de pose et une même sensibilité ISO, en fermant davantage (chiffre f/ plus élevé), les traînées de lumière seront plus fines (car moins exposée), en ouvrant davantage (chiffre f/ plus petit), elles seront plus larges (car plus exposées). Faites quelques tests, mais généralement f/8 c’est pas mal pour commencer ! L’ouverture dépend aussi de la profondeur de champ que vous souhaitez, notamment si vous avez des éléments au premier plan.

Temps de pose : il peut varier entre ½ et 15 secondes, mais généralement entre 3 et 5 s est un bon départ. Ou encore 1/10 s si vous souhaitez figer l’explosion.

Le temps de pose dépend notamment du rendu que vous souhaitez. Plus le temps de pose est long :

  • plus les lumières émises par les feux d’artifices s’accumuleront, ce qui rendra les tracés plus lumineux et épais ;
  • plus les tracés de lumière seront longs et étendus ;
  • plus de « bouquets » d’artifices seront enregistrés sur votre photos, ils viendront s’ajouter les uns aux autres.

Une fois l’aspect visuel défini, on peut jouer sur l’ouverture pour ajuster l’exposition (voir la partie juste en-dessous si voulez gérer l’exposition avec le temps de pose).

  • Si les feux d’artifice sont trop lumineux, que ça éblouit tous et qu’il n’y pas de détails, la photo est surexposée. Dans ce cas il va falloir fermer votre ouverture (donc augmenter le chiffre f/).
  • Si au contraire vous n’avez pas assez de lumière il faudra faire l’inverse, donc ouvrir plus (chiffre f/plus petit).

Dans le cas où vos feux d’artifice semblent toujours sous-exposés, augmentez vos ISO, vérifiez le bruit numérique en zoomant sur vos photos prises avec votre écran LCD

En résumé, vous pouvez commencer vos photos de feu d’artifice avec les réglages suivant : 100 ISO, une ouverture à f/8 et un temps de pose à 3 secondes.

https://unsplash.com/fr/photos/gdTxVSAE5sk

Gérer l’exposition en photo de feu d’artifice

Comme pour les traînées lumineuses ou le light painting, l’exposition des feux d’artifice est approximative, expérimentale et difficile.

Vous pouvez vous servir de votre histogramme pour estimer votre exposition. Même si je rappelle que l’histogramme n’est pas un outil de mesure de l’exposition, mais seulement un outil statistique. Pour ce qui est de l’exposition il n’est donc qu’indicatif.

De manière générale, essayez de ne pas avoir de « bosse » à droite coupée.

« Bosse » à droite coupée, la photo est surexposée

Sur la droite sont positionnées les hautes lumières et les blancs, et si cette bosse est coupée, cela signifie que vos hautes lumières sont cramées. C’est-à-dire, que ce sont des zones d’aplats de pixels blancs sans informations.

Or, en numérique, on expose pour les hautes lumières. Ça veut dire qu’on leur donne la priorité, on cale l’exposition par rapport à elle. Le but est de les exposer à la limite de la surexposition. Et on peut faire ça en « calant l’histogramme à droite ».

Le truc c’est qu’avec de type de photo les pixels noirs sont omniprésents, il sera donc difficile de bien voir cette bosse à droite.

Même si on ne voit pas très bien, il n’y a pas une grosse bosse coupée à droite comme sur l’histogramme d’avant, la photo semble donc exposée correctement.

Un autre truc que vous pouvez essayer c’est le mode de mesure spot. Ce mode mesure la luminosité sur une toute petite partie de la scène. Ce que vous pouvez essayer c’est de :

  1. faire la mesure spot sur un premier bouquet ;
  2. bloquer l’exposition ;
  3. et déclencher pour la prochaine explosion.

Ça peut marcher si l’explosion sur laquelle vous avez fait la mesure est similaire à celle que vous prenez en photo. Cela permet de mesurer pour les hautes lumières (à peu près).

https://unsplash.com/fr/photos/_b4ppn1Ssgw

Comment gérer et contrôler votre temps de pose pour les photos de feu d’artifice

Lorsque le spectacle pyrotechnique commence, prenez une photo pendant une explosion bien lumineuse et voyez si l’image est sous-exposée ou surexposée.

Dans la partie d’avant je vous disais de jouer avec l’ouverture mais si vous avez un premier plan et éventuellement arrière-plan il faudra fermé suffisamment pour avoir une grande profondeur de champ. Et vu que vous allez rester normalement dans la même position avec les mêmes premier plans et arrière-plan, il ne faudra pas toucher à l’ouverture.

