28 juin 2023

Comprendre la lumière en photographie, le guide complet

Par Gaëtan Berthouly

28 juin 2023


J’ai longtemps sous-estimé la lumière en photo. Je trouvais ça trop compliqué, pas utile, et un peu chiant.

Ce qui est stupide, car « photographie » signifie littéralement « écrire avec la lumière », et faire de la photographie finalement c’est capter la lumière.

LE (VRAI) GUIDE POUR

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Comprendre la lumière et son impact sur le rendu visuel est donc un axe majeur à maîtriser pour s’améliorer en photo. Dans cet article je ne parlerai que de l’aspect visuel, pas de l’exposition.

On va voir ensemble la loi du carré inversé, les orientations de la lumière, ce qu’est un high key et un low key, ce qu’est la dureté de la lumière, on va aussi parler des ombres et plein d’autres choses.

Comme d’habitude, à travers cet article le but est d’écrire une véritable ressource sur ce sujet. Vous allez donc trouver beaucoup d’informations que je mettrai à jour, et remettrai en forme avec le temps.

Allez, en avant Guingamp !

Les bases de la photographie vous intéressent ?

Lumière incidente et lumière réfléchie

En photographie, il existe 2 grands types de lumière :

  1. la lumière incidente ;
  2. et la lumière réfléchie.
Schéma de la lumière incidente et réfléchie
  • La lumière incidente : c’est la lumière qui provient directement de la source comme la lumière d’un phare, d’une flamme ou du soleil. Ça peut aussi être la lumière qui a traversé quelque chose avant d’atteindre le sujet. Il peut s’agir de verre, d’eau, du diffuseur de votre flash ou même de l’atmosphère. Dans ce cas là, la lumière est toujours incidente mais peut être altérée.
  • La lumière réfléchie : c’est la lumière qui « rebondie » sur une surface, plus exactement on dit que la lumière est réfléchie. Dans le schéma ci-dessus, la lumière réfléchie sur la surface du cactus.

On fait la distinction entre lumière incidente et réfléchie, mais dans les faits, il s’agit de la même lumière provenant de la même source. Quand une lumière est émise, d’abord elle est incidente, puis elle finit par rencontrer une surface et réfléchir dessus (comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessus).

« Mais elle sert à quoi cette distinction si c’est la même lumière ?« 

On fait la distinction par rapport à la manière de mesurer la lumière : on peut mesurer la lumière incidente ou la lumière réfléchie. La mesure de la lumière incidente est plus précise, et permet de régler avec plus de justesse ses paramètres d’exposition (temps de pose, ouverture, ISO).

De nos jours, la majorité des photo sont prises en mesurant la lumière réfléchie via le posemètre interne du boîtier (j’ai mise un petit appareil photo sur le schéma pour cette raison). C’est moins précis que la mesure de la lumière incidente mais plus adapté au grand public.

La mesure incidente, plus précise, était utilisée majoritairement à l’époque de l’argentique. En effet il valait mieux tout faire pour avoir une exposition correcte, car la pellicule coûtait cher. Actuellement, ce sont surtout les professionnels de portrait (notamment en studio) qui ont tendance à utiliser un posemètre externe (voir le schéma) pour mesurer la lumière incidente. Cette mesure permet une exposition optimale d’un fichier photo brut (avec une optimisation à +1,33 IL), un développement de meilleure qualité et donc une « meilleure photo ». En effet, même si il est plus précis, le posemètre externe n’est pas utilisable pout tous les types de photo (sport, animalier, concert…).


Les 3 grandes orientations de la lumière

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises orientations de la lumière. Il s’agit simplement de comprendre les impacts de chaque orientation de la lumière sur votre sujet, pour pouvoir orienter votre lumière en fonction de votre vision artistique et de votre sujet (et éventuellement son avis). De manière générale tout le monde n’aura pas le même avis sur ce qu’il faut estomper ou faire ressortir.

L’orientation de la lumière est applicable à tous types de photo, c’est un concept très généraliste.

La lumière frontale (ou front lighting)

https://unsplash.com/fr/photos/cdksyTqEXzo

Lorsque votre source de lumière fait face à votre sujet, c’est un éclairage frontal. Elle est appelée ainsi car la lumière arrive frontalement sur votre sujet.

C’est un type d’éclairage dit « plat », car très peu d’ombres sont projetées sur votre sujet, on aura du mal à discerner ses reliefs, ses détails et sa texture (comme vous pouvez le voir dans la photo ci-dessus).

Ce n’est généralement pas un rendu recherché dans les portraits. On cherche plutôt l’ombre et le relief pour structurer le sujet.

Mais ce type de lumière peut tout de même être un avantage bénéfique à votre sujet : estomper. Car en effet les ombres c’est bien, mais elles peuvent faire ressortir les imperfections et les textures, et donc faire ressortir des éléments considérés comme peu flatteurs.

Un éclairage plat est intéressant pour prendre des photos :

  • des bébés, surtout quand ils ont des marques au début par exemple, ou par la suite (allergie, maladies autres) ;
  • des adolescents avec de l’acné ;
  • les personnes âgées qui souhaitent lisser leur peau en estompant leurs rides ;
  • un sujet qui dégage déjà pas mal de caractère que l’on souhaite atténuer / adoucir ;
  • d’immobilier pour bien voir toutes les pièces.

Par ailleurs, comme ce type de lumière est très homogène, elle est aussi bien plus simple à mesurer avec votre appareil photo.

La lumière latérale (ou side lighting)

https://unsplash.com/fr/photos/0EebGYVIBmA

La lumière vient frapper votre sujet sur son côté (c’est que signifie latéral).

C’est un type d’éclairage qui va permettre de mieux discerner les reliefs, les détails et la texture du sujet. Cela est possible grâce à toutes les ombres créés et le contraste tonal. Cela créer de nombreux motifs, donne une sensation de profondeur, ce qui permet à l’œil de mieux modéliser la 3D de la scène et du sujet.

Le revers de la médaille c’est que l’éclairage latéral peut faire ressortir les imperfections de la peau par exemple, ce qui peut être considéré comme peu flatteur.

Un éclairage latéral est intéressant pour prendre des photos :

  • d’architecture, de vieux bâtiments plein de textures, d’urbex ;
  • de paysage et de forêt ;
  • pour donner un côté « dramatique » et « émotionnel » ;
  • les portraits d’humains et d’animaux.

Par ailleurs, comme ce type de lumière est très hétérogène, elle est plus compliquée à mesurer avec votre appareil photo.

La lumière arrière ou (back lighting)

https://unsplash.com/fr/photos/rdiLBIoSJGY

C’est la lumière qui vient de derrière votre sujet. C’est une direction de lumière assez utilisée pendant la « golden hour » (heure dorée), quand le soleil commence à se coucher, et est bas dans le ciel, cela permet de faire facilement des silhouettes (comme sur la photo ci-dessus).

Mais on peut faire du back lighting à toutes heures, et avec n’importe quelle source de lumière. Par exemple vous pouvez utiliser une fenêtre derrière votre sujet en plein milieu de la journée, ou encore un flash placé derrière votre sujet (avec éventuellement un gel coloré pour une ambiance particulière ou originale).

La lumière arrière plonge votre sujet dans l’ombre, pas forcément totale. Comme pour la lumière frontale plate, peu de détails seront visibles. C’est pour cette raison que le meilleur choix est souvent de plonger le sujet dans l’obscurité totale en le transformant en silhouette (en exposant pour l’arrière-plan plus clair).

Le backlighting permet de faire des effets créatifs, avec des rendus abstraits et graphiques, mais c’est l’orientation la moins évidente à gérer. La mise au point est difficile, on peut se retrouver avec une photo floue, et l’exposition est encore moins évidente.

Vous pouvez aussi décider de « combattre » la silhouette en utilisant un réflecteur ou un flash.

  • Vous pouvez utiliser un réflecteur pour renvoyer une partie de la lumière du soleil sur votre sujet. Placez le réflecteur en face de la source de lumière, puis réglez l’angle pour diriger la lumière exactement là où vous le souhaitez. Vous pouvez également jouer avec la distance pour obtenir une lumière plus ou moins intense (voir la partie sur la loi du carré inversé), et plus ou moins dure (voir la partie sur la dureté). Un réflecteur est moins cher et plus facile à transporter qu’un flash
  • Le flash déporté combat aussi le manque lumière qui accompagne un fort contre-jour. Le flash est utilisé de la même manière qu’un réflecteur, pour éclairer le visage. Un flash a plus de puissance et est réglable par rapport à un réflecteur.

Remarque

De manière générale je ne vous conseille pas de combattre un contre-jour. Le rendu obtenu paraîtra souvent incohérent et faux, notamment au flash en extérieur.

En extérieur, ke vous conseille plutôt de changer vous et votre sujet d’orientation.

Rim lighting

C’est un cas particulier de l’éclairage arrière. En backlight vous voyez souvent la lumière de l’arrière-plan qui crée des reflets sur vos photos :

https://unsplash.com/fr/photos/HQR_JXd-fPs

Mais ce n’est pas le cas avec le rim lighting. Dans cette configuration vous ne verrez la lumière de l’arrière-plan que sur les bords de votre sujet. Ça permet notamment de détacher son sujet de l’arrière-plan.

https://unsplash.com/fr/photos/ntrbDmYlD_0

Cette technique tire son nom du fait que cet éclairage produit une fine ligne de lumière qui semble s’accroche aux bords (=rim en anglais) du sujet.

Pour faire du rim lighting, il suffit de cacher la source de lumière juste derrière le modèle ou l’objet, et de la pointer directement sur le sujet. Si il s’agit du soleil, il faudra se déplacer et déplacer le sujet de manière à cacher la source et se trouver dans l’axe.

La chose à laquelle vous devez faire attention dans votre installation est de vous assurer que la puissance de sortie du flash (ou de la source de lumière) ne crée pas débordement trop important sur les bords du sujet et autour de celui-ci. Le but est de n’avoir la lumière qui passe uniquement le long du contour du sujet.


Dureté de la lumière

Lumière dure

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/table-rectangulaire-en-bois-marron-et-deux-chaises-972841/

Une lumière dure produit des ombres avec une transition nette entre les zones claires et sombres uniquement (comme on peut le voir avec l’ombre nette au sol de la photo ci-dessus), et n’est pas lié à la profondeur des ombres. Plus une lumière est dure plus les ombres propres du sujet deviennent facilement reconnaissable.

La lumière dure a tendance à créer plus de contraste dans une image, elle a généralement mauvaise réputation. Mal utilisée, la lumière dure crée par exemple des ombres sombres sous les yeux dans un portrait (mais elle peut être réorientée pour éviter les ombres).

Lumière douce

https://unsplash.com/fr/photos/bqe0J0b26RQ

Une lumière douce produit des ombres avec une transition progressive entre les zones claires et sombres uniquement (comme on peut le voir au niveau du nez, de la bouche et de la joue droite de la photo ci-dessus), et n’est pas lié à des ombres légères. Plus une lumière est douce plus les ombres propres du sujet deviennent difficilement reconnaissable.

La prise de vue avec une lumière douce a un côté moins dramatique. Lors de la prise de vue d’un portrait, la lumière dure a tendance à souligner les imperfections de la peau, tandis que la lumière douce a tendance à mieux masquer les imperfections.

La lumière douce est comme l’éclairage frontal (évoqué plus haut) un excellent point de départ pour les débutants car il est plus facile de travailler avec.

Remarque

De nombreux fabricants déclarent qu’ils vendent des LED produisant une lumière douce. Mais comme vous l’aurez compris, vous ne pouvez pas obtenir une lumière douce avec une source aussi petite (chaque ampoule LED est très petite). Et même si vous êtes très près des LED, la lumière ne sera pas si douce que ça.

Qu’est-ce qui rend une source de lumière dure ou douce ?

C’est la taille relative de la source par rapport au sujet qui joue sur la dureté de la lumière. Et les 2 paramètres qui jouent sur la taille relatives sont : la taille physique de la source et la distance entre la source et le sujet.

La taille de la source lumineuse

  • Plus la source est grande, plus la lumière est douce ;
  • plus la source est petite, plus la lumière est dure.

Imaginez que vous tenez une lampe de poche sous votre visage et que vous racontez des histoires effrayantes autour du feu de camp. La peur vient des zones claires et sombres sans transition entre elles, et aussi que la lumière est à l’envers ce qui n’est pas naturel (et peut-être aussi car vous êtes moche).

Les flash sans diffuseur créent une lumière dure parce qu’ils sont de petites sources de lumière. La diffusion avec des modeleurs permet d’agrandir la source, et de rendre la lumière plus douce. Certaines softbox sont même assez petites pour être utilisées sur un flash d’appareil photo. Un parapluie blanc placé entre la lumière et le sujet adoucit aussi la lumière, c’est un autre type de modeleur.

Exemple de modeleur, ici une softbox, qui permet d’agrandir la source de lumière et de rendre la lumière plus douce.

La distance de la source lumineuse par rapport au sujet

  • Plus la source est proche, plus la lumière est douce ;
  • plus la source est loin, plus la lumière est dure.

Par exemple, un portrait à côté d’une fenêtre avec des rideaux crée une lumière douce, tandis qu’e le déplacement d’éloigner le sujet de la fenêtre en le déplaçant du côté opposé de la pièce crée des ombres plus dures.

D’ailleurs, certains d’entre vous pourraient me dire « Mais le soleil c’est énorme, pourquoi ça créer une lumière dure alors ? » En effet, le soleil est une grande source de lumière mais il est si loin qu’il devient tout petit par rapport à nous, et produit donc une lumière dure. Ce qui explique pourquoi en photographiant en plein jour avec un ciel sans nuage vous vous retrouverez avec des ombres très nettes.

En revanche, un jour nuageux, le soleil produit une lumière douce. Car les nuages diffusent la lumière comme une softbox le fait avec un flash, la lumière est répartie sur la grande surface des nuages. Et comme pour la softbox, le fait d’agrandir la lumière la rend plus douce. C’est pourquoi de nombreux photographes aiment les jours nuageux, la lumière douce et homogène est facile à travailler.

Faire rebondir une source de lumière l’adoucit également, par exemple, faire rebondir un flash au plafond ou sur un mur blanc va adoucir sa lumière.

Remarque

La combinaison de direction et de la dureté de la lumière est utile pour créer différents effets et ambiances dans une photographie. Un éclairage latéral dur crée beaucoup de drame, tandis qu’un éclairage frontal doux apportera beaucoup de « douceur ».

Les différentes sources de lumière ont des qualités différentes. Ces qualités sont surtout perceptibles dans les ombres produites sur les photographies.

Pourquoi la lumière est dure ou douce ?

  • Si la taille de la source de la lumière est plus petite que le sujet : les rayons ne se courbent pas du tout, et vous obtenez des ombres bien définies (lumière dure)
  • Si la taille de la source de la lumière est plus grande que le sujet : la lumière se courbe davantage, et les ombres deviennent plus floues et plus douces (lumière douce).
  • Si la lumière est beaucoup plus grande que l’objet, les ombres des deux extrémités se confondent et vous ne pouvez plus reconnaître la forme de l’ombre de l’objet.
  • Si la taille de la source de lumière est la même que le sujet : les rayons passent parallèlement et se courbent légèrement vers l’intérieur, c’est la limite entre la lumière dure et douce.


Lumière spéculaire (specular light) et lumière diffusée (diffused light)

Il y a une très grosse confusion entre la lumière douce et la lumière diffusée.

Si vous éclairez un mur avec une lampe-torche : vous verrez que le centre est plus brillant que les bords. La lumière s’estompe vers l’obscurité. C’est de la lumière spéculaire !

Lumière spéculaire
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-tenue-lampe-torche-2674271/

Alors, qu’à l’opposé, la lumière diffusée est une diffusion de la lumière sur toute la largeur du faisceau.

Lumière diffusée
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/chaise-sans-accoudoirs-en-bois-brun-vide-3039659/

En diffusant la lumière avec une surface, vous perdez cet effet spéculaire (assez hétérogène) et vous obtenez une lumière plus homogène et diffuse. Cela ne rendra pas forcément la lumière douce, mais si cette surface de diffusion augmente suffisamment la surface de la source lumineuse vous pourriez voir des ombres plus progressives.

Comme je vous disais, on confond beaucoup la lumière douce et la lumière diffusée. mais vous pouvez très bien avoir une lumière douce avec des ombres floues sans qu’elle soit diffuse.


Ombres et lumières

Photographie signifie « écrire avec la lumière », mais ce n’est pas pour autant que la lumière qui compte en photo.

Comme le « bien », n’existerait pas sans le « mal », comme la joie n’existerait pas sans la tristesse, comme les beaux n’existeraient pas sans les moches, eh bien la lumière n’existerait pas sans l’ombre. Enfin techniquement c’est l’inverse, ce que je veux dire c’est que l’un n’a pas de valeur sans l’autre. C’est un peu comme manger le biscuit séparément du chocolat des Petits Prince : séparé c’est moins bien.

Pour ceux qui pratiquent un peu le dessin vous le savez : les ombres c’est important. En photographie c’est pareil, on doit jouer avec l’ombre et la lumière pour façonner notre photo.

C’est pour cette raison que vouloir « déboucher » à tout prix toutes les ombres de toutes ses photos n’a aucun sens. Nos yeux se fient à ce contraste ombre/lumière pour conceptualiser ce qui se trouve dans la photo.

Ombres portées

Ombre portée de la chaise sur le mur
https://unsplash.com/fr/photos/3o5Z-vjvANY

Les ombres portées apparaissent lorsqu’un obstacle s’interpose entre la source de lumière et la surface qu’elle frappe. Dans la photo ci-dessus, le soleil aurait du atterrir sur le mur mais il s’est arrêté sur la surface de la chaise (et des stores un peu).

Une ombre portée est un phénomène naturel, elle est donc tout à fait normale. Mais plus encore, l’ombre portée joue plusieurs rôles dans une photo, elle peut :

  • donner une sensation de profondeur, en matérialisant la position du fond par rapport au sujet, ou d’un élément par rapport à un autre (comme un menton par rapport à un buste), donc supprimer une ombre portée sur un fond proche en l’éclaircissant rendra sa conception dans l’espace plus difficile (abstrait) ;
  • participer à l’effet graphique de la photo, l’ombre faisant partie de la scène globale ;
  • contribuer à la sensation globale de contraste.