Donc, il peut aussi arriver qu’on décide de jouer sur le temps de pose pour contrôler la quantité de lumière qui entre dans votre appareil et arrive sur votre capteur, au lieu de l’ouverture. Alors si l’image est trop sombre ou trop claire, utilisez le temps de pose pour modifier la durée d’exposition.

Pour certains feux d’artifice, vous constaterez qu’il est préférable d’avoir des temps de pose plus courts. Alors que pour d’autres, un temps de pose plus long peut être nécessaire pour capturer les traînées provenant de chaque explosion (voir la partie plus en-dessous sur le mode bulb si ça vous intéresse).

Commencez avec un temps de pose de 3 s et modifiez-le de 1/2 à 15 secondes. De cette façon, vous aurez beaucoup de photos différentes avec des effets différents.

Attention

Plus votre temps de pose est long, plus votre appareil photo capturera d’informations et de feux d’artifices, les surexposant potentiellement.

De plus une exposition trop longue peut donner un aspect flou aux feux d’artifice, surtout lorsqu’il y a du vent. Généralement il faudra maintenir le temps de pose en dessous de 3-4 secondes lorsqu’il y a beaucoup d’action.

Il ne faut pas que le temps d’exposition soit trop long, parce que le ciel s’éclaircira et la fumée pourrait devenir trop visible (idéalement, vous voulez que le ciel soit noir).

Lorsque le feu d’artifice se rapproche de sa phase « culminante », vous remarquerez qu’il va devenir très lumineux. Veillez à ajuster votre vitesse d’obturation en conséquence (parfois à une fraction de seconde) pour éviter de surexposer vos clichés.
https://unsplash.com/fr/photos/U8OYfPBceWE

Utiliser le mode « Bulb » pour collectionner les bouquets

Comme beaucoup de photos en condition de basse luminosité, le mode bulb est intéressant.

Pour se mettre en mode bulb, sur la molette des prises de vue vous pouvez voir la lettre « B », sur d’autres appareils photo vous devrez régler votre appareil photo en mode Manuel et dépasser 30 secondes en temps de pose.

Dans ce mode, tant que le bouton pour prendre une photo est enfoncé, l’obturateur est ouvert (début de l’exposition), et quand vous relâchez le bouton, l’obturateur se ferme (fin de l’exposition).

Donc votre appareil est équipé du mode bulb, ouvrez l’obturateur au début de l’explosion du feu d’artifice, puis relâchez le bouton de l’obturateur quand l’explosion est terminée.

Cette méthode vous permet de contrôler avec précision le moment où l’obturateur s’ouvre et se ferme lorsque vous allez photographiez vos feux d’artifice. C’est donc plus précis que le mode manuel où vous êtes cantonné à des temps de pose précis.

Comme les séquences de feux d’artifice et leur durée varient beaucoup, le mode bulb permet de s’adapter et de coïncider avec ces durées. Vous contrôlez entièrement le temps d’exposition et vous pouvez voir visuellement ce qui se passe.

Remarque

Comme vous photographiez avec de longs temps de pose, un déclencheur à distance est préférable quand vous utilisez le mode bulb. Il évitera toute transmissions de vibration à votre appareil photo en touchant deux fois votre appareil, et évitera donc d’enregistrer du flou de bougé.

Il est donc idéal d’utiliser le mode « Bulb » avec un déclencheur à distance, afin de ne pas toucher à votre appareil.

Et par ailleurs, avec le déclencheur à distance, vous appuyez une fois sur le bouton, l’obturateur reste ouvert, puis vous réappuyez pour le fermer. C’est mieux que devoir laisser son doigt sur le déclencheur de l’appareil photo.

Voici les étapes de base pour utiliser le mode « Bulb » :

  1. connectez le déclencheur à distance à votre appareil photo ;
  2. cadrez votre prise de vue et réglez la distance focale souhaitée sur l’objectif ;
  3. faites la mise au point correctement ;
  4. réglez votre appareil photo en mode « Bulb » (si vous n’avez pas le petit B, en modifiant le temps d’exposition au-delà de 30 secondes, vous obtenez généralement le mode « Bulb ») ;
  5. ouvrez l’obturateur un peu avant l’explosion si possible (se fier au sifflement), maintenez l’obturateur ouvert jusqu’à la fin de l’explosion ou de la séquence du feu d’artifice, et fermez l’obturateur juste après ;
  6. regardez l’image sur l’écran LCD de l’appareil photo et assurez-vous que les feux d’artifice sont correctement mis au point et exposés.