Et pour remplir tous ces rôles, pas la peine que l’ombre soit très nette et/ou profonde.

Ombres propres

Les ombres propres sont créées par le  sujet lui-même. Prenons un exemple que vous connaissez bien : la planète Terre. La nuit est créée par l’ombre propre de la Terre, car cette partie dans l’obscurité est comme « dos au soleil », toute cette portion de la planète hors de la portée des rayons du Soleil est dans l’obscurité (la nuit).

La nuit provoquée par l’ombre propre de la Terre
https://unsplash.com/fr/photos/Xu4Pz7GI9JY

En photographie, les ombres propres sont d’autant plus visibles par l’appareil que l’angle axial de la source de lumière est dévié des 0°. L’apogée de l’ombre étant 180° quand on est en situation de contre-jour, dans ce cas le sujet est entièrement inondé de son ombre propre.

Schéma source de lumière et ombre portée

Dureté de la lumière et densité de l’ombre

On confond souvent la dureté de la lumière avec la densité des ombres. La densité des ombres dépend :

  • de la densité du support sur lequel les ombres sont projetées, une ombre projetée sur une surface claire sera moins dense que sur une surface plus foncée ;
  • de l’environnement dans lequel l’ombre a été créées, une ombre sera moins dense si on la crée dans un milieu réfléchissant (par exemple un studio avec des murs blancs) que dans un milieu neutre (murs gris) ou absorbant (murs noirs) ;
  • de l’angle du faisceau lumineux qui illumine la scène, un bol qui concentre la lumière selon un angle de 50° donnera des ombres plus denses qu’un bol éclairant selon un angle de 105°.

Bilan des courses, on peut donc obtenir des ombres très noires avec une transition douce (lumière douce), et des ombres peu danses avec une transition nette (lumière dure).


Point chaud

Un point chaud est une concentration de la lumière due à la manière dont le modeleur la diffuse et qui se traduit par une non-uniformité de l’éclairage. Sur le sujet éclairé avec une lumière présentée face à lui, une zone plus lumineuse apparaît. Cette zone correspond au centre de la surface couverte par le modeleur.

Exemple de placement du point chaud
https://www.pexels.com/photo/close-up-photo-of-a-beautiful-woman-with-red-lipstick-4298629/

Une boîte à lumière par exemple, présente un point chaud en son centre dû au fait que l’ampoule est au centre la boîte, c’est l’une de ses caractéristiques.

Point chaud d’une softbox au centre

Les bols contrastés et les parapluies sont aussi des sources caractérisées par leur point chaud.

Remarque

Sur les boîtes à lumière de grande qualité, le point chaud est très peu marqué.

C’est en repositionnant la source que vous pourrez contrôler la manière dont vous allez utiliser ce dernier pour apporter du caractère et du contraste, ou bien adoucir et uniformiser la lumière. La surface peut rendre le point chaud plus ou moins visible, si la peau est un peu grasse par exemple, le point chaud sera plus visible.

Par exemple, bien souvent le nez devient gras avec le temps qui passe, et le point chaud peut être plus visible à cet endroit, pouvant créer un reflet spéculaire.

https://www.pexels.com/photo/a-woman-wearing-a-black-printed-shirt-and-a-rice-hat-4927361/
Une surface plus grasse peut rendre le point chaud plus visible, provoquant un reflet plus important

Remarque

On peut avoir un point chaud sans pour autant avoir de surexposition. Si le point chaud est surexposé, le problème vient de la mesure de l’exposition, et non du point chaud lui-même, sauf dans le cas d’un reflet spéculaire où la matière éclairée réfléchie la lumière comme un miroir le ferait.


Gérer les reflets

Un reflet est un phénomène naturel produit par la réflexion partielle de la lumière sur la matière qui la reçoit.

Si, de par sa nature, la matière éclairée renvoie la lumière comme le ferait un miroir (comme une peau très grasse), on obtient un reflet dit « spéculaire », ce type de reflet peut créer une surexposition.

La peau humaine produit naturellement des reflets qui seront perçus par l’appareil photo en fonction de :

  • l’angle que font les rayons lumineux avec la surface éclairée ;
  • la nature de la surface éclairée ;
  • l’angle que fait la surface éclairée avec l’axe de prise de vue.

Combinés avec les ombres, ces reflets vont contribuer à la sensation de relief et de texture : c’est ce qu’on appelle le modelé.

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femme-en-chemise-imprimee-leopard-noire-et-marron-4298629/

Donc, tenter de supprimer ces reflets (et les ombres) serait une erreur. D’autant qu’une reflet ne crée pas de surexposition (sauf si il est spéculaire). Ça serait comme supprimer les ombres d’un dessin.

On peut éviter le reflet spéculaire en réorientant la source ou en changeant la manière dont elle va diffuser la lumière. Un éclairage en feathering (en éclairant avec le bord de la source et non son centre) permet de bien contrôler les reflets et les points chauds.

Schéma de l’éclairage en feathering

Les peaux blanches produisent autant de reflets que les peaux noires, mais le contraste reflet/peau blanche étant très faible, on a plus de mal à les discerner. Un corps gras sur la peau peut alors les amplifier, voire les transformer en reflets spéculaires ; on utilisera de l’huile pour des reflets très marqués et de l’huile sèche pour des reflets satinés. Et on peut atténuer les reflets non désirés en appliquant de la poudre sur la peau.


Réflexion : comment votre environnement change la lumière

Tout ce qui vous entoure interagit avec la lumière.

  • L’eau absorbe la lumière, mais la reflète aussi, créant des reflets au sommet de chaque ondulation.
  • Les couleurs sombres absorbent la lumière, mais une voiture noire crée quand même des reflets intenses qui se reflètent dans les plis du métal.
  • Les murs, les sols et les plafonds réfléchissent et diffusent la lumière, créant ainsi une nouvelle source de lumière de la même couleur que la surface.
  • Le ciel réfléchit et diffuse la lumière, lui donnant une couleur bleue. La lumière réfléchie qui rebondit sur l’humidité de l’air donne au ciel un aspect brumeux les jours d’humidité.
  • Les sujets translucides laissent passer la lumière, la changeant en cours de route.
  • L’éclairage en contre-jour à travers la fourrure d’un animal ou les pétales d’une fleur les fait briller.
  • De fines lamelles devant une fenêtre diffusent la lumière, la rendant plus douce.
  • Un abat-jour rouge diffuse la lumière de l’ampoule et change également sa couleur, créant ainsi une couleur chaude à son l’environnement.

La lumière a un comportement très particulier : elle se déplace en ligne droite (contrairement à un client chez Ikea). Que vous utilisiez la lumière naturelle ou la lumière du studio, elle ne se déplace que dans une seule direction jusqu’à ce qu’elle atteigne une surface.

Une fois que la lumière a atteint une surface, elle est réfléchie selon le même angle que celui qu’elle a atteint. Par exemple si la lumière arrive sur la surface à un angle de 45° elle sera réfléchie à un angle de 45° aussi (comme dans le schéma ci-dessous).

Exemple angle de réflexion lumière

La quantité de lumière réfléchie est déterminée par la couleur et la texture de la surface.

Une fois que vous comprenez le comportement de la lumière, vous pouvez alors le modifier pour contrôler la quantité de lumière que vous souhaitez pour votre sujet.

  • Par exemple, si vous voulez une lumière douce et que vous n’avez pas d’autre équipement, vous pouvez faire rebondir la lumière sur un mur. Plus la source de lumière est grande et plus la lumière est douce (voir la partie sur la dureté).
  • Une autre façon courante de modeler la lumière est d’utiliser un modeleur comme une boîte à lumière (lightbox) dans laquelle le flash externe est placé à l’intérieur. Lorsque le flash se déclenche, la lumière rebondit tout autour à l’intérieur de la boîte jusqu’à ce qu’elle sorte par le diffuseur blanc situé à l’avant.

L’ombre est un exemple de l’impact de la lumière réfléchie. Sans lumière réfléchie, l’ombre serait l’obscurité totale (donc du « noir »). L’ombre est en fait remplie de lumière douce réfléchie par le sol, les bâtiments voisins et l’humidité de l’air.

https://unsplash.com/fr/photos/tgcWzSKauUY

À l’intérieur d’un bâtiment, en ouvrant les stores d’une seule fenêtre, la lumière du soleil remplira toute la pièce. La lumière principale (le soleil) peut même ne pas briller directement à travers les fenêtres. La lumière qui passe à travers la fenêtre se réfléchit sur le sol, les murs et le plafond avant d’atteindre votre œil ou l’appareil photo. La lumière réfléchie est la raison pour laquelle les murs blancs et la moquette claire rendent une pièce lumineuse. Ce n’est pas une simple illusion, il y a en fait plus de lumière.

https://unsplash.com/fr/photos/xON7AlJZemw

Entrez dans une cabane en bois naturel qui absorbe la lumière, et la pièce sera sombre, quel que soit le nombre de fenêtres ouvertes.

https://unsplash.com/fr/photos/-7Qrway2WIY

Photographiez une personne dans la neige, et la lumière froide réfléchie par le sol remplira les ombres qui tombent sur la neige.

https://unsplash.com/fr/photos/Dzd_O5cnr0Y

Une fois que vous aurez compris les qualités de la lumière ambiante qui vous entoure, vous pourrez apprendre à compléter la lumière naturelle qui vous entoure en utilisant le flash et comment changer la lumière de votre flash en la réfléchissant sur les murs.


Les différents types de mise en lumière de base en portrait studio

Éclairage en boucle (ou loop lighting)

https://unsplash.com/fr/photos/7YVZYZeITc8
Explications

L’éclairage en loop est réalisé en créant une petite ombre du nez (sous forme de boucle) du sujet sous son nez et sur sa joue.

La source de lumière doit être légèrement plus haute que le niveau des yeux, et positionnée environ entre 30 à 45 degrés par rapport à l’axe de l’appareil photo de sorte que l’ombre en forme de boucle de leur nez soit orientée vers le coin de la bouche.

Les réglages varient en fonction de la morphologie du visage, avec le temps vous apprendrez à « lire » le visage des gens.

Il est très important de noter que l’ombre du nez et celle de la joue ne se touchent pas, sinon vous tombez dans le Rembrandt. Gardez l’ombre petite et légèrement dirigée vers le bas, mais faites attention à ce que votre source de lumière ne soit pas trop élevée, ce qui risquera de créer des ombres bizarres et vous pourrez aussi perdre la catchlight (=la lumière qui se reflète dans les yeux).

Attention

Placer la lumière trop basse et l’incliner vers le haut est une des erreurs courantes d’une mise en lumière. Cela éclaire le bas du nez de votre sujet et ne crée pas un motif d’ombre flatteur sur lui.

L’éclairage en loop est le schéma d’éclairage le plus courant et populaire car il est facile à créer et flatte la plupart des visages d’humanoïdes terriens.

Il est moins « dramatique » que les autres types d’éclairage car il crée peu d’ombres, mais il en crée plus de qu’un éclairage plat. Il permet de conserver un bon éclairage du sujet (dans le sens où il est lumineux sur la majorité du visage).

Vous pouvez faire varier l’intensité de la lumière en la rapprochant ou en l’éloignant de votre sujet (voir la loi du carré inversé). Et vous pouvez varier la forme de l’ombre en déplaçant la source de lumière.

« Et je fais comment en extérieur avec la lumière naturelle du Soleil ? »

En lumière naturelle, vous pouvez utiliser un réflecteur blanc pour renvoyer la lumière sur le visage des sujets. Ce qui peut être utile si vous êtes à l’ombre.

Éclairage fractionné (ou split lighting)

https://unsplash.com/fr/photos/Xo4YvBp6IBM

C’est un type d’éclairage latéral, il est même très latéral puisqu’il vient frapper (aïe) votre sujet de côté à un angle de 90 degrés. Comme l’angle droit de votre équerre de 6ème oui !

On reconnaît ce type d’éclairage très facilement. Le visage du sujet à une moitié éclaire et l’autre dans l’ombre. Une ligne passera par le milieu du front, du nez et du menton.

L’éclairage fractionné a tendance à donner à votre sujet un air dur et masculin, c’est pourquoi vous devez vraiment tenir compte de votre sujet lorsque vous choisissez ce type d’éclairage. Sans vouloir rentrer dans des débats, c’est une mise en lumières plus appliquée aux hommes qu’aux femmes (mais il n’y pas de « règle » en soit).

Ça peut donner aussi un côté plus dramatique grâce aux ombres plus présentes, on le voit souvent pour les portraits d’artistes.

Éclairage papillon (ou butterfly lighting)

https://unsplash.com/fr/photos/BBmi4nJjKk8
Explications

Son nom vient de l’ombre en forme de papillon qui se créée sous le nez du sujet. Il faudra placer la source de lumière principale au-dessus et en face du sujet (derrière votre appareil photo), et légèrement au-dessus du niveau des yeux ou de la tête du sujet (selon la personne). Le photographe va donc prendre essentiellement des photos sous la source de lumière.

Ce type d’éclairage est le plus souvent utilisé pour les photos de style glamour et pour créer des ombres sous les joues et le menton.

Cette mise en lumière flatte les sujets aux pommettes définies ou proéminentes et au visage mince, c’est pourquoi on la voit le plus souvent utilisée sur les femmes. Alors qu’une personne avec un visage rond et large serait à son avantage avec une loop lighting ou même une split lighting pour affiner son visage.

Cependant, le butterfly peut créer des ombres trop importantes si les arcades sourcilières de votre sujet sont proéminentes. Là encore, il faut connaître le visage de votre sujet et savoir comment la lumière va affecter ses traits.

L’éclairage papillon est également flatteur pour les sujets plus âgés car il met moins l’accent sur les rides que l’éclairage latéral par exemple qui mettra en évidence les imperfections. Car l’éclairage butterfly est un éclairage frontal.

Cet éclairage est parfois complété en plaçant un réflecteur directement sous le menton pour estomper l’ombre, le sujet tenant lui-même le réflecteur.

Ce schéma de lumière est plus difficile à créer en utilisant uniquement la lumière d’une fenêtre ou un réflecteur. Souvent, une source de lumière plus dure comme le soleil ou un flash est nécessaire pour produire l’ombre plus définie sous le nez.

Éclairage Rembrandt

https://unsplash.com/fr/photos/VLmeTfUvPcA
Explication

L’éclairage Rembrandt est ainsi nommé parce que le peintre Rembrandt utilisait souvent ce motif de lumière dans ses peintures, comme vous pouvez le voir dans son autoportrait ci-dessous.

Autoportrait de Rembrandt

Cet éclairage est remarquable par son triangle lumineux ! Ici à droite de la peinture, donc à la gauche de Rembrandt.

Contrairement à l’éclairage en loop où les ombres du nez et des joues ne se touchent pas, dans l’éclairage de Rembrandt elles se rencontrent, et un triangle de lumière apparaît, emprisonné au milieu des ombres !

Pour créer un éclairage Rembrandt approprié, assurez-vous que l’œil du côté de l’ombre du visage est éclairé et qu’il est bien éclairé, sinon l’œil sera « mort » et n’aura pas une belle étincelle (catch light).

L’éclairage Rembrandt est un des plus dramatique car il fait apparaître beaucoup de zones d’ombres. Comme l’éclairage fractionné, il crée plus d’ambiance et donne une impression plus sombre à votre image.

Pour créer un éclairage Rembrandt, le sujet doit se détourner légèrement de la lumière, un peu comme-ci il la boudait. La lumière doit être au-dessus du sommet de leur tête de sorte que l’ombre de leur nez tombe vers la joue.

Ce type d’éclairage n’est pas pour tout le monde. Si le visage a des pommettes hautes ou proéminentes, cela aura plus de chances de fonctionner. Si votre humanoïde a un petit nez ou une arête nasale plate, le succès de cet éclairage sera plus compliqué.

Là encore, n’oubliez pas que vous n’avez pas à réaliser exactement ce motif ou un autre, du moment que la personne est flattée et que l’ambiance que vous souhaitez est créée, alors l’éclairage fonctionne.

Si vous utilisez la lumière d’une fenêtre, et que celle-ci descend jusqu’au sol, vous devrez peut-être bloquer la partie inférieure pour obtenir ce type d’éclairage.


Éclairage high key et low key

« Est-ce qu’il faut un équipement particulier pour faire du high ou du low key ?« 

Vous pouvez utiliser la lumière naturelle ou artificielle pour prendre des photos high ou low key. Et il n’y a pas de règle en matière d’équipement.

Pour plus de contrôle, les éclairages de studio sont très pratiques. L’éclairage artificiel est aussi utilisé par les pro pour enchaîner rapidement et avoir des résultats rapides. La lumière naturelle est moins facile à gérer, inconstante et incertaines.

Remarques

C’est le sujet et la nature des éléments présents dans la photo, ainsi que l’orientation de l’éclairage (créant plus ou moins d’ombres) qui vont déterminer le key de la photo. Le post-traitement peut permettre renforcer le key naturel.

Mais on ne surexpose pas une photo pour faire un high key et on ne sous-expose pas une photo pour faire un low key.

Convertissez vos photos en noir et blanc

C’est facultatif, mais que ça soit un low ou high key, ça peut faire une énorme différence. Le noir et blanc élimine la couleur, cette absence de couleur permet aux spectateurs de voir plus facilement le côté émotionnel de votre travail, ainsi que le travail de la lumière et des ombres.

Dans Lightroom, vous pouvez intensifier certaines zones de votre image, en fonction des couleurs qui s’y trouvaient auparavant. Oui, bidouiller les couleurs dans le panneau TSL ou Color Grading impactera le rendu de votre noir & blanc. C’est un excellent moyen d’ajouter de la profondeur à une photographie autrement terne.

Éclairage high key

https://unsplash.com/fr/photos/bz_AvHqpPIA

Si vous aimez la mode (pas comme moi), et que vous feuilletez des magazines fashion (pas comme moi) ou faîtes défiler ce genre de photo sur votre smartphone, vous remarquerez que la plupart de ces photos sont très claires, ce qui donne une sensation « lumineuse » aux photos.

Dans la photographie de mode la tendance est aux tonalités claires plutôt que sombres. Ces photos ont aussi des ombres peu marquées ou larges (mais présentes quand même).