Le mode bulb est aussi parfait pour collectionner les bouquets lumineux. Les longues expositions qu’il permet de faire va nous offrir la possibilité d’additionner les expositions des feux d’artifice. C’est une sorte d’exposition multiple.

Et pour un résultat plus propre on peut même se munir d’une carte noire (je détaille dans la partie juste après).

https://unsplash.com/fr/photos/yueLIYXDpzw

Utiliser une carte noire pour collectionner les bouquets

Dans la liste du matériel au début de cet article, j’ai évoqué, qu’on pouvait éventuellement se munir d’une carte noire. Donc j’y reviens ici.

Une carte noire est utile pour capturer de multiples explosions comme expliqué juste à la fin de la partie d’avant.

  1. Ouvrez l’obturateur en mode bulb avec la carte noire devant votre objectif ;
  2. quand une fusée arrive à son point culminant, enlevez la carte devant l’objectif pour exposer le capteur et capturer l’explosion ;
  3. recouvrez l’objectif à la fin de l’explosion.

Répétez l’opération pour l’explosion suivante. Ça va vous permettre d’accumuler les explosions sur votre photo.

Cette technique magique a 2 gros avantages :

  1. éviter la surexposition dû au cumul de la lumière des différentes explosions ;
  2. éviter le cumul de la lumière qui réfléchit dans la fumée, donc vous allez gagner en netteté / récupérer le contraste perdu à cause de la fumée.

En gros, votre photo est plus « propre ».

https://unsplash.com/fr/photos/NhNfErrGBpE

Utiliser un filtre à densité neutre (ND) pour ses photos de feu d’artifice

Utiliser un filtre à densité neutre peut vous permettre d’obtenir une exposition plus longue sans pour autant surexposer vos clichés. En effet, le rôle d’un filtre ND est de filtrer la lumière, donc en vous en équipant, moins de lumière atteindra votre capteur.

S’il ne fait pas encore nuit à 100 %, un filtre ND permettra d’obtenir une exposition plus longue et de vous assurer que les tracés du feu d’artifice aient une belle voûte. En effet, si votre exposition est trop courte, vous vous retrouverez avec de courtes traînées lumineuses d’apparence trapue. En allongeant le temps de pose vous obtiendrez une belle explosion en forme de parapluie.

Donc, si vous vous retrouvez avec des traînées de lumières trop courtes, allongez le temps d’exposition et équipez-vous d’un filtre ND si nécessaire. Et si vous obtenez trop d’explosions en une seule prise de vue et qu’elles sont surexposées, réduisez le temps d’exposition.

Avec un filtre ND suffisamment sombre vous pourrez également prendre des poses plus longues et capturer plus d’explosions par photo. C’est à combiner avec la technique de la carte noire vue dans la partie juste avant.

Jouez avec tout ça, essayez avec et sans filtre ND. Si vous n’avez qu’un filtre polarisant avec vous, ça fonctionnera également mais à un degré moindre, un filtre polarisant ne filtre qu’environ 1 stop de lumière au maximum.

https://unsplash.com/fr/photos/PEVG_cqrIVo

Composition de feu d’artifice

C’est une question de choix personnels et de goûts bien évidemment, mais, si vous prenez un feu d’artifice en photo : essayez de l’accompagner avec d’autres éléments.

Elargissez votre cadre, intégrez des bouts de villes, des gens, si c’est au bord de la mer incluez les reflets dans l’eau, resituez le contexte.

Beaucoup de personnes utiliseront le feu d’artifice comme sujet principal. Pour vous démarquez vous pouvez n’en faire qu’un accessoire et le reléguer comme élément de second plan. Et vous servir du feu d’artifice comme d’une lumière d’ambiance ou d’un arrière-plan pour votre sujet.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/batiment-du-parlement-hongrois-37854/

Vous pouvez essayer aussi d’intégrer un premier plan. Ça peut être une petite fête foraine, une fontaine, des immeubles, une étendue d’eau, un pont, une route.

https://unsplash.com/fr/photos/qBfKWYDewMw

Remarque

Le fait d’intégrer d’autres éléments que le feu d’artifice à vos photos permet aussi de donner une notion d’échelle.

Par exemple si votre photo inclus des êtres humains, qui un élément de référence dont tout le monde arrive à se représenter la taille, on pourra mieux se représenter l’ampleur du spectacle pyrotechnique.
 