C’est ce qu’on appelle dans le milieu : une photo high key. Voilà vous faîtes parti(e) du milieu.

Pour être plus précis, une photo high key est une photo dont la tonalité prédominante (=la majorité des tonalités) se situe dans les valeurs claires.

Au niveau des sensations, une photo high key a tendance à donner une impression de rêve, de positivité.

Comment prendre des photos high key ?

Si vous prenez des photos dans un studio, il est important de créer une atmosphère lumineuse, en high key on évite tout ce qui est sombre. Pour ça vous avez plusieurs solutions :

  • utiliser plus de lumières (mais il faut savoir les gérer) ;
  • utiliser un fond blanc (si il est gris, il faudra l’éclairer plus pour l’éclaircir, voir la loi du carré inversé) ;
  • utiliser un éclairage large (voir la partie juste après) ;
  • utiliser un éclairage créant peu d’ombres (butterfly et loop notamment, plus l’éclairage fait face au sujet, moins il y aura d’ombres) ;
  • avoir un sujet avec des tonalités claires ;
  • une lumière douce créé des ombres avec des bords flou ce qui permet de « d’enlever » un peu d’ombre (mais on peut très bien faire un high key en lumière dure) ;
  • si il y a des couleurs dans votre scène, elles doivent être claires.

Remarques

Il n’y a pas de problème si vous avez quelques ombres dans vos photos finales, comme déjà vu, les ombres sont normales et participent à la lecture de l’image. Votre objectif final est de créer plus de pixels clairs que sombres.

Si quelques pixels sombres persistent, ne vous inquiétez pas, le fond blanc, l’absence d’ombre et la luminosité générale compensent les quelques tons plus sombres.

Expérimentez avec différents niveaux de luminosité et différents angles.

Si vous n’avez pas de studio, vous pouvez prendre des photos en extérieur. Vous pouvez prendre vos photos dans une zone ombragée ou par temps nuageux pour photographier avec une lumière homogène qui facilite l’exposition. Un temps ensoleillé fera office de lumière de studio sans diffuseur. La lumière sera plus dure, mais il sera plus facile de vous orienter vous et votre sujet pour maximiser sa luminosité.

Conseil

Quand vous photographiez par temps ensoleillé en extérieur, faîtes la mesure spot sur les hautes lumières présentes sur votre sujet pour éviter toute surexposition.

« Mais le monde extérieur me rebute, je suis un(e) Hermite.« 

Vous pouvez également prendre des photos en lumière naturelle depuis votre intérieur : près d’une grande fenêtre (avec des grands rideaux blancs de préférence). Utilisez un réflecteur si besoin pour estomper les ombres. Prenez vos photos dans une pièce avec beaucoup d’espace (3 m de distance sujet-appareil photo pour éviter toute déformation) et des tons clairs, un simple mur blanc fera l’affaire.

Quand utiliser le high key ?

Le high key est très utilisé pour la photographie commerciale et de mode. De nombreuses entreprises souhaitent que leurs produits soient présentés sous leur meilleur jour, pour que pas un seul détail n’échappe au regard.

En effet, plus il y a de lumière, plus vous pouvez saisir de détails. Et c’est exactement ce que de nombreuses publicités s’efforcent de faire.

Le high key est également très populaire dans la photographie de type lifestyle, plus vos photos sont lumineuses, plus votre sujet apparaîtra heureux et en bonne santé.

Éclairage low key

https://unsplash.com/fr/photos/w39PTDxKiK8

À l’opposé du high key, on retrouve le low key. Le rendu est globalement ici plus sombre, avec souvent plus d’ombres marquées et occupant l’espace. Les images de ce style donnent un rendu plus intime, le low key est généralement utilisé pour donner une impression plus brute, émotionnelle et dramatique à la photo.

Pour être plus précis, une photo low key est une photo dont la tonalité prédominante (=la majorité des tonalités) se situe dans les valeurs sombres.

Comment prendre des photos en low key

Si vous prenez des photos dans un studio, il est important de créer une atmosphère sombre, en low key on évite tout ce qui est clair. Pour ça vous avez plusieurs solutions :

  • utiliser une seule lumière ;
  • utiliser un fond noir (si il est gris, il faudra l’éclairer moins pour l’éclaircir, voir la loi du carré inversé) ;
  • utiliser un éclairage court (voir la partie juste après) ;
  • utiliser un éclairage créant beaucoup d’ombres (split et Rembrandt notamment, moins l’éclairage fait face au sujet, plus il y aura d’ombres) ;
  • avoir un sujet avec des tonalités sombres ;
  • une lumière dure créé des ombres avec des bords nets ce qui permet de « gratter » un peu d’ombre (mais on peut très bien faire un low key en lumière douce) ;
  • si il y a des couleurs dans votre scène, elles doivent être sombres.

Remarques

Si quelques pixels clairs persistent, ne vous inquiétez pas, le fond noir, l’absence de lumière et l’obscurité générale compenseront. Votre objectif final est de créer plus de pixels sombres que clairs.

Expérimentez avec différents niveaux de luminosité et différents angles.

Le low key permet aux photographes de se concentrer sur une partie de leur composition. Cela peut sembler limité, mais c’est un excellent moyen d’attirer l’attention sur une image. Déterminez ce sur quoi vous voulez vous concentrer tout au long de votre séance photo. Votre sujet principal doit être expressif et accrocheur. Par exemple, vous pouvez vous concentrer sur l’œil de quelqu’un si vous êtes un photographe portraitiste. Si vous êtes un photographe de natures mortes, vous pouvez vous concentrer sur la partie la plus vivante d’un objet.

Si vous n’avez pas de studio, vous pouvez prendre des photos en extérieur. Ça peut être plus dur de faire un low key en extérieur qu’un high key, il faudra trouver de quoi faire un fond sombre (or le ciel est clair, il faudra donc l’éviter). Vous pouvez prendre vos photos dans une zone ombragée ou par temps nuageux pour photographier avec une lumière homogène qui facilite l’exposition. Un temps ensoleillé fera office de lumière de studio sans diffuseur. La lumière sera plus dure, mais il sera plus facile de vous orienter vous et votre sujet pour maximiser ses ombres.

Conseil

Quand vous photographiez par temps ensoleillé en extérieur, faîtes la mesure spot sur les hautes lumières présentes sur votre sujet pour éviter toute surexposition.

« Mais le monde extérieur me rebute, je suis un(e) Hermite.« 

Vous pouvez également prendre des photos en lumière naturelle depuis votre intérieur : près d’une grande fenêtre (avec des grands rideaux blancs de préférence). Prenez vos photos dans une pièce avec beaucoup d’espace (3 m de distance sujet-appareil photo pour éviter toute déformation) et des tons sombres de préférence. Éloignez suffisamment le sujet et la fenêtre d’un mur (même blanc) devrait faire l’affaire pour l’assombrir.

Quand utiliser le low key

On s’en sert souvent créer une ambiance dramatique et émotionnelle. Plus vous capturez des ombres, plus vos images auront un aspect émotionnel et dramatique.

C’est un éclairage aussi très populaire dans la photographie commerciale de montres et d’appareils électroniques. Ces objets ont des détails qui ressortent bien mieux en basse lumière. Le low key marche aussi pour la photographie de portrait, abstraite et de nature morte.

Le low key est très répandu dans la photographie d’art. Il tend à donner aux photos un aspect pictural (comme une peinture). Ça marche aussi pour les photos en noir et blanc !


Lumière large VS lumière courte

Quand on éclaire un sujet de manière latérale avec une lumière, on se retrouve avec une part d’ombre et de lumière sur le visage du modèle (voir la partie sur les éclairages de base), en fonction de comment l’appareil photo est positionné, on peut se retrouver avec un éclairage large ou court.

Lumière large (ou broad light)

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-en-gros-plan-de-femme-portant-un-pull-rouge-3541390/

Si on déplace notre appareil photo du côté du visage le plus éclairée, et qu’on se retrouve donc avec le côté du visage dans la lumière tournée vers l’appareil photo, c’est un éclairage large. Dans le sens où la partie la plus large du visage éclairé occupe la plus grande partie de la photo. En d’autres termes, un éclairage large fait apparaître la lumière sur la plus grande partie du visage.

Cela produit un effet asymétrique de l’éclairage. On a une plus grande zone de lumière sur une partie du visage, et de l’autre côté, sur le reste du visage, une ombre qui semble plus petite. L’éclairage large est parfois utilisé pour les portraits « high key ».

Ce type d’éclairage fait paraître le visage d’une personne plus large. Et peut donc être utilisé sur une personne au visage très mince pour l’élargir (mais juste sur la photo pas vraiment sinon ça fait mal).

Mais la plupart des gens veulent souvent paraître plus mince, et non plus large. Ce type d’éclairage de portrait ne conviendra pas à une personne au visage plutôt arrondi.

Lumière courte (ou short lighting)

https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-de-femme-tenant-son-visage-3541389/

Si on déplace notre appareil photo du côté du visage le moins éclairé, et qu’on se retrouve donc avec le côté du visage dans l’ombre tournée vers l’appareil photo, c’est un éclairage court. Dans le sens où la partie la plus courte du visage éclairée occupe la plus petite partie de la photo. En d’autres termes, un éclairage court fait apparaître des ombres sur la plus grande partie du visage.

Cela produit un effet asymétrique de l’éclairage. On a une plus grande zone dombre sur une partie du visage, et de l’autre côté, sur le reste du visage, une lumière qui semble plus petite. L’éclairage court est parfois utilisé pour les portraits « low key ».

Ce type de lumière fonctionne bien pour amincir un visage. Il met une plus grande partie du visage dans l’ombre, est plus sculptant, ajoute des qualités 3D, et est amincissant et flatteur pour la plupart des gens.

L’éclairage court est idéal pour les images discrètes, en partie en raison du contraste important qu’il procure. Il est également bon si vous essayez de créer des images avec plus de profondeur, et il peut être utilisé pour masquer les imperfections dans l’ombre.

Lumière courte ou lumière large ?

Les ombres font ressortir les textures et les imperfections (sauf dans la zone d’ombre). Si un éclairage large peut être un excellent moyen de mettre en valeur les taches de rousseur, il fera également ressortir les imperfections comme l’acné et les cicatrices.

Pour le choix, il sera primordial de savoir comment votre sujet ressent ses imperfections, et de repérer où elles sont, pour savoir si vous devez les cacher avec un autre type d’éclairage en photographie ou s’il est d’accord pour les mettre en valeur.

Pour résumer,

  • la lumière aura tendance à gommer les reliefs et imperfection (éclairage large);
  • les ombres vont amener du relief, et peuvent accentuer ou dévoiler des imperfections, mais aussi cacher des imperfections dans l’ombre (éclairage court).


Où trouver la meilleure lumière naturelle ?

Les photographes expérimentés savent que la meilleure lumière naturelle se produit aux moments de la journée où :

  • vous préférez dormir (tôt le matin) ;
  • ou chiller devant NetFlix pour regarder une série de merde (fin d’après-midi/début de soirée, surtout en été).

En d’autres termes, photographier avec la meilleure lumière demande des efforts et des sacrifices. Bon, j’exagère un peu, mais ça peut venir perturber votre emploi du temps habituel. Surtout si vous n’êtes pas photographe de profession et que vous avez une vie sociale.

La lumière du matin ou de l’après-midi révèlent toutes deux les textures grâce aux ombres produites, ainsi qu’une profondeur dans des tons chauds et vifs. Les clichés des photographes de paysage professionnels sont souvent pris à ces heures-ci.

Paysage pris tôt le matin
https://unsplash.com/fr/photos/dbu1zrkZZuo

Or de ces moments, la lumière restera dure et contrastée, le point culminant étant la lumière « plate » ou trop contrastée du soleil de midi.

Remarque

Si prendre des photos sous le soleil entre midi et 14h est souvent déconseillé, ce n’est pas pour autant interdit. Bien souvent ce type de lumière donne de mauvais résultats car c’est une lumière difficile à exposer correctement et à utiliser.

Une lumière intense peut très bien fonctionner pour les plages de sable blanc par exemple. Une lumière dure et contrastée peut très bien fonctionner sur une montagne escarpée ou encore un bâtiment. Les photos très contrastées sont souvent intéressantes converties en Noir & Blanc.
Montagne enneigée en noir & blanc permettant d’accentuer le contraste d’une lumière dure
https://unsplash.com/fr/photos/EyBKbpPCW7A

Une autre opportunité pour avoir une meilleure lumière naturelle c’est lors d’un changement de météo combiné avec une lumière faible en début de matinée ou en fin d’après-midi. On peut avoir de superbes effets de lumière avant ou à la fin d’un orage. Après la pluie, on peut aussi avoir le reflet du soleil dans les gouttes d’eau qui recouvrent les surfaces, tout est mouillé et donc plus saturé en couleurs.

https://unsplash.com/fr/photos/Vw6Pw0EUN2w

La lumière a aussi une couleur qui varie. La golden hour du matin (l’heure qui suit le lever du soleil) est dorée, mais elle sera un peu plus froide que la lumière dorée-orange beaucoup plus forte de la golden hour du soir (une heure avant le coucher du soleil).

Le temps, et en particulier le mauvais temps peut affecter la qualité et la couleur de la lumière.

  • Le ciel menaçant et sinistre d’un orage qui approche peut servir à éclairer un paysage de face ou de côté.
  • Il y a aussi la lumière douce, presque sans ombre, d’une journée très nuageuse, qui peut donner un ton délicat à de nombreuses scènes de nature ainsi qu’à de la macro de fleur.
  • La neige et le brouillard monochromes permettent d’attirer l’attention sur des sujets colorés comme un piéton solitaire avec un parapluie rouge vif (ou autre couleur chaude, ça rend bien en général).
Le brouillard créant une masse homogène permet de jouer sur l’espace négatif
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/personne-sur-la-peche-en-bateau-blanc-sur-le-plan-d-eau-1105386/

Il y a aussi les changements de lumière au fil des saisons.

  • Le soleil d’été, haut, avec sa lumière dure et direct à midi, diffère nettement du soleil d’hiver, plus incliné et donc bas dans le ciel.
  • Au printemps, la clarté de la lumière dans la campagne donne des teintes et des tons délicats aux bourgeons des plantes et des arbres.
  • La même lumière claire rehausse la beauté austère d’un paysage d’automne.


Heures magiques heure bleue et heure dorée

J’en ai déjà parlé un peu au début de la partie précédente, mais je détaille un peu plus ici.

Exemple de photo prise à l’heure dorée
https://unsplash.com/fr/photos/NP3KdAQc6c4

La lumière est généralement plus belle une heure après le lever du soleil et une heure avant le coucher du soleil. Les photographes appellent ces moments les heures dorées. Les heures dorées sont particulières pour plusieurs raisons :

  • Le soleil levant ou couchant projette une lumière chaude sur votre environnement, donnant tout un spectacle doré
  • Le ciel est moins brumeux (surtout le matin), ce qui rend vos photos plus nettes et plus contrastées.
  • Le ciel et les ombres que le ciel illumine prennent une couleur bleue profonde qui complète la lumière chaude du soleil (le bleu et le orange sont des couleurs complémentaires).
  • Le soleil est bas sur l’horizon, ce qui fournit un éclairage latéral (si on se positionne de côté) qui ajoute de la profondeur grâce aux ombres.

L’heure dorée fonctionne très bien pour photographier les couleurs d’automne notamment.

Je ne suis pas du matin, mais ça vaut la peine de se lever tôt (même le dimanche). Les photographes qui s’engagent à faire de meilleures photos de nature planifient leur journée autour des heures magiques.

Exemple de photo prise à l’heure bleue
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/formation-de-roche-grise-a-cote-d-un-plan-d-eau-245121/

Pour l’heure bleue, elle se situe une heure avant le lever du soleil et une heure après le coucher du soleil. C’est une heure très intéressante notamment pour les photos de ville, et notamment des villes côtières quand les lumières orangées artificielles se mélangent à l’ambiance bleutée.

Vous pouvez consulter les heures de lever et de coucher du soleil pour n’importe quel endroit grâce à une recherche rapide sur Internet.

Consultez également les prévisions météorologiques :

  • un ciel dégagé est bon pour l’heure dorée, mais pas pendant l’heure bleue ;
  • un ciel partiellement nuageux est idéal pour l’heure dorée et l’heure bleue ;
  • un ciel couvert ruine l’heure dorée et l’heure bleue (faîtes la grasse matinée pour cette fois).


Comment contrôler la lumière naturelle (et devenir dieu)

En tant que photographes, nous pouvons contrôler la lumière de différentes façons pour nous aider à obtenir le résultat que nous voulons. Qu’il s’agisse de la lumière du jour naturelle ou d’une source artificielle quelconque, vous avez la possibilité de modifier la façon dont la lumière interagit avec les sujets de votre scène. Voici quelques-unes des façons les plus courantes de le faire.

Planifier

Ce moyen ne va pas plaire aux personnes chaotiques : c’est la planification. En planifiant à l’avance, vous serez en mesure d’obtenir le meilleur type de lumière que vous souhaitez pour votre photo.

  • Vous voulez une lumière chaude et dorée avec de longues ombres ? Visez le lever ou au coucher du soleil (la fameuse golden hour).
  • Vous voulez une lumière plus subtile avec des ombres plus douces, attendez un jour nuageux. Ou, vous pouvez travailler en intérieur.
  • Vous voulez un lumière dure et contrastée pour faire des photos abstraites de bâtiments ? Vadrouillez en ville un jour ensoleillé sans nuages.
  • Vous voulez plutôt prendre des photos de fleurs ? Sortez un jour nuageux.

Pour déterminer exactement où se trouvera le soleil dans le ciel à n’importe quel moment de la journée, et n’importe quel jour de l’année, utilisez une application comme « Sun Seeker » ou « PhotoPills ». Ce type d’application indiquera quel côté des bâtiments sera éclairé et où les ombres seront projetées. Et pour rendre les choses encore plus complexes, le soleil se lève et se couche dans des endroits très différents à des moments différents de l’année.

Ce sont des informations intéressantes, car un sujet peut avoir exactement un moment idéal pour l’éclairage. En général, c’est l’heure dorée du lever ou du coucher du soleil, mais rarement les deux.