Une chose importante aussi à ne pas oublier, c’est de veiller à garder votre horizon parfaitement horizontal. Comme pour toutes les photos comprenant un horizon.

Et si vous êtes pommé(e), les grilles de composition fonctionnent aussi avec ce type de sujet.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/nuit-batiments-feux-d-artifice-magnifique-4857554/

Orientation verticale ou horizontale ?

Il y a deux façons principales de cadrer ses photos :

  1. en orientation verticale, aussi appelée orientation portrait ;
  2. ou en orientation horizontale, aussi appelée orientation paysage.

L’orientation dépend essentiellement de ce que vous photographiez. Si le sujet ou la scène est intéressante dans sa largeur, alors on va plutôt photographier avec une orientation horizontale, comme c’est souvent le cas avec les paysages. Si l’intérêt s’étend plutôt en hauteur, dans ce cas on se mettra en orientation verticale. Comme pour les portraits par exemple.

Bien sûr, ce ne sont que des coutumes et on peut jouer aussi sur le contre-pied, certains paysages sont pris en orientation verticale, et certains portraits en orientation horizontale. Ça dépend de votre intention et de votre composition. Il existe aussi l’angle hollandais qui consiste à pencher l’orientation mais je ne développerai pas ce sujet ici.

En bref, l’orientation ça permet d’optimiser l’occupation de l’espace dans la photo. On essaie généralement de la remplir au mieux, mais on peut aussi jouer avec l’espace négatif.

« Ok, ok, mais qu’en est-il des feux d’artifice alors ? »

Et bien, tout ce que je viens de dire s’applique aux photos de feu d’artifice les 2 orientations peuvent fonctionner.

Une orientation verticale est sans doute plus adaptée pour la photographie de feu d’artifice, du fait qu’il aura plutôt tendance à s’étirer en hauteur (mais ce n’est pas tout le temps cas). Et c’est vrai que tous les trépieds ne permettent pas de positionner son appareil photo à la verticale, ou il faudra rajouter une poignée à votre boîtier.

Les photos horizontales peuvent fonctionner si vous souhaitez prendre un paysage avec un angle de champ plus large ou si vous voulez capturer plusieurs salves de feux d’artifice qui s’étendent en largeur en un seul cliché, ou si vous avez un premier plan « large » intéressant, ou que vous voulez contextualiser la photo.

L’orientation de vos photos dépend totalement de votre composition, que voulez-vous montrer ? Que voulez-vous cacher ? Vous êtes le seul à le savoir, cadrez en conséquence.

Remarque

Si votre appareil photo dispose de 24 millions de pixels ou plus, et que vous ne comptez pas faire de grandes impressions. Vous pouvez aussi faire le choix du non choix. Vous pouvez cadrer au format paysage, puis au post-traitement vous recadrez en portrait quand vous pensez que c’est pertinent.

Cette technique fait perdre beaucoup de pixels, et fera chuter la résolution de la photo. Mais si vous n’affichez vos photos qu’en tout petit sur les réseaux sociaux c’est à tester.
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/les-gens-qui-regardent-des-feux-d-artifice-3869/

Arriver tôt à un feu d’artifice

Il y a un dénominateur commun aux photographes professionnels ou qui font de meilleures photos c’est : l’anticipation et la planification. Un véritable secret de pro. Et ce conseil est notamment vrai pour les photographes en extérieur, et les photographes de paysages en particulier.

Et bien en photo de feu d’artifice : l’anticipation et la planification ça marche aussi !

Ce que je vous conseille au minimum c’est venir en avance pour avoir la meilleure place, et donc de meilleures photos. Car un spectacle comme ça, ça attire probablement beaucoup de monde, même dans un petit village ! Ça vous permettra aussi d’anticiper et réfléchir à votre cadrage pour ne pas couper le spectacle pyrotechnique.

Et ce que je vous conseille pour aller plus loin, et si vous le pouvez : c’est de faire du repérage. Essayez de vous renseigner à l’avance d’où sera tiré le feu d’artifice. Demandez aux organisateurs ou les artificiers où sera tiré exactement le feu d’artifice et dans quelle direction.

Réfléchissez à votre emplacement, à quel point de vue permettrait d’inclure des éléments intéressants au second ou au premier plan ? Essayez de chopper l’angle ou l’endroit que personne n’a vu, que personne ne va utiliser.