Un autre outil gratuit est Google Earth Pro (à télécharger sur ordinateur). Vous pouvez faire un panoramique autour d’un sujet, tel que le paysage urbain (affiché en 3D pour de nombreuses villes) pour trouver votre point de vue.

Une fois le point de vue trouvé , cliquez sur la petite icône avec un soleil et un nuage.

Cliquez sur la petite icône avec un soleil et un nuage pour faire apparaître le curseur temporel

Ajustez l’heure sur le curseur, et regardez le soleil, la Lune et les étoiles se déplacer dans le ciel. Cela vous permet de voir exactement comment les bâtiments et les collines seront éclairés et où se trouvera le soleil au moment où vous visitez un lieu.

Changer la lumière avec le curseur temporel

Le plus dingue c’est que vous pouvez même voir une prévision de la lumière en mettant une date dans le future. Pour ça il faut mettre sa souris sur le curseur, puis une clef à molette apparaîtra. Cliquez dessus et vous pourrez changer la date, puis cliquez sur ok.

Cliquez sur la molette et changez la date (même une date future)

Réflecteurs

Les réflecteurs sont des accessoires simples, qui peuvent être parfaits pour ajouter de la lumière à votre sujet (ou, si vous utilisez un réflecteur sombre, pour assombrir votre scène). Un réflecteur renvoie la lumière du soleil ou d’une source de lumière artificielle (comme un flash) vers un sujet. Ainsi, ils peuvent être utilisés pour remplir les zones d’ombre de la scène, comme les ombres d’un visage.

Vous pouvez les trouver dans différentes finitions telles que le blanc, l’argent et l’or, et elles ont toutes un effet sur la lumière. Les diffuseurs aident à diffuser et à adoucir la lumière, et ils prennent de nombreuses formes différentes.

Flash et modeleur

Il est également possible d’utiliser un flash pour « forcer » la lumière. Le diffuseur d’un modeleur est un autre outil utile pour contrôler la lumière. Il diffuse votre lumière et adoucit l’ombre, comme les nuages le font par temps couvert.

Dans les studios de photographie, un flash peut être équipé d’un modeleur ressemblant à une grande boîte avec un panneau diffuseur, appelé softbox (ou boîte à lumière). Il existe plein de modeleurs différents (bol de beauté, boîte octogonale etc) qui auront un impact différent sur la dureté de la lumière, le point chaud, les reflets et le rendu des ombres. Des modeleurs de type des parapluie peuvent soit réfléchir la lumière, soit être utilisés comme diffuseurs, selon leur conception.

Parapluie pour flash de studio

Vous pouvez également acheter des mini-boîtes à lumière qui s’adaptent aux flash cobras, certains sont même livrés avec de petits couvercles en plastique qui diffusent un peu la lumière.

Mini softbox pour flash

Il existe aussi des snoots, qui canalisent la lumière d’une grande zone vers une petite.

Snoot

Se réorienter

En milieu naturel, le plus simple et efficace est de changer l’orientation de son appareil photo et/ou de son sujet par rapport au soleil. En effet, vous n’êtes pas en studio, et le soleil n’est pas un flash qu’on peut déplacer. Donc c’est au reste de se déplacer, et ça marche bien !

Essayer l’éclairage latéral, frontal ou arrière en photographiant le matin ou le soir quand le soleil est bas dans le ciel, vous serez agréablement surpris des résultats que vous pouvez obtenir.

Si vous ne pouvez pas photographier votre sujet sous un autre angle, planifiez la photo pour une période de l’année où le soleil est au bon endroit dans le ciel (voir la partie planification juste au-dessus).


Plage dynamique et stops

La plage dynamique est la différence entre la zone la plus lumineuse et la zone la plus sombre d’une scène réelle. Plus cette différence est importante, plus la plage dynamique est large.

Une fois la photo prise on parle plutôt de gamme tonale. C’est la différence entre les valeurs tonales les plus claires et les valeurs tonales les plus sombres d’une photo.

Photo à large gamme tonale
https://unsplash.com/fr/photos/xP_AGmeEa6s
Photo à plage tonale réduite
https://unsplash.com/fr/photos/HYg-8AfrxXg

On mesure l’étendue de la gamme dynamique d’une scène en stops. De manière générale le stop est l’unité de mesure de la lumière.

L’œil humain peut percevoir environ 10 à 14 stops de lumière. Un appareil photo reflex numérique quant à lui ne peut détecter que 8 à 10 stops de lumière.

Bon ces chiffres peuvent varier mais ce qu’il faut retenir c’est que généralement nos yeux sont plus performants que notre appareil ! Et oui, on ne s’en rend pas compte mais nos yeux sont très performants !

Comme votre appareil est moins performant que vos yeux, des problèmes de gamme dynamique surviennent lorsque la gamme dynamique d’une scène dépasse celle que l’appareil peut enregistrer.

Quand la plage dynamique est trop large, l’appareil va

  • soit surexposer les parties les plus claires qui seront affichées sous forme d’aplats blancs sans détails ;
  • soit sous-exposer les parties les plus sombres sous forme d’aplats noirs sans détails.

Alors que vous, vous avez sans doute pu voir ces détails.

Ci-dessous, je vous mets 3 schémas pour que vous compreniez mieux le principe des stops.

Schéma stops et ISO
Schéma stops et ouverture
Schéma stops et temps de pose
  • +1 stop (vers la droite sur les schémas) signifie qu’on a deux fois plus de lumière.
  • 1 stop (vers la gauche sur les schémas) signifie qu’on a deux fois moins de lumière.

Sur le schéma je n’ai représenté que des écarts de stops complets mais il existe aussi des 1/3 de stop.

Pour que vous compreniez mieux, prenons un exemple, vous pouvez prendre votre appareil photo avec vous ou regarder le schéma ci-dessus.

Disons que vous êtes réglé sur un temps de pose de 1/125 s, que vous passez à 1/100 s, puis 1/80, s puis 1/60 :

  • entre 1/125 et 1/100 il y a + 1/3 de stop ;
  • entre 1/100 et 1/80 il y a + 1/3 de stop ;
  • entre 1/80 et 1/60 il y a + 1/3 de stop.

Donc entre 1/125 s et 1/60 s on a +1 stop d’écart (1/3 + 1/3 +1/3 = 1). C’est-à-dire qu’en passant de 1/125 s à 1/60 s on fait rentrer 2 fois plus de lumière jusqu’au capteur (pour une ouverture et un temps de pose fixes). Le temps de pose s’allonge, donc on a plus de lumière qui rentre.

À l’inverse, si vous passez de 1/60 s à 1/125 s vous allez diviser la quantité de lumière arrivant jusqu’au capteur par 2. Vous diminuez d’un stop.

« Et pour l’ouverture ? »

C’est pareil. Entre f/11 et f/8 on a un stop d’écart (+1 stop), et entre on a des 1/3 de stops :

  • de f/11 à f/10 on à +1/3 de stop ;
  • de f/10 à f/9 on a +1/3 de stop ;
  • et de f/9 à f/8 on a +1/3 de stop.

Pour les ISO c’est pareil entre 200 et 400 ISO (+1 stop), on a 250 puis 320.

Vous parlez en stop comme un pro maintenant !


La loi du carré inversé

Ne partez pas en courant, vous risquez de trébucher et de vous faire mal.

Les mots paraissent compliqués, et on pourrait s’attendre à une formule incompréhensible, mais le concept est plutôt simple à comprendre.

Imaginez que vous mesurez l’intensité de lumière d’une lampe avec un luxmètre. C’est un appareil de mesure de la lumière qui donne la quantité de lumière en lux (c’est l’unité, comme mètre pour une distance).

  • Vous commencez à mesurer à une distance d’1 mètre de la source de lumière. Vous obtenez comme mesure : 100 000 lux.
  • Puis vous remesurez, mais cette fois à 2 m de la source de lumière. Vous obtenez : 25 000 lux.
  • Puis à 4 m. Vous obtenez : 6 250 lux.

Pour résumer :

Distance source de lumière (en m)124
Intensité du flux (en lux)100 00025 0006250

Vous avez remarqué ? A chaque fois que vous doublez la distance par rapport à la lumière, sont intensité est divisée par 4. C’est ça la loi du carré inversé.

« Donc plus on s’éloigne, plus l’intensité de la lumière s’atténue, rien d’étonnant non ? »

Oui, sauf qu’il y a une nuance importante. On pourrait penser que la lumière s’atténue de façon comme la distance, la vitesse et le temps : si vous roulez deux fois plus vite, vous parcourez deux fois plus de distance sur un même temps.

Mais la lumière ne fonctionne pas de cette façon. Lorsque vous multipliez par 2 la distance, la quantité de lumière est divisée par 4 (2^2) et non 2.

Maintenant si on reprend le nom de la loi, c’est la loi du carré inversé. Cette loi veut dire que pour connaître l’évolution du flux lumineux en fonction de la distance on doit diviser le flux lumineux par le carré de la distance. Mais c’était plus court de dire « loi du carré inversé », puis ça fait technique et mystérieux.

  • Un moyen facile de se souvenir de cette loi est de réfléchir en stop de lumière. +1 stop de lumière, correspond à un doublement de la quantité de lumière,
  • et -1 stop correspond à une division par 2 de la quantité de lumière.