Ces 2 conseils peuvent paraître simple voir décevant, ils sont courts à écrire. Mais à appliquer c’est bien plus compliquer et long. En anticipant et en planifiant votre séance vos photos seront uniques et bien plus remarquables.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/feux-d-artifice-blanc-rouge-et-vert-62319/

Localisation, positionnement et orientation

L’erreur classique est de vouloir être trop proche de l’action. On n’est pas au zoo ! Il n’est pas recommandé de se tenir trop près des feux d’artifice.

Trop proche, vous regarderez constamment en l’air et vous ne pourrez peut-être pas trouver un premier plan intéressant à incorporer dans votre photo.

De plus, cette (trop) courte distance, vous contraindra à n’utiliser qu’un objectif grand angle ou ultra grand angle pour faire rentrer l’ensemble de l’action dans le cadre. Vous ne pourrez donc pas vous amuser à faire quelques photos au téléobjectif.

Le problème de ces objectifs grand angle (voir ultra grand angle) c’est que vous risquez d’inclure des éléments que vous ne souhaitez pas forcément dans votre photo comme des bâtiments et des arbres dans le cadre. Et si vous allongez la distance focale, vous risquez de couper des bouts de feu d’artifice. Ce type d’objectif peut donc être problématique ou contraignant.

Pour toutes ces raisons, vous l’aurez compris : le mieux c’est de se tenir loin. Bien entendu, chaque situation est différente. Mais autant que possible, essayez de trouver un endroit ouvert au niveau du ciel qui peut vous donner un bon angle pour photographier les feux d’artifice. Avec éventuellement des courtes branches d’arbres qui pourraient apporter un effet de cadre, mais sans boucher la vue pour autant.

Idéalement, vous devriez vous tenir à un endroit qui vous permet de positionner votre appareil photo à 45 degrés par rapport à l’horizontal sans avoir quoique ce soit qui bouche la vue. C’est un angle optimal pour ce type de photo. Bon c’est juste un repère, ce n’est pas obligatoire d’être pile poil orienté comme ça.

Angle de 45° de l’appareil photo, généralement optimal pour la photo de feu d’artifice

Plus vous vous tenez loin des feux d’artifice, plus l’angle de prise de vue sera bas et plus la distance focale nécessaire sera longue.

Remarque

Si vous souhaitez photographier un ciel sombre mais que le feu d’artifice est tiré un peu avant la tombée de la nuit, vous pourriez vous retrouver avec un ciel trop lumineux et donc un manque de contraste.

Dans ce cas, essayez de trouver un point de vue qui vous permet de vous orienter vers l’est lorsque c’est possible pour avoir un ciel plus sombre. Car dans l’hémisphère nord, le soleil se couche à l’ouest, au crépuscule ce sera donc plus sombre à l’est.
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/feu-d-artifice-66277/

La direction du vent

C’est un fait, les feux d’artifice génèrent pas mal de fumée. Et si vous ne le savez pas, vous le verrez bien assez vite.

La photo de fumée chez vous c’est sympa. Pour un feu d’artifice, ça peut être un élément supplémentaire sympa. Mais vous ne voulez pas en voir trop dans vos photos, sinon vous perdrez en contraste, voire vous ne verrez plus grand chose.

La condition idéale pour photographier des feux d’artifice est une nuit légèrement venteuse. S’il y a un peu de vent, trouvez sa direction et essayez de vous tenir dans une direction parallèle, afin que la fumée sorte de votre cadre et ne se retrouve pas derrière les feux d’artifice ou devant vous.

Si la journée est calme et qu’il n’y a pas de vent, vous allez devoir tout donner sur les premières détonations. Car plus le temps va passer plus il y aura de la fumée sur vos photos. C’est pourquoi les premiers bouquets vous donneront probablement les meilleurs résultats.

Vers la fin du spectacle, vous aurez probablement affaire à beaucoup trop de fumée. Et à partir de ce moment votre meilleure chance sera peut-être de faire des expositions plus courtes et de vous concentrer sur certaines parties de du feu d’artifice. Avec des expositions plus courtes, vous aurez moins de fumée dans vos clichés.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/exterieur-dubai-emirats-arabes-unis-magnifique-4857609/

Post-traiter ses feux d’artifice

Passer par la case post-traitement pour ce type de photo va être primordial ! Si vous photographiez en RAW vous pouvez développer vos photos sur Adobe Lightroom par exemple.