Comme la lumière est divisée par quatre lorsque nous doublons la distance, nous perdons toujours 2 stops de lumière. Donc, chaque fois qu’on multiplie par la distance par rapport à la source de lumière, on perd 2 stops de lumière. Et inversement, si on divise la distance par 2, on gagne 2 stops de lumière.

Disons que qu’une ouverture de f/8 avec une distance source-sujet de 6 m vous permet d’obtenir une exposition correcte, à 12 m (qui est le double de 6 m), vous perdez deux stops de lumière. Cela signifie que vous devez vous régler sur f/4 pour compenser.

  • Multiplier par 2 la distance = perdre 2 stops de lumière
  • Diviser par 2 la distance = gagner 2 stops de lumière

« Mais concrètement, elle me sert à quoi cette loi ?« 

La loi du carré vous est utile pour gérer vos fonds.

  • En portrait, si vous avez un fond gris, vous pouvez l’éclairer de près avec une même lumière en la rapprochant du fond, le fond sera très clair voire blanc, à l’inverse si on éloigne cette même lumière, le fond deviendra sombre voire noire. En faisant varier la distance de votre lampe par rapport au fond vous pouvez obtenir un fond avec toute une gamme de tonalité.
  • En macro, un fond à peine éloigné du sujet s’obscurcit très rapidement.

La loi du carré inversé à aussi un impact sur la manière dont la lumière « tombe ».

  • Imaginez que vous éclairez un visage et que vous voulez que la lumière s’estompe rapidement. Vous pouvez rapprocher votre lumière de votre sujet, et la lumière tombera plus rapidement. Si vous faites reculer la lumière, la chute n’est pas si importante.
  • Si vous avez un groupe de personnes dans la scène et que vous voulez qu’elles soient toutes éclairées de la même façon, reculez votre lumière pour qu’elles soient dans la zone où la lumière tombe peu et progressivement.

Au cinéma

Ce concept de lumière qui « tombe » plus ou moins vite est extrêmement critique au cinéma. Lorsqu’il faut éclairer de grands lieux, les lumières sont placées sur de grandes grues très éloignées, et ce parce que tout ou partie des personnes dans le cadre doit être éclairé de manière uniforme par cette lumière. Pour avoir un plus grand rapport de contraste entre le éclairé et le côté sombre, il faudra rapprocher la lumière.

Pour que vous compreniez la raison de cette lumière qui tombe voici un tableau et un graphique.

Tableau et graphique de l’évolution de l’intensité lumineuse en fonction de la distance sujet-source

Quand on applique la loi du carré inversé, au début, à courte distance, l’intensité de lumière réduit très rapidement, sur le schéma la courbe s’effondre de manière très abrupte. En regardant le tableau au-dessus du graphique, on voit qu’en déplaçant la source de 1 m à 2 m par rapport au sujet, on passe de 100 000 lux à 25 000, soit un écart de 75 000 lux . Donc si vous rapprochez une source lumineuse d’un sujet, la lumière s’estompera très rapidement (comme on peut le voir sur la partie gauche du graphique).

Mais plus on s’éloigne de la source lumineuse, plus la loi du carré inversé a peu d’effet sur l’intensité, car elle est réduite. En regardant le tableau au-dessus du graphique, on voit qu’en déplaçant la source de 8 m à 16 m, on passe de 24 lux à 0,95 lux, soit un écart de 23 lux environ. Donc si vous éloignez une source lumineuse d’un sujet, la lumière s’estompera très progressivement (comme on peut le voir sur la partie droite du graphique).


Température de la lumière et balance des blancs

La température de la lumière, c’est sa couleur. Or, psychologiquement les couleurs nous évoquent une ambiance, une humeur. C’est la psychologie des couleurs.

Une photographie peut avoir une couleur dîtes « froide » ou « chaude ». Ce n’est pas lié directement à la température en degré Celsius qu’il faisait au moment où la photo a été prise. C’est lié à la teinte dominante de la photo. Les couleurs jaune, orange et rouge sont dîtes chaudes, et les couleurs bleu, violet et vers sont dîtes froides.

Cette couleur dépend

  • de la balance des blancs ;
  • des conditions lumineuse (heure de la journée et météo).

Une photo prise dans une ombre profonde, par exemple, peut avoir une teinte majoritairement bleutée. C’est une photo que nous qualifierions de « froide ».

https://unsplash.com/fr/photos/WEQbe2jBg40

À l’inverse, la lumière dorée d’un coucher de soleil, donnerait des teintes jaunes / orangée à une photo qui serait qualifiée de chaude.

https://unsplash.com/fr/photos/tMvuB9se2uQ

Les températures de couleur sont mesurées en Kelvin, cette échelle va d’environ 1 000 K à l’extrémité chaude et rouge à 10 000 K à l’extrémité froide et bleue.

Échelle température Kelvin
Source : Bhutajata – https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e9/Color_temperature_black_body_800-12200K.svg
  • Les températures de couleur plus basses (en nombre Kelvin) sont considérées comme « chaudes », ce qui signifie qu’elles projettent une lumière orangée.
  • Les températures de couleur plus élevées (en nombre de Kelvin) sont considérées comme « froides », ce qui signifie qu’elles projettent une lumière bleutée.
Température de couleur et exemple de sources en référence

Ces mesures sont indicatives : car les ampoules d’un même type peuvent avoir des températures de couleur très différentes.

Comme vous avez pu le voir, le flash et la lumière du jour ont la même température de couleur, vous pouvez donc prendre des photos au flash au soleil sans vous inquiéter d’une altération trop importante des couleurs.

En revanche, si vous prenez une photo au flash sous une lumière artificielle chaude, le premier plan (éclairé par le flash) sera plus froid que l’arrière-plan, ce qui pourrait créer une incohérence peu esthétique..

Pour de meilleurs résultats, faites rebondir votre flash sur le plafond de sorte que la lumière du flash dépasse les lumières artificielles chaudes.

Au-delà d’apporter une certaine ambiance à vos photos, la température des diverses sources lumineuses a un impact sur les couleurs de vos photos. Cette altération des couleurs n’est pas forcément souhaitée.

Impact de la balance des blancs sur les couleurs

Pour vous assurer que vos photos représentent avec exactitude la scène que vous photographiez, vous devez ajuster la balance des blancs. On peut faire ça à la prise de vue avec l’appareil photo ou au post-traitement avec un logiciel comme Adobe Lightroom. Une scène « froide » peut être « réchauffée », une scène « chaude » peut être « refroidie ».

Une connaissance de base de la température des couleurs et de la balance des blancs vous donnera un plus grand contrôle créatif sur votre photographie.

Corriger la balance des blancs

Les appareils photo numérique en mode balance des blancs automatique s’adapte plutôt bien aux différentes températures de couleur. Mais lorsqu’il y a plusieurs sources de lumière avec des températures de couleur différentes, la balance automatique est perdue.

Dans ce cas il faut régler la balance des blancs manuellement. Vous avez un mode manuel sur votre appareil photo qui permet de définir une balance des blancs personnalisée en lisant la température de couleur réelle d’une carte blanche ou grise, ou de tout autre objet neutre.

Mais le plus simple est d’ajuster la température des couleurs au post-traitement (même si vous ne photographiez pas en RAW d’ailleurs).

Remarque

Si vous êtes en balance des blancs automatique pendant toute une séance photo, que vous avez des variations de températures de lumières, et que la balance s’est plantée à chaque fois, vous devrez corriger chaque variation de chaque photo.

Quand la température est mixte et la balance des blancs automatique hors course, il vaut mieux choisir une balance des blancs fixe. De cette manière, la balance des blancs sera fausse de la même façon sur toutes les photos. Vous pourrez corriger plus rapidement par lot au post-traitement.

Si vous êtes vraiment déterminé à faire correspondre la température de couleur de votre flash à l’éclairage artificiel, placez un gel correcteur de couleur sur la tête du flash. Ensuite, réglez la balance des blancs de votre appareil photo pour qu’elle corresponde à la lumière artificielle.

En général, vous appliquerez un gel orange sur votre flash pour réchauffer sa lumière afin qu’elle corresponde aux lumières incandescentes, ou un gel vert pour qu’il corresponde aux lumières fluorescentes.

Les ampoules varient tellement que pour obtenir une correspondance parfaite, il faut parfois expérimenter.


Conclusion

On arrive à la fin de cet énorme article sur la lumière. Vous trouverez un peu de tout, à boire et à manger en fonction de votre style de photo.

J’ai essayé d’aborder des concepts généralistes, applicables à différents types de photo. Mais j’aurai pu parler d’autres sujets comme le positionnement des lampes de studio (mais ça aurait été trop spécifique, et j’ai déjà mal écrit !).

Moi je vous laisse ici à votre lumière et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !

J’ai aussi une chaîne YouTube !

  • Bonjour,
    Excellent didacticiel, j’ai (ré)appris pleins de choses sur le portrait. Merci pour votre (colossal) travail de vulgarisation !

    • Bonjour,

      merci beaucoup pour votre retour, je suis content si j’ai pu vous aider. Oui c’est un très gros article qui a demandé beaucoup de temps et d’effort, merci !

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    LE (VRAI) GUIDE POUR

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