  • Si il n’y a pas assez de contraste, il est préférable de créer un contraste en ajustant d’abord les hautes lumières, les blancs, les ombres et les noirs. Et ensuite si besoin d’utiliser le curseur spécifique.
  • Vérifiez vos blancs et vos noirs.
  • Pensez à réduire les hautes lumières : cela va permettre de minimiser la fumée créée par les feux d’artifice et de récupérer un peu de détails dans les tracés de lumière.
  • Faites ressortir les couleurs en réglant la saturation et la vibrance. Sans en abuser, surtout le curseur saturation, on arrive vite à des teintes bizarres.
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/nuit-batiments-feux-d-artifice-magnifique-4857554/

Photographier des feux d’artifice avec son smartphone

Les appareils photo des smartphones se sont améliorés à pas de géant au cours de ces dernières années. Mais, pour la plupart, ne vous attendez pas à ce qu’ils prennent des photos de feux d’artifice incroyables non plus.

Si vous avez un smartphone récent, avec un grand capteur, vous avez alors en votre possession un appareil photo dans votre poche qui, sans zoom, est tout à fait capable de prendre des photos acceptables de feu d’artifice.

Mais les feux d’artifice sont difficiles pour les smartphones. En effet, leurs appareils photo sont conçus pour des prises de vue rapides avec de bonnes conditions lumineuses. Les petits capteurs des smartphones ne sont pas adaptés aux conditions de faible luminosité et peuvent générer rapidement beaucoup de bruit numérique.

Et souvent, vous ne pourrez pas changer l’ouverture,

  • soit parce que ce n’est tout simplement pas une ouverture réglable (ce qui est le cas de la plupart des smartphones, ils n’ont souvent qu’une ouverture) ;
  • soit parce que leurs réglages sont rarement contrôlables manuellement, et que part faible luminosité l’ouverture sera donc bloquée automatiquement au plus large pour capter le plus de lumière possible.

Une ouverture bloquée au plus large met hors-jeu la méthode d’exposition longue dont je vous ai parlé dans cet article. Dans ce cas 3 solutions pour pouvoir régler manuellement vos paramètres d’exposition :

1-passer en mode pro dans l’application native d’appareil photo de votre smartphone ;

2-télécharger une application ;

3-activer le mode HDR.

Une fois que vous avez les commandes manuelles de prise de vue réglez la sensibilité ISO sur la valeur la plus basse et le temps de pose sur quelque chose d’assez court pour être tenu à la main. C’est à ajuster en fonction du type de téléphone que vous avez, mais commencez à 1/60 s et expérimentez jusqu’à ce que vous obteniez un ciel sombre et des feux d’artifice colorés.

Remarque

Si vous avez un trépied, dans ce cas vous pourrez allonger votre temps de pose, il faudra quand même faire attention au flou de bougé dès que vous tripotez  le smartphone.

Si votre téléphone dispose d’un mode de prise de vue en rafale, utilisez-le, car il va être difficile de choisir le moment idéal pour prendre des photos sans exposition de plusieurs secondes.

Avec un peu d’application, de pratique et probablement de post-traitement, vous obtiendrez quelque chose qui convient pour vous la péter sur votre Instagram (les photos sont affichées en petite sur les réseaux, donc vous n’avez pas forcément besoin d’une grosse qualité).

Certains téléphones vous permettent de faire la mesure de l’exposition sur une partie spécifique de la scène en touchant votre écran. Parfois, vous pouvez toucher et faire glisser la zone de mise au point pour séparer la mesure de l’exposition de la mise au point automatique. Verrouillez sur quelque chose de lumineux et, si vous le pouvez, verrouillez les réglages d’exposition. Cela empêchera votre téléphone d’essayer d’éclairer le ciel sombre autour des feux d’artifice.

Une autre idée est d’opter pour l’enregistrement vidéo 4K. Si votre smartphone en est équipé, chaque image fait 8 MP, vous pourrez peut-être en tirer une photo qui convienne au partage sur les réseaux sociaux.

Enfin, prenez une application de retouche d’images, ou profitez de celle qui est intégrée à votre téléphone. Des applications tierces comme VSCO peuvent assombrir les photos surexposées, améliorer la saturation des couleurs et effectuer d’autres réglages pour faire ressortir vos photos de feux d’artifice.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-en-contre-plongee-d-un-feu-d-artifice-949592/

Conclusion

On arrive à la fin de cet article sur les feux d’artifice. Si ce sujet vous intéresse vous pourriez aussi être intéressé par les traînées lumineuses et le light painting.

Moi je vous laisse ici à vos photos de feu d’artifice, et je vous dis à bientôt sur les internets mondiaux !

J’ai aussi une chaîne YouTube !

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